La douleur du cheval

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Skibiscuit

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 07h39

Hello!!

Je ne poste pas beaucoup en général, mais je dévore énormément de posts (et je remercie au passage tous ceux que j’ai pu lire et qui m’auront fait découvrir des choses) et cela fait un certain temps que j'aimerais poser une petite question ici afin d'avoir plusieurs avis.

On dit que le mors, mal utilisé (surtout les mors plus durs tels que pessoa, pelham, bride, etc…) peut infliger une douleur extrême au cheval (comme d’autres artifices mal utilisés d’ailleurs ou même n'importe quel cavalier très maladroit ou violent). Bon alors ma question va probablement paraître complètement stupide, mais si cela fait aussi mal qu’on le dit, POURQUOI le cheval ne réagit-il pas ? Ou plutôt, pourquoi ne réagit-il pas de façon proportionnelle à la douleur qui lui est sans doute infligée ? On voit parfois des têtes levées, des dos creusés, des bouches ouvertes, quelques foulées complètement raides voire quelques coups de cul (ce qui est déjà significatif allez-vous me dire), mais rien (ou très très rare) dans le style du rodéo, par exemple, où là PERSONNE ne peut nier que le cheval souffre.

On frappe quelqu’un ou un animal, la réaction appropriée serait de crier/reculer/se défendre, et tout ça pas légèrement. Le cheval est un animal qui pèse entre disons 300 et 700 kg voire plus, bien plus fort que nous, et ce n’est pas une muserolle combinée ou je ne sais quel autre artifice qui va l’empêcher de lever le cul, s’emballer, secouer la tête violemment, bref exprimer sa douleur de façon proportionnelle.

Alors pourquoi ne le fait-il pas ?
-Le débourrage qui l’a « conditionné » ? Je veux bien croire que certains débourrages font de certains chevaux des montures extrêmement dociles, mais de là à leur faire complètement ignorer/accepter la douleur…
-Le cheval est tellement bousillé au niveau de la bouche qu’il est complètement désensibilisé ?
-La douleur, bien que présente, reste assez supportable pour que le cheval se contente de passer sa langue par-dessus le mors, de saliver abondamment ou d’ouvrir la bouche ?
-Le cheval a une capacité de « subir » et d’« encaissement » monstrueuse qui fait qu’il n’exprime sa douleur que « subtilement » ?

(Je précise que je ne cautionne aucunement les comportements violents ou la mauvaise utilisation des enrênements, du mors quel qu’il soit ou de n’importe quel artifice. Je précise également que je considère que toute douleur infligée, même sans "forte" réaction de la part du cheval, est condamnable. J’aimerais juste avoir vos avis sur la question )

Bacchetti

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 08h17

Pas stupide du tout ton interrogation, je trouve même que le sujet est intéressant
Les chevaux sont discrets dans leur langage, lorsque ils ont été conditionnés pendant un certain temps, ben, ils font avec, du moins pour un certain nombre...
Leur comportement en groupe est caractérisé par la soumission a ceux qui les dominent, il est rare de voir un soumis se rebiffer même si le dominant est violent, si il y a rébellion c'est souvent parce que il conteste la place du dominant, ce qui peut être le cas aussi avec l'humain, violent et incohérent et lorsque ça dépasse les limites de ce qu'ils peuvent supporter, certains deviennent dangereux, soit par la fuite, soit par l’agression

Quiebro13

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 08h31

Je pense qu il y a des chevaux que l'on n'écoute pas et que l'on ne laisse pas s'exprimer alors ils font Avec et vont rechercher le minimum de confort.
Maintenant j'ai clairement des doutes sur la douleur "extrême" dut au mors dont tu parles.

J'ai vu mon cheval souffrir clairement ne plus pouvoir mettre un pied devant l'autre, sa posture, son attitude, sa respiration, son ?il n'était pas du tout le même que lorsqu'il est agacé parce que le materiel ne lui convient pas. Donc pas que je minimise les effets des enrenements et mors durs (je n'en n'utilise jamais je suis contre) Mais je pense qu'il ne faut pas non plus se laisser culpabiliser par le premier venu qui fera une vidéo sur internet anti mors ...

Ensuite il y a des chevaux plus expressif que d'autres. Le mien par exemple Est hyper sensible le moindre petit truc et il n'hésitera pas à le dire ! Une selle qui ne lui convient tu pris juste dessus pour qu'il te laisse le temps de descendre et de tout enlever Avant de t'ejecter
Je l'ai vu se mettre debout Parce qu'on testait un nouveau bridon avec une mousse sur la têtière, clairement il n'en voulait pas ^^ etc... la couverture ne lui convient pas ... tu vas courir un certain temps dans le paddock pour tenter de le chopper et lui mettre alors que je peux tout faire en liberté même lui parer les pieds.
On a aussi une jument bah elle peut importe ce que tu lui mettras elle restera égale à elle même, et il a vraiment fallut prendre Beaucoup de temps pour lui expliquer qu'elle pouvait nous donner son avis et s'exprimer.

La différence vient du caractère, de la sensibilité, Mais aussi de l'environnement et du conditionnement le mien est né dans ces ecuries et on l'a toujours écouté (peut être trop des fois) il a toujours pu s'exprimer librement et on a toujours tenu compte de cela.
C'est le genre de cheval quand il fait un abcès qui pose son nez à l'endroit précis de de l'abcès pour me dire "oh regarde c'est là que ça fait mal t'a bien compris ???"
Alors des fois j'en rigole Parce que je me dis que ce cheval s'il était en Club serait devenu complètement fou ou alors aurait été envoyé au couteau car trop "vicieux" ...

Mais moi ça m'a aidé à trouver certaines choses quand tous les vétos me disaient que mon cheval allait très bien alors qu'il a des problemes métaboliques.

Édité par quiebro13 le 21-03-2018 à 08h33



Elodu25

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 08h55

En rasant mon cheval'pour raison médicale, j'ai déjà enlevé un petit bout de peau à mon cheval , il saignait , pourtant il se laissait faire à 100% sans bouger comme si rien ne se passait !


Quand je faisais les IM. Je piquait soigneusement , mais un veto m'a montré sa technique , en me disait " sa lui fait mal quand tu fais comme ça " pourtant il n'a jamais bougé d'une oreille quand je lui faisais ces piqûres tous les jours !

Non un cheval a mal parfois sans rien dire (pourtant tous les TRuc énoncé plus haut , sont fait en liberté ou avec la longe sur l'encolure)

Bysoutchoup

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 08h58

Moi je pense que de façon général, les chevaux, comme tous les autres animaux ont une tolérance/résistance à la douleur bien supérieure à celle de l'humain.
Il suffit de regarder une chatte ou une chienne qu'on vient de stériliser, un poulain que l'on vient de castrer pour prendre conscience que si nous humain nous avions à vivre la même opération, nous ne serions pas à galoper quasiment comme si de rien n'était seulement quelques heures après l'intervention...

Bien sûr, je ne dit pas que leur souffrance est moindre que la nôtre, loin de là, mais je pense qu'elle fait partie de leur vie, et "qu'ils font avec". Ils sont "programmés" pour l'accèpter et la supporter...

Après, là encore, ça reste variable d'un individu à l'autre, et je dirais même, pour les chevaux, de façon générale, que la "race" influe sur cette sensibilité, dans le sens ou (la plupart du temps), plus on va vers les races à sang chaud, plus les chevaux vont être sensibles et réagir rapidement à l'inconfort ou la douleur, alors qu'au contraire, pour un même problème, un "sang froid" va "s'en accommoder" sans forcément exprimer grand chose.
Pour un même problème, certains vont réagir violemment, quand d'autres resteront stoïques. Comme chez l'humain d'ailleurs, ou certains seront au bout de leur vie avec une grippe, quand d'autres continueront à vivre une vie quasi normale!

Du coup, pour reprendre l'exemple cité du matos non adapté, cela va encore une fois se révéler plus ou moins fort selon l'individu...

Je pense également, que nous humain, avons encore beaucoup de mal (de façon générale), à déceler les premiers signes d'inconfort que notre cheval exprime. Souvent, nous n'en tenons absolument pas compte, soit parce qu'il passe inaperçu à nos yeux (là, on va dire que c'est notre ignorance par rapport à leur façon d'exprimer les choses qui pêche), soit parce que finalement, quelque part, leur mal-être nous dérange, et nous obligerait à changer nos habitudes (qui sont confortables pour nous!), et du coup, on pratique la politique de l'autruche: "mais non, mon cheval ne pète pas les plombs "juste" parce qu'il vit en box 23h30 par jour! C'est "juste" une crise d'ados!, du test! un problème de comportement! il est dominant!, bref, on lui trouve une tonne d'excuses plutôt que d'accèpter la vérité: notre cheval souffre de cet enfermement et du manque de vie sociale, et LA solution, c'est de mettre fin à sa souffrance en lui redonnant une vraie vie de cheval qui certes, sera bien moins confortable pour nous quand on se pointera à 19h après sa journée de boulot, pour récupérer un cheval crotté jusqu'aux oreilles au fond du pré de 3 hectares, que d'arriver et de le trouver tout propre dans son box, ou en 10mn on peut le préparer et sans même avoir à mettre le nez dehors, passer du box au manège...

Natt93

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 09h09

quiebro13 bonjour !
pour la jument dont tu parles, je suis très intéressée pour savoir comment tu as fait pour lui expliquer qu'elle pouvait s'exprimer.

peux tu m'en dire un peu plus ?

( peut être par MP pour ne pas envahir le sujet STP )

Natt93

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Posté le 21/03/2018 à 09h10

quiebro13 bonjour !
pour la jument dont tu parles, je suis très intéressée pour savoir comment tu as fait pour lui expliquer qu'elle pouvait s'exprimer.

peux tu m'en dire un peu plus ?

( peut être par MP pour ne pas envahir le sujet STP )

Hopane

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Posté le 21/03/2018 à 09h28

Pour moi il y a 3 pistes de réponse:
Déjà, les chevaux sont gentils, vraiment, ils n'ont pas d'arrière pensée et ne font pas les choses avec un but dissimulé
Ensuite si on te pousse juste un peu, oui tu vas réagir. Mais si d'un seul coup quelqu'un se met à te rouer de coups, tu vas probablement d'abord te replier sur toi un certain temps (et non crier/reculer/se défendre, ça c'est si l'attaque n'est pas très forte, ou après un certain temps d'une attaque forte)
Enfin une question de comportement des chevaux. Les 2 principales émotions qui peuvent être ressenties en cas de douleur sont la peur et la colère. Le "rodéo" est une expression de joie (ou une réaction physique à un violent serrage d'une sangle), il y a peu de chances qu'il réagisse ainsi. Si le mors fait mal, on observerait plutôt un cheval qui refuse d'avancer (ça arrive dans les cours débutant), un cheval qui s'enferme pour fuir l'action (ça arrive très souvent et particulièrement en dressage) ou un cheval qui se cabre par exemple. Mais le cheval aspire simplement à retrouver sa tranquillité et il apprend par essai/erreur. Donc s'il reçoit une forte action de main et qu'il essaye de donner en réponse: je me cabre, ou je m'arrête, mais que là il reçoit un coup de cravache, il va comprendre que ce n'est pas la réponse voulue, donc il va essayer autre chose jusqu'à retrouver du confort. Et bien souvent il va finir par accepter la situation "moins pire" (il a mal si on tire sur les rênes quand il avance mais moins mal que s'il s'arrête et qu'en plus d'avoir mal à la bouche il se prend un coup de cravache). Quelque part il y a une forme de résignation je pense

Bymathilde

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 09h49

natt93 mon poney a été comme la jument que Quiebro décrit
en fait se sont des chevaux "autiste" dans le sens ou ils ont un replie complet sur eux meme, il se retire dans leur monde et rien ne les perturbe
dans les clubs se sont les bons tontons que tous le monde adore, parce que ça bronche pas justement, en réalité se sont des chevaux à qui ont a tout le temps dit "tu la ferme, je ne veux pas savoir ce que tu as/penses"

le mien il a mis des années avant de s'exprimer mais il l'a fait ! et ça a été la plus belle des récompenses

Déjà il a changé d'environnement, il est passé du club à une proprio
passé de box ferme au paddock toute la journée/box nuit puis paddock H24 7/7 + pré avec des copains
il a mangé à sa faim calmement (pas de copain de box pour te foutre la pression à manger vite)
et puis on a tout simplement fait attention à ce qu'il faisait (les gérants de la pension, les coachs et moi)

Au tout début ça a été des mimiques quasiment invisibles, par exemple: reculer un antérieur quand on venait le chercher au paddock en passant le poids sur les postérieurs, comme pour reculer, se mettre hors d'atteinte de nous, et pourtant il restait là. Dans ces situations il fallait "juste" etre gentil, lui donner une carotte (son péché mignon)
à pieds il s'est vite décoincé, le "hasard" faisant bien les choses et en gardant cette optique de tjs regarder ce qu'il fait j'ai aussi découvert ce qu'il aimait: les roulades dans le manège par exemple, préférer les carottes au pommes, savoir qui était son copain et qui ne l'était pas, comprendre que de travailler au moment de manger ça ne le faisait pas du tout, préférer etre en liberté plutot qu'attacher (attaché il tirait au renard alors qu'en liberté il ne bronchait pas)
ça a tjs été des microgestes, mais il a fini par venir calmement poser son bout de nez sur moi à l'attache, là ça voulait dire "je veux un calin ou une gratouille" au contraire quand il allongeait le nez comme pour faire la grimace c'était "je suis de mauvais poil j'ai pas envie de bosser"
Il a finit par rester auprès de moi, meme en liberté, plus de licol, et meme avec un copain, souvent c'était quelques minutes avec le copain et hop il revenait vers moi

c'est au travail ou ça a été bcp plus compliqué
là malheureusement il a fallu aller le chercher bcp plus fermement
déjà trouver la marche avant, et meme le récompenser quand il partait à fond en coup de cul .... oui hallucinant ... mais au moins il exprimait quelque chose
et puis comme à pieds: faire attention à tout, tous les signes qu'il donnait: grincement de dent, fouaillement de queue qui pourtant n'étaient pas tous evident
bcp de variations dans le travail, jamais deux montes similaires d'affilés (lundi dressage alors mardi balade)
et jamais deux séances de travail qui se ressemble à la suite (lundi départ au galop, mercredi appuyés)
j'ai changé d'équitation et d'approche (vive l'équitation de tradition française)
il a changé, du poney rétif il est devenu le gentil poney de dressage facile
par contre il n'a JAMAIS appris à apprécier à nouveau le travail

malheureusement il m'a quitté il ya un an ... colique rouge ... rien pu faire ...
skibiscuit
c'est à partir de là que ma réponse concerne ton sujet
justement donc mon poney est décédé de colique rouge (cad nécrose suivi de rupture de l'intestin ou de l'estomac) le truc hard quoi .... il avait des signes de coliques mais franchement .... light pour ce qu'il avait ... il était calme ... pas de mouvements abusifs "juste" il se tapait le ventre avec un postérieur ...
De même il y a quelques années auparavant il m'avait une inflammation des deux pieds postérieurs en simultanée, il a continué à travailler .... moins bien mais pas de boiteries et pas de signes de malêtres différents de d'habitudes .... puis un jour en longe, il ne bossait pas très bien, il s'est arrêté net et m'a fait face, il s'est simplement arrêté et m'a regardé .... le message a été clair .... il a eu 3 semaines d'arret du boulot, anti-inflammatoire et ferrure obligatoire .... (je m'en veux encore de ne pas l'avoir remarqué plus tot ... )

En revanche, suite au départ de mon poney adoré, j'ai racheté un jeune cheval quelques mois après
un poulain PRE de 3ans, malin comme un singe et hyper expressif
au niveau expression j'ai le strict opposé de mon poney
déjà il parle TOUT LE TEMPS !! constamment entrain d'hennir, de souffler, de couiner
hyper demandeur d'attention, tjs à venir me chercher, me gratouiller, voir ce que je fais
bref le cheval-chien
il y a 2/3mois, Mr s'est jeté sur sa bouffe, et PAF ... bouchon oesophagien ...
pour la première fois de ma vie j'ai entendu un cheval hennir de douleur .....
pourtant ce n'était "qu'un petit" bouchon osophagien, qui est passé tout seul, sans véto, juste un coup de décontractant en IM et c'est tout ...

Tout ça pour en venir à dire que la personnalité de l'animal et la façon dont il est traité influe forcément sur la façon dont il va exprimer ses sensations/sentiments !

Et puis ils sont certes hyper sensibles (la mouche sur la croupe qui se prend un bon coup de fouet de queue) mais ils sont aussi hyper violents entre eux parfois: qui n'a jamais vu les fameux shet se mettre c*l à c*l et se taper non-stop pendant 10min ?!

Poneyrosee

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 10h23

je me suis souvent posée la question par rapport à ma jument, c'est parfois difficile de jauger sa douleur bien qu'elle soit une grande sensible. Lorsqu'elle s'est fracturée le metatarsien il y a 3 ans, elle ne montrait pas spécialement de signe de douleur par ex... mais elle venait d'arriver dans un nouvel environnement donc est-ce qu'elle faisait profil bas?!

c'est une jument qui a tendance à se renfermer sur elle même quand ça va pas, elle ne va pas fuir ou exploser mais prendre sur elle.

je pense que ça dépend des caractères mais comme dit Bachetti, ça vient aussi du mode de vie du cheval : en groupe, soumission etc. On ne montre pas non plus sa faiblesse/douleur quand on est une proie potentielle dans la nature

Walibie

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Posté le 21/03/2018 à 10h26

je rejoins la fais qu'un cheval est conditionné à souffrir en silence.On demande des chevaux qui pardonne les actions aux cavaliers , malgré l'inconfort et la douleur

Pour l'histoire :

- en club , jeune cheval de 4 ans , blessé par la selle ouverte au garrot.Elle à été mise en arrêt .La jument n'a pas bougé d'une oreille tout le cours, pas un boitement rien .Pourtant je pense qu'elle la bien sentie..

Cherchour

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Posté le 21/03/2018 à 10h29

Le cheval a été sélectionné depuis sa domestication qui remonte à quelques milliers d’années. Je suppose que la sélection s'est orientée vers des animaux plutôt serviles et sans réactions disproportionnées.

Même si il y en a qui régissent plus fort que d'autres

Fugae

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 10h40

C'est une question hyper intéressante, et qui devrait être abordée par tout cavalier... ça aiderait énormément à éviter certains débordements !
Je pense, comme les autres, qu'il y a un mélange de tout ça : nature / personnalité / conditionnement.

J'ai un poney qui ne donne pas l'impression de s'exprimer, il est très "poney de club" dans son comportement. Ça fait 4 ans qu'il est avec moi, il en a 12 aujourd'hui, j'en ai fait des bêtises avec lui - mais maintenant, je sais comprendre ses signes d'inconfort. C'est léger cela dit... une façon de m'accueillir, ses oreilles, ses yeux... Il ne s'exprime jamais dans le mouvement, il n'éjecte pas, il ne grimace presque pas...

Mon autre est un irish qui est ultra sensible, angoissé, et prend sur lui - lui, c'est clairement son éducation qui le rend totalement stressé de la vie, vu qu'il n'ose pas dire quand il est inquiet, qu'un truc ne va pas, qu'il a mal... acheté à 14 ans, ça a été très compliqué de le sortir de sa coquille.
Il y a plusieurs choses qui ont aidé :
- une stabilité (environnement, copain qui fait poisson-pilote, horaires...)
- du travail à pied (léger) pour comprendre les codes des nouveaux humains (sinon il panique)
- désensibiliser
- encourager sa curiosité : aller voir avec lui des trucs nouveaux, lui demander de toucher, lui demander surtout de prendre le temps, le féliciter beaucoup... c'était un cheval un peu "con" (désolée de le dire comme ça, mais il oublie souvent de réfléchir s'il n'est pas à l'aise) et on a découvert un cheval qui pige très vite en réalité, s'il est dans le bon environnement et au calme !

Du coup cet hiver quand il nous a fait un abcès, comme le cheval de quiebro13 il touchait là où ça faisait mal avec son nez pour nous montrer... (bonjour le cœur brisé au passage tiens).
Il a énormément évolué en 3 ans, et accepte aujourd'hui des choses qui étaient impossibles.
Je n'ai pas assez de temps pour lui, et il faut souvent lui faire des rappels du coup, mais lui a évolué, et pourtant aujourd'hui il a 17 ans. Chez lui le conditionnement était plus fort que la nature.

Je trouve très intéressant l'étude des différentes expressions de visage des chevaux aussi, on oublie trop souvent de les regarder - surtout en club, quand on a pas "le sien".

Annerobert

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 10h41

Je sais pas expliquer comment, pourquoi, mais j'ai vu la réaction de mon cheval avec un abcès. Bien sur boiteux, il soulage naturellement son pied blessé. La véto vient avec la pince à sonder. Premier coup de sonde, le cheval tente de retirer son pied. Il ne bougera plus pour les autres coup de sonde (même au même endroit). Il s'est juste laissé surprendre par sa douleur la première fois, et par la suite il a pris sur lui pour ne plus bouger.
Évidement cheval super simple à soigner (moins simple pour investiguer).

Ardennesacheval

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 11h02

Ou plutôt, pourquoi ne réagit-il pas de façon proportionnelle à la douleur qui lui est sans doute infligée ? On voit parfois des têtes levées, des dos creusés, des bouches ouvertes, quelques foulées complètement raides voire quelques coups de cul (ce qui est déjà significatif allez-vous me dire),
ben parce que les chevaux sont plus discrets naturellement, qu'un chien ou un humain, qui eux vont g**ler de toutes leurs forces.
Les chevaux ne braillent pas pour signifier leur douleur ils ne s'expriment que par gestuelles, postures... Et la posture bouche ouverte/ encolure à la renverse/ yeux exorbités c'est déjà pour eux l'équivalent d'un hurlement !

mais rien (ou très très rare) dans le style du rodéo, par exemple, où là PERSONNE ne peut nier que le cheval souffre.
là tu t'avances sur un sol mouvant.
Les chevaux de rodéo sont très peu manipulés donc s'expriment dans le geste à foison, c'est pas le cas d'un cheval dressé qui a toujours appris qu'avoir une selle, un cavalier, un mors, c'est normal, qu'on ne se révolte pas en jartant son cavalier, que de tte façon tu ne peux pas te débarrasser en faisant le guignol (si tu fais tomber le cavalier tu ne peux de tte façon pas t'enfuir du manège, tu seras ratrappé tôt ou tard, il te remontera sur le dos et recommencera.

En rodéo faire chuter le cavalier amène une récompense (t'as fait ton job, tu sors du ring pour retrouver les copains.) Les meilleurs chevaux de rodéo sont ceux qui ruent avec "style". Et on leur met une sangle abdominale pour éviter qu'ils se cabrent, se retournent ou se roulent pour se débarrasser du cavalier, ce qui serait dangereux et nuirait au spectacle puisque le but de ce sport est d'encaisser les ruades.

Alors à mon avis la "souffrance" de l'un par rapport à l'autre est toute relative. Le cheval de rodéo, "brut", s'exprime sans filtre dans la mesure de ses moyens (la sangle qui oriente les mouvements) subit quelques secondes de méga-stress certainement, mais les bons chevaux de rodéo durent des années donc ça ne doit pas les miner tant que ça, après la journée de compet ils retrouvent leur vie en troupeau pour quelques semaines peinards.

Je ne veux pas défendre le rodéo mais relativiser ...
ya des malheureux chevaux qui supportent toute leur vie un cavalier lourdaud, brutos, pas à l'écoute, voire des fois méchant....

On frappe quelqu’un ou un animal, la réaction appropriée serait de crier/reculer/se défendre,
ya bien des chiens qui se couchent en hurlant et continuant de recevoir des coups... au lieu de filer...
des femmes battues pdt des années...
Dans une relation de souffrance il n'y a pas "que" la douleur au moment X (tout cheval qui se prend une chataîgne, bondit loin de la clôture) ya aussi une "relation" donc un lien...

Le cheval est un animal qui pèse entre disons 300 et 700 kg voire plus, bien plus fort que nous,
mais qui n'a pas notre intelligence.
Il peut pas se dire "un coup de pied dans le front et je serait définitivement débarrassé de mon bourreau...
c'est pas un "attaquant", un chien poussé à bout va mordre, peu de chevaux qui se font rouer de coups vont se retourner, attaquer...

leur organisation sociale les pousse à l'harmonie. Le dominé cède au dominant, ça évite les conflits, ils pensent peut-être que céder va leur apporter la paix, éviter les conflits. (je ne dis pas "pensent" dans le sens où ils réfléchissent, mais chez un cheval normalement socialisé, c'est un comportement spontané, ancré)

et ce n’est pas une muserolle combinée ou je ne sais quel autre artifice qui va l’empêcher de lever le cul, s’emballer, secouer la tête violemment, bref exprimer sa douleur de façon proportionnelle.

sauf s'il a déjà mal aux dents et que faire l'idiot va lui valoir une douleur d'autant plus grande...

Le débourrage qui l’a « conditionné » ? Je veux bien croire que certains débourrages font de certains chevaux des montures extrêmement dociles, mais de là à leur faire complètement ignorer/accepter la douleur…
je pense qu'à un certain stade le cheval est résigné... Comme les pauvres chevaux au dos en sang sur qui on pose une selle, un harnais, tous les jours, ils sont éteints et ne réagissent pas

la résignation a été mise en évidence par une expérience :
deux chenils grillagés avec sol en métal et l'un avec une niche en bois, un chien dans chaque chenil.

Un sonnette retentit, suivie d'une décharge électrique dans le sol. Les deux chiens ressentent la douleur, cherchent une solution, celui qui a une niche saute dessus et y échappe, pas l'autre.

Au bout de plusieurs sonneries/ décharges, le premier chien saute avant de se faire prendre, le 2è chien ne réagit même plus car il n'a aucun moyen d'y échapper, il reste debout, assis ou couché et amorphe.

Au bout de quelques semaines, le 1er chien est en pleine santé, l'autre est dépressif, ne mange plus, maigrit, blindé d'hormones de stress. Si on lui met une niche il n'a même pas l'idée d'essayer d'échapper à la décharge.

Au bout d'un moment le cerveau se "ferme".

Le cheval est tellement bousillé au niveau de la bouche qu’il est complètement désensibilisé ?
oui, ça aussi, a été démontré.
Les terminaisons nerveuses se désensibilisent sous des stimulations trop fortes, répétées. Comme quand tu manies la pioche : tu vas saigner, avoir des ampoules, ensuite fabriquer de la "corne" et au bout de 10 ans de maçonnerie, tu n'auras plus des mains douces, souples et lisses mais d'épaisses paluches dures, solides mais avec une perte de la sensibilité fine à ces endroits.

Cheval400

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La douleur du cheval
Posté le 21/03/2018 à 12h01

Très intéressant ce sujet.

Pour ma part, j'ai une jument qui ne "supporte" pas la douleur, une vraie princesse au petit pois ! Les rares fois où elle a eu besoin d'un véto (race rustique ^^), elle nous en a fait voir de toutes les couleurs ! Elle nous a fait une mammiteune fois, le véto devait lui injecter un produit dans les tétines..... Eh bien il a dit qu'il n'avait jamais vu un cheval comme ça, on était trois pour essayer de la maintenir et sur 3, on est 2 à s'être pris un coup dans la jambe... Elle ne se laissait absolument pas faire et dès qu'on faisait mine d'approcher de ses tétines, elle tapait (et pas juste un peu, alors qu'elle était sous sédatif !)

Bref, un vrai tigre aux soins, plus tard elle a dû se taper la jambe quelque part et elle avait un petit hématome à la jambe (donc le truc vraiment pas grave !) donc pommade 2x par jour..... eh bien de nouveau, la GALERE ! Elle m'a carrément mordu les fesses Pourtant c'était à un antérieur mais rien ä faire, impossible de la soigner sans prendre de risques....

Et pourtant en temps normal c'est une jument super respectueuse, ne tape jamais, ne mord absolument pas, j'en fais ce que je veux en liberté totale, je la laisse à des gamins sans souci, vraiment une perle..... Mais quand elle a mal ça devient un tigre...

Du coup je pense comme beaucoup que ça dépend en grande partie du caractère du cheval, mais la mienne je pense que si je lui faisais mal avec une selle ou autre, elle me le montrerait....
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La douleur du cheval
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