quiebro13 je te ré-identifie du coup
eldeilla Les photos sont au post juste avant
Pour la petite histoire des pieds :
- jument achetée en
octobre 2016. Elle était ferrée des 4 pieds jusqu'à la visite véto pré-achat, après la visite j'ai demandé à ne pas la referrer des postérieurs comme elle allait vivre aux pieds.
Elle est donc restée ferrée des antérieurs.
- en
septembre/octobre 2017, je change de MF, celui que j'avais jusque là se dégradait de plus en plus dans son travail et ne prenait pas en compte mes remarques sur la locomotion de ma jument, le nouveau était bien plus à l'écoute.
-
octobre 2018, ça fait un moment que je me pose la question de déferrer et que je lis sur ce sujet. En balade, elle déferre d'un pied, de retour au pansage je décide sur un coup de tête d'enlever le deuxième fer. Passage pieds nus donc !
Transition pieds nus plutôt facile, en 2 semaines elle était à l'aise en carrière aux trois allures, et je pouvais sortir avec des hipposandales (trop grandes, donc on restait au pas...).
Je garde mon maréchal-ferrant, plutôt ouvert à la question et à l'échange, il est intéressé de "traverser ça avec moi", d'apprendre, etc.
Tout va bien jusqu'à ce jour de...
-
janvier 2019, un samedi la jument voit l'osteo le matin qui me dit qu'elle a peu de tension dans le poitrail et qu'elle a très bien vécu sa transition pieds nus. L'après-midi, elle a son parage avec le MF, RAS.
Je m'absente une semaine parce que je me fais une entorse des cervicales le mardi matin. Le samedi suivant, je trouve quelqu'un pour me conduire au cheval et je pars en balade à pied avec (j'étais incapable de faire autre chose...). Au bout de 100 mètres, ça crève les yeux : elle boîte.
Retour aux écuries, une véto est sur place pour un autre cheval, pour elle aucun doute, elle a mal aux pieds. Suspicion d'abcès, je met au boxe avec pansement pour faire mûrir, le MF doit repasser en début de semaine.
Il passe, me dit que pas d'abcès mais pourriture de fourchette, enlève le pansement donc.
Il enlève aussi... De la fourchette. Je peux sortir ma jument dans les écuries mais avec des hipposandales "limite" de soin tellement elles ne sont pas pratiques (j'avais des vieilles turf king trop grandes pour elles), je nettoie consciencieusement ses pieds pour la pourriture de fourchette.
Le maréchal repasse une fois parce que ça ne s'améliore pas, il enlève encore de la fourchette pourrie, des deux côtés cette fois (oui parce qu'entre temps la jument ne boîte plus, ou plutôt, elle boîte des deux côtés...). A ce moment je met la jument en pré-boxe (elle semble à l'aise sur herbe), j'ai l'impression que ça s'améliore mais vraiment très très très lentement.
C'est la descente, la remise en question, je ne sais plus qui écouter, je prend un rdv véto à qui j'explique le bazar. Je suis super déçue de ma transition pieds nus qui avait si bien démarré et je sens que la solution n'est pas de "remettre des fers" comme plusieurs personnes me le soufflent. Pourquoi est-ce que le problème serait le fait qu'elle soit pieds nus alors qu'elle a été bien pendant plus de 2 mois ?
- février 2019 : rdv véto, où je lui dis "c'est de mieux en mieux". Je constate qu'en carrière je peux la longer au trot normalement, je la trouve un peu étriquée dans sa locomotion quand même. Pas à l'aise sur terrains durs ni sur cailloux. Elle ne lui fait pas passer de radios, tout son examen et ses tests mènent à une conclusion : en effet les fourchettes sont pourries mais surtout, le parage n'est pas adapté. On repart sur un pré-boxe avec un protocole drastique pour traiter les fourchettes.
Elle me recommande à mi-mot de passer sur un pareur / podologue ou un MF qui maîtrise davantage le pieds nus.
mars 2019 : nouvelle podologue "C", connue et éprouvée par plusieurs personnes dans la pension. Là encore je lui explique le bouzin, elle prend des vidéos de la jument qui marche. Elle est particulièrement effarée par l'état des fourchettes... Pas pourries non, mais mutilées par le maréchal qui a creusé dedans. Ce premier jour elle fera un parage franchement léger. Elle m'explique que les talons sont trop hauts, il y a trop de contrainte en pince et la jument souffre probablement à cause de ça.
Au passage, elle qui est si docile habituellement, j'ai bien du mal à la tenir en place pendant le parage, elle fuit beaucoup C qui doit redoubler de patience. Quand elle a la râpe posée sur le pied, j'ai ma jument qui tremble de peur et de stress et je me sens complètement démunie en me rendant compte d'à quel point elle a souffert des parages du MF depuis janvier. Je m'en veux terriblement d'avoir mis autant de temps à réagir et d'avoir rappelé le MF plusieurs fois (
"c'est son métier de s'occuper du pied..."). J'ai le sentiment de l'avoir trahie, et d'avoir trahi la confiance qu'elle avait en les humains avant ça. C'est clairement une maltraitance qu'on lui a fait subir et j'ai conscience d'y avoir participé.
Au passage je remet la jument au pré 24h/24.
Quelques jours après le passage de C, je peux longer aux trois allures et ses allures se délient franchement. Je commande d'autres hipposandales, on peut peu à peu ressortir en extérieur et je finis par remonter dessus. Le bout du tunnel.
La fourchette va mettre des mois à repousser, et ma jument aura besoin de plusieurs passages de C avant de commencer à se détendre en sa présence, puis avec la râpe sur le pied. On y arrive peu à peu.
Le printemps passe avec un peu de difficultés, le physique de gros poney c'est délicat à garder fin, surtout quand les pieds ne permettent pas de travailler beaucoup.
Elle aura besoin de deux passages d'ostéo pour déverouiller la zone "poitrail-garrot" qui est complètement bloquée par la douleur et les émotions qui vont avec.
Au passage j'achète une râpe et je commence à la manier (mal !).
Fin d'été 2019 : Je suis globalement très contente des passages de C, à qui je suis très reconnaissante d'avoir "sauvé" les pieds de ma jument, mais je change de pareuse pour des raisons d'emploi du temps (C fait des tournées, elle passe en semaine et on connaît souvent ses dates un peu tard, N est assez proche géographiquement, c'est plus facile). Ma jument est redevenue douce comme une agnelle grâce à C et elle donne et laisse ses pieds avec politesse.
Rien à relever avec N, la jument se déplace toujours bien après ses passages. Mais elle a à peine le temps de commencer à travailler avec nous que l'hiver arrive et les terrains pourris avec ça... L'amoncellement de fumier-urine-crottin-boue autour du râtelier n'aide pas vraiment et je m'occupe des fourchettes à chaque passage pour leur éviter de pourrir.
Hiver 2020 : Vacances de Noël, je suis absente deux semaines, je fais l'erreur (je m'en mordrai les doigts !) de ne pas demander à ce que l'on traite quotidiennement les fourchettes de ma jument. Pas de chance, je rentre, c'est bien pourri. Je récupère ça peu à peu avec des soins quasi-quotidiens, mais clairement N me dit que le pied va avoir du mal à se modifier tant que les fourchettes seront dans cet état. Et début mars, juste avant le confinement, on est dans un état "pas mal" en terme de fourchette, tout en sachant que ça s'arrangera de mieux en mieux avec l'assèchement des sols.
Printemps 2020 : La pareuse passe pendant le confinement, elle me dit qu'elle commence à trouver les pieds de mieux en mieux (un mieux que l'autre), et que l'arrêt de l'humidité a commencé à faire son effet sur la forme.
Arrivée de l'herbe grasse, la jument qui devient obèse comme il faut, calcul de ration, mise au panier (comme tous les ans), etc... Puis fin du confinement
(génial, les pieds étaient si longs que j'ai pu faire quelques sorties pieds nus sur tous terrains et toutes allures, 0 sensibilité ! Impensable en février 2019 où le bitume lui était difficile ! ) ...
Et nouveau parage : là encore la pareuse trouve que ça s'est amélioré par rapport à la dernière fois, la fourchette commence enfin à prendre sa place. Le passage du printemps étant délicat, je lui demande de la laisser un peu longue en pieds, de ne pas en enlever trop pour lui éviter trop d'inconfort. Je préfère des parages très rapprochés sur un pied long qu'un gros passage toutes les 6 semaines, surtout qu'on est au printemps, ça pousse très vite.
Sur la forme du pied : elle a les pieds qui poussent naturellement vers le haut, très droit, et qui ne s'évasent quasiment pas. Donc dès qu'elle est un peu longue ça fait cet effet de talons aiguilles... Je pense qu'on va essayer de l'abaisser peu à peu, mais comme au printemps j'évite de trop la raccourcir d'un coup, c'est long...
Mais du coup, oui, comme on la laisse longue, les talons sont encore plus haut.
Je trouvais ses hipposandales un peu trop ajustées la semaine dernière : entre le printemps 2019 et aujourd'hui, elle a gagné 0,5 cm en largeur et longueur sur ses deux antérieurs. Les nouvelles sont arrivées hier
.
Pour les glomes, je suppose que ça va venir avec la fourchette, ça va "suivre" ?
NB : je dois avoir dans mon téléphone des photos des différentes époques, et notamment de l'hiver de début 2019 où je prenais des photos tout le temps...
Voilà, encore aujourd'hui, je trouve délicat de poster des photos, parce que j'ai conscience qu'on est loin du pied "idéal" : la problématique pour nous va être d'améliorer tout ça sans la mettre dans l'inconfort. Elle n'aura par contre jamais les talons ras du sol comme je vois chez certains, je ne pense pas (ou alors elle en souffrira).
Si vous avez des remarques à faire je veux bien que vous y alliez avec délicatesse, j'ai conscience de ne pas du tout être experte dans le domaine, j'ai pu lu et étudié comparativement à d'autres. Ma seule référence maintenant, à vrai dire, c'est la locomotion de ma jument et à quel point je la sens à l'aise.