fetuque a écrit le 02/02/2014 à 12h18: |
| | Coucou,
Depuis quelques temps je me pose des questions sur les zèbres. C'est Farfalle qui m'a décidé à faire des recherches sur les HQI.
Tout ce que j'ai lu m'a renvoyé en pleine figure les années de souffrance, l'impression d'être "débile" et "différente" des autres. Le rejet, de la maternelle au lycée...le dégoût de l'école, l'ennui, l'échec scolaire...
Et puis le soutien de ma mère, qui n'a jamais cru au fait que je sois une incapable (un peu peut-être, mais pour elle j'avais une chance, loin de l'éducation nationale). Il a suffit de quelques cours particuliers (sans aucune motivation mais quand on est seul devant un prof, pas le choix, il faut au moins faire semblant d'écouter et de bosser) pour me permettre de repartir sur des bases correctes.
Alors, possible de ne jamais ouvrir un cahier, de connaître l'échec scolaire et tout le mal être dû à la méchanceté des autres, de se mettre à "travailler" et d'arriver en 3 ans en classe préparatoire aux grandes écoles? Possible de faire tout ça sans être un zèbre?
C'est mon parcours, remplie de souffrance, à un point inimaginable. Aujourd'hui, rien que le fait de repenser à tout ça me donne les larmes aux yeux. Ma différence m'a détruite...le test me semble être une chose indispensable pour faire le deuil de mon enfance détruite. Mais pas cette année...l'enjeux du concours est trop important.
J'ai juste appris une chose, ce qu'on nous montre à la télé est faux. Les HQI ne vivent pas tous une scolarité parfaite, et se faire diagnostiquer adulte est une épreuve...parce qu'on apprend qu'on a vécu dans le mauvais "corps"...
Je veux bien donner mes facilités à qui veux, si en échange je récupère une enfance et une adolescence normale. |
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Mon Dieu ! C'est exactement ce que j'ai pensé quand j'ai su ....
Cette " étrangeté " , ce " décalage " , cette impression de souvent être " à côté " et non " avec " , " spectatrice " , et puis , ces capacités qui ont fait que toujours , on me regardait comme une extra-terrestre , voire me détestait ( car en plus , je n'avais pas du tout le profil " lunettes cheveux gras " , j'allais souvent en boîte pour me " défouler " et je suis tombée de ma chaise , quand j'ai entendu les mecs de ma promo - dont j'étais major, évidemment ,se disputer, pour savoir si c'était moi ou une autre, la plus belle de la classe ... ) , genre " t'as vu , j'ai eu autant que C--- ( on ne m'appelait même pas par mon prénom , évidemment ) !!! Ca sonnait comme " je l'ai niquée, cette garce , j'ai eu autant qu'elle ! " .
Et pourtant, ça n'était pas faute de vouloir se faire petite , de se faire himble, ne pas se montrer ... ça énervait encore plus les autres ... un jour, j'arrivais en rigolant avec un copain à la fac, une fille à qui je ne parlais pas m'a harponnée hyper violemment en disant : " ouais, toi tu fais celle qui est hyper cool , mais en fait , je suis sûre que chez toi , tu bosses comme un bête ! ".
Bien sûr , que je bossais , on ne peut pas avoir ces résultats là sans rien faire , je bossais pour oublier , aussi ...que certains me disaient que je " leur faisait peur " ou que d'autres me regardaient de travers ...
Je n'ai jamais pu me faire de vrais amis dans ma classe ( à partir du lycée ) puis dans ma promo .
J'ai fui le milieu des intellos ( mes profs de facs m'ont demandé à de nombreuses reprises de rester, qu'on aurait un post pour moi ) , j'ai eu mon examen, comme toujours, avec des résultats hors normes , et puis j'ai commencé à bosser .
Et puis là , ça a commencé à aller mieux, parce qu'il n'y avait plus de résultat vraiment " chiffré " . Juste , évidemment une efficacité assez redoutable , qui attire encore de la jalousie .
Je fais un boulot qui ne correspond pas à ce que j'aurais pu faire, et cela ne me frustre pas du tout . J'ai mes animaux, un mari , qui a à peu près le même profil que moi , et nous sommes heureux .
Mais comme tu l'as si bien écrit " je donnerais bien ce " trop plein " de neurones ou de je ne sais quoi , pour qu'on me rende mon enfance et ma jeunesse " .
Juste un mot : patience , les filles, patience : ça va quand même beaucoup mieux une fois qu'on commence à travailler et qu'on trouve son "cocon" ...même si certaines choses ( hyper-sensibilité , intuition trop aiguë ... ) ne facilitent pas toujours le rapport aux autres ... ) .