[...]quand tu veux progresser t'es obligé de sortir de ta zone de confort, de te confronter à une difficulté différentes et d'essayer de tenter des choses que tu ne maîtrise pas forcément.
[...]Si on accepte pas de tomber, on peut pas avancer.
[...]
Bref, si ça lui convient c'est parfait mais je vois pas ce qu'il y'a de glorieux à ne pas être beaucoup tombé quand on fait la même chose et qu'on c'est confronté à aucune difficulté depuis des années.
Je continue la dérivation sur le sujet des chutes, car je suis assez d'accord avec ceci, contrairement à d'autres ^^
Ca me rappelle assez la phrase "Il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d'erreurs.".
Quand cela fait 15ans que tu fais du pas-trot-galop dans un manège, en restant sur le plat, en cherchant juste à décrasser ton cheval et le ramener ensuite chez lui, c'est évidement qu'on risque moins de chutes que la personne qui va vouloir évoluer en compétition, se challenger, monter des obstacles plus larges, plus grands, plus gros, plus impressionnables pour son cheval, ou aller débourrer des jeunots, tenter des aventures sur des chemins plus risqués. On s'expose moins.
Je peux me vanter de ne jamais avoir eu de traumatisme crânien comme Fox-Pitt...c'est très facile: je ne sors pas en CCE, et encore moins à son niveau.
Je n'ai jamais dénigré la phrase "Pour faire un bon cavalier, il faut 100 chutes."
Cent chutes est évidemment exagéré, mais le fond est là: c'est en voulant devenir bon cavalier qu'on s'expose à la chute. Pourquoi ? Car on tâtonne, on teste, on essaye. Comme on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs, on ne peut pas apprendre sans se dire "Je risque de tomber." Et on n'apprend pas à marcher sans tomber: il faut apprendre de ses chutes, comme on apprend de ses echecs.
"Cent chutes pour faire un bon cavalier", c'est aussi pour déramatiser la chute, et aider le cavalier, souvent jeune, à se relever et à remonter à cheval. Certains voient la chute comme terriblement humiliante, et cette petite phrase prête à sourire et casse l'angoisse.
Je suis pas mal tombée avec un cheval qui ne me pardonnait aucune erreur à l'obstacle: j'étais trop en avant, pas assez en équilibre. Mon prof avait beau me le faire travailler, il m'a fallut piger où me placer en selle pour que le cheval cesse de piler ou de dérober. J'ai arrêté de tomber avec lui et mon équilibre est bien meilleur à l'obstacle.
Depuis toujours, il a fallu que je comprenne pourquoi je tombais, pour réaliser mes points faibles, et où mon équilibre péchait, afin de me corriger. Bon après, je préfère souvent chuter en manège que me faire trimballer là-haut pendant 5mn, je choisi la lâcheté.
La chute, elle vient quasiment toujours de nos erreurs. Tout le monde n'est pas au top dès ses premiers cours, nous sommes tous foutus différemment; certains ont besoin de tomber pour comprendre comment modifier leur position, alors que d'autres auront d'emblée une bonne position, prête à encaisser les chocs. Je sais que la plupart de mes chutes est due à mon équilibre, que je travaille au fil de l'eau, et sur différents chevaux.
Enfin, il y a aussi les chevaux. Récemment, on m'a dit "Bah, je suis habituée à monter des jeunes chevaux et à encaisser...". Ben j'en connais qui ont affirmé cela, et qui ont fini à l'hosto après avoir été foutu par terre par les coups de cul de joie d'un cheval adulte pesant 650kg de muscles. Tous les chevaux n'ont pas le même caractère...En montant pendant 15ans le même cheval, on risque moins qu'en montant 15 chevaux différents par mois.
Pour moi, la chute n'est pas une fatalité d'un mauvais enseignement. Beaucoup de facteurs entrent en compte: tous les chevaux ne sont pas parfaits et idéaux, tous les cavaliers ne trouvent pas LA position en 2ans... La recherche de l'équilibre est pour certains un travail beaucoup plus long que d'autres.