Voyage à cheval : On est sur la route!

Jour 6 - Repos forcé à Luzech

Mr C vient me chercher à 9h pour prendre le petit déjeuner, je suis prête, "propre" et habillée correctement.
Après avoir acheté quelques viennoiseries, nous nous dirigeons vers la propriété de mon hôte : une charmante petite maison au milieu des vignes, avec son pigeonnier plein d'histoire dans lequel se trouvent d'importantes fresques classées. Le paysage est sublime, nous sommes comme dans un cirque, la "montagne" entoure le village et le Lot.
Mr C m'indique une petite plage tranquille où je peux me tremper les pieds avec Pot'. Nous irons dans l'après-midi.

Retour au camp, je fais du rangement, change la disposition du tarp pour faire un maximum d'ombre dans le paddock. C'est assez compliqué, il n'y a qu'un arbre et sa position n'est pas du tout avantageuse. Je pourrais facilement me faire un petit coin mais j'aimerais que Pot' puisse s'y mettre aussi...
Je finis par avoir quelque chose de satisfaisant, mais Pot' n'y met que la tête et l'encolure, c'est déjà ça !
Il n'est pas fan de la couverture de survie, pourtant elle renvoie bien les rayons du soleil et permet d'avoir un peu de fraicheur !

J'ai passé un appel aux alentours de 11h pour donner quelques nouvelles à ma famille, le réseau est horrible : si l'appel finit par passer, ça grésille, on ne s'entend pas, ça coupe rapidement... C'est compliqué.
Je pose ensuite mon téléphone en attendant l'appel du maréchal qui doit me prévenir 20min avant d'arriver. Encore un peu de rangement, nettoyage, entretien... Et mince ! Où est mon téléphone ?!
Impossible de remettre la main dessus, je retourne tout le camp, vide tous les contenants, vérifie tous les vêtements, toutes les poches. Je cherche au sol, couche les herbes dans tous les sens sur une grande surface... J'y passe déjà pas mal de temps, déjà 1h montre en main ! Le maréchal n'a pas appelé ?!
Je comptais là dessus pour le retrouver mais non, rien... Jusqu'à 15h, je n'arrête pas de chercher.
Il est forcément là puisque je n'ai pas bougé !
J'ai même éloigné le cheval pour éviter qu'il ne marche dessus, au cas où. Le pauvre n'a pas du comprendre pourquoi il ne pouvait pas se mettre à l'ombre avec moi...

Je l'ai bien mouillé, il a eu la serviette trempée dans l'eau sur l'encolure, il avait l'air d'apprécié.
(Ma serviette a senti le poney tout le reste de la randonnée...)
15h donc, je commence à en avoir marre, je m'énerve et commence à craquer. Direction le village, avec petit Pot' pour trouver un téléphone et prévenir ma famille...

Il est 16h, je suis en randonnée, ce n'est pas un fichu téléphone qui va me gâcher la journée !
Je laisse tomber, de toute façon, il est sur le camp. On file se détendre à la petite plage.
Le sol est en cailloux, pas très agréable, je garde mes chaussures, Pot' est un peu sensible mais il a trouvé un bon compromis : les pieds dans l'eau, sans trop bouger et la tête dans l'herbe !

Retour au camp en fin de journée, je dîne chez Mr C à qui je raconte ma mésaventure... Il appelle le maréchal, il va essayer de se libérer le lendemain soir.

Après manger, le retour au camp est difficile moralement, mais en 10min, le moral remonte en flèche !
Je cherche un peu mon téléphone, sans grande conviction... Mais il fait nuit, et mon téléphone émet de la lumière en cas de notification/message/fin de batterie, et c'est la lumière rouge de fin de batterie (9% pour être exacte!) qui me permet de le retrouver !
Le vilain gadget était tombé dans le fossé et il était caché derrière un amas de ronces... Autant dire que je n'ai jamais été aussi heureuse de plonger la main à travers les ronces !
Depuis, j'apprécie à sa juste valeur la lumière de ce téléphone, que j'ai pourtant détestée puisqu'elle m'empêchait de dormir.
Coup de fil rapide, message rassurant, j'éteins et au lit, avec le sourire !

(Du coup, pas trop de photos... La dernière a été prise le lendemain -> Spoil, on retournera à la plage )

Jour 7 - Luzech 2e jour !

Après ma belle mésaventure la veille, ma mère et mon beau-père me rejoignent pour passer la demi-journée à Luzech. Ils m'apportent un pantalon de rechange (le premier ayant eu un petit accident), une batterie solaire pour l'électronique (téléphone et montre) avec un nouveau chargeur et quelques bricoles à manger. Nous avons rdv à 9h30 devant la mairie, ce n'est pas trop tôt, et j'ai toujours ma montre. Dans le pire des cas, la cloche de l'église indique aussi très bien l'heure, même si on a tendance à l'oublier

Petite visite à Mr C avec le petit déjeuner, il en profite pour m'offrir un chapeau, THE chapeau. C'est celui de la transhumance Rocamadour -> Luzech, je l'adore ! Il est un peu grand mais... ça donne un style !
En plus, les petits moutons sont trop mignons.
J'avais perdu le mien en chemin avant d'arriver à Luzech.

On passe au camp, Pot' est content d'avoir de la visite et on va aller jusqu'à la petite plage pour manger.
Je fais charger quelques affaires dans la voiture et je prends PetitPot' à cru. Comme il faut quand même un bon moment pour aller jusque là-bas, je trottine quelques minutes, mais finalement, au pas c'est mieux pour mon postérieur un peu sensible et le dos de mon preux destrier.
Tout le monde trempe les pieds, le cadre est sympa.

Mon beau-père part en mission pizza, pendant que nous attendons sur place.
Mince, je n'ai pas pris la grande corde, je ne peux pas faire de paddock et Pot' ne semble pas vouloir rester sage au bord de l'eau et la tête dans l'herbe... Je l'attache à un arbre.

Attache trop longue, le cheval se tourne... Le postérieur passe par dessus la longe, il se débat, la longe remonte encore plus. Une fraction de seconde plus tard, Pot' est couché, bloqué par la longe, entortillé autour d'un arbre. Il souffle fort mais il est calme. J'ai mis du temps à me souvenir que j'avais mon couteau-suisse... On a vite coupé la longe.
Il se relève seul, une fois debout, il ne s'agite pas. Il est même plutôt calme, il a du avoir très peur...
Moi j'ai eu la peur de ma vie...

Vérification générale : il s'est bien brûlé, il n'y a plus de poil, la peau est rouge vif mais pas de coupure ni de saignement. La peau fait un pli au niveau de la prise de longe.
Je le marche en ligne droite, en cercle dans les deux sens, sur herbe. Même chose au trot. Ca va, pas de boiterie. On va marcher un peu dans l'eau, même s'il est sensible au niveau des pieds.

Après le pique-nique, retour au camp, je vérifie une nouvelle fois que tout va bien. Sur route, au pas au trot, à pied, monté. Je ne vois et ne sens rien.
Au camp, nettoyage, désinfection, premiers soins.
Après un au revoir à mes visiteurs du jour, je repars au village faire le plein de provisions puisque nous avons rdv avec le maréchal à 19h et que nous repartirons le lendemain.

Au retour, Pot' a légèrement gonflé, ce n'est pas chaud, il est sensible au toucher mais se laisse faire tranquillement.
J'attends d'avoir vu le maréchal pour faire les soins.

Nous avons du improviser une zone de maréchalerie en bord de route, relativement passante puisqu'il y avait un fête au village ce soir là. Pour les 3 premiers pieds, aucun soucis, cheval très calme, hyper pratique. Par contre le dernier... Difficile ! Il a vu la mule de l'autre côté ! Il est monté en pression et ce n'était pas facile de le tenir. En plus, c'était le pied de la prise de longe... On a fini tant bien que mal.
Retour au pré, je monte le tipi (v2) avant la nuit (sans perdre le téléphone cette fois !).

Pour les soins, il a été un peu plus embêtant qu'avant mais calme, j'ai pu tout faire en liberté. Nettoyage et protection. Comme la peau était belle, j'ai simplement protégé des insectes avec une bonne couche d'argile qu'il a aussi eu sur les pattes. SexyPot' aux pattes vertes !

J'ai beaucoup appris ce jour là.
J'ai appris que nous n'avons que peu le droit à l'erreur quand on a une vie au bout de la longe. L'attache avec un élément "faible" qui peut lâcher en cas de forte pression est INDISPENSABLE.
Je le savais pourtant, c'est dit et redit, mais il suffit d'une fois. La seule fois où je l'ai attaché sans ficelle.

Il y a aussi du "beau" dans cette situation, que j'aurais bien aimé éviter.
Lorsque l'on a détaché Pot' à la prise de longe, j'étais à la tête, dans l'axe du cheval, pour essayer de le détacher au niveau du licol, donc très très mal placée. Et bien, en se relevant, il a eu le petit coup de tête qui m'a poussée sur le côté. Volontaire ou non, il ne parle pas pour me le dire, mais en attendant, je n'ai pas fini sous les antérieurs.

Jour 8 - Luzech, Saint-Vincent-Rive-D'olt, Labouysse, Douelle, Cazes, Cahors (ouest)

Départ prévu à 9h, finalement, avec la rosée du matin bien bien présente, j'attends 9h30 pour faire sécher au maximum le tarp et la moustiquaire qui sont très humides. Comme je les mets en dernier sur le cheval, je peux préparer le reste en attendant.

Je vérifie les bobos divers avant de partir, je retire le reste d'argile. Pot' n'aime pas trop que je le touche au niveau de la prise de longe mais je n'en ai pas besoin, c'est propre et net, je pose juste une bonne couche d'argile en protection.

En selle à 9h30, je croise Mr C à qui je peu dire au revoir tranquillement. On passe par la ville, c'est bien plus court que de faire tout le tour en suivant le Lot, et puis ça faisait quand même 2j qu'on allait s'y baigner, on prend au plus court.

A peine sortis de la partie urbaine, on se retrouve vite dans des chemins plus horribles les uns uns que les autres... Un dénivelé comme on en a jamais fait, et un sol dur, glissant et plein de cailloux bien pointus. Pot' a l'habitude de passer ce genre de chemins (avec moins de dénivelé), pourtant pieds nus, mais là, même avec les fers, il n'était vraiment pas à l'aise ! Et c'était long, mais loooong !

Par contre le paysage... A couper le souffle (comme le chemin d'ailleurs, mais pas pour la même raison !) On en profite pour prendre l'air, faire des photos, se reposer, boire, faire pipi...

On alterne avec quelques petites routes, mais on repart dans des chemins... Dangereux, glissant, avec un énorme vide à quelques centimètres. Impossible de faire demi-tour une fois engagés, la descente serait pire. On se tient et on se suit. Pot' ayant l'habitude de passer un peu en avant dans les montées, il se cale très vite derrière moi pour me suivre et avoir un chemin plus "confortable". Plusieurs fois je glisse mais je me rattrape toujours avant de tomber sur les fesses, on prend notre temps, on souffle...Il faut bien, avec cette chaleur !

Derniers kilomètres de route, 0 voiture. On arrive à l'étape la plus pratique pour nous, un centre équestre. Quel accueil ! On est tombés en pleine journée de nettoyage/rangement du club, il y a beaucoup de monde. PetitPot' est impressionné mais relativement zen, il y a des copains chevaux, il n'est pas franchement à l'écoute... On m'aide à desseler, Pot' va au paddock avec du foin, il a des copains juste à côté avec qui il va discuter un peu.

Ma journée à moi n'est pas finie, on n'est qu'en début d'après-midi, je me change pour aider les équipes de rangement.
Une fois tout le monde parti, j'attends la nuit pour prendre une bonne douche, froide, de nuit, en extérieur... Beh oui, à la douche pour chevaux ! Quand il faut, il faut, et on fait avec ce qu'on a !

Pour la nuit, je peux dormir dans le club house mais finalement, je dormirai dehors pour avoir un oeil sur mon cheval. En hamac cette fois, avec le tarp, au top !

Jour 9 - Repos, journée à pied

Réveil tranquille, de bonne heure et de bonne humeur !
PetitPot' est toujours au paddock, je lui remets du foin pour la matinée.

Pour ce midi, j'ai envie de bien manger, en tous cas, de faire un vrai repas. Mais mince on est dimanche !
Boon, ce n'est pas grave, on m'a indiqué un restaurant de type self, ce n'est pas très loin, et sur mon chemin pour aller à Cahors.

Pâte carbo, boisson et smoothie, le tout à table ! Ca faisait longtemps que je n'avais pas pris un repas de midi à table, assise sur un bon canapé... Enfin longtemps... Disons que j'ai apprécié ce confort du jour. Par contre, le retour à la réalité en ayant la télévision sur une chaîne d'infos... J'avoue que je me sentais quand même mieux au fond des bois.

Cahors est un peu loin, mais bon, je ne suis plus à quelques kilomètres près !
Pas grand chose à dire sur la ville en elle même, j'ai marché sans vraiment chercher quoique soit, sans me poser de question. Je suis passée par de petites ruelles très mignonnes et ai trouvé un petit magasin de chapeau, j'en raffole ! Mais c'était fermé...

Je prends quelques photos sur le pont Valentré, très joli. Je visite aussi la cathédrale Saint-Etienne et son cloître qui accueillait une exposition artistique. A deux rues de là, je rencontre de très originales décorations et mises en valeur de la verdure en ville, on dirait de petits personnages.
J'ai aussi vu un tigre qui gardait sa maison.

Je n'ai pas trop traîné, j'avais mal aux jambes... Retour par le même chemin.

Au retour, il y a un peu plus de monde aux écuries, et je profite de la baisse de température pour monter Pot' tranquillement en carrière, rapide révision à pied, je monte, travail au pas, assouplissements, on trotte un peu et on galop aux deux mains. Pas de réel travail aujourd'hui, pas d'exercice, pas de demande spéciale, je ne veux que du calme et de l'écoute.
Il est bien, pas de raideur, pas de blocage, pas spécialement de fatigue, à l'écoute mais énergique, curieux et intrigué par les jeunes cavaliers du club au bord de la carrière.
On s'autorise un saut à chaque main, juste histoire de dire qu'on a pas juste zigzagué entre les obstacles.
Temps total, tout compris : 45 min

Souhaitant partir relativement tôt le lendemain, je choisis de passer la nuit sur le canapé du club house pour avoir des affaires bien sèches au petit matin.
Pour le repas du soir je me contente de biscuits, je n'ai pas très faim. Deux cavalières prennent leur repas avec moi, Macdo ! Boooh, je n'aurais jamais pu manger ça ! Même la glace gentiment offerte a eu du mal à passer...

Rangement, tracé d'itinéraire, trie et au lit !

Jour 10 - Cahors (est), Saint-Géry

Réveil difficile, il faut dire que j'étais bien installée, en intérieur, au chaud, sur un bon canapé !

Pot' a été très nerveux au pansage, il n'arrêtait pas de bouger, à l'attache, il passait son temps à tourner et gratter, je n'ai pas insisté, ce n'était pas le moment. J'ai fini le pansage et la préparation en le tenant en longe. C'était mieux mais il était chiant, il faut le dire.

Les gens commencent à arriver aux écuries, je salue et remercie en laissant mes coordonnées.
En route pour une nouvelle journée de marche !
En route, c'est le cas de le dire, on en a fait du goudron !
Après avoir contourné Cahors par le sud en suivant le Lot de loin, je m'en rapproche pour n'être plus qu'à quelques mètres. Le chemin est très étroit, sinueux, pas toujours très facile mais ça passe et c'est bien joli. Après toute l'agitation de la ville, le bruit et le voitures, un peu de calme fait beaucoup de bien !

Tellement de bien que je me repose complètement sur Pot', il marche, il suit le chemin tranquillement, à une bonne allure, confortable et régulière, il me berce.
Et c'est là qu'arrive l'anecdote la plus mémorable de cette randonnée : je me suis endormie à cheval !
Et oui, sur une petite route, droite, sans passage, je me suis réellement endormie. D'après la carte et selon mon estimation pas du tout scientifique, un bon 500m !

J'entre vite dans un chemin, à peine une dizaine de mètres plus tard, 3 arbres se transforment en paddock, je desselle et pose tout en vrac et hop, dodo assise contre un arbre. J'ai quand même mis un réveil 45min plus tard.

Après ma petite sieste, je vais m'occuper du gros poney, rapide coup de brosse et passage de crème avec un bon massage sur 2 gonfles sur le dos que j'avais remarquées en dessellant, j'avais mal sellé le matin même.
Je prends le temps de seller correctement et nous partons en suivant un groupe de randonneurs. D'abord d'arrière, on est passés devant pour une descente, puis derrière à nouveau et puis au milieu du groupe.

En arrivant à Saint-Géry, je fais quelques courses, Pot' m'attend à l'attache juste en retrait de la route.
On m'a même offert des carottes pour PetitPot' !

Direction le terrain de foot que la mairie m'avait indiqué par mail. J'ai un peu de mal à le trouver mais le guide du groupe de randonneurs croisés plus tôt m'indique la direction. Par contre, une fois sur place, mauvaise surprise, il n'y a pas d'eau !
Ce n'est pas grave, on repart en arrière, j'ai vu le camping municipal très bien situé en bord de Lot et il n'y a pas grand monde.
Avant de m'installer, je demande si la présence du cheval n'est pas un soucis, ce qui n'est pas le cas.
Il reste en liberté le temps de décharger et ranger, il est sage et c'est vraiment un plaisir ce soir là.

Je prends le temps de lui faire un paddock en me servant de deux gros arbres et de mes piquets de tarp. J'ajoute une ficelle à chaque piquet pour tendre le tout, c'est vraiment pas mal !
Il reste en paddock pour la soirée, le temps pour moi de prendre une bonne douche, chaude cette fois-ci ! Et avec de l'intimité (rappel de la douche en extérieur aux écuries) !

J'ai monté le tipi avant que le vent ne se lève, résultat, il était dans le mauvais sens, loupé, je vais recommencer hein...
Il n'y a presque personne au camping : un petit groupe de jeunes, un petit groupe d'adultes et 2 véhicules aménagés.
J'ai discuté un peu avec les jeunes (enfin jeunes... surement un peu plus vieux que moi !), ils ont entendu parlé d'une cavalière faisant les GR 36 et 46 avec son cheval, haha je suis repérée ! Ils sont passés par les 2 mêmes offices de tourisme que nous.

Le responsable du camping est venu relever l'activité, autrement dit, faire payer les emplacements. Je m'attendais à payer une quinzaine d'euros : emplacement, taxe de séjour, 1 adulte, eau, électricité et 1 cheval !
Et non, j'ai payé exactement 5,22 euros tout compris
Qui dit mieux ?

J'ai laissé Pot' en liberté tant que j'étais active, il a eu son repas de carottes et il n'est resté dans le petit paddock que pour la nuit. Il s'est mis devant l'entrée du tipi, face au groupe de jeunes un peu bruyants et il a passé la nuit planté comme pour monter la garde.

Jour 11 - Saint-Géry, Bouziès, Saint-Cirq-Lapopie, Tour-de-Faure, Cadichons

Aujourd'hui, PetitPot' me réveille avec son petit bout de nez tout doux, il fait à peine jour mais le soleil ne va pas tarder à se lever.
Il était tôt et j'aurais bien fait une bonne grasse matinée mais malgré tout, le paysage valait le coup d'oeil !
Je vous laisse en juger par vous même.

A peine levée, j'ouvre le paddock sur le grand espace en herbe bien fraîche pour Pot', il va se dégourdir les pattes et prendre son petit déjeuner, complété par quelques carottes.
Nous sommes en bord de Lot, à peine à quelques dizaines de mètres, je m'attendais à avoir beaucoup d'humidité un peu partout, finalement il n'y en avait pas plus qu'ailleurs.
Il y avait une jolie brume, qui donne un super effet aux photos, un petit côté mystérieux...

J'ai beau être levée très tôt, je ne suis jamais partie avant 10h... Soit 3h30 après mon réveil ce jour là. Il faut dire que j'aime bien prendre mon temps !

Les chemins sont très difficile jusqu'à Bouziès, énorme dénivelé, un sol glissant et empierré, Pot' gère bien et moi pas du tout, je suis tombée quelques fois.
A partir de Bouziès, c'est bien plus agréable pour nos petits pieds puisque c'est de la route et elle est peu fréquentée. Il y avait beaucoup de bateaux, plus ou moins grands, à voile, à moteur, sur l'eau ou sur terre.
J'appréhendais un peu la réaction du bestiau, puisqu'il n'était pas rassuré à Duravel, mais ça s'est bien passé.

Nous croisons un groupe de chevaux juste au départ du chemin de halage qui mène à Saint-Cirq-Lapopie et nous continuons notre chemin sur ce fameux chemin.
A gauche le Lot, à droite la roche. Grosse roche.
Je peux vous dire qu'on se sent tout petit et tout fragile quand on passe là.
Le sol est glissant et pas très régulier, on prend le temps de poser nos pieds correctement. De toute façon, il y a quand même pas mal de piétons, ce qui est normal, et je ne veux pas les gêner ou les mettre en danger. Certains ont des poussettes, des enfants, des chiens... Pot' : 0 réaction.

Quelques bateaux empruntent aussi le Lot, ils passent, s'arrêtent et repartent, il y en a un qu'on aura suivi involontairement : il prenait de l'avance mais s'arrêtait de temps en temps et on le rattrapait.

Bien arrivée à Saint-Cirq-Lapopie, j'ai malheureusement appris que les chevaux n'y étaient plus autorisés à cause d'abus de groupes. J'approchais déjà le village, mais j'ai croisé une guide de la ferme équestre qui m'a gentiment indiqué un pré mis à disposition. Du coup, je n'ai pas eu le courage de remonter à pied pour visiter le village... Ce sera pour une prochaine fois !
Petite pause au pré pour discuter et se reposer, après une bonne grosse roulade, un pansage et surtout après avoir bu 2 seaux d'eau, nous repartons une vingtaine de minutes après le groupe.

Direction chez cabochons !
J'arrive tranquillement en fin de journée sur son causse et suis très bien accueillie !
Pot' aura un grand paddock et du foin pour la nuit. c'est le top !
Pour moi, ce sera un charmant mobile-home tout équipé, une douche et un bon lit en face du paddock des cabochons.

Super moment avec cabochons, un repas tout en couleurs avec de belles tomates originales aux noms ont je ne me souviendrais jamais !

Beaucoup de photos pour ce jour là

Jour 12 - Cadichons, Cabrerets, Blars, Coursac

Réveil tout doux, petite "grasse matinée", et surtout gros pansage pour Pot' qui est tout rouge !
Ce matin, cabochons, fait un bout de chemin avec nous.

Après avoir été un peu agité au pansage, nous attendons que la "petite" Luna soit prête et nous voila en route. Nous sommes parties à pied et sommes montées un peu plus loin.
Luna a accepté de partager son causse et de se balader avec un inconnu pie !
Et ça s'est très bien passé d'ailleurs.

Il n'était pas très tard mais il faisait déjà très chaud ! Là-haut sur le causse, il n'y a pas d'ombre, les arbres sont petits, pas très fournis, et quand même pas très nombreux... Le sol est sec et relativement glissant, ce n'est pas toujours facile mais on s'en sort tous très bien.
Nous avons commencé par descendre dans la vallée, au village de Cabrerets, charmant petit village, à moitié sur la roche. J'ai confié mon petitPot' à ma coéquipière du jour pendant que je faisais quelques courses.
Et c'est reparti !

Cette fois-ci on monte ! Et ça monte trèèèèès fort ! Pied à terre obligatoire, chemin étroit, très pentu, glissant, empierré. La vue était magnifique mais il ne fallait pas se pencher !
Une fois en haut, nous sommes déjà à 7km du départ et cabochons et Luna vont rentrer, puisqu'il leur faut encore faire le retour, et c'est loin d'être facile.
Le temps de dire au revoir, voilà Luna raide en chaleur devant Pot' ! C'est qu'il lui plait mon petit cheval !

Dommage, on doit se quitter. Mais on se reverra vite, je l'espère.

Nous avons marché encore un moment et nous sommes arrêtés dans un chemin pour manger, Pot' commençait à traîner un peu alors la pause était la bienvenue.
D'après la carte, pas de village/bourg à proximité, tant pis, un chemin large, de l'herbe et de l'ombre ça suffit bien !
Je décharge Pot' des plus gros poids et le laisse manger pendant que je fais de même à côté. Nous avons partagé le dessert ! Quel gourmand celui là !

Repartis et bien déterminés à ne pas arriver trop tard, nous avons fait un petit bout de route où nous devions passer devant une jolie construction, avec 2 moutons de paille. Moi je les trouvais très beaux ! mais Pot' beaucoup moins apparemment ! Il ne les a pas vu tout de suite, mais quand il s'est rendu compte qu'ils étaient juste à côté, il m'a fait un super reculé... Il s'est perché, la tête le plus haut possible, et il a soufflé comme un dragon !
Vu la situation, je n'étais pas du tout paniquée, mais plutôt dans un super fou rire ! On a pu passer dans le calme, même si Pot' est resté sur ses gardes, on ne sait jamais, les moutons en paille auraient pu nous attaquer...

Je fais une pause boisson pour moi et je vois Pot' qui cherche à boire aussi, je repère un lavoir sur la carte, sur un cours d'eau, ce n'est pas très loin et c'est pile sur notre chemin, parfait !
Le cours d'eau est à sec, enfin, il ressemble à un gros marécage, le sol est profond, je ne m'y aventure même pas à pied. Il y a une source d'eau juste là, inaccessible pour le cheval et difficile pour moi mais on fait avec !

Je laisse le cheval manger en bout de longe pendant que je me penche pour atteindre l'eau et remplir un sac... J'avais peur de tomber à chaque fois... et il avait très soif...
Comme je ne pouvais pas prendre de grande quantité, j'ai fait une dizaine d'aller-retours !
Au moins il a bien bu.

J'ai voulu manger une glace à Blars, bon... Si vous y passez, vous ne pourrez pas non plus, il n'y a pas grand chose !

Pour notre point de rdv du soir, nous devons passer une grande route, je vois des chemins qui mène droit à notre destination, j'y vais !
1er essai, propriété privée
2e essai, chemin qui finit dans un champs
3e essai, chemin qui s'arrête
4e essai, plus de chemin...

On a tourné en rond pendant 2h ! En plein soleil la plupart du temps...
On en trouve des choses en rando... Un animal (indéterminé) en décomposition, une ferme à l'abandon, un soutien-gorge...

Tant pis, on prend la grande route pour aller plus loin, il fait très chaud, le soleil tape, mais ça va, on tient le coup. Et il ne reste que quelques kilomètres.

Pour ce soir, Pot' aura un petit paddock à l'ombre, avec une poubelle d'eau, le sol est dur et quand même bien en pente, il ne pourra pas se rouler... Tant pis, pour ce soir, on n'a pas le choix vu le relief ! Au moins, il a de quoi boire et manger, en étant à l'ombre.

Preuve qu'il y a encore des gens prêts à accueillir des voyageurs chez eux, sans même les connaitre, ce soir là, j'ai mangé et dormi chez la voisine de la personne que j'avais contactée via internet qui n'était pas disponible ce jour là et qui m'a trouvé une solution.

Commentaires photos :
Oui, j'avais les fesses mouillées, j'avais oublié de fermer le tuyau de ma poche à eau
Et en bonus, la différence de bronzage bras/ventre ce soir là

Jour 13 - Coursac, Montfaucon

Un top petit déjeuner pour reprendre la route et c'est parti !
Petit pansage/grattage/calinage du poneypie qui a bien nettoyé la partie paddock, il n'y a plus rien !

Dès qu'il nous a entendu arriver, il s'est approché de nous (mon hôte et moi). On a pris notre temps pour partir, parce que j'ai beaucoup discuté et aussi parce que l'étape du jour s’annonçait plutôt courte.

On entendait les cloches des brebis au loin, et j'ai espéré ne pas en croiser. Mais mince alors, 1km plus loin, on croise un troupeau ! On longe une pâture où les brebis sont déplacées. Potter en a peur, mais peuuur !
Cabré, demi-tour, reculé... Un comportement dangereux, sur roue qui plus est. Il n'y avait personne et j'ai pu prendre le temps de calmer tout ça. Mais c'était un long et désagréable moment !
10 bonnes minutes à tenir un cheval qui ne respecte rien, complètement paniqué à cause des brebis, qui étaient pourtant loin... Je me suis fâchée, il n'était pas content, mais il a fini par se calmer et respecter mon espace, c'est tout ce que je voulais. La peur ça arrive, ça se comprend, mais le respect de la cavalière fragile à côté ça ne doit pas s'oublier.

Ayant plus de contrôle à cheval, je remonte un peu plus loin, quand Mr a daigné se calmer et se poser "tranquillement". Il surveillait les brebis du coin de l'oeil, prêt à démarrer, mais il n'a pas bronché, il s'est contenté de marcher le plus rapidement possible, je pense qu'au trot, on aurait été aussi vite !

Nous avons rattrapé le GR46 qui rejoint Rocamadour, il est très sympa, et sur cette partie, on croirait traverser la savane. C'est sec, il y a peu de végétation, peu de points d'eau et surtout, on traverse les zones de pâturage des troupeaux. Il faut ouvrir des portails, à cheval c'est parfois possible, sinon, il faut descendre. Attention aux passages aménagés pour les voitures et 4x4 qui peuvent traverser mais il ne faut surtout pas y marcher avec un animal c'est fait pour ne pas les laisser passer !
J'ai eu de la chance de ne croiser aucun troupeau, et heureusement, parce que ç'aurait été très embêtant...

J'ai fait un petit détour pour aller voir un lac, très charmant, bien aménagé. Pas de baignade pour nous, mais de jolies photos tout de même. Un groupe de chevaux est passé par là, il y a pas mal de crottins !

Plus loin, nous devons passer l'autoroute, il y a plusieurs possibilités : ponts ou tunnels.
Pour cette fois, nous prendrons un pont par dessus les voitures, camions et motos. C'est impressionnant mais Pot' est plus perturbé par la résonance du bruit de ses pas sur le pont que par la circulation...
Top cheval pour ça !

Nous passons par le village de Montfaucon, il n'y a pas grand chose, je ne m'aventure pas trop loin, mais il y a un plan d'eau (interdit au public), là aussi, il y a des crottins. Je poursuis ma route en passant par un chemin longeant un troupeau de vaches paisibles et tranquilles qui nous remarquent à peine.
Nous arrivons chez nos hôtes du jour, de tout jeunes parents, leur petit bonhomme, et leurs animaux.

Pot' aura un grand pré, où l'herbe ressemble plus à du foin sur pied, comme partout aux alentours. Il y sera bien, et pour preuve, il s'y roule dès qu'il est lâché !

Un goûter, une douche, un barbecue en terrasse, un bon lit, parfait !

Jour 14 - Montfaucon, Carlucet, la fin approche...

Réveil en douceur, PetitPot' est au fond du pré, il ne semble pas décidé à venir vers moi... Ce n'est pas grave, on a le temps aujourd'hui, l'étape est courte, peu de dénivelé et peu de difficulté notable.
J'ai encore pas mal discuté... et traîné...

Départ à 11h40, par le chemin de la veille et le village de Montfaucon, où nous recroisons les vaches. Celles qui étaient mignonnes, sages, paisibles, immobiles... Aujourd'hui Pot' en a eu peur !
Pourquoi ? Question du jour...
Demi-tour-galop fulgurant, j'étais à pied alors j'ai lâché la longe.
Petit cheval en liberté, au galop dans le sens inverse, chouette...
Il n'est pas allé bien loin, juste à bonne distance des vaches. Par contre, les sangles qui tenaient le sac de couchage n'ont pas résisté à cette petite mésaventure, je n'avais plus qu'à tout ramasser en récupérant le cheval...

Le cheval dans une main, sacoche, chapeau, sac de couchage dans l'autre, je tente de passer... Peu convaincue d'ailleurs, je m'attends à toute éventualité. Finalement, ça ne fait pas si peur et on passe sans soucis.

Quel départ, ça s'annonce bien... 1h de réparation au bord du plan d'eau du village.
Petit padock avec 4 arbres autour d'une table, j'en profite pour manger en même temps. Pot', lui, m'embête un peu, il met son nez partout et semble chercher quelque chose. On a partagé le pain d'épices, il adore ça !
Petite sieste pour recharger les batteries et en route !

Savane, portails, chaleur, soleil, soif... La routine quoi !

Pas d'autre incident à noter, même si le second passage de l'autoroute était un peu effrayant, un petit tunnel étroit sous la route, pour les piétons, animaux, vélos et autres. Ca résonne, il y fait chaud et sombre, mais rien de bien difficile.

Notre hôte de ce soir, R, est pile poil sur le GR qui mène à Rocamadour, c'est bien pratique, nous n'aurons pas à nous écarter de l'itinéraire.
Nous sommes accueillis en amis, comme si nous nous retrouvions après quelques années, et pourtant, c'était bien la première fois que nous nous rencontrions.

Pot' peut rester en liberté puisque le grand jardin est très bien délimité. Même s'il a des envies d'exploration, il ne va jamais bien loin.
J'ai pris, pour la deuxième fois, une douche en extérieur (rappel 1ere fois : Cahors ouest), mais cette fois-ci, il faisait jour ! Pas de voisin, marcheur, animal à proximité à part Pot', j'ai quand même gardé les sous-vêtements (de sport), je l'avoue. Ca fait du bien !
Le concept de la douche en pleine nature avec vue sur le cheval peut effrayer certaines personnes, mais en rando, quand il faut, il faut !

De mon côté, j'aurai un superbe maisonnette, équipée de façon simple mais efficace.
Les 2 chattes sont venues me rendre visite, R m'a dit qu'elle appréciaient mon calme puisque d'habitude, les voyageurs qui s'arrêtent ici sont très actifs et parfois bruyants.

Un bon repas au coucher du soleil en terrasse, avec Pot' qui part explorer là où je ne le vois plus toutes les 5 minutes... Ce qui nous a valu un bon fou rire mais ce n'était pas pratique pour manger. Finalement, il est venu SUR la terrasse, avec nous.
Je lui ai fait un paddock pour la nuit histoire de retrouver mon petit explorateur le lendemain matin, et hop au lit !

1ère photo de presque tout l'équipement de la rando (non, on a pas emmené la pelle...)

Jour 15 - Repos

Je me suis réveillée assez tôt pour libérer le poney de son petit paddock, il était bien content, par contre, il n'a pas bu dans le seau que je lui avais mis mais il est directement venu chercher de l'eau là où on lui avait donné en arrivant, c'est à dire sur "ma" terrasse !
Il a été mignon et sage pendant que je m'habillais et me préparais un petit déjeuner.
R n'est pas là aujourd'hui, j'ai la garde de la propriété !

On a absolument pas bougé de la journée, j'en ai profité pour faire quelques statistiques, relever des données, retracer le chemin que nous avons pris, compter les kilomètres...

J'ai profité de la journée "off" pour faire une sieste et mon hôte R était revenue lorsque je me suis réveillée. Encore une fois, un super repas pour finir la journée !
Par contre, Pot' a jugé bon de récolter quelques légumes... Et de marcher sur d'autres... Mince...

Vous pouvez retrouver la fin du récit en page 3.

Et voici quelques statistiques pour cette première randonnée.


Je vous mets aussi l'écrit qui accompagne l'ensemble des photos. Mon premier après l'aventure, et qui résume assez bien les choses.




Maintenant que le récit est terminé, place aux questions techniques !
A suivre :
- Rappel de l'inventaire : ce qui a servi, ce qui n'a pas servi, ce qui doit être changé pour la prochaine fois
- Matériel : défauts, qualités, astuces
- Le cheval : ses qualités, ses défauts, son caractère, ses aptitudes physiques

Mais pour cette partie là, à vos questions !

Avant de parler matériel, je vais vous parler de mon compagnon de route : mon fidèle PetitPot' (qui a plus d'une dizaine de surnoms usuels...)

Il n'est pas parfait, mais pour moi, il n'y a pas mieux et il correspond typiquement au cheval de randonnée.

Physiquement :
Petit « cheval d'indien » (comprendre : il est pie) croisement tout à fait inconnu, il toise officiellement 1m53 au garrot. Pas poney, mais pas trop grand, on passe aisément presque partout sans avoir à plonger d'un coup sous l'encolure.
Il est relativement porteur, et a en plus gardé un « physique d'entier ». Il a une croupe puissante, des membres forts, par contre il n'a pas trop d'épaule.
Ses pieds sont très bons et nus toute l'année sans problème pour toute activité par chez nous (Dordogne), par contre pour des régions aux sols plus abrasifs (Lot dans notre cas), il apprécie les fers pour ne pas causer une usure trop importante.
Bons aplombs, pas de soucis particulier à noter.

Sa vie de « cheval de pré » lui réussit bien, un peu trop bien même parfois, et il a tendance à l'embonpoint raisonnable. Il a donc pu se contenter de l'herbe à chaque pause pendant notre randonnée de 2 semaines. Par contre, pour plus long, il aurait été bon de trouver une ration. Granulés, céréales, il n'est pas difficile et mange ce qu'on lui propose.

Caractère :
Cheval plutôt calme, mais très réactif aux demandes quelles qu'elles soient et peu importe la situation.
Sensible, curieux, et réfléchi, il n'y a que peu de situations posant un réel problème (moutons dans notre cas). Il sait prendre le temps de regarder et analyser s'il ne sent pas un danger immédiat.
On sent le caractère « de chef », il veut tout voir, et savoir ce qu'il se passe autour de lui. C'est lui qui surveille l'environnement et il en a bien conscience.

Il est très brave, et n'aura pas peur d'emmener sa pauvre petite cavalière dans une montée qu'elle ose à peine regarder. Il est aussi très attentionné et a bien fait attention lors de situation dangereuses pour moi plus que pour lui (durant la marche, la prise de longe, le campement près d'un groupe un peu alcoolisé...).
Il n'a pas une seule fois abandonné et était prêt à repartir tous les matins.

Ses points forts :
Il est doté d'un pied très sûr et d'un pas régulier 5km/h, un calme à (presque) toute épreuve (départementale, animaux, humains, ballons, bruits, lumières etc), une grande faculté de concentration et d'écoute vis à vis du bipède tout en sachant bien exprimer son fort caractère de "petit chef" lorsque l'envie lui prend.

Post un peu laissé à l'abandon (bon en même temps, après avoir tout raconté, je ne vais pas inventer )

Pour ceux qui ont suivi ici et qui aimerait savoir "Et après ?", je vous c/c le message que j'ai mis chez les baladeurs
________________________

Voici mon le récit de mes 5jours de vadrouille, sur un coup de tête raisonné

Pour la petite histoire, j'ai travaillé vendredi et samedi à Lalinde, le soir, je me connecte sur Fb et je vois qu'Olivier (Marches et Stations) vient d'y faire ses courses et qu'il y reste pour la nuit. Je me dit "mince alors, j'y étais il y a 30min, j'aurais pu passer lui faire coucou, voir s'il avait besoin de quelque chose !". On avait déjà discuté avant et je lui avais dit qu'il ne devait pas hésiter à me contacter en cas de besoin.
Quelques messages plus tard, je décide que je partirai les rejoindre avec Pot' dès le lendemain. Et comme il était prévu que je rejoigne valerio et Velours mercredi, je fais mon emploi du temps en fonction de cela : dimanche je rejoins Olivier et Léma (sa jument), nous marcherons ensemble lundi et je ferai une partie du retour mardi et mercredi direction chez valerio, jeudi grande balade et retour maison vendredi.

Finalement, j'ai pu faire le retour de l'endroit où j'ai quitté Olivier à chez valerio en une journée, Pot' était particulièrement en forme et trèèèès allant (un peu chiant aussi d'ailleurs).

Dimanche : Maison -> Bourniquel -> Lalinde -> Baneuil

Rassembler les affaires, tout peser (eh oui, j'équilibre toujours le plus possible!), tout préparer pour n'avoir qu'à équiper le cheval avant de partir.
Impression des cartes sauf que... je ne savais pas précisément où nous irons après Lalinde, seulement que ce serait vers le nord (direction globale : Nontron). Finalement, nous avons fait en fonction du GR et des possibilités de ravitaillement puisque faire les courses, à cheval, c'est une vraie galère, il faut du frais pour quelques jours mais aussi et surtout du sec qui se conserve très bien, mais on est limité en poids et encombrement...
Préparation du Pot' qui comprend tout de suite qu'on va partir à l'aventure !
valerio nous avait préparé l'itinéraire pour aller chez elle, qu'on a suivi jusqu'à Lalinde où nous avons rejoint Olivier. C'était facile, chemin balisé, GR
De là, nous avons marché encore quelques kilomètres surtout le long du canal de Lalinde (et j'ai dû courir dans l'autre sens pour récupérer un téléphone oublié au point de rdv ), nous avons ensuite rejoint Baneuil et mon genou a eu du mal à finir alors j'ai monté un peu Potter... En short, casquette, avec le sac à dos... Gentil poney.
Vous connaissez l'astuce des randonneurs qui consiste à utiliser les robinets des cimetières puisque l'eau y est potable ? Celui de Baneuil était fermé, cadenassé à cause de dégradations récentes... (Qui peut bien avoir l'idée de dégrader un lieu comme celui-là ?! ) On a donc dû escalader le muret, et heureusement qu'on était deux pour faire passer l'eau par dessus...
Pour le soir, toujours en suivant le GR, nous avons rencontré un monsieur s'occupant de sa terre, avec un super potager qui nous a très gentiment laissé nous installer sur sa parcelle. L'herbe n'y était pas top, c'était un peu la friche mais les chevaux ont trié et ils étaient très très contents tous les deux.
Léma et Pot' sont restés tous les deux en liberté autour de nous, très sages tous les deux mais Pot' a gardé ses distances, Léma est très possessive et refuse qu'il s'approche d'Olivier.
Jamais je n'avais vu cela mais la jument réclame le feu, elle adore mettre la tête au dessus, dans la fumée car elle éloigne les insectes. S'il s'éteint, elle n'hésite pas à mettre le nez dessus pour le faire repartir (mais ça ne marche pas comme ça )
Pot' a fait la nuit à l'attache juste devant mon abri, le l'autre côté de la vieille vigne, comme Léma reste en liberté même la nuit, j'ai fait un noeud rapide et j'ai gardé la longe à portée de main, en cas de soucis il n'y a qu'à tirer dessus et le noeud se défait !

Il y a un dicton Kazakh que j'aime beaucoup et qui résume l'état d'esprit dans lequel on est quand on voyage avec un cheval : Où j'allume un feu sera ma demeure, où j'attache mon cheval seront mes pâturages.



Lundi : Baneuil -> Cause -> Liorac sur Louyre

Poneypie libéré au petit matin, il est resté bien sage autour du camp pendant 2 bonnes heures et nous avons repris le chemin. D'abord nous avons refait un tour au cimetière pour l'eau et en route !
Nous avons décidé de viser Campsegret, 19km de là, pour moi c'était faisable dans la journée, Léma ayant été assez agitée, nous avons du faire plusieurs pauses pour re-bâter et puis nous avons fait des pauses photos, et des pauses tout court. Bref, 13km plus loin, nous arrivons près de Liorac sur Louyre où nous profitons d'un lavoir pour reprendre nos esprits, nous rafraîchir, boire un coup et commencer à rêver de pizza, sandwich, frites... C'est finalement au seul commerce ouvert, un bar-restaurant (qui ne servait malheureusement pas ce soir là) qu'on a pu avoir des sandwichs préparés sur-mesure et avec beaucoup d'amour. Nous avons mangé sur le terrain en herbe juste derrière, les chevaux ont eu de l'eau en même temps.
Nous avons repris notre route pour trouver un endroit où dormir plus isolé le long du GR... là où nous pensions être en champs et sous bois nous nous retrouvons dans une zone fraîchement autorisée à la construction... Il n'y a encore pas grand monde, ça ira. Nous nous installons sur un grand terrain en herbe, en bordure de bois, dans quelques mois ce terrain accueillera des habitations modernes contrastant avec les constructions traditionnelles du village... Les chevaux ont de l'herbe jusqu'au ventre, ravis !
Un immense arbre couché est l'endroit idéal pour faire un paddock pour Pot'. Il n'est pas bien grand mais c'est quand même plus qu'un box, à vue d’œil 3x5m. De toute façon il n'y sera que lorsque je voudrais vraiment dormir, en attendant il reste en liberté. Comme d'habitude, je monte mon abri de façon à le voir en n'ayant qu'à lever la tête, et j'ai bien fait ! Il s'est gratté les fesses sur l'arbre, exactement là où j'avais fait le noeud et la branche a failli céder



Mardi : Liorac sur Lyoure -> Mouleydier -> Lalinde

A peine le jour levé, Pot' voit au loin ce qui pour lui est un terrible prédateur caché dans les hautes herbes... Non non ce ne sont que des vaches couchées mais immobiles... Qu'il ne reconnait pas. Je l'emmène voir en licol, il ne me respecte pas et fait finalement demi tour au galop en m'arrachant la longe. Il retourne voir Léma qui elle n'a absolument aucune réaction. Je laisse tomber le licol, il ne respecte pas et j'y retourne en filet. Il ne respecte toujours pas, je me fâche, je rappelle à l'ordre... C'est difficile, il est complètement paniqué. Je m'approche au plus près possible mais le chemin n'était pas autorisé et pour cause, il y a un taureau dans le troupeau... Il s'est finalement calmé un peu et je n'ai pas tardé à filer, histoire de ne pas traîner dans le coin.
Nous avons dit au revoir à Oliver et Léma, tous les deux ravis de cette rencontre, de nos échanges, de notre courte aventure à 4 et prêts à nous revoir si l'occasion se présente à nouveau. Olivier, c'est un homme formidable, simple, gentil, attentionné, généreux, il le dit lui même ce n'est pas un cavalier, mais je le dis moi, c'est un homme de cheval. C'est quelqu'un avec un grand cœur, qui se contente de peu et remercie beaucoup, prêt à échanger et partager avec qui lui accordera un peu de son temps.

Je suis retournée au village avec Pot' pour recharger mes batteries (le chargeur solaire et le temps brumeux bofobf), faire le plein d'eau, manger tranquillement et changer de direction pour aller à Mouleydier et trouver aux alentours un endroit où passer la nuit.
Les responsables du bar m'ont gentiment offert à boire, proposé à manger (il me restait un sandwich de la veille), j'ai pu charger mon téléphone, faire un brin de toilette. Et malheureusement voir l'actualité à Manchester...
Pot' et moi sommes partis sur les coups de 13h, j'ai fait une partie à pied mais Môôôôsieuur ayant décidé de marcher très rapidement et ne pouvant suivre le rythme, je me décide à monter. Vous avez déjà essayé de monter à cheval avec un cheval qui ne pense qu'à avancer, un sac à dos énorme, un bâton de marche et un tapis de sol ? N'essayez pas, je vous le dis, c'est loin d'être simple.
Une fois là-haut par contre, un régal ! un cheval qui avance à son rythme, soutenu mais régulier et quand même calme. Aucune voiture sur la route jusqu'à Mouleydier où nous arrivons pile à l'ouverture du Spar, j'attache Pot' au banc, une dame se propose de rester avec lui le temps de mes courses.
Je retrouve mes petites habitudes de rando : bouillon de poule aux vermicelles, tartelettes à la fraise, chorizo, pommes, carottes (offertes pour le cheval!). Je n'avais pas besoin de plus, je n'avais que deux repas à assurer et il me restait de la semoule, du saucisson, du thé... Bref, c'était rapide.
Pot' n'a pas bougé, il a intrigué tout le monde, c'est vrai qu'à cet endroit, c'est très passant, le village lui même est traversé par la route de Bergerac !
Nous avons pris une petite route parallèle, de l'autre côté de la Dordogne pour être tranquilles. Pot' a continué sur son rythme soutenu et finalement, j'ai appelé valerio en route pour lui demander si nous pouvions arriver le jour même. Et c'est comme ça que nous sommes finalement arrivés vers 19h.
Pot' a fait le tour du paddock seul tranquillement, les copains Velours et Dinette ont dit bonjour séparés par la clôture et puis hop, tout le monde ensemble. Ils ont couiné (surtout Pot', il ne fait que ça ), trotté, galopé et la nuit s'est très bien passée.



Mercredi : Lalinde -> Sainte-Colombe -> Mauzac -> Lalinde

Réveil en douceur, on s'était dit avec valerio "On part quand on part, tranquillement" !
Objectif : rejoindre le GR, ce qui a été une belle mission en soi ! Nous nous sommes perdus dans un bois servant de terrain pour moto-cross, avec chemins qui se croisent, butes en pierres pour des sauts... Impossible de se repérer !
Finalement nous traversons une palombière sans trainer et reprenons au début. Il fallait donc traverser ce chemin en cailloux, lit d'un cours d'eau à sec. Il fallait le savoir ! Courte victoire quand nous retrouvons le GR, vite atténuée par le sol difficile en cailloux, cailloux et encore cailloux ! Nos deux grands (l'un bien plus que l'autre quand même ) y vont doucement, ils font bien attention et en prenant notre temps, on y arrive. Ils commencent à en avoir ras le toupet... Et finalement, le fameux ruisseau providentiel viendra sauver tout le monde.
Nous irons ensuite à Mauzac où je suis littéralement en extase dans le port, j'adooooore. Le paysage est beau, l'ambiance est tranquille, agréable, et les cygnes viennent apporter un charme supplémentaire à cet endroit déjà très très sympa.
Le reste de l'itinéraire sera le plus agréable pour les chevaux, nous avons suivi le canal jusqu'à Lalinde, chemin en ligne droite, en herbe, personne en vue. Nous avons bien trotté et galopé, ce qui nous a permis de ne pas cuire en plein soleil sur toute la longueur !
On fait le plein d'eau à Lalinde avant de retourner chez valerio, chevaux et cavalières bien fatigués après cette sortie mais je suis ravie de cette journée. Nous avons passé un super moment tous les 4 et on le refera

Jeudi : Lalinde -> Bourniquel -> Maison

Grasse matinée pour la cavalière, nous sommes partis dans l'idée d'arriver vers 12h30 à Lalinde pour y manger. Booon, j'ai loupé le chemin et j'ai continué sur la route jusqu'au centre ville, et j'y suis arrivée aux alentours de 13h15. J'en ai profité pour déposer toutes les affaires à ma maman et pour ne garder que l'eau et de quoi grignoter en route, les cartes, la boussole, le téléphone. Et puis nulle que je suis, j'ai oublié de me changer et de prendre mon casque ! Bon, c'est mal mais du coup, j'ai réitéré la monte en short/casquette, et puis comme j'avais aussi laissé le filet, je n'avais que le licol
Trot, galop, zigzag dans les chemins, on s'est bien amusés ! On a même fait un petit saut d'un tronc en travers du chemin repéré à l'aller. Et si la veille il fallait vraiment insister pour repasser au pas, seul, il fait toutes les transitions à la voix, c'est un régal.
Bonne douche à l'arrivée et First a été un instant le cheval le plus heureux du monde "copain copain copain !!!"



Pot' n'est pas fatigué mais il ne serait pas non plus reparti pour plus, il a mal aux pieds sur sols difficiles et je ne veux pas l'embêter, il me donne déjà énormément et il m'a prouvé encore une fois que je peux l'emmener n'importe où, n'importe quand, avec n'importe qui, et même s'il a son caractère et ses peurs (parfois démesurées il faut l'avouer), j'ai beaucoup de chance de l'avoir et il m'épate toujours plus chaque jour. Chaque jour je me dis que même si ce n'était pas mon cheval, je l'aimerais comme il est et que c'est un bon cheval, physiquement mais pas que.

J'ai édité le message initial : je me servirai de ce sujet pour parler de mes randonnées et voyages à cheval !
En plus de balader autour de chez moi, du mini-tour histoire de bouger aux randonnées sur plusieurs jours, j'essaye aussi de profiter de mes voyages à l'étranger pour monter à cheval.
Et cette année, je suis partie au Kirghizstan !

Kirrrr-stan ? Krizikstan ? Kurzistan ? K-stan ?
KIRGHIZSTAN ou Kirghizistan ou Kirghizie

C'est un pays ça ? Ça existe vraiment ? Mais c'est où ?

Toulouse - Bishkek
5687 km à vol d'oiseau
7098 km en voiture
6637 km à pied (pourquoi pas après tout!)



Mon programme global du voyage :
Arrivée à Bishkek, la capitale, départ le lendemain pour Karakol, à l'est du pays où je reste 2 semaines pour du volontariat : j'enseignerai l'anglais en cours particuliers et à des petits groupe (1 à 8 personnes de 7 à 27 ans) 3 jours par semaine en échange de quoi je serai logée et nourrie dans une famille locale. De là, j'ai 7 jours libres avant de prendre un train à Almaty, au sud Kazakhstan, pour rejoindre Astana, la capitale au nord et passer le 14 juillet à l'EXPO internationale sur l'Energie du futur en profitant par la même occasion d'un spectacle du Cirque du Soleil.

J'ai pu monter à cheval à deux reprises lors de ce voyage : la première fois pour 5 bonnes minutes, totalement à l'improviste.
Avec ma famille d'accueil nous avons passé une bonne partie de la journée au bord du lac Issyk Kul. Après on bon bain (1600m d'altitude tout de même !), je me balade aux alentours en short/haut de maillot de bain. J'ai rencontré plusieurs chevaux en liberté, principalement juments avec leur poulain de l'année et poulain d'environ 1 an. Dont une jument et sa magnifique pouliche noire très expressive mais aussi très "sauvage". J'ai passé super moment avec la mère, une vraie bouille à bisous !

De retour sur la plage, je vois deux troupeaux de chèvres se reposant près de l'eau. Je passe le premier et rencontre le berger qui se réveille tout juste de sa sieste au soleil, assez peu vêtu d'ailleurs.
Le deuxième troupeau ne m'intéresse pas plus que ça, et pour cause... Une jolie jument est juste devant, à l'attache, avec son poulain dormant de tout son long juste à côté. Le berger fait sa sieste lui aussi, un peu plus loin. Je me permets de caresser la jument, prendre des photos, le poulain se réveille et vient faire le curieux, en essayant de mordiller ! Pas sauvage celui-là !


Le berger s'est réveillé une dizaine de minutes plus tard, il est bien jeune, 16 ans si je m'en souviens bien. Il selle sa jument et rassemble son troupeau, le poulain trotte et galope derrière c'est super !
Il revient vers moi et descend, avec des gestes, quelques mots appris (puis oubliés) à l'école en anglais, il me propose de monter sa jument.
Et c'est comme ça que je me suis retrouvée sur une jument kirghize, avec son poulain et un troupeau de chèvres sur la plage ! Pas mal pour une première expérience équestre en Asie Centrale non ?
Le berger m'a laissé sa jument pour retourner jusqu'à ma famille d'accueil. C'était du pas, c'était 500m mais c'était GE-NIAL !



A suivre : ma deuxième expérience à cheval au Kirghizstan
Bien plus longue cette fois-ci !

Kirghizstan - Rando !
Jour 1

J'avais quelques jours de libres entre la fin de mon volontariat et le train à Almaty, 7 pour être exacte.
J'ai passé une journée avec ma famille d'accueil, puis j'ai fait une journée de trajet en minibus jusqu'au village de Kochkor (Kochkorka sur la carte). Sur place j'ai réservé une randonnée à cheval avec un départ le lendemain matin. Et oui, c'est du rapide ici !
Comme convenu, je me rends à la gare routière où je partage un taxi pour me rendre au village de Kizart, vers l'ouest.
Je n'irai pas jusqu'au village en taxi non, il me déposera au bord de la route, directement devant mon guide et ses chevaux qui m'attendaient tranquillement.
Mon guide s'appelle Zalkar et ce sont ses chevaux personnels : un alezan et un pie bai. Les deux sont entiers.
Etant une grande fan de pie (et bai en plus!), j'espérais qu'il serait pour moi, et effectivement il sera bien mon cheval pour ce petit voyage !
Il m'équipe d'un petit fouet, j'enfile ma superbe casquette et nous rejoignons Kizart à cheval en quelques minutes.
Rien de moderne ici, c'est un petit village, des maison en terre, en pierre, en tôle... L'eau arrive dans la rue par des canaux depuis la montagne. Il y a quelques voitures, une camionnette mais surtout des animaux : vaches, chèvres, chevaux, chiens.
Nous faisons un premier arrêt juste à la sortie du village, chez mon guide qui m'offre pain, confitures, thé, bonbons, biscuits à volonté.


Il m'apprend un geste issu de la tradition kirghiz, après avoir terminé de manger, il convient de faire un geste de politesse et de remerciement : mains ouvertes paumes vers le ciel puis les joindre presqu'au niveau du visage en venant de l'extérieur vers l'intérieur et en faisant comme si "on se lavait le visage" en haut en bas. Ce geste s'accompagne d'un mot en kirghiz "Omin" (prononcé O-mine). On pourrait penser que c'est un geste religieux, mais c'est bien un geste traditionnel. Ce geste s'effectue tous ensemble, quand tout le monde a terminé son repas.
Par ailleurs, il convient de boire entièrement une tasse de thé entière qui sera aussitôt remplie et qu'il faudra boire aussi. Mon guide a souvent insisté pour que je boive plusieurs tasses, gentiment bien sûr.
Pour eux, le thé se boit n'importe quand, mais toujours chaud, y compris en été ! Les kirghiz en sont accros, certains en sont même malades de ne pas en boire !

Nous nous mettons en route après cette première courte étape.
2 ordres vocaux indispensables :
Pour avancer plus vite : "Tchouuu!"
Pour ralentir : "Drrrrrr" (rouler le R)
Je vois tout de suite que mon cheval est très sensible au niveau de l'action des rênes, je ne m'en servirai vraiment qu'en cas de besoin, sinon je n'ai qu'à prendre les rênes au bout et les orienter dans la direction qui m'intéresse.
Les chevaux kirghiz sont de petite taille, pas plus d'1m55 (pour les plus grands!), la moyenne étant plutôt autour du mètre 45. Mais qu'est-ce qu'ils marchent vite ! Facilement du 7-8km/h peu importe le terrain et le dénivelé, et cela toute la journée sans être spécialement fatigué !



Oui, c'est bien la route, rien à voir avec nos routes à nous !






Le chemin se passe sans encombre, nous rencontrons des vaches et des chevaux en liberté, traversons plusieurs cours d'eau (avec du courant!!), grimpons quelques petites collines, traversons des "fermes" entourées de chevaux de toutes robes et de tous âges. Je remarque surtout les robes que je n'attendais pas forcément : pie, palomino, isabelle... En tous cas, les chevaux ici sont en bien meilleurs état que ceux que j'avais pu voir en ville creusés et plutôt maigres. Dans les montagnes, ils sont en état, même ronds pour des chevaux kirghiz, en France, on aurait tendance à penser qu'ils sont trop fins. Mais ils sont bien différents de nos chevaux européens, ce sont des chevaux de montagne, qui vivent en altitude, très secs, légers mais robustes et braves.
Nous arrivons autour de 16h au camp de yourte où nos dormirons : le jailoo Klemche.
Un jailoo c'est un pâturage d'été, une partie de la famille y vit durant les beaux jours, ils y emmènent chevaux, vaches, chèvres et montent leurs yourtes, généralement 3 ou 4 par famille + un coin cuisine.
Ici, une vieux bus sert de cuisine, avec sa petite tente accolée, une yourte accueille la grande table de repas, une autre les invités et les deux autres sont pour la famille.
Mon hôte se repose dans la yourte pendant que j'explore les alentours. Je m'approche du ruisseau en espérant pouvoir y tremper les jambes après une bonne journée à cheval... Et non ! impossible d'y mettre plus d'un orteil, elle est glaciale ! Elle descend de la montagne, et s'il n'y avait pas autant de courant elle serait gelée... Raté pour la trempette des pieds.
Evidemment, c'est au moment où je suis pieds nus, assise sur une pierre, chaussettes d'un côté et chaussures de l'autre que le troupeau de chevaux décide de venir boire... et ils viennent au trot !


Pas d’affolement, ils boivent tranquillement et repartent, je fais de même et m'allonge un peu, je dormirai une petite heure et me réveillerai avec la tête qui tourne... Je saigne du nez !
Et mince, j'avais oublié la casquette pour ma "baignade", une bonne insolation...
On m'invite alors à aller chez les voisins, juste un peu plus bas, c'est une autre famille. Ils font du koumis : c'est du lait de jument fermenté. On m'a dit "You bad, after koumis you good", la tête qui tourne, le nez qui saigne comment refuser ?!
Booon, j'avais eu une première expérience de koumis précédemment, je savais à quoi m'attendre...
En bref, le koumis c'est du lait de jument, mis à fermenter avec une plante, c'est alcoolisé pétillant et servi à température ambiante (chaud quoi)
On aime ou on aime pas, mais moi non. Non non non non.
J'avais l'impression de boire du vomi, pétillant et alcoolisé bien sûr. Chouette alors...
Mais c'est la boisson nationale traditionnelle, c'est TRÈS mal vu de refuser. Et j'ai du finir mon bol.
Bon, par contre après, ça allait mieux.

Notre hôte nous a fait un superbe repas et nous nous régalons, à volonté bien sûr !
Une fois le ventre bien rempli, nous allons détacher les chevaux restés à l'attache depuis notre arrivée, nous les dé-sellons et leur mettons les entraves.
Ensuite, nous avons partagé un moment mon guide, le jeune homme de la famille (qui devait avoir 14 ans tout au plus!) et moi. Nous avons "discuté" chevaux, brebis, chèvres... Avec des photos que j'avais sur mon téléphone, je lui montre mes chevaux (un pie bai et un alezan héhéhé) et nos balades, ma maison, les brebis lors d'une transhumance... Il sont tous les deux impressionnés et amusés de voir qu'en France, les animaux sont un loisir, qu'on a du matériel de toutes les couleurs, des guêtres, des protèges-boulet, des bandes... Ils sont intrigués par nos selles, même s'ils en ont déjà vu 1 ou 2 fois au Kirghizstan, les leurs sont bien différentes.
Nous écoutons de la musique et du chant et nous allons nous coucher.