L'assymétrie du cheval.

 Répondre au sujet
Page(s) : 1 2 3 4
Auteur
6049 vues - 57 réponses - 1 j'aime - 9 abonnés

Blindh

Membre d'honneur
  

Trust : 614  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 2150
L'assymétrie du cheval.
Posté le 06/03/2017 à 12h08

Bonjour !

On avait pas mal discuté du sujet sur un post qui de base n'était pas fait pour, donc cela me semblait intéressant de créer un post pour débattre de cas concrets.
J'ai personnellement du mal à comprendre ce sujet complexe.
Pour l'instant de ce que j'en sais : le coté facile en apparence est souvent le mauvais côté.
Le côté faible est supposé être celui où le postérieur est paresseux.

Une amie a le cas d'une jument asymétrique qui se muscle de manière irrégulière. (Jument T)
Mon cheval est bien asymétrique au travail (Cheval M)
Alors, à la lecture de Heuschmann :
cheval creux à droit = muscles abdominaux plus forts à droite, muscle long dorsal plus tendu du côté gauche. Donc le tronc se déplace plus vers la gauche, le cavalier bascule à droite. En raison de la rotation du tronc il a plus de contact avec sa jambe gauche (ressenti comme le coté rigide) et moins à droite, coté creux.

Cas de T : (Petite précision, la selle sera vérifiée prochainement)
Au galop, engagement + du postérieur droit.
Plus raide à gauche. Passe vite à 4 temps à gauche.
En ligne droite souvent rêne gauche plus tendue que la droite.
Quand la selle est enlevée, on constate une asymétrie car le dos est plus remonté à gauche qu'à droite.
Elle a tendance à fuir vers la gauche. Elle s'incurve mieux à droite. Cède beaucoup plus facilement à droite au niveau de la nuque.
Reculer part à droite.
Suspicions d'asymétrie de la cavalière.

Cas de M :
Galop à droite, moins de rebond, plus tendance à embarquer.
A gauche, passe plus souvent à 4 temps, mais part mieux.
En ligne droite, souvent rêne droite plus tendue, et nuque qui bascule à droite.
Incurvation plus facile à droite, se couche à gauche, mais bascule la nuque à droite.
Contre incurvation très dure à gauche.
Reculer qui part à gauche.
Engagement moins bon du postérieur gauche pour les cessions à la jambe.
Pas de grosse asymétrie visible sous la selle.
Cavalière penchée à gauche.
A l'obstacle, antérieur gauche qui pend plus que le droite.


Alors comment régler ces asymétries un peu étranges ? On voit bien qu'entre nos deux cas il y a des divergences, du coup ce n'est pas si facile de diagnostiquer un coté faible/fort. Surtout que le cavalier rentre aussi en compte.

N'hésitez pas si vous avez de meilleures explications de l'asymétrie du cheval, des exercices permettant de régler les problèmes, des cas pratiques...
Merci d'avance.

Couagga

Membre ELITE Or
  

Trust : 152  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12632
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 06/03/2017 à 17h19

tanoupie

Rééquilibrer la tension mise par le cheval dans ses rênes. Ça correspond au paragraphe cité ensuite pas Tidesigual.

Après, on se heurte un peu aux limites des conseils via un forum car il ne suffit pas de dire les choses pour arriver ensuite à les exécuter comme elles le doivent. Le timing, le dosage, la justesse même des gestes, il faut aussi s’assurer qu’on fait cela correctement sur le terrain, et là l’œil extérieur est indispensable à l’apprentissage.

Il est clair aussi que la remise en place d’un cadre va impacter le cheval dans sa locomotion, sa disponibilité mentale. Là aussi il faut savoir traduire les réponses : le cheval mis devant l’exercice doit se mettre au travail et il discute ou cherche la réponse, ou le cavalier n’est pas correct et coince le cheval ?

Tanoupie

Novice

Trust : 4  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 13
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 06/03/2017 à 17h34

Oui je suis d'accord. Il est tout à fait possible que je le demande mal, je voulais juste être sûre d'avoir bien compris. Corrige moi si je me trompe : je dois donc essayer de retendre ma rêne droite (en essayant autant que possible de ne pas bloquer ma jument) au risque d'avoir un pli à droite que je vais essayer de rectifier avec ma jambe gauche à la sangle.

Merci pour ton aide en tout cas

Couagga

Membre ELITE Or
  

Trust : 152  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12632
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 06/03/2017 à 17h38

tanoupie

oui sur le principe c'est ça Avant il faut être bien sûr que ta jument est gauchère

Vieuxtruc

Expert
   

Trust : 220  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 586
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 07/03/2017 à 14h42

La correction d'une dissymétrie du cheval est de donner de la force au côté souple et de la souplesse au côté fort. Si un cheval est gaucher sa force sera à gauche et la souplesse à droite surtout au niveau des postérieurs. Il aura donc la hanche droite qui sera sortie viendra beaucoup moins sous la masse. Lors de son déplacement le postérieur fort poussera, mais sera freiné par le manque de souplesse, et lorsque le postérieur souple doit propulser, il manque de force parce qu'il passe moins sous la masse. Pour le cheval droitier, c'est le contraire. Naturellement si la cavalière ou le cavalier sont droitiers ou gaucher comme leur cheval l'effet est accentué Sinon il ne sera pas plus avantagé car il risque de tirer en contre incurvation, ce qui peut être très douloureux pour le cheval. Un travail efficient consiste à faire des extensions d'encolure et obligeant le cheval à garder ses hanches en face des épaules. Ceci par de petites actions à la sangle ou légèrement isolée sur le côté ou sort la hanche. Le travail aux barres au sol est aussi générateur de résultats. et bien sûr le travail sur le réglage du cavalier . Celui ci est facilité avec un simulateur, que pas tout le monde n'a à disposition malheureusement.

Couagga

Membre ELITE Or
  

Trust : 152  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12632
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 07/03/2017 à 17h34

vieuxtruc

J’ai une question : tu considères donc qu’un cheval gaucher, par exemple, est systématiquement fort dans tout son latéral ?

Pour moi, c’est loin de se vérifier à chaque fois, ce qui d’ailleurs complique l’analyse puis la mise en œuvre d’un travail correctif pertinent. Et on ne peut non plus partir du principe que c’est le diagonal correspondant qui est fort. Je ne sais pas si tu as lu le livre de Pierre BEAUPERE entièrement consacré sur le sujet de la rectitude et de l’équilibre, si c’était le cas, ton avis dessus m’intéresserait.
Naturellement, la plupart du temps,le cheval est en appui sur les épaules, il se latéralise dans son avant main, avec une préférence, comme tous les mammifères possédant 2 hémisphères cérébraux, et ceci va s’exprimer dans sa locomotion. Mais le fonctionnement de l’arrière main peut subir d’autres problèmatiques, indépendantes de cette latéralisation. L’épaule forte reste le pivot sur laquelle le cheval s’organise pour soulager son ou ses membre(s) faible(s).

Vieuxtruc

Expert
   

Trust : 220  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 586
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 07/03/2017 à 18h17

Je ne sais pas faire de schéma sur le site. Le cheval droitier a la croupe qui sot vers la gauche.Ainsi son antérieur droit reçoit le poids . Le postérieur droit est quant à lui plus sous la masse. Tout ce côté reçoit plus de poids que le côté gauche. Le postérieur gauche quant à lui est allégé. La musculature est ainsi moins sollicitée. Lorsque au trot le cheval démarre il partira sur cet antérieur qui aura vu le poids une amplitude moins forte puisque le poids supporté est plus grand. sur le deuxième diagonal le postérieur gauche ira plus facilement sous la masse, mais ne pourra dépasser le centre du corps. Cette engagement sera tempéré par le manque de force. Pour soulager autant que faire se peut le cheval va s'appuyer sur la main droite du cavalier. Vous pouvez faire une expérience simple. Si vous vous mettez debout, en tendant les mains en avant et en fermant les yeux; marchez sur place sur 50 pas et ouvrez les yeux vous verrez que vous n'êtes plus en face des repères que vous avez pris. Pratiquement personne ne marche droit. Le cheval va donc de toute façon s'incurver plus facilement sur le côté faible son amplitude étant meilleure. et pour ces mêmes raisons Il va résister sur la main forte. Il ne faut pas en principe mettre de contre incurvation parce qu'elle risque d'être douloureuse pour le cheval/Il faut le mettre droit dans un premier temps afin que les hanches de dérapent pas et lui faire mettre le postérieur gauche plus sous la masse pour la muscler. Ainsi petit à petit la poussée deviendra égale. C'est ce qui est recherché Alors pour les exercices je conseille les flexions à l'arrêt, les extensions d'encolures et le travail au barres au sol . Je n'ai pas encore lu le livre de Monsieur Baupere que je viens de découvrir grâce au blog mais je vais me le procurer très rapidement; Il me semble très intéressant pour le peu que j'ai survolé sur le net.
.

Vieuxtruc

Expert
   

Trust : 220  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 586
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 08/03/2017 à 07h51

Il est tout à fait possible que ma théorie ne soit pas exacte. Mais il est sur que lorsqu'un cheval se traverse plus ou moins c'est sur la musculature qu'il faut agir. Pradier (Instructeur vétérinaire qui a suivi l'équipe de France début des années 70) dont je connais bien les travaux pour avoir été stagiaire chez lui et pour posséder ses travaux a toujours demandé à ce que Nous ramenions les hanches en face des épaules. Pour cela il nous demandait de mettre l'avant main sur la piste intérieure elle est moins large que l'arrière main et si le cheval est trop près de la lice ou du pare botte lorsqu'il faut pousser l'arrière main de ce côté il risque de toucher sans être entièrement rectifié. Lorsqu'on faisait appel aux contre incurvations nous avions les hanches qui chassaient et il était visible que cela provoquait une douleur chez le cheval. Par extensions d'encolures selon les principes Pradier (Extensions paroxystiques), travail des barres au sol et rectificatif de la hanche sortie par petites poussées des jambes à la sangle ou très légèrement isolées le problème se réglait petit à petit. En l'espace de quelques semaines par un travail régulier.

Tidesigual

Membre d'honneur

Trust : 284  (?)


  Mon site internet
  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 1425
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 08/03/2017 à 10h19

je participe avec ma modeste expérience ....


vieuxtruc a écrit le 07/03/2017 à 18h17:
Je ne sais pas faire de schéma sur le site. Le cheval droitier a la croupe qui sot vers la gauche.Ainsi son antérieur droit reçoit le poids . Le postérieur droit est quant à lui plus sous la masse. Tout ce côté reçoit plus de poids que le côté gauche. Le postérieur gauche quant à lui est allégé


cela pourrait-il expliquer que mon cheval gaucher ( et moi gauchère sic!) m'envoie souvent dans le pare botte à main gauche ? Il lui arrive de toucher le pare botte avec un postérieur tellement il semble dériver ...
En revanche à main droite il dévie complètement vers l'intérieur du manège à tel point que je dois toujours faire une rêne d'ouverture avec ma main gauche pour le ramener droit !

En tout cas je reconnais dans ta description tout à faire mon cheval gaucher.
Toujours son poids sur l'épaule gauche, très souple à droite mais beaucoup plus fort à gauche.
Postérieur droit effectivement un peu faible ....

Hier j'ai travaillé en flexion à l'arrêt ( il a énormément de mal d'ailleurs car il part de suite en avant ou en arrière ....) et au pas, trot et même galop car il était vraiment bien ... j'ai alterné travail de flexion et travail d'extension ( pas encore abouti car trop enfermé encore)
mais le cheval était beaucoup plus décontracté, beaucoup plus souple , beaucoup plus calme et attentif.

Et j'ai remarqué un truc assez surprenant ... j'ai essayé de travailler de manière équilibrée au 2 mains ( car je pense que travailler plus le coté difficile n'aide pas vraiment)
et quand j'ai eu fini ma pré détente (flexion, incurvation, extension) j'ai entamé la vraie détente ( délier les 3 allures, transitions etc) j'ai trouvé le cheval énormément mieux à GAUCHE qu'à DROITE alors que normalement c'est totalement l'inverse ...
Il m'a même fait un galop à gauche jamais vu jusque là ! Alors qu'à droite j'ai eu énormément de mal à obtenir une acceptation de la rêne ( dès contact il se plie jusqu'à ce que le contact ne doit plus là)

Est-ce que ça s'explique ?

Pour corriger cette déviation de hanches ? On agit avec une jambe isolée ? à la sangle ? et les mains dans tout ça ?
Pouvez vous expliquer SVP ?

Je suis désolée je n'apporte pas beaucoup de réponses mais je pose beaucoup de questions

Manu6601

Membre d'honneur
   

Trust : 110  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 2739
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 08/03/2017 à 10h25

couagga

Merci pour ta réponse. En fait je ne peux pas vraiment faire ce que je veux car je monte en cours mais hier à la détente au pas j'ai travaillé sur le pli pour échauffer l'encolure. Et après je l'ai trouvé moins tordu à main droite.

Petitrot

Expert
   

Trust : 98  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 691
1 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 08/03/2017 à 11h05

Sujet passionnant auquel je ne comprend pas tout. Pas encore, du moins...

Je vais revenir poser des questions, sous peu, quand j'aurai décortiqué ma grosse crevette.

Couagga

Membre ELITE Or
  

Trust : 152  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12632
2 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 08/03/2017 à 12h49

vieuxtruc merci pour ta réponse détaillée.

D’accord sur le côté faible qui s’incurve facilement. Et la rareté d’une locomotion non déviée. Il suffit d’observer aussi tous les chiens, ils sont tous traversés, ne poussent jamais dans leur axe, c’est naturel chez tous les quadrupèdes. Un souci d'économie d'énergie !

Je suis d’accord avec ta démonstration dans le cas d’un cheval droitier avec un postérieur droit fort. Mais si le postérieur droit à une faiblesse, le cheval va s’organiser complétement différemment.

Droitier ou gaucher indique juste l’épaule directrice et rien que l’épaule, dans ma compréhension de la chose. Ce qui rend justement complexe le travail de rééquilibrage. Ma jument actuelle m’en apporte la démonstration. Elle est gauchère (épaule directrice, la plus forte) mais elle a aussi un postérieur gauche défectueux, qu’elle refuse de mettre sous la masse. Sa croupe dévie clairement à gauche.

Au début de notre travail, elle se fâchait d’ailleurs violemment si je tentais de rectifier son alignement en m’adressant à ses hanches, mais ça c'était avant !
En distinguant plus précisément les faiblesses et forces des membres prit séparément, en considérant l’épaule directrice sans l’associer ni au diagonal correspondant, ni au latéral, et en commençant le travail de ré-équilibrage par l’avant main, puis en le complétant par l’arrière main, les choses ont été bien plus aisées à faire. Pour elle comme pour moi.
Cette jument possède un bon équilibre longitudinal naturel par rapport à la moyenne, ce qui m’a surement aidé. Par contre elle a au départ un équilibre latéral épouvantable, ce qui ne m’a pas aidé mais est totalement logique avec le diagnostic de ses faiblesses.

J’ai longtemps été obsédée par ces problèmes de rectitude, de latéralisation et de "traversement". C’est d’ailleurs aussi ce qui m’a amusé à la lecture des premières pages de Beaupère car il semble avoir été assez obsédé aussi par cette question. Comme lui, j’ai testé plein de façon d’aborder les choses techniquement en quête de rectitude, avec les mêmes égarements et les mêmes insatisfactions pour tous els chevaux que je rencontrais et qui présentaient des asymétries fortes mais certainement plus complexes que juste un côté fort. Son livre, comme son enseignement, m’ont permis d’élargir mon analyse et mes réponses pour en arriver à ce que j’expose ici.

Petitrot

Expert
   

Trust : 98  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 691
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 08/03/2017 à 13h31

couagga

1/Pouvez vous, s'il vous plaît, faire un rappel simple des caractéristiques d'un cheval gaucher.

2/ Qu'entendez-vous vous par épaule directrice?

Merci.

Édité par petitrot le 08-03-2017 à 13h32



Couagga

Membre ELITE Or
  

Trust : 152  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12632
2 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 08/03/2017 à 15h16

petitrot

L’épaule directrice est l’épaule la plus forte. Celle sur laquelle le cheval s’appuie, celle qu’il utilise pour entrer en résistance afin de soulager les faiblesses de ses autres membres lorsque les exercices tentent une mise en œuvre globale.
Un cheval gaucher, par exemple, c’est celui qui va tendre sa rêne gauche, échapper à gauche, être en contre-incurvation à main gauche (donc incurvé à droite en permanence). C’est son antérieur gauche qui est le plus souvent à l’appui lorsqu’il broute…

Si on fait un parallèle avec nous, humains bipèdes, il y a des droitiers, des gauchers mais on peut être droitier pour écrire, avoir un pied d’appel différent pour sauter, avec un œil directeur différent pour viser. Pour le cheval, c’est pareil. Ce n’est pas parce qu’il est droitier ou gaucher (son antérieur correspond à nos membres supérieurs) que ses postérieurs suivent obligatoirement une logique de latéralisation ou une logique de diagonalisation. Ça peut être l’un ou l’autre, ça varie d’un individu à l’autre.

Beaucoup de chevaux ont un diagonal « préféré » sur lequel il envoie systématiquement le cavalier lorsqu’il est au trot enlevé. On a beau alterner, il se passe toujours un truc et le cheval remet son cavalier sur le même diagonal. En faisant cela le cheval protège l’autre diagonal. Soit l’antérieur, soit le postérieur, soit les deux mais voici une situation très intéressante pour analyser les forces et les faiblesses des membres.

Je ne sais pas si j’ai bien répondu à ta question.


tidesigual

Oui, c’est normal qu’une fois bien assouplit et remis en équilibre, dans la rectitude, le cheval est toujours bien meilleur dans ses exécutions du côté qui au départ pose le plus de problèmes au cavalier.
Lorsqu’on sort un membre fort d’un contexte de résistance, il révèle tout son potentiel.

Le cavalier croit avoir un cheval bien incurvé et léger du côté où le pli est naturel. Mais en fait la qualité de cette incurvation et de cette apparente légèreté est un leurre dont on se contente en s’acharnant souvent à tort sur l’autre côté. En fait, le cheval nous occupe du côté où son épaule est la plus forte. Il propose comme un bras de fer avec le bras le plus entrainé ! C’est perdu d’avance.

Du coup, si on a réussi à remettre au travail l’épaule faible (côté faussement facile), l’épaule forte n’est plus dans un jeu de résistance et de protection mais elle peut pleinement exprimer sa ressource, toute la chaine musculaire est libéré du jeu de l’opposition car l’autre côté remplit enfin son rôle de portage.

Pour moi, , c’est l’ultime validation que le côté qui pose problème en apparence est en fait celui qui dispose des meilleures ressources et qu’il faut surtout s’attacher à rééquilibrer latéralement le portage de la masse (donc aider le côté "facile" à se mettre au travail pour de vrai), assouplir l’ensemble, pour qu’enfin le cheval puisse ensuite se rééquilibrer longitudinale dans la rectitude, ce qui aboutit à une locomotion transformée plus que positivement.

1 – l’épaule forte est celle qui prend toute la masse en charge (donc elle résiste si on tente de modifier cette répartition). Solution : proposer au cheval une répartition équitable sur les 2 épaules. C’est la correction de la tension des rênes. Il faut proposer au cheval une tension identique sur la rêne qu’il refuse de tendre.

2- Les rênes sont tendues également, le cheval expérimente un équilibre de sa masse mieux répartie sur ses antérieurs, il peut se décontracter, il s'allège devant, il est donc capable de laisser son avant être prise en charge par l'arrière-main. On identifie le postérieur faible, celui qui laisse les hanches déraper d’un côté ou de l’autre (c'est là qu'il faut identifier réellement et non faire une déduction théorique par rapport à l'épaule). On corrige l’axe de poussée des postérieurs dans l’alignement des épaules qui ont préalablement été remise à égalité. Car si on pousse vers des épaules en déséquilibre, on ne corrigera rien !

Pour moi, il faut prendre les choses dans l’ordre imposé par la nature. La nature donne une locomotion du cheval avec une masse prise en charge par les épaules dans sa majorité. Il faut donc commencer par corriger les déséquilibres de l’avant-main avant d’envoyer le cheval sur son arrière main. Si c’est tordu devant on peut toujours corriger derrière, on poussera toujours de travers… Ou autrement dit : le moteur est derrière mais pour qu’il fonctionne bien, il faut que la voie soit dégagée devant !

Vieuxtruc

Expert
   

Trust : 220  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 586
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 08/03/2017 à 16h04

[pseudo]Couagga.Je suis entièrement d'accord avec vous .Pour ses raisons, j'ai toujours été obligé de faire appel au maréchaux-ferrants et aux ostéopathes.Il n'est pas toujours évident de connaître les membres forts des membres souples car trop souvent il y a aussi des problèmes de parages. Les ostéopathes m'ont souvent mis sur des voies que je ne soupçonnais pas par exemple cervicales bloquées à gauche et lombaires bloquées à gauche. Une fois débloquée en travaillant les extensions j'avais souvent l'avant qui se régulait et l'arrière main devenait plus facile à mettre en place. Les barres au sol ont été, je pense une mes aides les plus précieuses. Je sais qu'elles sont souvent considérées comme des caches misère, mais nous n'avons pas toujours les propriétaires vraiment capables par leur niveau de faire un travail qui doit être mené finement. On ne peut les obliger à nous confier le cheval. Nous nous sommes tous trouvés devant ces casses têtes d'autant que trop souvent les premiers moniteurs intervenants faisait travailler en contre incurvation et après nous on l'interdit. Trop souvent ces problèmes seraient résolus au débourrage avec un travail au pas et le travail aux pas comptés qui est en soi une mine d'or pour les rectificatifs à faire. Le travail des poussées égales des jambes commence au pas et devrait être réglé lorsqu'on arrive au galop. Il est vrai qu'aujourd'hui on travaille très rapidement aux trois allures avec des chevaux encore jeunes.

Tidesigual

Membre d'honneur

Trust : 284  (?)


  Mon site internet
  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 1425
0 j'aime    
L'assymétrie du cheval.
Posté le 08/03/2017 à 16h38

Vos analyses sont passionnantes mais à moins que je n'ai rien compris Pierre Beaupère encourage bien à travailler en contre incurvation puisque souhaitant faire accepter le contact en rênes coté faible le cheval naturellement va se plier .... on arrive donc en contre incurvation ..?!
Et il dit que ceci encourage l'engagement du postérieur faible ...

et Vieuxtruc vous dites que le cheval du coup écarte son postérieur au lieu de le mettre sous la masse....

du coup j'avoue ne plus comprendre....

Et autre question, couagga comme d'habitude c'est très clair.
Mais je me pose une colle du coup ... pourquoi mon cheval me renvoie toujours sur le diagonal gauche alors ?
En pratique quand je suis à main gauche j'ai du mal à trotter juste, c'est à dire à me lever quand se lève l'antérieur droit car il essaie de me jeter constamment sur l'autre...
Il est bien à l'aise par contre quand je me lève en même temps qu'il lève l'antérieur gauche ( je parle un peu simplement mais c'est parce que je m'emmêle entre diagonal gauche et droit )
ne devrait-il pas faire l'inverse puisque son antérieur gauche est le fort ?
Est-ce logique dans le cas d'un gaucher ?
Page(s) : 1 2 3 4
L'assymétrie du cheval.
 Répondre au sujet