Je ne suis pas assez vieille pour avoir eu du bronze ou de l'argent, je n'ai eu que des galops.
Je me souviens néanmoins de la monitrice diplômée de Saumur de mon enfance, ses inspections de la sellerie, et gare à qui aurait mal rangé son matériel ! Renvoyés du manège en cas de paille dans la queue également, mais on devait "simplement" revenir avec un cheval toiletté comme il faut. Elle vérifiait aussi si les pieds avaient bien été curés après le travail, et là-dessus était intransigeante : nous n'avions pas intérêt à se faire prendre deux fois. Je me souviens des "vous êtes responsables du cheval qui vous est confié, du bout du nez, au bout des crottins qu'il fait !". Nous apprenions à monter, parfois à soigner (je n'ai monté là bas que jusqu'au galop 4 ... enfin 5 raté, oui, on pouvait rater !), mais aussi à manier le balais et la ratisse, à la grand horreur de mon père !
Pour autant, je ne suis pas ravie de l'enseignement hors discipline que j'y ai reçu : chevaux en box, explosifs de ce fait, qui enchaînaient bien souvent des heures et des heures, beaucoup de saut, peu de dressage ou alors avec enrênement, et beaucoup de saut par peur de la chambrière toujours à portée de main de la monitrice plus que par travail de l'équilibre et de la propulsion.
Aujourd'hui, j'ai deux "animateurs" du fameux BPJEPS, mais qui ont enfin su me parler d'équilibre, de propulsion, d'amplitude et de ses variations, de ligne du dessus, de rectitude ou d'incurvation ... Ils savent même dire à leurs cavaliers que "ça on dit dressage ... mais là dites-vous bien que ce qu'on fait, c'est juste du travail sur le plat, le dressage c'est encore autre chose ! Nous ce qu'on fait à ce cours, c'est juste la base du travail du cheval".
J'ai gagné le droit d'avoir les étriers accrochés à la sangle par des ficelles à ballots et découvert bien plus vite la notion de fixité de la jambe. J'ai eu le droit non pas à la cravache, mais carrément au manche à balais dans le dos, mais maintenant je me tiens à peu près droite à cheval. Nos coachs sont gentils : ils ont mis de la mousse autour du manche à balais.

La cravache c'était posée sur les poignets, et gare à ne pas la perdre ! Ou la feuille sous les fesses ... J'apprends à monter, à longer, les longues rênes, j'ai vu passer des bandes et tant d'autres choses. Par contre, quand on longe, il arrive souvent qu'il faille commencer par se demander ce qu'a bien pu devenir la chambrière si chère à ma première "monitrice" qui nous parlait tant de Saumur...
Oui, le niveau a dramatiquement baissé, surtout dans la formation des enseignants. Les exigences avec : je ne vois que très très peu des cavaliers de club savoir manier la ratisse ! Certains ne savent même plus faire un pansage. Mais la pédagogie a progressé, comme le soulignait je ne sais plus qui, et heureusement.
Mais en cherchant bien, on trouve encore des enseignants, pas si vieux, qui ont un savoir à transmettre et savent le faire.