Eperon, pourquoi autant de polémique ?

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U_udada

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 11/11/2017 à 12h14

Bonjour cavaliers, cavalières,

C'est en cette journée pluvieuse qu'une question tournoie dans mon esprit : pourquoi l'utilisation de l'éperon connait il tant d'avis divergents ?

J'ai pu observer, comme beaucoup, que dans ce forum nombreux sont les postes des cavaliers de club à la recherche de leurs premiers éperons. La première chose qui me vient à l'esprit lors de la lecture de ce genre de poste c'est où est passer l’enseignant dans l'histoire ? Soit.
Puis viennent les premières réponses qui, souvent, démontre les pratiques pédagogiques de notre monde équestre :
"-Pour quelle utilité porte tu des éperons ?
- C'est ma monitrice qui me l'a demander."
Ou encore :
"- pour affiner mes aides"
Puis le fruits du spectacle :
"- Le poney que je monte est trop mou, n'avance pas..."

Pourquoi ? Pourquoi autour d'un même objet trouve-t-on plusieurs utilitées ?

De ce faite, un membre du forum à répondu une fois que l'éperon servait, en réalité, a contracter les abdos du cheval (couagga si vous passez par ici...)

Pourquoi lorsque je regarde les tours de cso de cavalier du débutant au pros, tout deux ont pour la plupart des éperons ? Et ce dans pluisieurs disciplines... Dressage, Crosse, Cso...

Quelles étaient son utilisation première ? Pourquoi a-t-elle été détournée ? Pourquoi éperons à tout va ?


Merci de m'avoir lu, en attente de vos réponses.

Couagga

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 14/11/2017 à 17h29

melodiebernard

La citation de La Guérinière ne contredit en rien l'idée que l’action des jambes est celle de la mise en avant et que l’éperon est ici utilisé comme sanction par son attaque.


Citation :
L'aide des cuisses et des jarrets se fait en serrant les deux cuisses,
ou les deux jarrets, pour chasser un cheval en avant, ou en serrant seulement la cuisse ou le jarret de dehors, pour le presser sur le talon du dedans, ou en serrant celui de dedans, pour le soutenir, s'il se presse trop en dedans.

Il n’est pas dit que l’on donne des jambes avec l’éperon pour aller de l’avant, ni que l’éperon affinerait l’action de jambe. Il est dit d'utiliser sa jambe pour faire aller en avant... La description de l'usage de l'éperon est en attaque. Or l'attaque ne saurait jamais être constante ou une façon de monter au long cours

Idem pour Kerbrecht, il décrit l’attaque. Pas le toucher, et donc l’usage en situation normale de l’éperon. Tout comme la cravache qui trouve son usage normal dans le prolongement des aides, donc pour indiquer par touche. La cravache peut aussi être utiliser en sanction par attaque, comme dans le cadre d’une leçon de jambe par exemple.

Dans le cas de l’attaque, la main laisse passer, sous peine que le cheval ne se lève… Dans le cas de la touche qui s’adresse aux hanches, la main reste à sa place. L’éducation du cheval à l’éperon renvoie à l’effet d’ensemble qui arrête le cheval entre mains et jambes dans l’équilibre des forces.

La description de L'hotte s’apparente pour moi à la correction brutale d’un cheval rétif. Je n’y souscris pas. c’était peut-être de rigueur à l'époque, dans la situation et les objectifs mais dominer le cheval par tous les bouts de la sorte me révulse, qu’on s’appelle L’Hotte ou Dupont… Là aussi cependant, on parle bien d’attaque et pas d’un usage normal. On est dans le répressif pas dans le travail.

L’utilisation de l’éperon en attaque exige qu’il n’y ait aucune opposition de main, sinon c’est la correction par la domination jusqu’à briser la volonté du cheval telle que l'a décrit L’Hotte.


Citation :
Que faites vous si le cheval refuse de se porter en avant ?

Je renvoie en avant un cheval avec mes jambes... La B A BA .

J’ai porté des éperons, un peu, il fut un temps, après avoir reçu l’enseignement que je décris. Mais un jour, ma jument (une autre que celle précédemment évoquée) ayant eu peur de quelque chose, j’ai éraflé accidentellement un de ses flancs par mon réflexe de maintien. Tout cela était bien indépendant de notre travail et la blessure très superficielle. Elle n’a même pas réagit sur l'instant, je ne m'en suis même pas rendu compte et c’est en mettant pied à terre que j’ai vu la coupure. Ça m’a heurté de voir ce que je lui avais infligé par ma maladresse, écart ou pas écart . De ce jour, j’ai estimé ne pas avoir encore assez de maitrise de mon bas de jambe et j’ai rangé mes éperons. J’utilise mes jambes et si je dois faire preuve de fermeté j’utilise mon stick, avec des nuances au cas par cas…. Selon l’urgence aussi.

L’acculement c’est une volonté d’aller vers l’arrière : par le mouvement et/ou le retrait de la bouche en arrière de la main. Je ne considère pas qu’un cheval qui verticalise son énergie par l’abaissement de ses hanches sous la touche d’éperon soit un cheval acculé.

Pour moi, l’éperon est au dressage ce qu’est la bride. A un certain niveau du cavalier et du dressage, selon le cheval, ils peuvent avoir leur utilité. On peut faire sans parfois, parfois non mais ils ne sont à mettre qu’entre des mains/pieds ayant déjà une certaine maitrise de l’équitation, recevant en même temps que l’outil, un enseignement précis, nécessitant un temps d’entrainement sous encadrement ou avec grande humilité pour en avoir un usage raisonné et raisonnable…

Melodybernard

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 14/11/2017 à 19h45


Citation :
La citation de La Guérinière ne contredit en rien l'idée que l’action des jambes est celle de la mise en avant et que l’éperon est ici utilisé comme sanction par son attaque.

La Guérinière mentionne l'éperon pour "chasser le cheval en avant", ce qui pour vous est une erreur.


Citation :
Je renvoie en avant un cheval avec mes jambes... La B A BA
J’utilise mes jambes et si je dois faire preuve de fermeté j’utilise mon stick, avec des nuances au cas par cas…. Selon l’urgence aussi.


Vous admettez qu'il est nécessaire d'avoir un moyen d'envoyer le cheval en avant lorsqu'il ne répond pas aux jambes. Vous utilisez le stick, mais les éperons sont utilisables aussi dans ce rôle, comme le montre les écrits des écuyers que j'ai cité. Vous l'admettez, mais pour vous ce n'est pas un usage "normal" des éperons. Je ne comprends pas pourquoi un usage exceptionnel serait une erreur comme vous l'avez écrit :

Citation :
Eperon = abaissement des hanches sans mouvement en avant. Et rien d'autre. Si c'est autre chose, c'est une erreur.


Vous écrivez

Citation :
L’acculement c’est une volonté d’aller vers l’arrière : par le mouvement et/ou le retrait de la bouche en arrière de la main. Je ne considère pas qu’un cheval qui verticalise son énergie par l’abaissement de ses hanches sous la touche d’éperon soit un cheval acculé.


Un cheval acculé est un cheval derrière les jambes.
Un cheval qui abaisse ses hanches au lieu de se porter en avant quand son cavalier lui demande est un cheval acculé, qui est en position pour toutes sortes de défenses, y compris la plus grave qui est le cabrer.
Si le cheval ne se porte pas en avant sur l'action des éperons sans opposition de la main, mais abaisses ses hanches, il y a risque d'acculement. Pour éviter ce risque il est préférable que le cheval sache se porter en avant sur l'action des éperons.


Citation :
L’utilisation de l’éperon en attaque exige qu’il n’y ait aucune opposition de main, sinon c’est la correction par la domination jusqu’à briser la volonté du cheval telle que l'a décrit L’Hotte.


Dans le bauchérisme le cheval est rassemblé par les attaques avec opposition de la main (sans opposition le cheval se porte en avant). Dans l'effet d'ensemble, dont le but n'est pas de rassembler le cheval, les éperons agissent par pression.

L'Hotte ne décrit pas une opposition de la main, ce qui serait absurde pour envoyer le cheval en avant, mais au contraire une action impulsive de la main avec les rênes rigides (qui sont deux bâtons qui poussent la bouche en avant).


PS pour la modération

Pourquoi mon compte a t-il été supprimé ?

Édité par melodybernard le 14-11-2017 à 20h55



Couagga

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 15/11/2017 à 00h21


Citation :
L'aide des cuisses et des jarrets se fait en serrant les deux cuisses,
ou les deux jarrets, pour chasser un cheval en avant,...


C'est toi qui cite L'hotte. Il n'est pas écrit « éperon », il est écrit « l'aide des cuisses et des jarrets ».

L'erreur pour moi est d'utiliser les éperons pour demander au cheval d'aller en avant, comme on le voit de nos jours dans les clubs du galop 4 au moniteur, plutôt que d'utiliser ses jambes et son assiette correctement avant toute chose.


Citation :
Vous admettez qu'il est nécessaire d'avoir un moyen d'envoyer le cheval en avant lorsqu'il ne répond pas aux jambes.

Je ne "l'admet" pas, je le dis tout simplement. Rien de nouveau ici, le premier moyen de faire aller en avant le cheval est les jambes, puis le stick, voire la leçon de jambes. La base du dressage du cheval et du cavalier.
Xenophon recommandait lui de faire fouetter le cheval qui refusait d'avancer, faut-il donc distribuer des fouets dans les clubs aux cavaliers galop 6 dont les montures s'acculeraient ?... Bon il a aussi dit des choses magnifiques, Xenophon Et là, je provoque un peu, je l'avoue


Citation :
Vous l'admettez, mais pour vous ce n'est pas un usage "normal" des éperons. Je ne comprends pas pourquoi un usage exceptionnel serait une erreur comme vous l'avez écrit :
Citation :
Eperon = abaissement des hanches sans mouvement en avant. Et rien d'autre. Si c'est autre chose, c'est une erreur.


C'est une erreur que d'armer les talons des cavaliers d'éperon pour mettre en avant leurs chevaux en leur disant que cela va affiner leurs aides, palier à l'inefficacité de leurs aides ou mobiliser un cheval froid à la jambe ou mou. C'est une erreur. Il n'est pas destiné à boucher les trous d'une équitation défaillante. L'éducation à l'éperon du cheval ne vise pas à le faire jaillir devant les jambes.


Citation :
Un cheval acculé est un cheval derrière les jambes.

je suis d'accord avec ça.


Citation :
Un cheval qui abaisse ses hanches au lieu de se porter en avant quand son cavalier lui demande est un cheval acculé.

Je ne suis pas d'accord avec ça.

Un cheval qui abaisse ses hanches est un cheval qui engage, qui porte sa masse.

Tu sembles ne pas vouloir associer l'un et l'autre, abaissement et mouvement en avant, mais les opposer.
Et associer systématiquement l'abaissement à l'acculement Je ne comprends pas bien pourquoi. Le cheval peut s'acculer avec ou sans abaissement.

Pour éviter l'acculement, ou le « soigner », il est préférable, à mon avis, d'avoir du tact et d'adapter correctement ses actions pour éviter que ça ne dégénère ou s'installe. Si le cheval est ainsi et n'a pas appris l'éperon, tu fais quoi ? Il me semble logique de savoir gérer cela sans éperon. Si la seule raison d'en porter c'est pour gérer l'acculement, là encore, je ne comprends pas bien.


Citation :
Dans le bauchérisme le cheval est rassemblé par les attaques avec opposition de la main (sans opposition le cheval se porte en avant).

Oui, peut-être. Je n'y adhère pas. Tout comme L'hotte dans sa démonstration répressive, cette vision de l'équitation n'est pas la mienne. C'est bien de connaître ses classiques, mais il faut aussi savoir se positionner soi-même dans sa pratique il me semble.



Citation :
Dans l'effet d'ensemble, dont le but n'est pas de rassembler le cheval, les éperons agissent par pression.


Si le rassembler n'est pas au cœur de l'effet d'ensemble, il n'est nul part je crois. Dans l'effet d'ensemble le cheval reste dans l'équilibre et aux ordres entre mains et jambes, respectant sans discuter les unes et les autres, prêt à se porter en tout sens.

Quelle différence fais-tu entre pression et touche ?


Citation :
L'Hotte ne décrit pas une opposition de la main, ce qui serait absurde pour envoyer le cheval en avant, mais au contraire une action impulsive de la main avec les rênes rigides (qui sont deux bâtons qui poussent la bouche en avant).


Autant pour moi,.... mais..... cette contrainte barbare vaut-elle mieux ?
En ce qui me concerne, ça ne change rien à mon ressenti sur ce genre de pratique.

Comme quoi, on va finir par rejoindre la discussion sur le dressage moderne et ancien, les maîtres de l'équitation ne sont bel et bien que des hommes, capables du meilleur comme du pire, d'où l'importance de préserver son œil critique et son indépendance d'esprit.

Melodybernard

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 15/11/2017 à 06h39


Citation :
C'est toi qui cite L'hotte. Il n'est pas écrit « éperon », il est écrit « l'aide des cuisses et des jarrets ».


Il s'agit de La Guérinière et voici le texte

Citation :
L'aide des cuisses et des jarrets se fait en serrant les deux cuisses,ou les deux jarrets, pour chasser un cheval en avant, ou en serrant seulement la cuisse ou le jarret de dehors, pour le presser sur le talon du dedans, ou en serrant celui de dedans, pour le soutenir, s'il se presse trop en dedans. Il faut remarquer que les chevaux, qui sont chatouilleux, et qui retiennent leurs forces par malice, se déterminent plus volontiers pour des jarrets vigoureux que pour les éperons, et ordinairement ils se retiennent quelque temps à l'éperon, avant que de partir.

Je pense qu'il parle clairement des éperons pour chasser le cheval en avant.


Citation :
C'est une erreur que d'armer les talons des cavaliers d'éperon pour mettre en avant leurs chevaux en leur disant que cela va affiner leurs aides, palier à l'inefficacité de leurs aides ou mobiliser un cheval froid à la jambe ou mou. C'est une erreur. Il n'est pas destiné à boucher les trous d'une équitation défaillante.

Je suis d'accord.


Citation :
L'éducation à l'éperon du cheval ne vise pas à le faire jaillir devant les jambes.

Je ne suis pas d'accord car c'est un des rôles de l'éperon, et le plus important, car il est aussi utilisé dans ce rôle par des équitations qui n'abaissent pas les hanches.


Citation :
Tu sembles ne pas vouloir associer l'un et l'autre, abaissement et mouvement en avant, mais les opposer.
Et associer systématiquement l'abaissement à l'acculement Je ne comprends pas bien pourquoi. Le cheval peut s'acculer avec ou sans abaissement.

Lorsque le cheval abaisse ses hanches en réponse à une demande de mouvement avant il y a acculement.


Citation :
Si le cheval est ainsi et n'a pas appris l'éperon, tu fais quoi ? Il me semble logique de savoir gérer cela sans éperon. Si la seule raison d'en porter c'est pour gérer l'acculement, là encore, je ne comprends pas bien.

J'éduque le cheval à répondre à la jambe et à l'éperon. L'éperon ne remplace pas l'éducation à la jambe, mais il permet de répondre par la suite à toute tentative d'acculement.


Citation :
C'est bien de connaître ses classiques, mais il faut aussi savoir se positionner soi-même dans sa pratique il me semble.


Je suis d'accord, mais dire que les autres approches sont des erreurs, surtout lorsqu'elle sont pratiquées par les grands classiques, ne me semble pas juste.


Citation :
Si le rassembler n'est pas au cœur de l'effet d'ensemble, il n'est nul part je crois.


Il faut lire Faverot de Kerbrech pour comprendre la différence.
Je n'ai pas dit que l’éperon ne touchait pas dans l'effet d'ensemble, mais qu'il attaquait dans le rassembler, une impossibilité selon vous.


Citation :
Autant pour moi,.... mais..... cette contrainte barbare vaut-elle mieux ?

Je n'ai jamais vu des rênes rigides être utilisées, alors je ne sais pas si elles sont barbares, mais ce n'est pas le sujet.

Je pense qu'il faut être précis et avoir de sérieux arguments, pratiques et théoriques, pour qualifier les usages les plus classiques et universels d'erreur.

Elicendi

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 15/11/2017 à 13h16

Est-ce que les éperons ne sont pas aussi utiles pour les cavaliers qui montent des chevaux trop petits pour eux? Évitant ainsi de remonter le talon pour des demandes plus "pointues" qu'avec le mollet?

Personnellement je n'en utilise ... qu'en TREC. Je monte un trotteur très mauvais galopeur et j'utilise les éperons à la MA pour le faire démarrer au galop rassemblé: reculer, eed, départ de l'arrêt. Ça marche mieux avec des éperons. Est-ce parce que le gain de précision donné par le métal me permet de mieux enchaîner mon petit scénario en 3 étapes ou parce que j'obtiens l'effet "rassembleur" cité plus haut, je ne sais pas...

En Belgique les éperons sont obligatoires en concours de dressage dés le 2ème niveau (en partant du bas) donc on y vient assez rapidement.

U_udada

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 15/11/2017 à 18h20

Je constate qu'ici deux équitations différentes s'opposent face à l'utilisation d'un seul objet, fascinant !

Mais comment savoir réellement comment utiliser cet outil ?

Couagga

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 15/11/2017 à 23h39

Je constate surtout le rapprochement de certains termes dans une même phrase, voir plusieurs paragraphes réduits à 2 mots, excluant tous les mots intermédiaires
Cette façon de lire donne un sens complétement tronqué, transformé et détourné.

réduire ça

Citation :
L'aide des cuisses et des jarrets se fait en serrant les deux cuisses,ou les deux jarrets, pour chasser un cheval en avant, ou en serrant seulement la cuisse ou le jarret de dehors, pour le presser sur le talon du dedans, ou en serrant celui de dedans, pour le soutenir, s'il se presse trop en dedans. Il faut remarquer que les chevaux, qui sont chatouilleux, et qui retiennent leurs forces par malice, se déterminent plus volontiers pour des jarrets vigoureux que pour les éperons, et ordinairement ils se retiennent quelque temps à l'éperon, avant que de partir.


à ça

Citation :
des éperons pour chasser le cheval en avant.


personnellement, je ne suis pas

Pour moi, dans la citation il y a 2 sujets. Ils sont même séparés d'un point. je me demande par quelle gymnastique intellectuelle les mots surlignés ci-dessus en violet, se retrouve complément du mot surligné en vert qui en devient le sujet Pour devenir : les éperons chasse le cheval en avant.

mes propres arguments étant soumis à cette gymnastique, je ne m'y retrouve même pas.



Citation :
Je n'ai pas dit que l’éperon ne touchait pas dans l'effet d'ensemble, mais qu'il attaquait dans le rassembler, une impossibilité selon vous.

Tout comme ce genre de conclusion qui n'est certainement pas mienne. C'est plus que de l'interprétation. Je ne peux pas justifier une posture que je n'ai pas et que tu me prêtes



Citation :
Il faut lire Faverot de Kerbrech pour comprendre la différence.

ça dépend la compréhension et l'interprétation qu'on a des textes...

Franchement, je ne vois pas bien l'utilité de débattre ici de la compréhension que chacun peut avoir d'une littérature qui parfois a plusieurs siècles. Je ne comprends toujours pas le but.

Edit, juste pour rappel comparatif, voici ce que j'ai dit sur l'effet d'ensemble. Je n'y parle pas d'éperon. Je répondais à la remarque disant que le rassembler n'avait pas de lien avec l'effet d'ensemble.


Citation :
Si le rassembler n'est pas au cœur de l'effet d'ensemble, il n'est nul part je crois. Dans l'effet d'ensemble le cheval reste dans l'équilibre et aux ordres entre mains et jambes, respectant sans discuter les unes et les autres, prêt à se porter en tout sens.


On dirait un lapin qui cause à une oie Personne ne comprend ce que dis l'autre !

Édité par couagga le 15-11-2017 à 23h47



Melodybernard

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 16/11/2017 à 06h50

Faisons donc de l'explication de texte.


Citation :
L'aide des cuisses et des jarrets se fait en serrant les deux cuisses,ou les deux jarrets, pour chasser un cheval en avant, ou en serrant seulement la cuisse ou le jarret de dehors, pour le presser sur le talon du dedans, ou en serrant celui de dedans, pour le soutenir, s'il se presse trop en dedans.


La Guérinière nous dit, entre autres choses, que les deux jarrets sont utilisés pour chasser le cheval en avant.


Citation :
Il faut remarquer que les chevaux, qui sont chatouilleux, et qui retiennent leurs forces par malice, se déterminent plus volontiers pour des jarrets vigoureux que pour les éperons, et ordinairement ils se retiennent quelque temps à l'éperon, avant que de partir.


Il écrit ensuite, à la phrase suivante, que les chevaux chatouilleux obéissent plus à des jarrets rigoureux qu'aux éperons. Et que demandent les jarrets ? c'est écrit dans la phrase précédente, ils chassent en cheval un avant. Donc il écrit que pour chasser en avant un cheval chatouilleux, les jarrets sont plus efficaces que les éperons, mais qu'après s'être retenu, le cheval finit par obéir. Obéir à quoi ? aux éperons. Qui demandent quoi ? ce que demandent les jarrets, de partir en avant.


Citation :
ça dépend la compréhension et l'interprétation qu'on a des textes...


Faverot de Kerbrech est limpide.


Citation :
Ce que c'est qu'un Cheval « mis à l'Éperon ». — Mais avant d'employer ainsi l'éperon, le cheval a dû être amené par le dressage, et cela dès les premières leçons, à le supporter et à y répondre ainsi qu'il suit :

Si, de pied ferme, on appuie progressivement les jambes et ensuite les éperons, jusqu'à une force assez grande, et que la main vienne aussitôt faire opposition, l'animal doit demeurer complètement immobile et conserver sa légèreté inaltérée.

Si, les éperons restant au poil, on augmente la force de leur contact en rendant la main, le cheval doit se porter en avant franchement au pas et rester léger.

Si l'on est au pas, l'appui gradué des éperons ne doit altérer ni l'allure ni la légèreté quand la main fait opposition.

Si l'appui augmente, celle-ci rendant, l'animal doit prendre le trot sans brusquerie.

Enfin, en suivant les mêmes principes, il doit partir franchement sur l'éperon, du trot, du pas ou même de l'arrêt, au grand trot.

Alors le cheval « connaît l'éperon », c'est-à- dire que le contact de cette aide ne l'affole plus et lui cause au contraire un certain étonnement qui le calme et permet d'obtenir une impulsion tranquille au besoin ou plus puissante s'il est nécessaire.

Il est prêt à recevoir les petites attaques, sans opposition de main, lesquelles, dès lors, redonnent toujours à ses forces la direction d'arrière en avant, et détruisent ainsi tout commencement d'acculement.

Enfin, à partir de ce moment, il devient possible au cavalier d'enfermer, d'emprisonner son élève quand il est nécessaire, entre le mors et les éperons, de façon à étouffer dans son germe toute tentative de défense : en rapprochant du corps la main de bride et en fermant les jambes rapidement et progressivement jusqu 'à un appui franc, continu et énergique des deux éperons, on produit ce qu'on appelle « l'effet d'ensemble sur l'éperon ».

Cet effet amène ou confirme la décontraction de la mâchoire, détruit tout principe de résistance, immobilise l'animal, à la volonté du cavalier, ou — si ce dernier fait prédominer l'action de l'éperon en mollissant l'opposition de la main sans laisser échapper la tète — oblige le cheval à conserver l'allure à laquelle il marchait quand une velléité de révolte s'est manifestée.


Puis sur la différence entre l'effet d'ensemble et le rassembler :


Citation :
Il y a lieu de bien faire la différence entre le rassembler et l'effet d'ensemble.

A quoi sert l'Effet d'ensemble. — L'effet d'ensemble a pour but d'immobiliser l'animal, ou de le forcer à conserver l'allure et la direction voulues.

Aussi, pour arriver à ce résultat, la main, les jambes et, au besoin, l'éperon doivent-ils toujours agir avec une progression continue et graduée, jusqu'à l'obtention de l'effet cherché.

Dans le rassembler, comme c'est au contraire la mobilité des extrémités, ou une plus grande détente des ressorts, que l'on s'efforce de produire et d'entretenir, les jambes et, s'il est nécessaire, les éperons doivent se faire sentir par des pressions successives, répétées, alternées même, mais discontinues.

En résumé, l'effet d'ensemble calme, éteint ou règle; le rassembler anime, réveille, surexcite l'activité, donne la vie et le brillant.


Vous écrivez

Citation :
Franchement, je ne vois pas bien l'utilité de débattre ici de la compréhension que chacun peut avoir d'une littérature qui parfois a plusieurs siècles. Je ne comprends toujours pas le but.


L'utilité est de comprendre ce qu'est l'équitation classique, à travers les écrits de ses grands écuyers. Ils "chassaient en avant" le cheval avec l'éperon. Si on dit que c'est une "erreur" il faut avoir des arguments.

Je suis très déçue finalement par le niveau de cette discussion.

Édité par melodybernard le 16-11-2017 à 06h57



Couagga

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 16/11/2017 à 23h00

Donc pas de rassembler dans l'arrêt alors ?

Je dois dire que le bauchérisme comme seule voie d'équitation laisse effectivement peu de perspective de discussion... ça ne peut que décevoir à moins de tomber sur un autre bauchériste convaincu

Édité par couagga le 16-11-2017 à 23h12



Melodybernard

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 16/11/2017 à 23h15

Quel est l'intérêt de cette question ?
De montrer que Faverot a tort ? qu'il n'a pas bien compris Baucher dont il a été l'un de ses derniers élèves ? Je ne vois pas.

Melodybernard

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 16/11/2017 à 23h21

Oui La Guérinière était bauchériste, c'est bien connu, l'Hotte n'etait pas aussi d'auriste, et comme je cite Faverot je suis sectaire.

N'en jetez plus la coupe est pleine.

Couagga

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 16/11/2017 à 23h29


melodybernard a écrit le 16/11/2017 à 23h15:
Quel est l'intérêt de cette question ?
De montrer que Faverot a tort ? qu'il n'a pas bien compris Baucher dont il a été l'un de ses derniers élèves ? Je ne vois pas.


Pourquoi tiens tu absolument à interpréter tous mes propos ????
c'est dingue

Puisque tu tiens Kerbrecht sur le bout des doigts, je te pose juste cette question : quid du rassembler dans l'arrêt ?

Édité par couagga le 16-11-2017 à 23h30



Couagga

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 16/11/2017 à 23h31


melodybernard a écrit le 16/11/2017 à 23h21:
Oui La Guérinière était bauchériste, c'est bien connu, l'Hotte n'etait pas aussi d'auriste, et comme je cite Faverot je suis sectaire.

N'en jetez plus la coupe est pleine.


?????

Fleurdetoile

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 16/11/2017 à 23h36

Oulala je lisais en sous marin mais l'affrontement est trop hard pour moi et complique considérablement la lecture.

Je vous souhaite toutefois de trouver un terrain d'entente ou des atomes crochus ...
Bon débat à vous.

Édité par fleurdetoile le 16-11-2017 à 23h37



Couagga

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Eperon, pourquoi autant de polémique ?
Posté le 17/11/2017 à 00h24

fleurdetoile

affrontement, voilà c'est le mot. Un truc que je déteste

Essayons donc de revenir au partage de connaissances et de références.

Puisqu'on parle de La Guérinière, que j'affectionne bien plus que Kerbrecht je l'avoue, et que nous sommes à l'heure des citations littéraires, autant livrer d'autres préconisations de référence sur le sujet.

Morceaux choisis. Sachant que par ailleurs, il fait également des descriptions qui pourraient aussi faire débat. bref, Paul et Mike étaient déjà au rdv il y a 3 siècles ...

"Quant aux éperons, ils ne peuvent et ne doivent jamais être considérés que comme châtiment et jamais comme aide."

"De tous les moyens coercitifs que l'Équitation emploie pour soumettre les chevaux qui résistent aux aides, les éperons sont le plus violent, le plus douloureux, et celui qu'on doit employer le plus rarement. C'est le seul qu'on ne puisse jamais considérer comme aide ; car si on s'en sert sans vigueur, ce qu'on appelle picoter, cette action , au lieu d'inspirer au cheval la crainte et l'obéissance aux jambes , ne fait qu'endurcir davantage , et l'excite à ruer à la botte au lieu de le porter en avant. C'est pourquoi on ne doit jamais se servir des éperons pour les jeunes chevaux tant qu'ils ne connaissent pas les jambes : connaissance qu'ils acquièrent promptement pour peu qu'ils aient de sensibilité et qu'ils y soient amenés par l'indication des deux gaules appuyées à propos derrière la botte. "

"Rien ne désespère et n'avilit plus un cheval , que les éperons trop souvent et mal à propos appliqués."

[i]"Il n'y a que les chevaux froids et engourdis que l'on doive rappeler quelques fois à l'obéissance des jambes par attaque vigoureuse des éperons, ce qui suppose toujours qu'ils connaissent les aides , qu'ils sont dressés, et que s'ils n'y répondent pas, c'est par paresse ou mauvaise volonté. Je répète que le
jeune cheval non débourré doit être amené à la connaissance des jambes par l'aide des deux gaules à laquelle il obéit toujours, et non par la douleur très vive des éperons, qui l'excite à toutes les défenses. Il faut aussi se pénétrer que le cheval froid ou faible, n'acquiert, par le moyen des éperons, qu'une sensibilité factice et de peu de durée. Si on abuse de ce moyen extrême, il finit bientôt -par le mépriser aussi bien que les jambes; il devient ramingue , ce qui est le dernier terme de l'insensibilité. "[/i]

[i]"On dit attaquer des éperons, parce que leur effet, bien que sans à-coup, produit une douleur
Très prompte sur l'animal. Mais c'est toujours un contre-sens que de dire, comme quelques Ecuyers :
attaquez votre cheval de la jambe ou des deux jambes, parce qu'elles ne doivent agir que par pression.
L'équitation n'admet pas plus les coups de jambes que les coups de bride ou saccades ; elle n'admet pas
non plus l'expression donner un coup d'éperon. On peut parier à coup sûr que celui qui l'emploie ne sait
pas se servir de ses jambes à cheval , et encore moins de ses éperons. "[/i]

Édité par couagga le 17-11-2017 à 00h26



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