petitrot
L’épaule directrice est l’épaule la plus forte. Celle sur laquelle le cheval s’appuie, celle qu’il utilise pour entrer en résistance afin de soulager les faiblesses de ses autres membres lorsque les exercices tentent une mise en œuvre globale.
Un cheval gaucher, par exemple, c’est celui qui va tendre sa rêne gauche, échapper à gauche, être en contre-incurvation à main gauche (donc incurvé à droite en permanence). C’est son antérieur gauche qui est le plus souvent à l’appui lorsqu’il broute…
Si on fait un parallèle avec nous, humains bipèdes, il y a des droitiers, des gauchers mais on peut être droitier pour écrire, avoir un pied d’appel différent pour sauter, avec un œil directeur différent pour viser. Pour le cheval, c’est pareil. Ce n’est pas parce qu’il est droitier ou gaucher (son antérieur correspond à nos membres supérieurs) que ses postérieurs suivent obligatoirement une logique de latéralisation ou une logique de diagonalisation. Ça peut être l’un ou l’autre, ça varie d’un individu à l’autre.
Beaucoup de chevaux ont un diagonal « préféré » sur lequel il envoie systématiquement le cavalier lorsqu’il est au trot enlevé. On a beau alterner, il se passe toujours un truc et le cheval remet son cavalier sur le même diagonal. En faisant cela le cheval protège l’autre diagonal. Soit l’antérieur, soit le postérieur, soit les deux mais voici une situation très intéressante pour analyser les forces et les faiblesses des membres.
Je ne sais pas si j’ai bien répondu à ta question.
tidesigual
Oui, c’est normal qu’une fois bien assouplit et remis en équilibre, dans la rectitude, le cheval est toujours bien meilleur dans ses exécutions du côté qui au départ pose le plus de problèmes au cavalier.
Lorsqu’on sort un membre fort d’un contexte de résistance, il révèle tout son potentiel.
Le cavalier croit avoir un cheval bien incurvé et léger du côté où le pli est naturel. Mais en fait la qualité de cette incurvation et de cette apparente légèreté est un leurre dont on se contente en s’acharnant souvent à tort sur l’autre côté. En fait, le cheval nous occupe du côté où son épaule est la plus forte. Il propose comme un bras de fer avec le bras le plus entrainé ! C’est perdu d’avance.
Du coup, si on a réussi à remettre au travail l’épaule faible (côté faussement facile), l’épaule forte n’est plus dans un jeu de résistance et de protection mais elle peut pleinement exprimer sa ressource, toute la chaine musculaire est libéré du jeu de l’opposition car l’autre côté remplit enfin son rôle de portage.
Pour moi, , c’est l’ultime validation que le côté qui pose problème en apparence est en fait celui qui dispose des meilleures ressources et qu’il faut surtout s’attacher à rééquilibrer latéralement le portage de la masse (donc aider le côté "facile" à se mettre au travail pour de vrai), assouplir l’ensemble, pour qu’enfin le cheval puisse ensuite se rééquilibrer longitudinale dans la rectitude, ce qui aboutit à une locomotion transformée plus que positivement.
1 – l’épaule forte est celle qui prend toute la masse en charge (donc elle résiste si on tente de modifier cette répartition). Solution : proposer au cheval une répartition équitable sur les 2 épaules. C’est la correction de la tension des rênes. Il faut proposer au cheval une tension identique sur la rêne qu’il refuse de tendre.
2- Les rênes sont tendues également, le cheval expérimente un équilibre de sa masse mieux répartie sur ses antérieurs, il peut se décontracter, il s'allège devant, il est donc capable de laisser son avant être prise en charge par l'arrière-main. On identifie le postérieur faible, celui qui laisse les hanches déraper d’un côté ou de l’autre (c'est là qu'il faut identifier réellement et non faire une déduction théorique par rapport à l'épaule). On corrige l’axe de poussée des postérieurs dans l’alignement des épaules qui ont préalablement été remise à égalité. Car si on pousse vers des épaules en déséquilibre, on ne corrigera rien !
Pour moi, il faut prendre les choses dans l’ordre imposé par la nature. La nature donne une locomotion du cheval avec une masse prise en charge par les épaules dans sa majorité. Il faut donc commencer par corriger les déséquilibres de l’avant-main avant d’envoyer le cheval sur son arrière main. Si c’est tordu devant on peut toujours corriger derrière, on poussera toujours de travers… Ou autrement dit : le moteur est derrière mais pour qu’il fonctionne bien, il faut que la voie soit dégagée devant !