nightreason
Citation :
Pour ma part, je pense que soit le cavalier monte avec coercition soit on monte avec en communiquant avec un être vivant dans une confiance et un respect mutuel.
-> Monter avec un mors permet au cavalier de canaliser ses peurs, il pense pouvoir aller contre la programmation génétique du cheval, il faut toujours avoir le contrôle en toute circonstance. Le mors prohibe les facultés du cheval, au niveau de son intelligence mais aussi côté affectif. Mettre un mors c'est vouloir arriver a ses fins sans prendre en compte le cheval. Tant pis pour ceux que je blesse..
Il était évident que de tels propos allaient faire réagir.
Mais pourquoi diaboliser ainsi le mors ? Même si je me sens visée car utilisatrice de mors, je ne me sens pas blessée car rien de ta description ne correspond à ma pratique, ma connaissance éthologique du cheval et la relation que j’ai avec mes chevaux. Ce genre de condamnation résonne pour moi comme un jugement totalement partial surtout révélateur d’un manque de connaissance de la philosophie de l’équitation classique. Ça décrédibilise en partie le reste de tes propos, ce qui est fort d’hommage car je partage avec toi toute une philosophie du cheval qui m’est chère et qu’au départ j’apprécie ta démarche et tes arguments.
Ça m’attriste du coup de lire cette condamnation sans appel, uniquement fondée sur les seuls abus de l’usage du mors, l’inculture et l’incompétence. Faut-il alors que je parle pour nuancer tes propos de tous les abus de l’équitation sans mors, sans selle, ou dite à tort « éthologique » ? Je trouve ça tellement facile de comparer le bon d’une pratique avec le mauvais d’une autre pour se donner de la légitimité. Moi j’appelle ça de l’arnaque.
Et du coup, c’est contradictoire lorsque tu dis juste avant : «
Pour ma part, je pense que soit le cavalier monte avec coercition soit on monte avec en communiquant avec un être vivant dans une confiance et un respect mutuel. Est applicable quel que soit l’outil choisi. »
D’un part il est naïf de croire qu’il n’y aura pas de coercition s’il n’y a pas de mors, d’autre part si on applique ce qui précède et que tu défends donc, pourquoi alors ensuite écrire ce diatribe contre le mors. C’est contradictoire. Que tu es choisi une équitation sans mors, respectueuse, avec le souci de l’apprentissage de la technique est fort louable. Que tu tapes aveuglément sur « les autres », sans discernement est stupide. Des mauvaises pratiques, il y en a partout, à tous les niveaux, dans toutes les disciplines et dans toutes les « méthodes ». Les bonnes pratiques, elles, sont surtout le fait de bonnes personnes et on en trouve aussi dans tous les domaines et à tous les niveaux, par contre, elles sont bien plus rares. Même en équitation sans mors.
Tu n’as pas l’apanage du respect et de la connaissance du cheval sous prétexte que ton expérience avec l’équitation classique est été un échec et que tu es choisi et réussi avec une équitation sans mors.
Si tu te renseignais avec autant de passion et surtout sans à-priori sur l’équitation classique, qui n’a rien à voir avec la majorité des pratiques brutales essentiellement transmises et montrées actuellement, tu tiendrais certainement un autre langage, plus différencié. Ces propos nous les avons échangé toi et moi dans un autre post et tu ne semblais pas si radicale, au contraire. Alors, au fond, c’est quoi ta posture ?
Oui pour des pratiques respectueuses, des apprentissages rigoureux, une vraie philosophie quelle que soit la pratique choisie ?
Ou bien le mors c’est cruel, l’équitation classique c’est de la barbarie, ses pratiquants sont tous des ignorants, des tortionnaires, pétés de trouille, méprisant les animaux, seuls les « sans-mors » détiennent la vérité sur le bonheur équestre ?
Franchement, j’ai du mal à te suivre surtout lorsque tu écris ensuite :
Citation :
Parce que ce n'est en aucun cas l'outil que tu utilises qui fait que ton équitation est bonne mais bel et bien déjà un sacré bagage de connaissances qu'elles soient biomécaniques, anatomiques, sur l'éthologie...
Là je te rejoins totalement.
Mais plus du tout lorsque tu écris cela :
Citation :
Le but de monter sans mors, c'est tout de même d'apprendre au cheval à céder au pression, que ce soit de la main, de la jambe ou de l'assiette pour le rendre le plus léger possible
L’équitation classique n’a rien de différent, alors ou est le problème ?
Citation :
Et du jour au lendemain, lui coller un mors dans la bouche et rouler bolide, alors qu'il ne saura pas comment y répondre vu que la pression est dans la bouche...
Ceci ne montre qu’une méconnaissance d’un bon usage du mors… Ou alors, tu fais abstraction de cette connaissance dans tes propos mais pourquoi ?
La finesse, le dialogue, le respect, l’absence de douleur, de coercition, etc… ne disparait pas / ne doit pas disparaitre avec l’usage du mors.
Peut-être que justement l’équitation classique demande encore plus de finesse, de progression lente, d’énorme travail du cavalier sur lui-même car justement il dialogue via un mors et que cet outil ne doit jamais intervenir à la place de son assiette, de son dos, de ses jambes, il ne doit pas être punitif, ce n’est pas son rôle… Un des grands principes de l’équitation c’est notamment que la position précède l’action. Beaucoup de choses sont dites à travers ce principe, encore faut-il y avoir réfléchi consciencieusement.
Pourquoi sommes-nous, pour certains cavaliers classiques présents sur le forum, si réfractaires aux enrênnements, aux éperons ou aux « trucs et astuces » réclamés par trop de cavaliers ? Parce que l’équitation demande de la remise en question, une bonne connaissance de son propre corps, une grande maitrise technique et un savoir hippologique avant toutes prétentions d’obtenir quelque chose de son cheval. L’emploi d’un mors ne dispensera jamais de cela, bien au contraire.
Nightreason, peut-être ai-je mal compris tes propos, peut-être mériteraient-ils plus de clarté de ta part, je ne sais pas, en tout cas, en plus d’être provocateurs, je trouve qu’ils prêtent surtout à confusion.
Quiebro, je partage ton avis nuancé et argumenté sur les différentes options de pratiques.
Par contre, il me semble au contraire qu’il est assez important de savoir si un cheval abouti, monté sans mors, est passé avant ou non avec un mors. Cela montre justement comment d’un cheval à l’autre, d’un niveau à l’autre, l’outil a trouvé sa place ou non, tout l’intérêt étant de faire la démonstration que chaque cas est unique et qu’il est inutile de condamner une pratique plutôt qu’une autre. c'est ainsi que l'on peut illustré le fait, qu'il n'y a pas de méthode et que toute chose bien employée sert une équitation juste dans le respect du cheval.
A la question initiale de ce post, je répondrais donc que cela dépend des objectifs poursuivis, de la ou des disicipline(s) envisagées par la suite et que de toutes façons, avec ou sans, un débourrage doit s’effectuer avec une personne compétente. Dans le débourrage, il y a obligatoirement un professeur (celui qui sait les choses) et un élève (celui qui ne sait pas). Le professeur c’est le dresseur et l’élève c’est le cheval. D’autre part, si le professeur est bon, le cheval peut tout à fait être éduqué avec un mors ET sans mors, et peu importe l’ordre si c’est fait dans les règles de l’art et que le cavalier utilisateur de ce cheval est lui aussi formé correctement aux 2.
L’équitation est une histoire de posture avant d’être une histoire d’outil.