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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 11h02
Ou plutôt, pourquoi ne réagit-il pas de façon proportionnelle à la douleur qui lui est sans doute infligée ? On voit parfois des têtes levées, des dos creusés, des bouches ouvertes, quelques foulées complètement raides voire quelques coups de cul (ce qui est déjà significatif allez-vous me dire),
ben parce que les chevaux sont plus discrets naturellement, qu'un chien ou un humain, qui eux vont g**ler de toutes leurs forces.
Les chevaux ne braillent pas pour signifier leur douleur ils ne s'expriment que par gestuelles, postures... Et la posture bouche ouverte/ encolure à la renverse/ yeux exorbités c'est déjà pour eux l'équivalent d'un hurlement !
mais rien (ou très très rare) dans le style du rodéo, par exemple, où là PERSONNE ne peut nier que le cheval souffre.
là tu t'avances sur un sol mouvant.
Les chevaux de rodéo sont très peu manipulés donc s'expriment dans le geste à foison, c'est pas le cas d'un cheval dressé qui a toujours appris qu'avoir une selle, un cavalier, un mors, c'est normal, qu'on ne se révolte pas en jartant son cavalier, que de tte façon tu ne peux pas te débarrasser en faisant le guignol (si tu fais tomber le cavalier tu ne peux de tte façon pas t'enfuir du manège, tu seras ratrappé tôt ou tard, il te remontera sur le dos et recommencera.
En rodéo faire chuter le cavalier amène une récompense (t'as fait ton job, tu sors du ring pour retrouver les copains.) Les meilleurs chevaux de rodéo sont ceux qui ruent avec "style". Et on leur met une sangle abdominale pour éviter qu'ils se cabrent, se retournent ou se roulent pour se débarrasser du cavalier, ce qui serait dangereux et nuirait au spectacle puisque le but de ce sport est d'encaisser les ruades.
Alors à mon avis la "souffrance" de l'un par rapport à l'autre est toute relative. Le cheval de rodéo, "brut", s'exprime sans filtre dans la mesure de ses moyens (la sangle qui oriente les mouvements) subit quelques secondes de méga-stress certainement, mais les bons chevaux de rodéo durent des années donc ça ne doit pas les miner tant que ça, après la journée de compet ils retrouvent leur vie en troupeau pour quelques semaines peinards.
Je ne veux pas défendre le rodéo mais relativiser ...
ya des malheureux chevaux qui supportent toute leur vie un cavalier lourdaud, brutos, pas à l'écoute, voire des fois méchant....
On frappe quelqu’un ou un animal, la réaction appropriée serait de crier/reculer/se défendre,
ya bien des chiens qui se couchent en hurlant et continuant de recevoir des coups... au lieu de filer...
des femmes battues pdt des années...
Dans une relation de souffrance il n'y a pas "que" la douleur au moment X (tout cheval qui se prend une chataîgne, bondit loin de la clôture) ya aussi une "relation" donc un lien...
Le cheval est un animal qui pèse entre disons 300 et 700 kg voire plus, bien plus fort que nous,
mais qui n'a pas notre intelligence.
Il peut pas se dire "un coup de pied dans le front et je serait définitivement débarrassé de mon bourreau...
c'est pas un "attaquant", un chien poussé à bout va mordre, peu de chevaux qui se font rouer de coups vont se retourner, attaquer...
leur organisation sociale les pousse à l'harmonie. Le dominé cède au dominant, ça évite les conflits, ils pensent peut-être que céder va leur apporter la paix, éviter les conflits. (je ne dis pas "pensent" dans le sens où ils réfléchissent, mais chez un cheval normalement socialisé, c'est un comportement spontané, ancré)
et ce n’est pas une muserolle combinée ou je ne sais quel autre artifice qui va l’empêcher de lever le cul, s’emballer, secouer la tête violemment, bref exprimer sa douleur de façon proportionnelle.
sauf s'il a déjà mal aux dents et que faire l'idiot va lui valoir une douleur d'autant plus grande...
Le débourrage qui l’a « conditionné » ? Je veux bien croire que certains débourrages font de certains chevaux des montures extrêmement dociles, mais de là à leur faire complètement ignorer/accepter la douleur…
je pense qu'à un certain stade le cheval est résigné... Comme les pauvres chevaux au dos en sang sur qui on pose une selle, un harnais, tous les jours, ils sont éteints et ne réagissent pas
la résignation a été mise en évidence par une expérience :
deux chenils grillagés avec sol en métal et l'un avec une niche en bois, un chien dans chaque chenil.
Un sonnette retentit, suivie d'une décharge électrique dans le sol. Les deux chiens ressentent la douleur, cherchent une solution, celui qui a une niche saute dessus et y échappe, pas l'autre.
Au bout de plusieurs sonneries/ décharges, le premier chien saute avant de se faire prendre, le 2è chien ne réagit même plus car il n'a aucun moyen d'y échapper, il reste debout, assis ou couché et amorphe.
Au bout de quelques semaines, le 1er chien est en pleine santé, l'autre est dépressif, ne mange plus, maigrit, blindé d'hormones de stress. Si on lui met une niche il n'a même pas l'idée d'essayer d'échapper à la décharge.
Au bout d'un moment le cerveau se "ferme".
Le cheval est tellement bousillé au niveau de la bouche qu’il est complètement désensibilisé ?
oui, ça aussi, a été démontré.
Les terminaisons nerveuses se désensibilisent sous des stimulations trop fortes, répétées. Comme quand tu manies la pioche : tu vas saigner, avoir des ampoules, ensuite fabriquer de la "corne" et au bout de 10 ans de maçonnerie, tu n'auras plus des mains douces, souples et lisses mais d'épaisses paluches dures, solides mais avec une perte de la sensibilité fine à ces endroits.