Débourrage sans mors : pourquoi ?

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Elysia

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 16/09/2016 à 19h14

D'ici quelques mois, le débourrage de Poney va commencer.

Pour être franche je pense que le "truc" en lui même se fera en toute simplicité : il prend toutes les nouveautés avec calme, à croire que c'est normal...
je pense procéder par étapes : un peu de longe pour mettre les codes de mise en avant et d'arrêt, les rênes longues pour la direction... Et une fois en selle faire l'apprentissage des allures en extérieur : ça le mettra en avant, il est de nature à se lasser vite des séances en bac à sable (j'en fais environ deux par mois, de 15/20min max, pour une balade en main de 30min à 1h et je vois clairement la différence !). Je pense d'ailleurs que les six premiers mois, je ferai beaucoup d'extérieur au pas pour le laisser se muscler au fur et à mesure, idem pour moi, reprendre une assiette en terrain varié... faire éventuellement quelques courts trottings pour notre souffle à tous les deux.

Mais en bref, je me pose une question simple : mieux vaut il débourrer avec ou sans mors ?

Je suis cavalière de loisirs, je n'ai pas la conviction que le sans mors soit une (r)évolution pour travailler un cheval dans le bon sens, en tout cas pour ce qui est du dressage de basse école. Je vois plus le mors comme un élément de précision, un peu comme l'éperon ou la bride à un stade plus élevé du dressage...
Toutefois, j'estime que pour les demandes simples : tourner, s'arrêter etc. Le cavalier doit pouvoir réaliser ces exos de façon simple : utiliser son poids du corps, ses jambes, sa voix, bref... ce que la nature lui a donné pour communiquer avec son cheval. Si on enlève le mors je me dis que ces codes seront toujours utile une fois une embouchure choisie.
Sans parler du fait que finalement ce serait moi qui grimperait dessus... j'ai pas monté sérieusement depuis des années, ça ne me fait pas peur de grimper sur mon Poney, parce que je me dis qu'il sera surement autant courbaturé que moi, ca m'évitera de demander trop, trop vite. Mais si je peux lui éviter mes erreurs parasites dans sa bouche, j'aime autant... déjà que je me suis acheté une selle d'handicapé (comprendre une selle avec un siège relativement creux).
L'idée serait bel et bien de mettre un mors pour travail sur le plat, au moment où j'aurai besoin d'un peu plus de précision, de tourner pour faire une volte de dix mètres et pas seulement aller à droite ou à gauche selon le chemin choisi en extérieur. Et éventuellement de rester sans mors dehors, ce qui permettrait à mon Poney de broutter, etc.

Ma réflexion vous paraît elle dénuée de sens ? Après il y a la question de l'état dentaire du Poney... il a déjà eu la visite du dentiste, et l'aura de nouveau dans un an... pour le moment il a une toute petite dent de loup qui pousse, j'imagine qu'il faudra l'extraire au moment de vouloir mettre une embouchure si cela le gène. Je me dis que pour l'apprentissage aux longue rênes, introduire l'outil sans mors évitera de le gener.

Mon idée ajoute certes une étape au débourrage... je suis pas pressée, puis si jamais un jour ça me branche de vouloir faire une séance sans embouchure ce serait un apprentissage à faire en moins : pouvoir alterner avec ou sans permet de se reconnecter sur les aides qu'on utilise pour nos demandes.

Bref... qu'en pensez-vous ?

Elysia

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 18/09/2016 à 12h16

Faut aussi savoir qu'Alizée Froment (la dame en vidéo) elle dresse ses chevaux en mors... (Simple, certes; dans le but d'avoir un contact léger et de pouvoir passer sans mors, certes; avec des chevaux de très grande qualité - et une cavalière qui a des pouvoirs magiques, aussi... MAIS elle les débute en filet.

Sarahpre

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 18/09/2016 à 12h23

quiebro13

La vidéo est juste sublime, quel bel exemple, quel put** d'assiette aussi

Ça serait vraiment un but que je me fixerai avec mon 4 ans, finir même en cordelette ...

Mais le chemin va être long :)

Quiebro13

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 18/09/2016 à 13h08

J'ai mis la vidéo d'Alizé pour bien montrer qu'un cheval peut être tendu sans mors.
Peut importe qu'elle l'ai travaillé avec ou sans avant en l'occurrence ici il n'en à pas.

Bien sur que l'on n'a pas tous le niveau de cette cavalière et je ne dis pas que l'on va toutes faire des pirouettes au galop en side pull mais que si l'on s'en donne les moyens c'est POSSIBLE d'avoir une attitude tout à fait correct avec un cheval qui travaille dans la justesse.


Pour ce qui est du contact sur des rênes flottantes un cheval arrivé sentir une mouche qui se balade sur n'importe quel cm de sa peau ... Il sentira la moindre pression sur je chanfrein ! A nous d'être précis de sensibiliser nos chevaux.
Je peux comprendre que par ce que c'est l'inconnu c'est difficilement imaginable et que ça sort clairement des sentiers battus du mors et de tout ce que l'on a appris.

Couagga

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 19/09/2016 à 12h37

nightreason


Citation :
Pour ma part, je pense que soit le cavalier monte avec coercition soit on monte avec en communiquant avec un être vivant dans une confiance et un respect mutuel.

-> Monter avec un mors permet au cavalier de canaliser ses peurs, il pense pouvoir aller contre la programmation génétique du cheval, il faut toujours avoir le contrôle en toute circonstance. Le mors prohibe les facultés du cheval, au niveau de son intelligence mais aussi côté affectif. Mettre un mors c'est vouloir arriver a ses fins sans prendre en compte le cheval. Tant pis pour ceux que je blesse..



Il était évident que de tels propos allaient faire réagir.

Mais pourquoi diaboliser ainsi le mors ? Même si je me sens visée car utilisatrice de mors, je ne me sens pas blessée car rien de ta description ne correspond à ma pratique, ma connaissance éthologique du cheval et la relation que j’ai avec mes chevaux. Ce genre de condamnation résonne pour moi comme un jugement totalement partial surtout révélateur d’un manque de connaissance de la philosophie de l’équitation classique. Ça décrédibilise en partie le reste de tes propos, ce qui est fort d’hommage car je partage avec toi toute une philosophie du cheval qui m’est chère et qu’au départ j’apprécie ta démarche et tes arguments.
Ça m’attriste du coup de lire cette condamnation sans appel, uniquement fondée sur les seuls abus de l’usage du mors, l’inculture et l’incompétence. Faut-il alors que je parle pour nuancer tes propos de tous les abus de l’équitation sans mors, sans selle, ou dite à tort « éthologique » ? Je trouve ça tellement facile de comparer le bon d’une pratique avec le mauvais d’une autre pour se donner de la légitimité. Moi j’appelle ça de l’arnaque.

Et du coup, c’est contradictoire lorsque tu dis juste avant : « Pour ma part, je pense que soit le cavalier monte avec coercition soit on monte avec en communiquant avec un être vivant dans une confiance et un respect mutuel. Est applicable quel que soit l’outil choisi. »

D’un part il est naïf de croire qu’il n’y aura pas de coercition s’il n’y a pas de mors, d’autre part si on applique ce qui précède et que tu défends donc, pourquoi alors ensuite écrire ce diatribe contre le mors. C’est contradictoire. Que tu es choisi une équitation sans mors, respectueuse, avec le souci de l’apprentissage de la technique est fort louable. Que tu tapes aveuglément sur « les autres », sans discernement est stupide. Des mauvaises pratiques, il y en a partout, à tous les niveaux, dans toutes les disciplines et dans toutes les « méthodes ». Les bonnes pratiques, elles, sont surtout le fait de bonnes personnes et on en trouve aussi dans tous les domaines et à tous les niveaux, par contre, elles sont bien plus rares. Même en équitation sans mors.

Tu n’as pas l’apanage du respect et de la connaissance du cheval sous prétexte que ton expérience avec l’équitation classique est été un échec et que tu es choisi et réussi avec une équitation sans mors.

Si tu te renseignais avec autant de passion et surtout sans à-priori sur l’équitation classique, qui n’a rien à voir avec la majorité des pratiques brutales essentiellement transmises et montrées actuellement, tu tiendrais certainement un autre langage, plus différencié. Ces propos nous les avons échangé toi et moi dans un autre post et tu ne semblais pas si radicale, au contraire. Alors, au fond, c’est quoi ta posture ?

Oui pour des pratiques respectueuses, des apprentissages rigoureux, une vraie philosophie quelle que soit la pratique choisie ?
Ou bien le mors c’est cruel, l’équitation classique c’est de la barbarie, ses pratiquants sont tous des ignorants, des tortionnaires, pétés de trouille, méprisant les animaux, seuls les « sans-mors » détiennent la vérité sur le bonheur équestre ?

Franchement, j’ai du mal à te suivre surtout lorsque tu écris ensuite :

Citation :
Parce que ce n'est en aucun cas l'outil que tu utilises qui fait que ton équitation est bonne mais bel et bien déjà un sacré bagage de connaissances qu'elles soient biomécaniques, anatomiques, sur l'éthologie...


Là je te rejoins totalement.

Mais plus du tout lorsque tu écris cela :


Citation :
Le but de monter sans mors, c'est tout de même d'apprendre au cheval à céder au pression, que ce soit de la main, de la jambe ou de l'assiette pour le rendre le plus léger possible


L’équitation classique n’a rien de différent, alors ou est le problème ?


Citation :
Et du jour au lendemain, lui coller un mors dans la bouche et rouler bolide, alors qu'il ne saura pas comment y répondre vu que la pression est dans la bouche...


Ceci ne montre qu’une méconnaissance d’un bon usage du mors… Ou alors, tu fais abstraction de cette connaissance dans tes propos mais pourquoi ?
La finesse, le dialogue, le respect, l’absence de douleur, de coercition, etc… ne disparait pas / ne doit pas disparaitre avec l’usage du mors.
Peut-être que justement l’équitation classique demande encore plus de finesse, de progression lente, d’énorme travail du cavalier sur lui-même car justement il dialogue via un mors et que cet outil ne doit jamais intervenir à la place de son assiette, de son dos, de ses jambes, il ne doit pas être punitif, ce n’est pas son rôle… Un des grands principes de l’équitation c’est notamment que la position précède l’action. Beaucoup de choses sont dites à travers ce principe, encore faut-il y avoir réfléchi consciencieusement.

Pourquoi sommes-nous, pour certains cavaliers classiques présents sur le forum, si réfractaires aux enrênnements, aux éperons ou aux « trucs et astuces » réclamés par trop de cavaliers ? Parce que l’équitation demande de la remise en question, une bonne connaissance de son propre corps, une grande maitrise technique et un savoir hippologique avant toutes prétentions d’obtenir quelque chose de son cheval. L’emploi d’un mors ne dispensera jamais de cela, bien au contraire.

Nightreason, peut-être ai-je mal compris tes propos, peut-être mériteraient-ils plus de clarté de ta part, je ne sais pas, en tout cas, en plus d’être provocateurs, je trouve qu’ils prêtent surtout à confusion.


Quiebro, je partage ton avis nuancé et argumenté sur les différentes options de pratiques.

Par contre, il me semble au contraire qu’il est assez important de savoir si un cheval abouti, monté sans mors, est passé avant ou non avec un mors. Cela montre justement comment d’un cheval à l’autre, d’un niveau à l’autre, l’outil a trouvé sa place ou non, tout l’intérêt étant de faire la démonstration que chaque cas est unique et qu’il est inutile de condamner une pratique plutôt qu’une autre. c'est ainsi que l'on peut illustré le fait, qu'il n'y a pas de méthode et que toute chose bien employée sert une équitation juste dans le respect du cheval.


A la question initiale de ce post, je répondrais donc que cela dépend des objectifs poursuivis, de la ou des disicipline(s) envisagées par la suite et que de toutes façons, avec ou sans, un débourrage doit s’effectuer avec une personne compétente. Dans le débourrage, il y a obligatoirement un professeur (celui qui sait les choses) et un élève (celui qui ne sait pas). Le professeur c’est le dresseur et l’élève c’est le cheval. D’autre part, si le professeur est bon, le cheval peut tout à fait être éduqué avec un mors ET sans mors, et peu importe l’ordre si c’est fait dans les règles de l’art et que le cavalier utilisateur de ce cheval est lui aussi formé correctement aux 2.

L’équitation est une histoire de posture avant d’être une histoire d’outil.

Nightreason

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 19/09/2016 à 14h06

couagga Je suis désolée que mes propos puissent choquer ou blesser, mais ma phrase débute par "Pour ma part"et est ponctuée de "Je", il s'agit donc uniquement de mon avis et je n'oblige personne à penser de la même façon que moi.

La question de base était Débourrage sans mors : pourquoi ?, je ne fais qu'y répondre selon mon avis, mais chacun est libre se forgé le sien.
Je suis une extremiste dans mon choix du sans mors pour mon cheval, qui n'est monté que comme ça. Cependant les autres chevaux que j'ai parfois au travail sont monté en mors, je n'ai jamais assassiné personne parce qu'on me demande de travailler un cheval en mors. Je n'aime juste pas ça, car à de nombreuses reprises j'ai eu la preuve par A+B qu'il n'est pas utile pour une équitation juste et dans le sens du cheval. Encore une fois, ça n'engage que moi, je pense que tout le monde n'est pas doté du même tact équestre et n'est pas capable de ressentir les mêmes choses.

Tu parles des abus que l'on trouve dans le sans mors (d'ailleurs, il serait intéressant d'arrêter d'utiliser le mot éthologie à toute les sauces comme beaucoup le font), mais j'ai également parler de ceci. C'est bel et bien la raison pour laquelle je parle de philosophie équestre, monter sans mors/avec mors ce n'est pas juste une équitation lambda. Selon moi (encore une fois), les pseudos cavalier(e)s qui font mumuses avec un licol plat, une cordelette en haut de la trachée (sous le masseter) pour faire style je monte en freestyle ou les adeptes de mors sorciers utilisés à grand renfort de martingale/muserolle/noseband n'ont rien compris. La philosophie sans mors c'est pas juste ça et ça en cela que ce post m'agace.
Bien trop souvent on pense qu'on peut le retirer le mors, ou débourrer sans en se passant de toute préparation, mais non !

Ensuite, je tiens à préciser que non, je n'ai jamais eu de mauvaises expériences avec l'équitation classique, bien celle dite "classique" et non pas ce qu'on apprends en club et qui n'a rien de classique bien sur.
Ma bibliothèque est d'ailleurs remplis d'ouvrages de P. Karl, A. Beudant, N. Oliveira, A. Beran, de Cmt Licart, du Général L'Hotte et Decarpentry, de Xenophon et Pluvinel, De La Guérinière, Baucher, Fillis, je ne vais pas tous te les citer, tu dois les connaitre je suppose... Je les ai lu et relu avec attention, et je prends grand soin d'appliquer leurs conseils. Je n'ai aucun problème avec l'équitation classique à proprement dit.
Par contre, à partir du moment où tu te rends compte que ça fonctionne très bien sans le mors, sur 1, 5, 10, 50 chevaux, pourquoi continuer à l'utiliser ? Qui aurait envie d'avoir un morceau de métal froid dans la bouche pour travailler ? Moi pas en tout cas; encore moins si avant on m'a appris à communiquer avec le cheval avec de vrai outil : jambes, assiette, regard, mains...
Pour le reste des élèments que tu as cité, je pense que tu as compris qu'il était inutile que je continue à argumenter.
Je n'ai, d'une part, aucune dents contre la vraie équitation classique que j'utilise et affectionne et d'autre part, je ne comprends pas que l'on puisse utiliser encore un mors alors qu'on sait qu'il est possible de faire autrement.

Après je pense avoir des pistes de réponses, puisqu'en effet tout le monde n'en est pas capable de communiquer autrement qu'avec un mors, ça demande plus de tact, plus de patience, d'apprendre à utiliser son assiette, à la coordonnée, à l'adapter au cheval... Tu le dis toi même "Un des grands principes de l’équitation c’est notamment que la position précède l’action. Beaucoup de choses sont dites à travers ce principe, encore faut-il y avoir réfléchi consciencieusement., comme quoi l'équitation n'est pas une affaire d'outil mais bien de communication (puisque celle ci passe par la position). Partant de ce postulat, le mors n'a rien à faire dans la bouche et le travail du cheval doit passer par l'assiette et ce qu'on peut communiquer via celle-ci.
De plus, tout le monde n'a pas envie de sa casser le c*l à faire ça, je peux l'entendre.
Une fois de plus, je ne blâme personne, on demande juste pourquoi débourrer sans mors et ensuite je lis qu'on veut le remettre. C'est dommage de poser des bases qui vont te permettre d'apprendre à communiquer avec ton cheval en passant par le sans mors, pour ensuite reprendre un mors.
Après, chacun fait ce qu'il souhaite si sa conscience le lui permet, ça va pas plus loin.

Poupipou

Compte supprimé


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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 19/09/2016 à 14h12


Citation :
je n'ai pas la conviction que le sans mors soit une (r)évolution pour travailler un cheval dans le bon sens, en tout cas pour ce qui est du dressage de basse école.

C'est dommage de le penser.

https://cavalieremaispasque.wordpress.com/2014/03/25/temoignage-de-mon-ami-bernard-cavalier-emerite-de-dressage/

Couagga

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 19/09/2016 à 17h41

nightreason ,

Si je t’ai demandé des précisions c’est que justement ton avis me ne semblait plus très clair.

tu dis : "Je n'ai aucun problème avec l'équitation classique à proprement dit."

Pourtant tes propos à l’encontre du mors et la dévalorisation que tu fais des cavaliers adeptes laissent penser le contraire. Tu fais un procès à charge évident : sans c’est mieux qu’avec. On est plus fin, plus respectueux...

C’est sûr que si tu pars du principe que l’outil est désagréable même avec un usage correct, autant s’en passer. Pour ma part, je pense que la sangle qui enserre la cage thoracique du cheval est au même niveau que le mors qui se place dans sa bouche, que le cavalier qui s’assoit sur son dos (et peut donc lui ruiner le dos), la longe qui lui impose arbitrairement une trajectoire (et puis lui ruiner les jarrets), la volonté du cavalier qui lui impose de trotter, ou galoper à sa demande, voire sauter des obstacles ce qui est contre nature, lui impose des heures dans les différentes activités de sa vie, son lieu de résidence et même choisit ses relations sociales à sa place (et peut lui ruiner le moral et la santé). Ça peut être désagréable… ou pas...

Le contact du mors dans la bouche du cheval est tout aussi absurde pour lui que celui de la selle et d’un cavalier sur son dos et peut être tout autant destructeur aussi, voire bien plus.

Quand on voit l’état des dos de beaucoup de chevaux passés un certain âge, on mesure la qualité de l’équitation qu’ils ont enduré, avec ou sans mors. Cette hiérarchie de l’acceptable est subjective, toi-même tu argumentes arbitrairement entre la selle et le mors parce que la selle t’arrange bien dans ta pratique et que tu ne pousses pas ton raisonnement jusqu’à t’interroger de ta présence sur le dos de ton cheval, ton usage du stick ou de je en sais quoi d’autre. Car si tu vas jusqu’au bout effectivement, il faut arrêter de monter, ceux qui lancent cet ultimatum n’ont pas tout à fait tort. c'est une question philosofique importante, puisqu'on parle de philosophie.

Quitte à intervenir dans la vie du cheval pour lui imposer une activité étrangère à sa nature, autant le faire correctement en tout, sans se raconter des histoires déculpabilisantes. Il faut assumer. Mors ou pas mors. Ceci n’est qu’un détail en fait, et à focaliser là-dessus, on oublie trop tout le reste.

Tu dis aussi : "Par contre, à partir du moment où tu te rends compte que ça fonctionne très bien sans le mors, sur 1, 5, 10, 50 chevaux, pourquoi continuer à l'utiliser ? "

Et pourquoi ne pas l’utiliser si on n’en fait pas un outil coercitif et qu’il fonctionne très bien aussi ?

"Qui aurait envie d'avoir un morceau de métal froid dans la bouche pour travailler ? Moi pas en tout cas"

Le cheval peut sans problème boire de l’eau glacée en hiver. Le ferais-tu ? Il se roule dans la boue et broute des heures sous la pluie fine sans être perturbé, le ferais-tu ? S’il est en bonne santé, il ne craint pas la neige sans avoir besoin de couverture, le ferais-tu ? Il reste sans problème H24 dehors, hiver comme été, le ferais-tu ? Il mange des fleurs de chardon avec délectation, le ferais-tu ? Tu vois, il fait beaucoup de choses désagréables voire impossible pour nous sans que cela ne lui pose les mêmes problèmes à lui.
Aimerais-tu que quelqu’un te grimpe sur le dos et te demande pendant une heure de marcher, courir, tourner ici ou là ? demandes-tu à ton cheval s’il a envie de le faire ? Non et bien pourtant c’est ce que tu fais avec tous les chevaux qui tu montes, même si tu le fais sans mors. Cela lui est-il agréable ou t’efforces-tu d’en faire quelque chose d’intéressant pour lui ? je connais ta réponse : tu t'attaches à lui rendre tout cela intéressant et agréable.
Donc pointer du doigt un outil parmi les autres en ignorant tout le reste relève un peu de l’hypocrisie. Pour avoir participé à quelques préparations au débourrage, la prise du mors en bouche par le poulain n’est pas vraiment ce qui le préoccupe le plus. S’il est habitué à gouter ce que tu lui présente, il s’en fout complétement. Sa bouche, c’est sa main. Il mange avec mais il fait bien d’autre chose aussi. Comme un très jeune enfant, il prend un peu tout ce qui est à sa portée, par le seul jeu de la découverte. Il mâche, mordille, lèche, grignote et fais ainsi son expérience. Si dans son expérience, il y a un mors et qu’on ne le brutalise pas avec, il n’y a aucun problème, j'ai testé, en tout cas pas plus que lorsqu’on s’autorise à s’assoir sur lui si on le fait bien. Tu ne cesses de le répéter, il y a l’art et la manière. Et bien ceci est valable pour tout. Jusqu’à la façon dont on le caresse.

Aimes-tu qu’on te demande de travailler alors que tu manges, fait la sieste ou papote avec tes amis ? Le cheval a-t-il besoin, envie de travailler ? Est-ce un travail ou une activité ? A qui cela profite-t-il ? On peut lui donner le goût de le faire, qu’il devienne demandeur si on se débrouille bien mais en aucun cas, il n’est à l’initiative de cette collaboration forcée. Il faut être un peu honnête avec soi-même. La première chose qui soulagerait le cheval c’est qu’on le laisse faire des trucs de cheval ou qu’on fasse ces trucs avec lui car il est sociable même avec d’autres espèces.

Le problème du cheval, son unique problème, c’est bien l’humain, son intervention, ses actions, son état d’esprit.
Différencier les objets pour en diaboliser certains est hypocrite. En revanche il est impératif de les connaitre, d’en étudier les impacts, d’en apprendre la maitrise et de les intégrer en cohérence avec son propre niveau d’équitation, son cheval et toujours sous l’enseignement d’une personne experte.


Citation :
Encore une fois, ça n'engage que moi, je pense que tout le monde n'est pas doté du même tact équestre et n'est pas capable de ressentir les mêmes choses.
Après je pense avoir des pistes de réponses, puisqu'en effet tout le monde n'en est pas capable de communiquer autrement qu'avec un mors, ça demande plus de tact, plus de patience, d'apprendre à utiliser son assiette, à la coordonnée, à l'adapter au cheval...


Je pense exactement la même chose concernant l’usage du mors. Plus de tact, de maitrise, d’humilité, de maitrise de son corps, de ses gestes et de son équilibre… Et tout le monde n’a pas envie de se casser le c.l et se remettre en question pour utiliser enfin cet outil pour ce qu’il est et non pour palier à une équitation défaillante.

Pour moi, c’est surtout que tout le monde n’est pas capable de se mettre à cheval sans être un boulet.

J’accepte tes choix, je les comprends et je sais de quoi tu parles. Mais je ne laisserais pas dire que le mors est plus coercitif qu’un licol en cordelette, que la monte sans mors est plus en phase avec la nature du cheval. Les deux exigent le même degré de qualité équestre, les abus des deux sont désastreux et tout le monde n’a pas le tact nécessaire pour monter à cheval sans lui être désagréable. L’équitation est un art avant d’être une activité.

Chacun choisit ses outils, sa discipline et le mode de vie de son cheval, pas de problème, quand à la conscience de ce qui est coercitif ou non, je trouve surtout que là aussi, chacun a bien l’interprétation plus ou moins hypocrite qui l’arrange et légitime ses choix en montrant les autres du doigt avec une grande facilité. C’est sûr l’introspection objective est une exercice difficile et le résultat ne correspond pas toujours à l’image qu’on voudrait avoir de soi.

Elysia

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 19/09/2016 à 19h12

couagga j'aime beaucoup tes interventions et je me retrouve dans ce que tu dis...

J'avoue que si je réfléchis à ne pas utiliser de mors tout de suite au débourrage d'Eylion c'est :
1/parce que j'estime effectivement que plus tôt on communique finement (poids du corps etc) avec son cheval, mieux c'est. Et je me demande donc si la simplicité des outils type sidepull ne pousse pas à se concentrer davantage sur ce type d'aides que de tout bonnement chercher à communiquer avec la bouche en premier lieu. Ce que je veux dire par là c'est qu'au moment de ma reprise de la monte (avec mon cheval donc), j'aimerais reprendre des habitudes saines avec des aides communication plus subtiles que le simple et facile "je tire sur les rênes".
2/ pour ce qui est du après.... ma foi même si je débourre sans mors, rien ne m'empêche de lui en mettre un dans la bouche, c'est un exercice de découverte comme un autre, comme le surfaix, le plastique secoué autour de sa tête, le spray anti mouches, le claquement de la chambriere. Ça veut pas dire par exemple que je vais l'étouffer dans son sac poubelle ou le frapper avec ma badine.
3/ J'estime ne pas avoir le niveau pour faire du dressage à proprement parlé, surtout avec un futur 3 ans avec lequel j'ai prévu de faire du loisir, et presque uniquement de l'extérieur l'année des 3 ans voir moitié d'année des 4 ans. A ce moment là, non effectivement je ne vois pas l'intérêt de passer en mors. Par contre si jamais je souhaitais à l'avenir faire du vrai plat et évoluer vers du dressage à proprement parlé, il est possible effectivement que je veuille me servir d'un mors : je n'ai jamais été une cavalière talentueuse, et même si j'essaie de ressentir les choses au mieux, je n'ai clairement jamais appris à me servir d'autre chose que du schéma assouplissement/engagement > réception du mouvement dans l'avant main pour tendre un cheval (et encore.... ça c'était sans doute la méthode la moins pire que j'ai pu observer dans les différents enseignements desquels j'ai été temoin, mais j'avoue avoir été plus souvent spectatrice qu'élève et savoir me forger mon propre avis sur des méthodes et sur d'autres), le tout en mors, ET en s'en servant. Donc j'imagine que l'apprentissage de mon fidèle poney sera aussi le mien, et je trouve normal alors qu'il soit hyper progressif.
Enfin, si vraiment la possibilité m'est donnée d'évoluer sans mors correctement, pourquoi pas ? Quand je dis que je ne suis pas convaincue que sans mors, un cavalier lambda (et pas Alizé Froment ou je ne sais plus quel cavalier en lien/vidéo au dessus) comme moi arrivera moins facilement à une équitation dans le bon sens, c'est aussi en partie parce que je pense qu'il vaut mieux faire bien avec des choses qu'on maîtrise, qu'y aller à tâton avec un outil qui nous donne bonne conscience.

Nightreason

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 19/09/2016 à 19h45

Ouchh ! couagga, tu nous fait de ses pavés ! J'ai du aller me couler un café pour lire le dernier

J'ai probablement mal nuancé mes propos et je m'en rends compte à ma relecture. Mais j'ai été très agacée de voir certains commentaires, qui sont en effet le reflet bien morbide de ce que l'on peut voir dans le monde du cheval actuel..

Pour les éléments que tu cites en comparaison avec ce qui n'est pas agréable, je te rejoins tout à fait, or aucun d'entre eux ne fait parti de mon mode de travail. Je ne suis jamais sanglée à cheval (quand on a une assiette qui est correcte voir excellente, même si ce n'est pas mon cas pour l'excellence, on peut tenir sans sangle), je ne longe pas c'est antipédagogique selon moi, et je travaille avec le conditionnement opérant (Skinner) en tentant de rendre les choses le plus intéressant et positif possible pour lui. Mon cheval a d'ailleurs le droit de dire non et stop, j'suis pas une barbare Toute façon, je le vois tout de suite, s'il n'a pas envie, il détourne le regard, dans ces cas là, je range la selle et on ne fait rien.
Pour le reste, il faudrait songer à un retour à des conditions naturelles, ce qui me semble peu probable vu les temps qui court (ben ouais, si tout le monde relâchait son équidé dans la nature, on serait pas dans le c**a), l'idéal étant donc de tenter de créer une symbiose entre nous et l'équidé.. Mais ça, c'est pareil, tout le monde n'en est pas capable et n'a pas forcément envie de le faire, mais nous dévions.

Pour ce qui est de cette mode philosophique qui est de dire qu'il ne faut pas exploiter un cheval en lui montant dessus, oui je suis entièrement d'accord avec toi, c'est quelque chose sur quoi il faut réflechir et il m'est bien évidemment déjà arrivée de penser à ceci. Ma conclusion finale (je vais pas épiloguer sur la réflexion que j'ai eu avec moi même sur ceci ) revient à ce que dont j'ai déjà parler plus haut : symbiose. Il faut je pense trouver un équilibre entre prendre le cheval pour un objet, une liasse de billet, un piédestal sur lequel monter pour mieux briller au détriment de l'animal et un broute gazon qu'on laisse dans son champs à l'année. Alors j'entends déjà les gens hurler aux scandales, oui, je sais, on peut faire un million de choses avec un cheval sans lui monter dessus, ce que je fais régulièrement (balade en liberté en forêt, jeux dans le pré, travail au sol...), mais dans ce cas on ne parle pas d'équitation et en tant que petite humaine égoïste que je suis, hé ben j'avoue aimer aussi l'équitation, du coup... Débat clos

Tu m'a aussi demandé "Et pourquoi ne pas l’utiliser si on n’en fait pas un outil coercitif et qu’il fonctionne très bien aussi ?", ce à quoi je réponds que "j'utilise" le mors comme je l'ai dis précédemment pour monter des chevaux qui me sont confier, et même si j'essaye de ne pas m'en servir mais plutôt d'utiliser les aides "naturelles" citées plus haut, je ne suis pas à l'aise avec ça dans la bouche du cheval. Ca n'engage que moi, mais quitte à ne pas l'utiliser, autant ne pas l'avoir dans la bouche Je sais j'suis têtue
Après, je n'aime pas non les bitless, les sidepull et autre licol étholomerdique, je monte avec ce genre de chose, un mix entre licol en corde avec une large muserolle rembourrée en néoprène, sans nœud sur le chanfrein (vous avez vu, j'suis pas une barbare )



Par contre, tu ne peux pas comparer ce morceau de métal que le cheval doit obligatoirement prendre en bouche avec le besoin primaire de s'hydrater, qui est une action volontaire du cheval. Je parlais surtout de sa présence désagréable dans la bouche, j'veux dire personne ne mettrait spontanément une barre de fer dans sa bouche et la garderait comme ça s'il avait le choix. Même sans l'utiliser je vois pas en quoi ça peut ne pas être désagréable.

Tu parles de connaitre tout les outils, de savoir les utiliser, je suis à 100% d'accord avec toi encore une fois et c'est bien parce que je connais ces outils que je les bannis pour la plupart même certaines ennasures que d'autres idolâtre ! Par contre, ça va dans les 2 sens, j'ai entendu de nombreuses fois des cavaliers dirent ouvertement que le sans mors ne donne pas de contrôle, ne donne pas de précision, que c'est plus barbare qu'un mors, que c'est pour la balade. Ces cavaliers là devraient commencer par tester les outils correctement avant d'avancer de telles âneries non fondées. C'est une attitude tout aussi hypocrite que ceux qui bannissent le mors du coup, non ?
Pour l'utilisation sous l'oeil de personne experte, là par contre, quand on voit et entends ce qui se passe de nos jours, non désolée, mais je vais me faire ma propre opinion et me passer de ces gens là.

La remise en question n'est en effet pas une chose facile, se regarder dans le miroir et analyser objectivement ce que l'on fait et dans quelles conditions ça a été fait n'a rien d'amusant, certains préfèrent d'ailleurs ne pas le faire ou ne pas voir ce qu'il y a en face.
Je pense que beaucoup de réponses ont été apporté dans ce post et pour ma part ça a été très enrichissant d'échanger avec quelqu'un comme toi !
Cependant et malgré tes arguments, je reste sur mes positions, je continue à bannir le mors pour les raisons évoquées plus haut. Ton argumentaire ou le miens aura probablement un impact sur qui veut bien le lire, parce que soyons honnête vu les pavés qu'on a sorti, il va falloir beaucoup de motivation Et on sait que dans le monde du cheval contemporain, tout doit aller vite et être clair

Girly61

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 19/09/2016 à 20h04

nightreason (non non promis c'est pas le seul truc que j'ai retenu de tous les pavés), tu pars en balade à pied en liberté ? Je ne critique pas du tout, je trouve que ça montre un super lien avec ton cheval, mais tu n'as jamais peur de le "perdre" ? Après tout, un cheval reste un cheval, et aussi fort soit ton lien avec lui, si quelque chose lui fait vraiment peur il risque de partir plein galop et va le rattraper après ça. Du coup comment tu gères ou gèrerais une telle situation ? (encore une fois je ne critique pas, c'est juste une interrogation sérieuse que je me pose et un désir de comprendre ;))

Nightreason

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 19/09/2016 à 20h13

girly61 Non je n'ai pas peur de le perdre, disons déjà qu'il faut faire les choses dans l'ordre et un jour, je sais pas, tu sens que c'est le bon moment.. C'est aussi important d'apprendre à lâcher prise
Après les balades en liberté c'est qu'en forêt ou dans les champs et pas en période de chasse.. Je suis ravie en ce moment d'ailleurs
Si j'arrive en bord de route, ou sur un chemin je remet licol + longe ou cordelette + longe.
C'est déjà arriver qu'il "casse" le lien, qu'il parte, mais on a appris à communiquer tout les 2 et j'arrive assez facilement à le récupérer dans ces cas là et il ne part jamais bien loin. Il est désensibilisé à pas mal de chose, je lui montre beaucoup de nouvelles choses tout le temps, il a un environnement riche du coup ça aide et avec le temps, il a appris à réfléchir avant de fuir où alors il me prends pour référent : si je n'ai pas peur de ce qui lui fait peur tout va bien, si je n'ai pas peur qu'il parte, tout va bien. Partant de ça, c'est comme se balader avec un ami :)

Girly61

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 19/09/2016 à 20h23

nightreason cela va de soi de faire les choses dans l'ordre, il ne me viendrais jamais à l'idée de partir en balade comme ça sans pré-requis. Et en effet ça doit être plus prudent de tenir en bord de route.

Ca doit être vraiment génial ce genre de lien, pouvoir se balader avec son cheval "comme avec un ami" ! Qui sait, peut être que j'en arriverai là si j'achète un cheval ^^ merci de ta réponse ;)

Couagga

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 20/09/2016 à 11h30

elysia

Je trouve que ta démarche est sensée. Je connais autour de moi des personnes qui ont débourrés sans mors, font de l’extérieur et ça se passe très bien. Ce qui est essentiel c’est de connaitre les règles de gymnastique d’un jeune cheval pour le préparer à porter son cavalier sans préjudice et se mouvoir en ce sens. Avec ou sans mors, il faut prendre le temps d’apprendre au cheval comme retrouver son équilibre et une locomotion dans la situation d’équitation. Même si c’est juste pour faire de la balade.

L’emploi des aides centrées, leur finesse s’applique quel que soit l’outil que tu choisiras. La difficulté pour le cavalier c’est bien de se défaire de ses réflexes de primates, se raccrocher à tout avec ses petites mains, ses petites jambes ou agiter ses petits bras dès qu’il est un peu déstabilisé. Avec un mors ou un bitless ou n’importe quoi, si tu te raccroches dessus, c’est désagréable voire douloureux. Il faut apprendre à communiquer et gérer son équilibre avec ses fesses et son dos, jusqu’à ce que ça devienne un réflexe. On peut tout faire avec son assiette et son dos, tout. Et c’est en priorité grâce à la qualité de l’assiette et du dos, qu’on empêche les chevaux de prendre la main, de sauter en l’air. Une fois qu’on a expérimenté la force qu’on peut exercer avec ces aides là, on comprend combien les outils sont secondaires et utilisés à tort et à travers. Utiliser la voix qui est une aide précieuse et parfaitement assimilée par le cheval.
Quoique tu fasses, quoique tu décides, quel que soit l’ordre dans lequel tu utiliseras tel ou tel outil, si ta préparation a été patiente et douce, et que tu as développé ton assiette, il n’y a aucune raison que ça le perturbe. Surtout, il faut que toi, tu ne changes pas ta façon d’agir même si tu changes d’outil.
Ce que tu peux faire, c’est inclure la découverte du mors dans tes manipulations de base, juste pour qu’il prenne contact avec l’objet, le goûte, assez régulièrement au début, pour le familiariser. Mais ne pas l’utiliser dans ton équitation si tu ne le souhaite pas. Comme ça, le jour où tu l’inclues dans ta pratique, ton poney le « reconnaitra » et ne se posera plus trop de question.

nightreason

Aaaah voilà, j’aime quand tu développes avec soin tes arguments pour livrer la richesse de tes réflexions et de ton expérience. Merci.

Alors je partage sans retenue tes propos.

Ma comparaison entre le mors et l’eau froide c’est parce que tu parlais toi-même d’un morceau de métal froid dans la bouche. Et que si cette image d’un objet froid nous est désagréable, pour le cheval le très froid dans sa bouche n’est pas forcément un problème. Tu sais très bien que la dentition du cheval laisse la place dans sa bouche pour accueillir le mors. La sensation de la présence de l’objet est probablement différente pour lui que ce que nous projetons pour nous si nous étions à sa place. Je me mets souvent "à leur place" mais je me méfies aussi de ne pas penser à leur place car je ne suis pas un cheval ! J’ai une jument qui a été fort maltraitée dans sa bouche. Elle avait de très grosses défenses à la main. Et je dis bien à la main. Car il était curieux de voir avec quel naturel elle venait spontanément prendre le mors lorsqu’on lui présentait le filet, aucun signe de gêne, d’agacement, de stress sur son mors. Par contre, dès qu’elle sentait que les mains se saisissaient des rênes, c’était une toute autre histoire. En fait, la jument avait bien fait d’elle-même le distingo entre l’objet inoffensif qui en plus procurait en lui-même aucune gêne et les actions de la main via les rênes.
Lorsque je parlais des poulains au débourrage, ils prenaient bel et bien l’objet en bouche seuls, spontanément.

Comme toi, je sonde en permanence mes chevaux, j’observe leur état d’esprit, leur langage corporel, leur regard et je prends toujours en compte ce qu’ils expriment. L’éducation que je leur donne ne vise jamais à les faire taire au contraire.


Citation :
Tu parles de connaitre tout les outils, de savoir les utiliser, je suis à 100% d'accord avec toi encore une fois et c'est bien parce que je connais ces outils que je les bannis pour la plupart même certaines ennasures que d'autres idolâtre ! Par contre, ça va dans les 2 sens, j'ai entendu de nombreuses fois des cavaliers dirent ouvertement que le sans mors ne donne pas de contrôle, ne donne pas de précision, que c'est plus barbare qu'un mors, que c'est pour la balade. Ces cavaliers là devraient commencer par tester les outils correctement avant d'avancer de telles âneries non fondées. C'est une attitude tout aussi hypocrite que ceux qui bannissent le mors du coup, non ?


Oui, pour moi, oui, c’est tout aussi hypocrite.

Bien sûr, je n’ai pas l’intention de te convaincre, ni de te faire changer. Ce que tu accomplis est très bien et tu le fais très bien et avec une réflexion approfondie, dans un état d’esprit que j’apprécie. Pour moi, c’est ce qui est important et intéressant à partager.

Ouais, c’est vrai, on est très bavardes… Mais au moins on réfléchit à ce qu’on fait et on livre nos réflexions plutôt que des idées à l’emporte-pièce

Poupipou

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 20/09/2016 à 14h08

Etant donnée que je suis une pro-sans-mors depuis quelques années à présent, je défendais aisément sur la toile une nouvelle manière de communiquer.

► Avant de parler d'outil, je parle d'éthique, de philosophie.

- La volonté de ne pas créer de maux pour pratiquer. Exemple: « Le mors est un assurance vie » dixit les nombreux cavaliers qui montent sans protection physique.

« Avec le mors, j'ai du frein.» Wai, mais si vraiment au mieux du pire... Tu peux ne pas monter à cheval, comme ça t'es en sécurité x1000.

- La volonté de vouloir ôter ses œillères - Ce n'est pas parce que Machin dit que le mors est un outil précis, que c'est une fin en soi. Il faut savoir creuser plus loin, et accepter parfois qu'on ne peut tout savoir.
Exemple: « Le mors c'est une grande précision, faire de la Haute/Basse-Ecole sans mors, c'est impossible. Le sans-mors, c'est pour les bases. »

Malheureusement, ce n'est pas parce que X ou Y n'a pu avoir le tact, le “truc” pour communiquer avec son cheval, que toi, tu ne l'auras pas !

Je suis désolée de dire également, qu'en fait... Simplement, si il n'y a pas eu de résultat, ce n'est pas à cause des accessoires, mais bel et bien à cause du cavalier, à 200%.

Parce qu'à mes yeux, un cavalier, c'est une personne qui arrive à monter son cheval... sans artifice. Sans rien.



Par la suite, une fois que tu as les bons ingrédients: Volonté, Croyance, et Bienveillance.
Tu peux regarder au niveau de l'outil qui te servira à te lier accessoirement à ton animal (Side-Pull avec une muserolle très confortable, positionnée ni trop bas, ni trop haut... par exemple ?)

Ovalia

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Débourrage sans mors : pourquoi ?
Posté le 20/09/2016 à 15h25


poupipou a écrit le 20/09/2016 à 14h08:
Parce qu'à mes yeux, un cavalier, c'est une personne qui arrive à monter son cheval... sans artifice. Sans rien.


Allons bon, voilà que dès qu'on monte avec mors on est plus des cavaliers. Faut avouer que parfois, la merdouille vous la cherchez hein

On a pas choisi le même mode de communication avec son cheval, ça ne veut absolument pas dire qu'on a pas de tact, ni qu'on est des gros flippés de la life qui craignont de ne plus pouvoir s'arrêter, ni que nous sommes des tortionnaires. Et qu'on est pas des cavaliers, enfin quand même.

Je rappelle quand même qu'un cheval arrivé au summum de son dressage (académique, j'entends) est un cheval monté en toute légèreté (sans mains, quasi sans jambes) et ce malgré l'équipement.
Le cheval a beau, dans beaucoup de cas, être en bride, à la fin d'un dressage c'est limite pour faire joli, tant le cheval est de toute façon dans une attitude tellement légère et se prend en charge avec son cavalier avec tellement de puissance élévatrice, que le filtre main n'a plus lieu d'être, il a été totalement supprimé.

Donc les outils, ça ne veut absolument rien dire, ce qu'il faut regarder c'est l'utilisation qu'on en fait.

Je préfère un cavalier avec une bonne main sur un mors tout bête, qu'un cavalier avec de grands blabla sur le sans mors et qui matraque la tête de son bourrin avec une mauvaise utilisation du licol corde ou d'un bitless, ou encore d'un hackamore par exemple. Et j'en ai vu des comme ça !
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