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Du poney club à chez marcus ehning
Posté le 06/09/2017 à 23h38
Je suis dans une phase charnière de mon parcours.
Moi qui ai toujours eu peu de confiance en moi, d'estime de soi, je délaisse mes maîtres équestres, Oliveira, d'Orgeix, l'Hotte...Je n'ai plus goût à les lire, je m'attarde de plus en plus sur ce qui fait écho en moi. Apprendre à se renforcer, apprendre que j'ai du pouvoir sur les choses, que je suis le maître de mon destin et le capitaine de mon âme.
J'ai le désir d'être responsable de ce qui m'arrive, mais aussi de ce qui ne m'arrive pas.
Naît en moi de nouveaux sentiments qui m'étaient jusque là inconnus, le goût du défi, du challenge, de provoquer les choses, de les assumer et de leurs dire " et alors ?".
Je ne dors plus que quelques heures par nuit, me saoule à coup de développement de soi en livre, en audio, en vidéo.
Je m'auto-coach et me galvanise. Jusqu'au jour où ça passe ou ça casse.
En ce qui concerne ma carrière de cavalière, ça a cassé.
Nous sommes fin Octobre, Marcus Ehning se prépare pour les CSI scandinaves dans le manège de sa structure. Les autres cavaliers eux travaillent tous dans la carrière. Une fois préparée j'hésite à pénétrer dans l'enceinte du champion, et si je le dérange ? pourquoi personne ne monte avec lui dans le manège ? Cela est peut- être interdit ?
Je me ressaisie, mon moi frustré me pousse à me demander pourquoi je suis ici, si ce n'est pour apprendre au côté de l'élite ?
Je lance un timide " Tür frei" inaudible.
Le célèbre cavalier m'observe, je l'observe, attend qu'il me congédie dans l'enceinte extérieure. Rien.
Il me demande plutôt s'il fait trop froid dehors ?
Je suis amusée et trouve cette question gentille. Mon courage lui répond que non mais que j'aimerai lui montrer mon travail, cela dans un anglais pitoyable.
Il acquiesce et me demande de ne pas le gêner pendant sa séance.
Je suis entre l'excitation extrême et la peur bleue, moi gêner ? pas du tout !
Je débute ma séance de travail, en avant, rond, décontracté.
A plusieurs reprises son cheval prend peur quand je le croise, je renonce a le déranger un peu plus et me fige dans un coin du manège, je l'observe et me contente de cela.
Sa séance finit, il m'explique que ce n'est pas pratique de se croiser dans le manège, je me confond en excuse, sincèrement.
Dès qu'il se met au pas rênes longues, j'en profite pour travailler devant lui, espérant obtenir quelques bribes de précieux conseils pour améliorer mon équitation.
Il se plonge sur son smartphone pendant quelques minutes, et quitte le manège.
Je suis tout simplement décontenancée, je reste quelques temps à errer avec ma jument, le temps s'écoule, je jette un furtif regard dans la salle de soin, il n'est plus là.
Je suis à cet instant éprise de schizophrénie, la partie tu es bête et nulle se fait lyncher par une personnalité que je ne me connaissais pas. Je suis en colère, cette fois-ci pas après ma médiocrité mais j'ai la hargne.Je ne sais à ce moment là pas comment, mais à cet instant je me promet que mon avenir m'appartient avec ou sans l'aide de qui que ce soit.