kikinoux
Ma jument à cause d'ulcères non diagnostiqués a fini dorsalgique et avec une desmite du ligament suspenseur du boulet postérieur parce qu'elle avait tellement mal qu'elle adoptait en permanence (au box et montée) des positions antalgiques pour essayer de se soulager.
Le début des ulcères a commencé à l'âge de 2 ans et demi, certainement dû à une ingestion massive de glands après qu'une de mes clôtures ait lâchée et que la jument et le shet soient allés se gaver sous un chêne.
Elle a à l'époque eu suite à ça 2 coliques sourdes avec température prises à tort pour une infection (on l'a testé pour la lepto et les autres maladies transmises par les tiques (ehrlichiose, borréliose, lyme, pyro, etc), tout était négatif).
Elle est allée un peu mieux jusqu'à l'année où elle est rentrée en pension où là elle a refait une grosse rechute d'ulcères à nouveau prise pour des coliques de stase (du coup elle eu de la parafine par sonde

, top sur des ulcères

).
Elle était ultra émotive, très stressée, fuyait montée et faisait comme la tienne de la sur-sensibilité et sur-réaction aux aides.
J'ai plusieurs fois demandé à ma véto si elle pouvait souffrir d'ulcères.
On m'a limite ri au nez, elle était en bel état, même trop ronde, limite obèse... Et elle avait une alimentation qui ne présentait pas de risque et un mode de vie (en tout cas avant de rentrer en pension) qui ne laissait pas penser aux ulcères (H24 en prairie). Elle était de plus assez placide au pré, ne montant en pression qu'en arrivant en pension.
Bref, les ulcères ont été diagnostiqués parce que j'ai décidé d'exiger la gastroscopie en clinique en Octobre 2015, elle avait 5 ans et demi. Et verdict, elle était remplie d'ulcères du pylore qui saignaient. Les vétos n'en revenaient pas. Gastrogard en dose complète pendant 4 semaines.
Malheureusement ce jour là on a pas diagnostiqué que ça. CPE et desmite. Les vétos m'ont confirmé qu'il y avait de forte chances que ce soit collatéral aux ulcères, tout comme c'était possible que les ulcères soit le résultat du CPE. Pour en être sûr, on a décidé de faire le principe de l'oeuf ou la poule, pour voir si en traitant les ulcères les autres problèmes se réglaient ou non.
Et oui, je confirme, si je gère ses ulcères pour les empêcher d'apparaître, ma jument va très bien.
La desmite ne guérissait pas (malgré le repos, les ondes de choc, le PRP et les cellules souches) puisqu'elle faisait des rechutes d'ulcères pendant une partie de 2016, donc toujours en position compensatoire (toujours un postérieur au repos donc surcharge des ligaments). Je ne la voyais jamais d'aplombs sur ses 4 pieds, elle broutait même avec un postérieur au repos.
Quand j'ai décidé de traiter uniquement les ulcères pour les éradiquer et tout le tube digestif en général, tous les problèmes de ma jument ont commencé à disparaître.
Sarcoïdes, dorsalgie (on a quand même fait une méso pour lever les dernières contractures en juin 2016, pas eu besoin d'en refaire), et desmite, tout ça c'est réglé juste avec la restauration de la fonction digestive.
Et c'est loin d'être terminé, je continue de suivre à la loupe son système digestif et évidemment son stress pour limiter les facteurs de risques. Je vois le bout du tunnel mais on ne fait pas oublier si facilement 3 ans de douleurs. Et je pense qu'elle est prédisposée et devra toute sa vie avoir des cures d'oméprazole.
Aujourd'hui ma jument est totalement guérie de la desmite. Pour les CPE, ils sont là, on ne peut plus les faire disparaître mais ça se gère au quotidien pour le moment et sans douleurs gastriques, ils ne lui posent pas de gros problème. De plus elle a une selle adaptée sur mesure ajustable à l'infinie depuis 2014.
Par contre sa locomotion est détériorée et même si elle se réaméliore dernièrement, elle ne récupèrera jamais ses belles allures.
Je dois beaucoup environner et j'ai revu mes ambitions sportives à la baisse, l'important étant juste son intégrité physique.
Quand on regarde de façon pessimiste: j'ai un cheval invendable, qui doit être géré avec beaucoup de soins à côté, qui me coûte cher en alimentation et médicamentation pour avoir juste un cheval qui se sent bien mais qui ne bougera plus jamais comme un cheval de dressageet ce même si parfois elle me vend du rêve sur quelques séances. Elle est inapte à la reproduction, je ne lui imposerai pas de porter sur son dos limite. Elle est compliqué à gérer au quotidien (heureusement que j'ai une gérante d'écurie qui fait tout ce que je lui dit de faire sans poser de questions parce que c'est vraiment pas une cliente facile à maintenir).
Et pourtant je suis une "ancienne" pro du cheval, je sais gérer les chevaux délicats, je rééduquais même des chevaux dits difficiles et des chevaux convalescents mais là elle est au-delà du cheval juste délicat ou convalescent, elle est limite pathologique donc je la bosse juste pour la garder en bonne condition). Et je la garde avec moi pour être sûre que tout se passe bien pour elle.
Les gens autour de moi ne se doutent pas de tout ce qu'il faut pour la maintenir par rapport à un cheval lambda. (compléments, ostéo, micro-kiné, magnéto et électrothérapie, physiothérapeute, shiatsu, etc.) Un gros budget pour "juste" la stabiliser.
Mais je ne perd pas espoir que le temps permette de relâcher un peu la pression et qu'elle se stabilise niveau santé. En attendant je fais tout ce que je peux pour qu'elle ne fasse pas la moindre rechute et ne re-rentre pas dans un cercle vicieux de compensation.
Pourquoi ne pas la mettre à la retraite me diras-tu?
Et bien j'ai essayé et le chateau de carte a commencé à s'écrouler, elle se dégradait tellement que j'ai vite fait marche arrière. Aujourd'hui elle va bien et je la surveille comme l'eau sur le feu.