labonnepoire J'espère réussir à vendre mes produits. Si vraiment je n'y arrive pas, alors je réviserai mon projet effectivement. Mais c'est un point que je compte aborder avec les éleveurs que je rencontrerai, pour savoir comment eux arrivent à "écouler" leur production.
Je ne compte pas particulièrement produire pour la boucherie. J'ai bien conscience du fait qu'à partir du moment où on vend un cheval à un tiers, on ne pourra jamais "garantir" qu'il sera parfaitement soigné toute sa vie, ou qu'il n'ira pas à l'abattoir. Mais c'est la même chose pour les chevaux de sport finalement. A titre personnel, je ne vise pas de vente pour la viande en tout cas.
J'espère réussir à caser mes (futurs) poulains en chevaux de loisir. Je crois que certains éleveurs vendent leurs poulains pour des travaux agricoles : je n'ai pas particulièrement de compétences en ce domaine donc je ne serais pas forcément une bonne vendeuse à ce niveau, mais ça peut être un débouché (pour lequel il n'y a pas de raison qu'un hongre soit moins bon qu'une jument).
Je ne compte vraiment pas produire de mules. Les mules ne sont pas des chevaux, et autant je me sens prête à élever des chevaux, autant produire des mules alors que je n'en ai jamais côtoyé "réellement" me semblerait hasardeux. Je considère que je n'ai pas les capacités pour. Mon but est d'apporter une contribution, petite mais réelle, dans la production de trait poitevin.
S'il est trop compliqué de caser les poulains, je suis prête à investir dans la valorisation des chevaux, pour les vendre débourrés à 4 ans par exemple. Mais j'ai bien conscience que le prix de vente risque bien souvent de ne pas couvrir l'investissement... c'est un peu la règle pour les chevaux de trait me semble t-il.
J'ai été assez surprise en discutant avec un éleveur de percherons de savoir qu'il ne vendait jamais à la boucherie. Il a la chance que la race attire, en particulier pour les élevages d'apparat/brasserie en Allemagne apparemment, et il a régulièrement des acheteurs étrangers. Je pense que le percheron est un cas à part, et qui n'est pas forcément comparable au trait poitevin. Mais ça montre qu'il y a un (petit certes) marché.
Pour ce qui est de l'aspect "disgracieux" de la race, tout se discute et pour le coup, il y a aussi des goûts personnels. Pour ma part, je ne les trouve pas moches... je suis un peu surprise du commentaire en fait. Si vous tapez "trait poitevin" sur Google Image, vous pourrez en voir en photo. Je n'ai pas l'impression que la race soit particulièrement mal fichue...
A titre personnel, je n'aime pas du tout les akhal-téké, dont je trouve l'encolure extrêmement mal fichue. Je n'aime pas non plus vraiment les frisons, dont le port d'encolure est très particulier. Et que dire du profil ultra-bombé de certains trotteurs ou espagnols, ou à l'inverse, les arabes qui ont des têtes d'hippocampe ? Mon but n'est pas de dire que ces races sont "moches", loin de là. Chacun a ses goûts, et au sein de chaque race, on pourra parfois trouver des hypertypes plus ou moins extrêmes. Mais par rapport à ces races beaucoup plus "marquées", je n'arrive pas à trouver ce qui peut choquer chez le poitevin.
Pour moi, l'un des points forts de cette race est le fait qu'elle n'a pas été alourdie pour la boucherie. Je suis bien plus choquée de l'aspect de certains traits bretons par exemple, qui ont assez souvent des modèles "boucherie" très marqués.
De même, je sais que les comtois sont très populaires, mais à titre personnel je ne me verrais pas élever une race de chevaux silver, alors qu'on sait que le gène silver est très étroitement lié à des problèmes de vue qui peuvent être importants.
Et puis le trait poitevin présente des robes originales par rapport à d'autres races. Il y a pas mal de roan et de dun au sein de la race, ce qui peut plaire à certains acheteurs.
Une fois de plus, je précise que je ne veux pas dénigrer les autres races, et à titre personnel j'adore par exemple les percherons diligenciers noirs. Mais je pense que le trait poitevin a des atouts par rapport à d'autres races de trait et qu'il pourrait plaire.
Alors certes, j'admets qu'il vaut mieux ne pas regarder le paragraphe "description historique" qui est dans Wikipedia :
"la race mulassière est lourde, lente et sans aucun agrément, propre tout au plus à traîner un fardeau. Cette bête est affreuse et lymphatique"
Mais il ne s'agit que d'une description historique (1861 quand même !), la race a ensuite été croisée avec d'autres au fil du temps. D'ailleurs ces descriptions historiques parlent de chevaux souvent noirs ou bai-bruns, alors qu'aujourd'hui on les voit le plus souvent dun ou roan, ce qui a été apporté par les croisements ultérieurs.
Néanmoins, merci beaucoup pour ce retour
labonnepoire, car effectivement on ne vit pas chez les bisounours, et si je me retrouve avec des chevaux invendables sur les bras, je risque de ne pas aller bien loin.