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Proche alcoolique... comment réagir ?
Posté le 18/12/2015 à 10h14
Je vais témoigner un petit peu de ce que j'ai vécu.
Mon compagnon était dans la Marine, enfant du divorce ayant vécu toute son adolescence avec son père comme deux collocs, les filles, la fête...
Puis il est rentré dans l'armée, deux ans en outre-mer, deux ans à fumer des joints comme des clopes et à boire du rhum encore et encore...
A son retour en métropole, il a crû qu'il ne s'adapterait jamais, il s'est sevré tout seul à coup de pied au derrière de son père qui l'a ramassé dans le caniveau un jour.
Je l'ai rencontré, on a vécu deux ans à distance. Il avait 23 ans, issu d'une famille où quand on se retrouve tous on boit beaucoup, beaucoup. Par exemple je me suis levée à 8h après une soirée chez sa famille, il était avec son frère, il descendait une bouteille de whisky avec du coca ou pur si pas de coca.
Et on va dire que la Marine Nationale ne fait rien non plus pour lutter contre l'alcoolisation massive de ses marins (si si il faut dire la vérité), le jour du beaujolais nouveau, je vous explique pas, c'est à volonté à la cafet.
Un jour alors qu'on habitait pas ensemble je l'ai retrouvé tout seul en pleine nuit à la table de sa mère ivre mort il avait descendu toutes les bouteilles.
Ce n'est plus jamais arrivé. C'était il y a deux ans.
Ensuite on a emménagé ensemble, on prenait l'apéro souvent, très souvent. Quand je prenais un verre, il en prenait deux. Puis encore un ou deux quand j'allais me coucher.
L'alcoolisation n'était pas systématique, il pouvait ne rien boire pendant des semaines mais dès qu'il était parti il ne pouvait plus s'arrêter.
Et puis un jour, cet été, on a été à une énorme soirée. Alcool, herbe etc. Je l'ai ramené au bout de 12h de soirée, j'ai dû lui faire comprendre que non il ne monterait pas avec sa bouteille de despé remplie de rosé à deux balles dans ma voiture, qu'il était 7h que j'étais claquée. Tout d'un coup il s'est senti mal, est devenu tout pâle et n'a plus dit un mot, trempé de sueur. J'ai mis ça sur le compte du trop plein d'alcool.
Je l'ai couché, me suis douchée. Je l'ai retrouvé en larmes dans le lit à me dire qu'il était qu'une merde, que le démon de l'alcool le rongeait de l'intérieur, qu'il avait mal à l'âme. Il parlait à moi et à lui-même. Ça a duré une heure. Une heure que j'ai passé à pleurer avec lui et à lui mettre des gants de toilette sur le front.
En attendant, ce jour là il a compris. Il a compris qu'il était victime de cet alcoolisme des jeunes. Non on ne boit pas en se levant le matin mais on boit pour l'apéro et tout est prétexte. On boit festivement mais on ne s'arrête pas. Jamais. On arrive pas à s'arrêter.
C'est une des raisons pour lesquelles il a quitté l'armée. Le médecin lui a effectivement dit que la façon dont il buvait, c'est l'alcoolisme moderne très répandu chez les jeunes.
Il n'a plus touché à une goutte depuis.
Enfin une bière de temps en temps pour un anniversaire ou une fête mais une seule et c'est allez 3 fois l'année.
Il doit prendre rdv avec l'alcoologue.
J'espère qu'on est sorti de tout ça. J'avais conscience de toute ça mais j'ai jamais su comment lui dire, je me suis un peu voilée la face.
Maintenant je le pousse pour qu'il consulte effectivement un alcoologue, au moins une fois.
Mais j'avais que dès qu'il va à une soirée ou chez son père et avec les fêtes qui approchent, je peux pas m'empêcher d'avoir une petite pointe d'inquiétude même si j'ai confiance en lui et que je sais qu'il a pris conscience de son problème avec l'alcool et surtout il en est dégoûté.
Mais si je sens qu'il rebascule je laisserai pas faire les choses et surtout, surtout on en parle ...
Nous il aura fallut une soirée où il aura beaucoup, beaucoup, beaucoup trop bu au point qu'il en soit dégoûté pour qu'il comprenne... Mais son souci majeur est qu'il a toujours trop bien tenu l'alcool...