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Le saut, ce grand problème ^^
Posté le 04/01/2018 à 13h25
Bonjour,
Décathlon va sortir un airbag à prix très concurrentiel, cliente j'ai reçu un mail d'enquête d'opinion à ce sujet. C'est pour bientôt.
Je suis très intéressée par un retour sur ta fracture de la cheville, je suis actuellement fracturée moi aussi.
Pour le reste, la solution que j'ai trouvée à ma peur des barres, c'est ne plus sauter, fort du constat qu'en tant qu'amateur, je pouvais vivre ma passion du sport sans forcément des barres.
Je ressens de l'angoisse même sur le passage d'une barre au sol au galop (pas au trot), je crée des images mentales de chute du cheval.
Sauter plus petit transitoirement a accentué ma peur au lieu de la résoudre.
Le travail sur les lignes est le plus anxiogène pour les gens comme moi car la contraction à l'abord de la première barre conduit inévitablement les suivantes à mal arriver (j'avais des problèmes de place dans les lignes quand on m'en faisait faire).
Je ne sens plus les appels et je me raidis.
Le point de départ est probablement complexe: d'une part, je n'ai jamais été très casse-cou, j'ai longtemps attrapé la crinière. Je suis tombée lors de ma toute première séance d'obstacle (enchaînement de deux, brillante idée).
J'ai fait des concours, j'en ai fait plein. Le premier j'ai fait trois refus sur le 1, je n'étais pas techniquement prête dans le sens où les enseignants n'avaient pas suffisamment travaillé à la décontraction de mon corps et je pense que c'est la seconde erreur (la première étant que je n'étais pas du tout prête à sauter la première fois, puisque mon éuilibre n'était pas correct).
Souvent la solution de l'enseignant pour régler les problèmes d'obstacle, c'est sauter. Sauter avec une étrivière, sauter plus petit, sauter dans une ligne, mais sauter. Parce que le but ensuite c'est sauter...
Après ces premières erreurs j'ai mieux sauté, toujours en étant un peu derrière par sécurité. J'ai même découvert le cross, et si on pouvait me confier des poneys des fois un peu coquins, je n'avais pas peur du poney mais j'étais toujours en position de sécurité face à la barre. J'ai toujours craint les contrebas. Pour apprendre à les passer, et bien on m'en a fait passer.
J'ai fait des challenges internes avec des chevaux qui aiment s'arrêter. Je voyais ça comme un défi, je suis même tombée sans problème, mais je crois qu'on ne réalise pas la conséquence que ça peut avoir à une période de la progression où, pour sentir, il faut un cheval qui amène sur la barre. J'en ai pas eu.
Ensuite j'ai monté avec une enseignante qui avait elle même peur de la barre et donc ne faisait pas sauter. Repris au pied levé sur un challenge avec un cheval très froid qui sautait fort en cloche, chute, clavicule.
Quasiment pas de saut derrière, des progrès très notables de fonctionnement par contre.
Puis nouvelle écurie, enseignement injonctif et chevaux assez chauds l'hiver, chute sur un galop en descente dans un cross, poignet.
Alors là bas j'ai sauté sauté sauté. J'ai commencé à avoir peur des chevaux qui bougent en plus, donc j'ai développé une vraie terreur mais il a fallu quand même sauter et crosser. Je me suis fait rétrograder dans des cours de plus petit niveau (sympa pour l'image de soi), et là deux chevaux me sont tombés dessus dont un en descente sur un cross. De ce jour là le cross, fini pour moi. Pourtant on m'en a fait refaire. Position de sécurité. Victoire sur soi mais ça c'est 'temporaire, la méthode n'était pas la bonne.
Rechangement ensuite. On m'a fait sauter. Me suis accrochée, on m'a dit oh la la comme c'est bien, passe le galop 7. J'étais incapable d'enchaîner un parcours de ce niveau.
J'ai arrêté 5 ans.
J'ai repris en rando en vacances, cherché un club d'endurance ou de dressage, pas trouvé. Ecurie axée barres (avec une monitrice de formation dressage et spectacle, logique).
Première séance, j'avais pas retrouvé encore mon trot enlevé, qu'on nous collait déjà une barre. C'est fou cette obsession des enseignants pour le saut.
Alors j'ai sauté. J'ai eu des chevaux francs au début mais ensuite une jument vaillante mais avec toute petite action, un poney pas très fiable et un autre qu'il fallait motiver, ce qu'un cavalier en position de sécurité n'arrive pas à faire. Je me suis fait des terreurs sur les lignes comme ça: la jument qui en tape deux là où ya une, le poney qui te sort et celui qui arrive à moitié mort devant la première à cause de moi et qui se sort de la ligne en sautant en cloche comme il peut. Du grand art.
J'ai continué à sauter. Je ne sais pas si c'était plaisant ou pas. Moyennement en fait. Sur petit, OK. Dès qu'on arrivait sur 80-90, comme je n'avais aucun sens de la barre ça se compliquait. Je me rappelle une E2, perte d'étriers, je m'arrête et fais deux voltes au pas pour rechausser... Faut vraiment pas avoir de sens du cso pour faire ça...
On a continué avec pour point culminant un parcours à 1m - 110 à l'entraînement un soir, le souvenir d'une sensation de saut énorme sur un oxer. Pas désagréable mais pas grisant non plus.
Passage du galop 6. Le dressage sans problème et au moment de l'échauffement pour l'hippique, je prends une grosse ventrée, incapable de faire le tour. Je n'ai jamais validé G6 obstacle. Ce jour là, j'ai renoncé complètement, on m'a refait passer des trucs de 40 cm, plus haut c'était perdu.
Aprè j'ai déménagé et découvert le dressage, ça m'a permis d'exprimer autre chose, de progresser, d'avoir moins peur des chevaux et de regoûter à la compétition. Je sui pas un centaure mais j'ai progressé et j'aurais aimé avoir ça avant. Là bas j'ai resauté deux ou trois fois je pense, dont un cours particulier sur ma DP, un vrai métronome et si j'avais eu un cheval comme ça plus tôt, ce serait peut-être différent ajd. On pouvait tout sentir avec, ses places étaient toujours bonnes, jamais de surprise pour lui devant la barre. Le cheval que tout le monde devrait rencontrer un jour.
Après j'ai encore déménagé, j'ai eu mon premier cheval, une ponette. Un enseignant a tenté de me remettre sur les barres mais comme tous les autres, pensant que la confiance rvenait, il a accéléré la cadence et monté les barres, chute sur un soubassement qui me faisait peur, retour à la case départ.
Ensuit j'ai croisé une instructrice qui m'a expliqué qu'il en est de même des chevaux et des humains: tu peux être un humain planté sur les barres, et tu fais ce que tu peux, sauter n'est pas obligatoire. On a essayé, elle m' amené une chose importante: la possibilité de fixer la limite et de la déplacer. Zéro contrainte en cours. Mais à ce stade je savais que c'était juste pas pour moi et pas ma manière de vivre ma passion. Cette personne m'a aussi décoincé le terrain varié, c'est grâce à elle que j'ai pu galoper dans un pré et retrotter et galoper dans des descentes. Pas de saut de fixe par contre.
Ajd, si je veux que ma jument saute, elle le fait en liberté ou je mets qqun dessus. J'ai découvert le dressage je suis partie à fond dedans, j'ai acquis des sensations et je suis satisfaite pleinement de ça. Si j'avais été mieux formée à l'obstacle, je serais plus décontractée à cheval, plus liante quand ça bouge fort du coup je me serais peut-être pas éclaté la cheville, mais on ne va pas refaire le film après trente ans de pratique.
En résumé: tu as le droit de te poser la question de la légitimité du saut pour toi. On vieillit on devient conscient des risques, fort de ce constat on peut aussi ajuster sa pratique, ce n'est pas du tout une honte.