dadou_love
Je vais essayer de te répondre aussi précisément que possible. Je précise tout de même que sur le fond je suis complètement en accord avec toi (et donc avec ta coach et tes lectures) mais que ton travail n'a pas le même objectif que le mien donc je te répond point par point et ensuite j'essai de t'expliciter ce que je recherche précisément.
Citation :
alors, pour pouvoir étendre la ligne du dessus (dos + encolure+ chanfrein) il faut d'abord de l'engagement. La tension vient de l'engagement des postérieurs. D'après ma coach et mes différentes lectures, il faut donc rechercher la mobilisation complète de l'arrière main, un vrai engagement des postérieurs qui vient tirer la ligne du dessus pour finalement arriver sur la tension de la nuque (c'est ma reformulation).
Si sur la base, je suis d'accord avec toi, je relève quand même plusieurs choses. La première c'est que l'engagement des postérieurs seul ne suffit pas du tout à étendre la ligne du dos. Tout comme le placement de la tête ne signifie pas que le dos travaille. L'engagement des postérieurs seul ne relève pas la ligne du dos, il ouvre simplement les vertèbres caudales et la charnière sacro-lombaire, délie les hanches et permet effectivement une meilleure impulsion.
Ensuite la ligne du dos, ce n'est pas seulement le muscle long dorsal (muscle qui repose sur le processus épineux des vertèbres, sur lequel on est assis), c'est aussi le muscle multifide découpée en trois sections (cou, thorax, lombaire) mais aussi trois ligaments extrêmement importants sur trois zones différentes tu t'en doutes bien (ligament interépineux, ligament supra-épineux et ligament longitudinal ventral).
Dans ce que tu me dis et que j'ai cité, tu parles uniquement du muscle long dorsal qui va des dernières vertèbres cervicales au bassin et au sacrum. Ce n'est donc pas, concrètement, l'engagement des postérieurs ou le placé de la tête qui va influer sur la tension du muscle long dorsal mais bien l'abaissement des hanches, la place et la position de l'encolure (tête en bas, ça fonctionne pas, placé en C3 voire axis/Atlas ça fonctionne pas non plus). C'est tout un ensemble et une attitude générale qui va permettre l'extension du long dorsal. Hors ce n'est pas le seul muscle et bizarrement pas franchement le plus important
Citation :
Pour cela on recherche un pas ample mais bien à quatre temps avec un cheval qui se pousse de lui même. Puis un trot ample à deux temps, dans uns cadence plutôt lente et toujours avec des postérieurs bien en dessous.
Là dessus je ne sais que te dire si ce n'est encore une fois que oui, je suis d'accord, mais attention, des postérieurs sous la masse ne signifient pas une bonne utilisation du dos. Combien de chevaux voit-on les postérieurs sous la masse, les hanches campées, le dos en cuvette et la évidemment la tête bien clouée dans le poitrail...
Le rythme de l'allure est importante mais la variation de l'allure en elle même ne change pas l'impulsion. Du moment que c'est régulier, qu'on a les bons temps, l'amplitude peut varier mais ça dépend surtout du dressage du cheval.
Citation :
Lorsqu'on l'obtient, on observe que tous les muscles en partie haute de l'encolure fonctionnent, ceux du dos, du rein jusqu'à la pointe de la fesse travaillent et donnent une impression de vibration sous la peau. La ligne des abdos se marque.
Je suis d'accord. Mais faut que ça fonctionne dans le bon sens du terme. Si c'est contracté, aucun intérêt. La tension ne se voit pas, elle se ressent dans les doigts quand tu montes et à partir du moment où il y a vibration alors, théoriquement, il y a contraction, deux choses différentes. Ce n'est pas à moi de juger le bien du mal, simplement encore une fois, tu travailles dans la contraction ici, la prise de masse, l'illusion d'action. Moi c'est pas ce que je veux pour le moment (voir plus loin...)
Citation :
Le petit paragraphe que j'ai écrit au dessus c'est ce que je cherche à obtenir dans mes séances de travail avec mes poneys, c'est un saint graal que j'obtiens souvent partiellement et quelques fois au complet (de plus en plus après plusieurs mois de travail...).
AH oui donc tout s'explique. Non moi pour le moment je ne veux pas de ça
Je ne veux pas que mon cheval se muscle, je ne veux pas que mon cheval ait de la technique ou du "muscle". Pour le moment, on est en est pas làààààà du tout (même si, un jour j'espère, on débutera ce travail là!)
Citation :
Pour obtenir cela, vu que je ne suis qu'à pied, j'alterne les séances de longe (1x par semaine) ou de LR, beaucoup de travail en liberté pour obtenir suffisamment d'engagement sur barres aux sol (2x par semaine) et de plus en plus sur barres surélevées et une séance de saut par semaine.
Tu n'es qu'à pied ? Bon en même temps moi la monte... C'est pas ça qu'est ça mais le travail commence à pied avant d'être abordé à cheval
Les barres surelevées c'est la vie je crois ! En liberté surtout, ça c'est top. Je n'ai pas du tout le même rythme que toi mais les problématiques et les sujets sont différents.
Par contre pour le saut, elle ne sait pas, elle ne veut pas et donc, on prend son rythme et on aborde les choses l'une après l'autre. Cheval de débardage bonjour, elle fonce dans l'obstacle sans trop s'inquiéter
Citation :
En fait le travail sur barres au sol permet au cheval de faire attention où il met les pieds, le fait de surélever les barres l'oblige naturellement à tenir ses abdo pour maintenir son système digestif (sinon ça bloblotte dedans et cela n'est pas agréable pour lui).
Tout à fait d'accord avec toi et c'est d'ailleurs l'une des bases de notre travail dans la remise en condition physique de Tartine. Jument qui peut être très musclée de l'avant et de l'arrière main sans trop de difficulté mais pour le tronc, c'est une toute autre histoire. Encore une fois moi, là dedans, c'est déjà psychologique, faire attention où elle met les pieds, la détendre mentalement et ensuite lui faire prendre conscience qu'elle a un tronc et qu'il sert à quelque chose.
Citation :
Alors effectivement je "saucissonne" avec un pessoa réglé un peu lâche pour montrer la bonne orientation. Mais cela commence à porter ses fruits, surtout quand on part de loin avec un poney complètement musclé à l'envers, un poil faignant qui ne comprend pas au départ le but de la torture..
A chacun sa manière d'aborder les choses en fonction de sa recherche et de ses objectifs.
Moi c'est en licol dorénavant et on n'en n'a que du bon. Un cheval qui stress, qui se contracte, qui sert les dents quand il a quelque chose dans la bouche (même quand c'est adapté) bah ça travail pas bien. Ca n'en donne que l'illusion et ça n'a aucun intérêt pour la suite. Si ton poney va mieux avec, pourquoi pas
Citation :
pour te dire qu'il ne faut pas vouloir tout tout de suite et qu'il faut réfléchir en global pour arriver à tes fins.
Oui, en global et pas en général. De manière holistique donc, et de façon poussée. Exactement ce que je fais (enfin, ce que je cherche à faire à mon humble niveau). En sachant que je n'attends rien de mon cheval, si ce n'est une sécurité en balade. Pour le reste, mon but du "travail" c'est de palier au manque de déplacement et donc ainsi de lui faire prendre conscience de son corps, de l'utiliser de la meilleure manière possible pour qu'il n'y ai pas de postures compensatoires et que tout soit, de manière précise, profonde, physique, morale et psychologique, le plus équilibré possible. L'équitation (si on appelle ça ainsi) devient un soin et plus une activité physique qui donne un égo au cavalier.
Citation :
Pour en revenir à Tartine, je pense qu'elle est un peu comme le mien, en roue libre c'est sympa (ballade dans les bois etc..., même pour les longues rênes) mais une fois qu'il faut vraiment bosser c'est plus la même histoire, surtout qu'on les a largement attendu dans leur développement physique.
Et bien détrompes toi ! J'ai une jument curieuse, généreuse et de manière générale, très à l'écoute et à la demande d'activité. Que ce soit de l'éveil, du travail à l'épaule ou autre. Evidemment ça nous force à sortir de notre zone de confort dans certains moments mais ce n'est pas négatif et elle ne rechigne pas (un cheval ne rechigne pas). Simplement, pour la longe par exemple, elle stresse parce qu'elle ne comprend pas comment utiliser son corps, elle découvre des sensations qui ne répondent pas de manière habituelle et donc, elle a tendance à aller dans la fuite. Mon but ce n'est pas qu'elle me fasse plaisir en faisant ce que j'ai demandé, mon but, c'est qu'elle comprenne que son corps lui appartient, qu'elle le maitrise et que donc, elle doit apprendre à l'écouter et le "porter" de manière optimale.
Ma manière d'aborder les choses aujourd'hui est complètement différente de la manière dont on aborde le travail du cheval en équitation. Dans le sens où à la base, on vient travailler le cheval pour qu'il puisse nous porter, pour qu'il soit physiquement présentable et qu'il réponde aux attentes et aux demandes du cavalier de la manière la plus fine, la plus rapide et la plus précise possible.
MOI PAS !
Le travail de ma jument aujourd'hui porte uniquement sur son bien être, sa compréhension d'elle-même et son entretien. Donc le travail porte sur l'éveil, sur le mental, sur le moral, sur la compréhension, sur la psychologie. EVIDEMMENT je ne suis pas professionnelle et je vous donne ces termes à la hauteur de mon niveau, de mes connaissances et de mes compétences. Cela dit, c'est en ce sens que l'on se dirige.
Pour en revenir aux longues-rênes, le travail que j'effectue se fait d'abord en ligne droite, au pas, sans variation de terrain. Le but c'est de tendre la ligne du dos mais je ne recherche pas le placé ni le sur engagement des postérieurs. (Bah alors keskelle cherche celle là ?
). Je cherche un squelette optimal dans son fonctionnement, je cherche le déploiement des articulations, je cherche la décontraction et la souplesse des ligaments, l'ouverture des espaces inter vertébraux et donc, la prise de conscience précise de la jument dans son fonctionnement locomoteur.
oui oui, on en est que là...Donc quand tu parles des postérieurs sous la masse, cela implique d'étirer le muscle long dorsal rattaché aux processus épineux et donc, de coucher les vertèbres en direction de l'arrière main. Lorsque le cheval "se place", avec un engagement des postérieurs, on a une fixité des vertèbres, les processus épineux la tête vers le ciel. Ca, c'est le résultat d'une pratique équiestre. Moi, ce que je recherche, c'est que ces processus épineux s'ouvrent les uns des autres, permettant une souplesse du long dorsal, un mouvement léger et libre des disques fibro-cartilagineux et une tension légère des multifides, laissant ainsi une locomotion "ouverture" et aérée. Ca se fait pas en deux temps trois mouvements, c'est très long et en longues-rênes, on parvient à ce type de travail grâce au fait que le cheval n'est pas limité concrètement vers l'avant, il est libre de placer son encolure (et pas sa tête) à la hauteur qui lui semble satisfaisante, nos rênes étant à la hauteur de la bouche et l'accompagnant, et nous, derrière, pour, de façon très légère, "abaisser" les hanches, du moins les maîtriser. Le cardre étant posé dans la longueur, le cheval n'a pas à s'inquiéter du plie, du port ou quoi que ce soit, mais simplement de la position optimale. Et plus le cheval va prendre conscience de son corps, de l'implication de son tronc, plus il va trouver une posture optimale dans la longueur (c'est pas super clair je suis désolée
)
La longe c'est un exercice difficile pour elle parce que le plie demandé en longe, qu'il soit grand ou moindre, est un effort particulier qui va travailler sur la latéralité des muscles et des articulations, qui va demander d'autres prises de conscience et qui va venir bloquer le mouvement de manière asymétrique (d'où l'intérêt de travailler les deux côtés de la même manière et dans la même durée). C'est pas anodin et pour Tartine qui, déjà en ligne droite, bataille avec son propre corps, la longe est un exercice très mental pour elle, très physique aussi, qu'elle ne parvient pas à aborder de manière sereine et franche. D'où je fait de privilégier les longues-rênes et de régler un problème à la fois.
Pour le reste je pense qu'on est d'accord, barres au sol, surélevées, travail à l'épaule en deux pistes etc...