Eperon, pourquoi autant de polémique ?

Tout le monde ne les utilise pas de la même manière, voilà pourquoi il y a polémique

j'ai commencé à en mettre en galop 4 presque 5 parce que ce qu'on nous demandais en dressage était déjà un peu plus complexe, c'est ma mono qui m'avait demandé
maintenant j'en met pour être plus fine et précise dans mes actions
je n'en met jamais en saut ou très rarement, en dressage toujours, en balade comme j'ai un entier très peureux en extérieur et distrais j'ai besoin qu'il réponde bien quand je lui demande de se décaler par exemple donc j'en met

mais j'ai entendu des monos dire d'utiliser plus les éperons que la cravache quand un cheval n'avance pas, que c'était plus efficace les éperons
là je ne suis pas vraiment d'accord
je pense à un poney en particulier que je monte
il a tendance à s'arrêter, à faire un peu ce qu'il veut quand il sent que le cavalier ne le contrôle pas ou pour tester
je le monte avec éperons parce que si je ne fais pas bien la demande il ne bougera pas
mais quand il ne réponds pas ou commence à ruer je n'utilise pas les éperons à gogo comme certains le font mais la cravache

en passant voici un avis que j'ai sur la cravache

je monte presque systématiquement avec mais l'utilise peu
je l'utilise derrière la jambe quand le cheval ne réponds pas à la jambe (pas directement bien sûr, c'est si vraiment il répond pas du tout)
sur la croupe pour "punir" si je puis dire, genre s'il me fait des ruades ou le con
sur l'épaule pour le "réveiller" si je sens qu'il n'est pas attentif
et sur l entier que je monte ça arrive que je le fasse sur l'encolure quand il hennit devant les juments et que son comportement devient dangereux

attention je n'ai jamais dis que dans chaque cas je claquais ou je ne sais quoi, en général c'est plus de la stimulation qu'un vrai coup
pour ce qui est de l'entier c'est vraiment quand lui, moi et les autres pourraient avoir un accident
s'il hennit juste un peu je lui dis chuut doucement mais s'il commence a faire le fou, lever la tête près a cabrer... c'est pas pareil


bon il y aura sûrement des choses dites maladroitement mais bon ... hihi

Parce que ça peut blesser le cheval, tout simplement.
Mais perso je ne supporte pas de monter avec des éperons (ni avec des gants d'ailleurs, ni avec un amortisseur ni avec rien qui m'éloigne du cheval en fait, j'aime bien sentir)
Malgré que je sois une cavalière de club, je n'ai que très très rarement utilisé des éperons, j'en ai, parce que pour les cours galop 6 ma mono avait demandé d'en acheter (donc on était déjà plus des débutants), mais j'ai pas eu l'occasion d'apprendre à m'en servir ayant dû arrêter. Pis après j'ai fait pas mal d'autres clubs dans d'autres villes et j'ai vu en cours galop 4 une fille avec des éperons, son cheval en était blessée à sang.
Honnêtement je suis ni pour ni contre, comme en fait je trouve pas mal de monde ici, mais c'est clairement pas à mettre entre toutes les mains (ou pieds pour le coup).
Après si tu veux mon avis profond, pour moi l'élégance en équitation repose dans le minimalisme.

couagga Merci de votre réponse, c'est toujours un plaisir de vous lire ! Ah si seulement... Si seulement notre société actuelle arrêtait de vouloir tout, tout de suite, plus facilement comme la si bien dit dolimos.. Le problème c'est que d'aujourd'hui, l'équitation est trop "démocratisée", c'est presque devenu du marketing en dépit de tous ceux qui aimeraient avoir un VRAI enseignement qui lui a un VRAI savoir à transmettre... Et même avec toute la volonté du monde, si on peut pas ce donner les moyens, on avance pas comme on le voudrait...

Bah moi, j'ai du mal a comprendre l'intérêt des eperons.

Peut etre a un niveau +++++++++
Mais pour le commun des mortels, je vois pas.

Un cheval sent une mouche sur sa peau. Donc il sent ta jambe, il sent tout ce que tu fabrique la haut.
Pourquoi ne pas travailler la jambe, eliminer les gestes parasites qui brouillent se ressentit plutot que de dégainer les eperons.
Les micro mouvement ont un pouvoir enorme. Plus que nos grands gestes inutiles.


Comme toutes les cavalières de concours, on m'a fait porter des eperons. J'en suis revenue, je n'y vois aucun intérêt.

lenahaha Oui effectivement, vue comme ça c'est logique... Comment avec des éperons le cheval peut répondre "au souffle de la botte"?

C'est super intéressant, tout le monde à des avis différents, comme quoi on a pas fini d'en parler...

... parce qu'on pense forcément à Baucher : Les éperons, c'est un rasoir dans les mains d'un singe ...

C'est en effet pour cette raison, entre autres, je pense, qu'il y a polémique. Parce que son utilisation est énormément controversée et qu'il est utilisé à mauvais escient, comme l'a fait remarquer Couagga.

Et donc, je ne te rejoins pas sur le fait de l'utiliser pour affiner la jambe. Un cheval ne devrait pas avoir besoin de ça, si bien travaillé et "éduqué", il devrait pouvoir réagir au simple contact de la jambe, au souffle de la botte.
Evidemment, tu n'en peux pas grand chose si le cheval que tu montes, qui est un cheval de club, ne réagi pas bien à la jambe.

Mais s'il n'était plus considéré comme normal d'utiliser l'éperon pour affiner la jambe, si ce n'était plus considéré comme une solution quasi systémique pour un cheval froid aux aides, on prendrait plus le temps d'apprendre aux chevaux à répondre vraiment au contact de la jambe.

u_udada je suis bien d'accord qu'en équitation pour progresser et évoluer dans le bon sens il faut l'envie mais aussi les moyens !
Monter avec les bons enseignants sur les bons chevaux , c'est pas forcément à la portée de tous les cavaliers .... et pourtant il n'y a que comme ça qu'on peut progresser vraiment .
Mais tout cela a un coût , assez élevé ...
De plus il y a des coins où il est très compliqué de trouver de bons enseignants . Et quand on doit prendre le van , faire 1h de route ou plus pour aller travailler 1h avec un bon enseignant .... ça demande certes de la motivation mais aussi des moyens financiers .

Quant aux chevaux , il faut en monter bcp , et de tout (des bons , des délicats , des moins bons, des jeunes ...) pour progresser .
On n'enrichit pas son expérience et ses sensations équestres en montant tjr le même cheval pendant des années !
Il faut aussi multiplier les expériences , côtoyer plusieurs " mentor " , varier les disciplines .

Bref , avoir la possibilité de faire tout ça , c'est un privilège , une chance qui n'est pas à la portée de tout le monde .

Comme Couagga a tout dit, je vais juste vous raconter une histoire!

Il y a une trentaine d'année, alors que j'étais fort jeune et pas trop laide, j'avais été invitée, en raison d'un amusant concours de circonstances, à aller faire une promenade en forêt dans une école militaire. Une amie anglaise m'accompagnait. Elle y avait passé son instructorat et en connaissait fort bien la cavalerie. Un officier nous reçoit fort civilement, nous amène à l'écurie et me désigne un cheval gris très clair en me demandant si ce cheval me convenait. Mon amie me fait alors très discrètement, mais très clairement, signe de le refuser. Ce que je fais très embarrassée. L'officier prend un air étonné et me demande pourquoi. J'ai encore un peu honte de la bêtise de ma réponse, mais j'étais prise au dépourvu. Je réponds en prenant un air d'enfant gâté : "je ne monte jamais de chevaux blancs!". L'officier m'emmène alors vers un autre cheval, bai cette fois, et me demande, un brin narquois ,si j'accepterais de monter un bai. Je regarde discrètement mon amie qui me fait signe avec les mains qu'elle n'a pas d'information à me donner! J'accepte donc de monter le bai et demande si je devais le monter avec des éperons. L'officier me répond qu'un cheval harnaché en bride complète se monte avec éperons. J'enfile donc les miens.

Entre temps, mon amie m'explique que le premier cheval était connu pour être un très bon vireur et que le but était manifestement de faire passer au tapis la protégée de l'écuyer dont j'étais l'élève. Elle me dit qu'elle ne connaissait pas le bai mais me conseille la plus grande prudence.

Le palefrenier amène le cheval dans la cour de l'écurie. Un petit groupe d'officier et de sous officiers était présents. Mon petit doigt m'a soufflé qu'ils attendaient vraisemblablement que le spectacle commence. J'en ai donc déduit qu'il aurait normalement lieu dans la cour, donc qu'il fallait que je me méfie de l'étape montoir. Je fis celui-ci très délicatement et très prudemment, mais manifestement le problème n'était pas à ce stade. Fort heureusement, ma prudence ne me quittant, c'est très toujours très doucement et très progressivement que j'ai demandé au cheval de se porter en avant, par mon rein, mes cuisses, mes mollets et le cheval ne bougeant pas d'un iota, j'ai mis très doucement les éperons au contact et là le cheval a très fortement réagi, mais sans réelle violence car j'avais été très délicate et pas du tout agressive avec les éperons. J'ai su après que le cheval était connu pour ruer violemment à l'éperon et comme il ne démarrait pas non plus sans, l'équilibre était un peu délicat.

Je me rappelle m'être tournée avec un sourire vers le petit groupe, histoire de leur montrer que j'avais bien compris ne pas leur avoir offert le spectacle attendu! J'étais assez fière, mais il me restait la promenade à faire. Nous avons été rattrapés par le premier officier lequel m'a proposé de reprendre mes éperons, mais je me rappelle que mon jeune orgueil m'a conduit à refuser. Je n'ai jamais monté de ma vie avec les cuisses autant sur leur plat. Le jeune officier qui nous conduisait a fort gentiment opté pour une douce promenade, ce qui m'a permis de rester sur le dos ce cheval au demeurant très agréable! La peur de la faute d'éperon m'a un peu gâchée la ballade, mais mon honneur de cavalière était sauf!

Si je vous raconte cette histoire, c'est parce qu'il me semble que ce genre de test est nécessaire. Il importe qu'un cavalier muni d'éperons soit toujours en mesure d'agir avec ses jambes sans se servir de ceux-ci. A défaut, cela montre qu'il n'a pas l'indépendance des aides nécessaires pour s'en servir correctement!

dolimos Tout à fait. C'est un aspect auquel je n'avais pas pensé. C'est comme le gauche droite pour placer un cheval, c'est bien plus facile qu'un vrai travail ...

couagga
dolimos
Merci !!
Ça fait plaisir de lire de sages interventions nuancées, étayées... riches !
Je monte "avec" en dressage, avec parcimonie et le plus de justesse possible (je fais de mon mieux) et ça me fait plaisir de lire des propos d'une telle précision !
Je monte pourtant souvent sans mors, toujours sans muserolle et sans enrenement mais m'entend souvent dire que " je suis un bourreau de monter mon cheval avec des "engins de torture" ... ou encore à l'inverse "rentre lui dans le lard "" alors qu'ils ne sont finalement pas si présents et simplement utilisés en indication de contraction abdominale !!
Merci Merci !!!

Personnellement je sais que c'est plutôt rare, et que ça dépend du cheval et de la discipline! Après si je ne les ai pas, ça ne me dérange pas (j'avoue que c'est par fainéantise surtout pour le dressage...) ! Après on nous à appris vers le G5 à les utiliser en commençant avec des petits en plastiques! Et aujourd'hui, quand il m'arrive de mettre les éperons ce sont les petits (je dirais 1cm) et rond en métal ! Et je préciserai aussi que ce n'est pas parce qu'on porte des éperons qu'on est obligés de s'en servir, parfois on les mets et on se rend compte que notre doudou est plus souple que d'habitude alors on fini par les enlever!

Je confirme, l’immense majorité des cavaliers qui montent avec des éperons n’a pas le niveau (fixité de la jambe notamment) pour. Il suffit de les voir trotter pour s’en rendre compte.

Un cheval ne répond pas « naturellement » à la jambe, pas plus qu’au mors. Comme tout, ça s’apprend et ça s’entretient.

Au-delà de la leçon de jambes (qui implique de ne pas tirer en même temps sur la bouche...), il y a plein d’exercices pour améliorer la réponse aux jambes du cheval. Aucun ne requiert le port d’éperons.

C’est aussi un cercle vicieux. Mon cheval étant blessé, j’ai sorti en concours une ponette de club ayant énormément de métier. Je l’avais monté deux fois avant. Le jour J, très bonne détente jusqu’à ce que je lâche mon stick. A partir de là, impossible de la faire avancer. Ben oui, avec elle si on n’a pas une aide artificielle en dressage, y a zéro impulsion. Bilan, on se retrouve avec des galops 2-3 à qui on colle des éperons histoire qu’ils puissent s’en sortir immédiatement. C’est pas un club où les chevaux font la meule pourtant (peu d’heures de cours, vie au pré en troupeau, suivi dentiste/ostéo ok). Simplement les chevaux prennent de mauvaises habitudes car les cavaliers n’ont pas un niveau suffisant et les cours sont axés uniquement sur eux et non sur le travail du cheval. Le cheval ne s’incurve pas assez ? Pourquoi chercher une cause physique ou matérielle, c’est qu’il ne veut pas, met des éperons et ça ira mieux. On masque le problème en leur filant des outils plus contraignants, impossible ensuite de s’en passer que ce soit pour le cheval (pourquoi se fatiguer si on y est pas « obligé ») ou pour le cavalier (idem), à moins d’un vrai travail de reprise des bases évidemment.

Bonjour,

Je suis d'accord avec ce qui a été dit par certains (désolée pas retenu tous les pseudos ). Le problème c'est le mauvais usage...voir des éperons utilisés pour punir le cheval, le faire soit disant avancer ou autre m'horripile ! D'ailleurs, je rajoute qu'utiliser des éperons quand on n'a pas une position correcte à cheval c'est n'importe quoi. Et oui cela peut blesser le cheval ou totalement le désensibiliser à la jambe. Je n'y vois aucune utilité en club à petit niveau.
Cela dit, je pourrai dire exactement la même choses pour les sticks et cravaches qui sont censés être un prolongement des aides et pas une punition ni un outil pour faire avancer un cheval têtu en le menaçant d'un coup. Je pourrai aller plus loin en mettant là-dedans les enrênements, surtout en club cela m'énerve de voir des chevaux ficellés de partout juste pour faciliter les choses aux débutants qui ne savent pas se servir d'enrênements qui plus est. Enfin bon je ne referai pas le monde.

édit: j'oubliais le fameux "mors dur pour mieux contrôler le cheval"

Je rajoute une couche,

Tout dépend de l'utilisation .. Et comme il a été répété plusieurs fois, les enseignants enseigne parfois mal et pousse à utiliser des "aides" qui ne sont pas utile.

Perso, même à la demande de mon coach, je n'en mets pas. La jument que je monte ne répondait pas sois disant à la jambe et en faîte.. J'ai jamais eu de problème. Pas de stick non plus, ou alors dans de rare cas et en saut la cravache pour décorer ou quand elle hésite vraiment. Il faudrait que la majorité des personnes essaient de se servir de leurs aides naturelles. Ça ne ferait de mal à personne .. Surtout pas aux chevaux