A quoi sert le fer : à éviter une usure excessive du pied lorsque le cheval travaille sur des sols abrasifs et que la vitesse de la pousse de la corne est inférieure à la vitesse d’usure.
A la base, le fer n’a aucune autre utilité.
 
  
Avec le temps les techniques de ferrage ont évoluées et ont pu proposer aussi des réponses thérapeutiques à des pathologies Mais toujours dans un contexte où l’utilisation du cheval conduisait la corne à être usée plus vite que le pied ne pouvait en produire.
C’est devenu une habitude. Les chevaux sont ferrés. Depuis des siècles… 
Cependant entre l’invention de la ferrure et maintenant, l’utilisation du cheval n’a plus rien à voir. Le cheval va de la prairie à la carrière en herbe ou sable (et pas n’importe quel sable), en passant éventuellement par le box paillé ou en copeaux… Ces déplacements sont limités et rarement l’équivalent d’une réponse à la physiologie du pied. Un parcours quotidien d’une quinzaine de km minimum en terrain varié (sols mous, dur, humide, abrasif, sec, accidenté, dénivelé…)
De plus depuis des siècles les chevaux ne sont plus sélectionnés sur la qualité de leur pied ou de leur corne, ça n’a pas beaucoup d’importance puisque la ferrure les rendra exploitables. Hors pathologie grave, bien sûr !
 Résultats, les défauts d’aplombs, de conformation et de qualité de corne ne sont pas des freins rédhibitoires à la reproduction, bien au contraire (toujours sauf cas grave). On a vite fait de réformer les juments ou les entiers avec des problèmes physiques pour la reproduction, pour peu qu’il ait des papiers intéressants, une jolie couleur ou un bon caractère (chez les amateurs ou même les professionnels exploitants, pas trop chez les éleveurs bien sûr…quoique…). parfois ils ont sales caractère mais ont des papier, allez hop à la repro !
Étonnamment, les chevaux qui n’ont jamais été ferrés de toute leur vie ont rarement des problèmes pour marcher sur n’importe quel sol…

   Par contre ceux qui ont été ferrés, on souvent besoin de temps d’adaptation plus ou moins long avec parfois des échecs… Chercher l'erreur.
Les chevaux ne naissent pas ferrés, leur développement a lieu jusqu’à leur 6 ou 7 ans. S’ils sont dans des conditions leur permettant un développement adapté à leur besoin physiologique et qu’ils ne sont pas exploités dans des conditions intensives sur des sols hyper abrasifs, aucun n’a réellement besoin d ‘être ferré. Il suffit de les emmener en extérieur régulièrement dès qu’ils entament le débourrage... Mais on préfère souvent ferrés dès que possible car travail = ferrage, c'est du conditionnement plus que de la réflexion.
Oui la ferrure peut avoir une utilité mais à notre époque, vu notre usage des chevaux et leur condition d’usage et de détention, cette utilité réelle est finalement assez minoritaire dans les faits. Après, quelques pathologies peuvent aussi justifier le recours à la ferrure mais elle est orthopédique et pas forcément pour toutes les pathologies.
Les habitudes ont la dent dure.
les chevaux qu’on remet pied nu après une certaine période ferré vont avoir des difficultés. C’est comme si nous, on virait nos chaussures. Le temps qu’on se refasse une bonne couche de corne, on ne  va pas être super à l’aise. Et évidemment, de remettre nos chaussures en cours de route ça va nous soulager immédiatement. 
L’impact des fers sur la santé du cheval est assez évidente .Car pour le coup contrairement à nos chaussures, le fer est loin d’être souple. Il amplifie les résonances sur sol dur, il retire de l’adhérence sur les sols lisses et glissants. Ça me parait difficile de le nier. Le fait qu’il empêche le contact direct et complet de la surface du pied est aussi une réalité puisque c’est grâce à cela que le cheval ne ressent plus les imperfections du sol qui pourraient le déranger et qu'il passe partout.
Il existe plein de bouquin pour expliquer la physiologie du pied et se donner les moyens de comprendre à minima les enjeux du sujet. Des bouquins de podologie, de maréchalerie, pas forcément pro ou anti, ferrage ou pied nu. Ensuite il y a les observations qui s’imposent autour de nous, pour peu qu’on se discipline à rester ouvert et objectif.
Pour répondre plus précisément 
linoa , je pense que le passage pied nu est une prise de conscience pour ceux qui étudient la question avant de prendre une décision mais qu’il est aussi victime d’une effet de mode par ceux qui le font par imitation sans se renseigner avant et sans évaluer la pertinence du truc pour leur propre cheval et leur propre situation.
Ce n’est pas forcément moins cher si on fait les choses bien. La corne continue de pousser et les conditions des chevaux ne sont toujours pas celle suffisantes pour répondre à la nécessité physiologique. Il faut donc entretenir les pieds avec attention, ferrés ou non. Soit en se formant pour le faire soi-même, soit en faisant intervenir un professionnel, et parfois en apportant des réponses avec des équipements spéciaux comme les hipposandales. Et là encore il ne faut pas faire n’importe quoi. L’hipposandale est, à mon avis, la réponse technique la plus adaptée à notre époque et à la majorité des chevaux, si le pied nu reste déficient à l’issue d’une période d’adaptation soignée. Mais, ça aussi ça demande de prendre quelques connaissances et de se faire bien conseiller par des gens compétents.
Le parage pour ferrer et celui pour garder le pied nu est différents parce que dans le première cas il faut adapter le fer au pied et le pied au fer. Donc le parage est plus court et le « nettoyage » du pied plus invasif car on ne peut plus compter sur les effets d’usure naturels du sol (même s’ils ne sont pas suffisant, ils existent tout de même). Dans le parage pour un pied nu, il faut prendre en compte les effets d’usure quotidiens : ne pas trop retirer mais suffisamment et réguliérement pour  se rapprocher de ce que la nature produirait si le cheval usait normalement. Ça c’est le parage d’entretien.
Pour la réadaptation, il existe différentes écoles. Mais c’est comme en maréchalerie ou en équitation. Certaines sont plus invasives que d’autres et toutes ne fonctionnent pas avec tous les chevaux. 
Xavier Meal a écrit un livre très intéressant pour expliquer le fonctionnement physiologique du pied et l’intérêt du pied nu. Je le trouve assez nuancé par rapport à d'autres. Et le « précis de maréchalerie » de D’autheville et Fromond est assez utile pour avoir une compréhension de base de la maréchalerie, enfin moi ça me semble 2 ouvrages abordables et sérieux qui donnent des informations techniques intéressantes pour se faire ensuite un début de petite idée personnelle…
 
 
Ensuite il faut aussi parler avec les maréchaux, les podologues et pareurs « pieds nus » et même des vétérinaires, les sérieux, ceux qui ont de bonnes réputations localement autour de toi… ça permet de nuancer encore, de trouver des logiques et de voir ensuite ce qui est le mieux dans chaque situation, pour chaque cheval…
Ceux qui rejettent catégoriquement l’un ou l’autre sont à fuir. Un bon pro saura avoir des arguments logiques sur « son camp » mais reconnaitra volontiers les intérêts et bienfaits de «  l’autre camp ». Ce sont ceux là qui permettent à mon sens d’avoir un vison plus objective des choses.