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L'assymétrie du cheval.
Posté le 13/03/2017 à 20h05
earband
Posté le 13/03/2017 à 20h05
Un "petit" éclairage complémentaire...
Cheval Droitier / Cheval Gaucher...?
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Voici quelques temps se posait la question de la meilleure installation d’un mors brisé dans la bouche d’un cheval, selon que le cavalier était droitier ou gaucher. (image des mors Verduns).
Certains ayant posé la question de savoir comment on reconnaissait un « cheval » droitier ou gaucher ,………nous avons pensé qu’un petit exposé sur ce dernier sujet apporterait quelque lumière sur cette « orientation » qui crée tant de problèmes à l’équitant.
Le poulain passe onze mois, dans le ventre de sa mère, enroulé autour de sa tête ,elle, au centre, comme un escargot « senestrogyre », c.à.d. concave à gauche.
Ce « cintrage » va conduire son squelette, en se redressant dès la naissance, à une forme d’arc de cercle général de sa colonne vertébrale (vu d’avion) incurvée , en creux à gauche, des oreilles à la queue.
Ce cintrage ne dégageant aucune répartition équilibrée de part et d’autre d’une : « axialité », ne convient pas à la progression –en ligne droite- de la masse dans le mouvement en avant .
Aussi la nature a t’elle prévu une différence de flexibilité, entre les vertèbres cervicales (tête-garrot) ou :encolure, et les vertèbres thoraco-lombaires(garrot- rein) ou : dos -rein.
Les premières sont extrêmement mobiles et individualisables -de style «collier de billes »-tandis que les dernières, cylindriques, plus grosses et compliquées, étroitement solidaires les unes des autres, - du style « manche de fouet segmenté » font partie d’une chaine serrée (pour la puissance), d’une « machinerie d’ensemble » musculo-articulaire.(voir l’arête du poisson, seul engin moteur).
Ainsi, immédiatement dès la naissance, (et déjà dans le décubitus gauche ) depuis l’initial et global cintrage fœtal à gauche, un fort cintrage « dextrogyre »-concave à droite- de l’encolure, inverse de celui du dos se fait jour : dans les cervicales , faisant tendre la ligne rachidienne, de la tête à la queue, vers une forme –vu d’avion- de « S » très ouvert, qui l’équilibre, en quelque sorte de part et d’autre d’un axe :oreilles-queue, qui le sépare.
Cette forme de « S » rétablit une symétrie (inversée approximativement au niveau du garrot) autour d’un grand axe dans la longueur- tête queue- indispensable pour tirer partie de l’appui quadrupède.
Dans la suite de la croissance, et bien que le développement osseux , articulaire, et musculaire tende toujours vers la ligne droite, le dos, et ses fortes vertèbres imbriquées conserveront toujours (+/-) une légère « flèche à gauche », du garrot à la queue , facilitant tous les mouvements vers la gauche …….ce sera « la « bonne main du cheval » la plus « facile »,la préférée, celle par laquelle on abordera tous les mouvements nouveaux.
En revanche, l’encolure restera, elle, toujours plus orientée à droite et (trop) volontiers et facilement flexible, à droite, par le cavalier.
La main droite du cheval restera celle de la difficulté et de la gymnastique de redressement la plus difficile , la plus longue à redresser , puis à incurver : pour sa partie thoraco-lombaire……..tandis que l’encolure n’aura qu’une « préférence instinctive » à toujours « balancer » le dos par une incurvation inverse et proportionnelle.
Ainsi l’encolure, (hélas !) rompue à toutes les flexions, s’accordera t’elle toujours :INVERSEMENT, lorsqu’elle sera libre de le faire : à l’incurvation prise par le dos-rein.
Dans une demande de départ au galop , à droite par exemple ,(la main difficile) le cavalier aura tout avantage, après avoir placé ses aides intérieures de « prévenance » : (mollet droit durci, hanche droite avancée, menton relevé en haut et à gauche) à faire le « cadeau » d’une avancée-abaissement de son poignet droit (=rendre de la rêne droite en direction de l’avant et du bas), ainsi favorisant et autorisant :une très légère flexion de la tête à gauche.
Celle-ci facilitera beaucoup le départ « coulant », tout en restant parfaitement invisible –mais non pas imperceptible- au cavalier (qui surveille les oreilles).
Ce "moule" foetal, partagé par tous les chevaux leur impose cette préférence pour la gauche.Lorsceque l'inverse est manifeste, jeune,, il faut penser à une malformation pathologique innée (souvent du bassin) ou, plus tard , à une pathologie vertébrale dorsale (comme dans le cas, patent, des chevaux au garrot fracturé-ressoudé)
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C’est ici le lieu de parler de la considérable révélation due à D.Giniaux ("Les chevaux m’ont dit") récemment rééditée par P.Evrard (Ostéopathie Vétérinaire) :
dans une latéro- flexion (incurvation) de l’ensemble du rachis (volte) la colonne thoracolombaire adopte deux attitudes mécaniques opposées selon que l’encolure est 1/ abaissée ou 2/relevée.
Dans le premier cas 1/:l’incurvation est très ample et généralisée, car elle s’accompagne d’une rotation vers l’extérieur (en éventail cintré ) de tous les corps vertébraux incluant l’ouverture et l’écartement de leurs apophyses épineuses , de C7 à L/S(« Lombo-sacrée » ou L6//Sacrum).
Cette rotation entraine évidement une transmission du mouvement aux côtes.
Dans le second (le plus fréquent !) l’incurvation vers l’intérieur de la tête- encolure s’accompagne d’une rotation vers l’intérieur de tous les corps vertébraux ce qui réduit considérablement la capacité d’incurvation du segment thoraco-lombaire, dont les facettes articulaires viennent plus tôt en contact.
La sensation à rechercher, par le cavalier qui veut avoir connaissance du type de flexion (costale !)qu’il obtient, passée l’évidence de l’attitude demandée à l’encolure, doit être, pour 2/ , de sentir la masse viscérale « pousser sa jambe extérieure vers le dehors (rotation vers l’intérieur des apophyses vertébrales) ce qui se traduit par un force centrifuge accrue chargeant sa fesse ,ou son étrier, extérieur au mouvement.
Inversement , pour 1/, dans la rotation vers l’extérieur des corps vertébraux , la masse viscérale semble « rester penduler dessous » et la sensation s’impose d’un flottement parfaitement stable et régulier, accompagné d’une locomotion facile, souple ,régulière et fluante sur le cercle, qui équilibre le cavalier en "l'emmenant ".
Cette révélation des rotations inverses des corps vertébraux , facilitant , ou bloquant selon le cas, la possibilité de flexion latérale du dos du cheval vient détruire l’ancienne conviction des vétérinaires allemands qui posaient le principe absolu de son inflexibilité latérale totale (ils admettaient , au plus, 3 à 4 centimètres :au total !) le rachis devant, selon eux , rester le plus rigide possible :
« Pour transmettre sans faillir l’impulsion de l’arrière à l’avant »…(un chassis automobile en sorte..)
Pour eux ,le cheval s’incurvant autour de la jambe reste :une pure vue de l’esprit, une aimable invention "à la française".
La principale qualité de ce « rachis –poutre » étant sa plus grande : RIGIDITE.
Cette notion est encore celle du « Montanié-Bourdelle-Bressou »(1935) comme du « R. Barone » les deux seules bibles d’anatomie des équidés accessibles en France. Il est vrai que l’édition principe du dernier remonte à 1969.
Il faudra attendre 1988 pour les communications à Toronto de J.M.Denoix et son ouvrage publié en 1997-Kinésithérapie du cheval- pour que s’impose une la réalité d'une vision scientifique désormais: mobile et dynamique du rachis…(aimable découverte: "à la française".)
Elle ne s’impose d’ailleurs pas beaucoup, tant est tenace, dans le monde cavalier, l’idolatrie des vieux principes empiriques, les plus anciens (et les moins prouvés) demeurant les plus vivaces.
Il est étonnant de constater que ce sont, également , les plus faux qui ont la préférence.
Alliance Back Lift (Janvier :2013)
M.Raffit (revu Fev.2017)
Ear Band