marmou a écrit le 16/01/2014 à 14h22: |
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Déjà ce ne sont pas les bonnes questions et ensuite je n'ai jamais dit qu'il ne fallait pas répondre aux questions de l'enfant !
:p
Mais le test et la réponse: "parce que tu est surdoué" ne doit pas être celle là à mon sens...
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Ma question est justement de savoir comment tu lui répondras?
marmou a écrit le 16/01/2014 à 14h22: |
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Pourquoi ?
Bah parce qu'après le raisonnement de l'enfant peut être celui là: "Je ne vais pas essayer parce que je ne vais pas y arriver de toute façon, je suis surdoué". Ce n'est ni une fatalité, ni un handicap. C'est juste une façon différente de concevoir et percevoir les choses...
Ce genre de choses peut très vite déraper avec un enfant...
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Que tu expliques à ton enfant qu'il est différent ou que tu lui dises qu'il est "surdoué" aura exactement le même effet à mon avis. A moins que tu lui dises sans arguments valable, auquel cas il risque soit de comprendre que tu lui caches quelque chose, soit de ne pas te croire du tout.
Et ce risque totalement négligeable au vu des personnes que je connais dans mon relationnel et des études qui tendent à montrer qu'on vit mieux en étant détecté, et d'une façon général en ayant une connaissance de soi-même, vaut la peine de prendre les risques de voir l'enfant exclu, mal dans sa peau, avec l'intime conviction d'être nul, taré, malade et j'en passe, ne comprenant pas l'injustice de sa vie, ne comprenant pas "ce qui cloche", et le risque qu'il le découvre ensuite, se rende compte que tu lui a délibérément caché la vérité, d'avoir l'impression d'être passé à côté de sa vie, de mettre tous ses échecs sur le compte de sa douance et de son ignorance de cet état, etc. ?
De mon côté je pense que lui dire c'est lui donner les outils pour ce construire dans le sens que lui aura choisi, en ayant pleine connaissance de ses capacités, de ses qualités et de ses faiblesses.
Un parent doit être capable de juger lorsque son enfant a besoin de comprendre sa différence, et trouver la meilleure façon de lui expliquer, ce qui ne veut pas dire lui balancer un mot sans lui expliquer!
marmou a écrit le 16/01/2014 à 14h22: |
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Par contre faire en sorte de lui offrir un cadre à son "niveau" et de lui faire rencontrer des enfants potentiellement "similaires", pour lui faire comprendre qu'il y en a d'autres, qu'il peut jouer, se faire des amis, que tout le monde n'est pas obligé de l'aimer, éviter qu'il s'ennuie en classe ou ne décroche, qu'il se sente valoriser dans certains domaines... |
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Et ça, ce ne serait pas le mettre dans une case? Penses-tu qu'il sera dupe de ton "manège"? Comment lui expliquerais-tu?
Comment ferais-tu pour qu'il ne s'ennuie pas en classe?
Parce que c’est très probable que s'il ne connait pas sa différence, il se plie au formatage de l'école et de sa vie sociale. Souvent de façon peu glorieuse puisque ce moule ne lui correspondra pas...
marmou a écrit le 16/01/2014 à 14h22: |
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Bref, ce qu'on ferait avec n'importe quel enfant au final, enfin à mon sens. Donc l'outil test n'est utile qu'aux parents/enseignant si ceux ci n'ont pas vu le problème, ne veulent pas le voir, le comprendre...
Le problème n'est pas la surdouance mais la capacité à décrocher rapidement par exemple ! ;) |
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Mes parents, ils ont fait exactement ce que tu veux faire. Sans avoir été détectée je serais aujourd'hui encore persuadée d'être une débile mentale. Comme tout enfant je partageais pas toutes mes angoisses avec mes parents, donc ils ignoraient une partie de mes questionnements. Et je doutais de tout ce qu'ils pouvaient me dire en me disant qu'ils hallucinaient avec leurs histoires de différence, que c'était trop gros, que c'était un "prétexte" (tiens, tu en parlais?) à ces difficultés qui me tombaient sur la gueule de façon injuste sans que je n'arrive à comprendre pourquoi.
Si j'avais su, le pire qu'il aurait pu m'arriver c'est que j'ai une enfance/adolescence aussi difficile. Et je ne suis pas le seul exemple, j'en ai plein d'autres dans mon entourage, détectés ou pas!
Je ne parle pas de balancer à son enfant "tu es surdoué" évidemment. Ni de le faire tester au berceau et de lui rabâcher sans cesse.
Pour moi c'est prendre le risque de bousiller toute une vie, de peur que l'enfant décide lui-même de ce qu'il a envie de faire, de ce qu'il veut être, en l'amputant d'une part de compréhension de lui-même de peur qu'il se réfugie derrière sa différence.
Je suis d'accord avec toi sur les cases les différences, etc. Sauf qu'on est dans un monde qui ne fonctionne que par rapport à une norme à laquelle on est toujours comparé et on se compare toujours, même contre notre volonté, et où la différence, les rares fois où elle est en théorie acceptée, est en pratique étouffée.
Et je dirais que c'est d'autant plus important de savoir pour un enfant de savoir car il n'a pas encore le recul et l'aplomb d'un adulte pour s'affirmer de son propre chef.
Ton discours me fait donc frémir...