2 j'aime
Cavalier lourd et pre : recherche témoignage
Posté le 19/11/2018 à 13h14
museane
Posté le 19/11/2018 à 13h14
Deux analyses intéressantes sur cette étude :
Parue dans Sports Equestres :
[i]Parce que le cheval est un animal grand, fort et lourd, on ne se préoccupe que depuis peu du poids qu’il porte, à savoir celui de son cavalier. Un cheval peut-il supporter sans répercussions une charge sur son dos, qui parfois devient une surcharge ? Quelles sont les conséquences physiques sur le cheval ? Comment un cavalier doit-il choisir son cheval en fonction de son poids ? Autant de questions qui se posent, mais qui n’ont pas pour autant de réponses évidentes…
Selon une étude britannique publiée en mars dernier par le « Journal of Veterinary Behavior », il existerait un poids maximum que pourrait supporter chaque cheval, en fonction de son propre poids, et qui serait sans conséquences préjudiciables pour sa santé. Le docteur Hayley Randle du Duchy College dans les Cornouailles a, en effet, étudié 152 chevaux et leurs cavaliers, et a établi un ratio idéal entre le poids du cheval et du cavalier. Ce chercheur estime que le ratio optimum serait de 10%. Jusqu’à 15%, il serait satisfaisant, et au delà de 20%, il comporterait de réels risques pour le physique du cheval. Cela voudrait concrètement dire qu’un cheval de 500kg ne devrait pas porter un cavalier de plus de 75kg, et qu’à partir de 100kg, cela deviendrait néfaste pour lui. « Les gens ont tendance à penser qu'il n'y a pas de problèmes car les chevaux sont de si grands animaux que la question du poids du cavalier ne se poserait pas. Mais l'impact sur la santé du cheval peut être assez important, assez rapidement, » a déclaré le chercheur. Dans cette étude, seuls 5% des cavaliers avaient un poids optimum (ratio de moins de 10%), 62% avaient un poids jugé entre optimum et satisfaisant, et 33% étaient en surpoids. Conclusion donc : 1/3 des cavaliers seraient trop lourds pour leurs chevaux !
« C’est intéressant mais il manque des éléments pour mieux appréhender le sujet. On ne tient pas compte de la race du cheval, de son âge, de sa musculature, ni du niveau du cavalier, qui sont des éléments déterminants pour tirer de réelles conclusions. Par exemple, quand on porte un enfant de 5 ans dans les bras et qu’il est calme, cela ne nous pose pas de problèmes. En revanche, s’il est agité, c’est une autre affaire, nous avons l’impression qu’il est plus lourd à porter. C’est pareil en biomécanique équestre. Si un cavalier n’est pas en équilibre et pas stable sur le dos du cheval, il est plus lourd pour le cheval, » précise Pascale Phillpot, coach en biomécanique du cavalier, praticienne en shiatsu équin. « Ne parler que du surpoids est un peu réducteur. Regardez en courses de galop, le poids porté par le cheval est défini en fonction de ses résultats antérieurs. Il a une influence sur la performance car on essaye de mettre tout le monde à égalité de chances en introduisant des handicaps, du poids en plus. Un pur sang va peser entre 420 et 530 kg et va porter 70 kg, soit environ 1/7 de son poids. D’une manière plus générale, il y a des chevaux porteurs et des chevaux pas porteurs. Des dos courts et forts seront plus porteurs que des dos longs et légers. Un barbe ou un quarter horse va porter plus qu’un pur sang. Il y a aussi des chevaux qui s’affaissent quand on monte dessus et d’autres sont bien stables. Ce sont généralement des dorsalgies, parfois aggravées par des pathologies de membres (pieds antérieurs, boulets antérieurs…), » complète Sébastien Caure, vétérinaire équin dans le Calvados, spécialiste de la locomotion.
Aujourd’hui, la communauté vétérinaire s’accorde sur le fait qu’un cavalier trop lourd pour son cheval, tout comme un cavalier en perpétuel déséquilibre ou trop asymétrique, peut lui provoquer des problèmes lombaires, mais également des boiteries, voire des lésions au niveau des pieds. « Lors des réceptions, le cheval va avoir une tonne sur un pied. Alors une tonne plus 80 ou une tonne plus 90 kg, cela fait peu de différence. Par contre, une tonne avec un sac de patate, ou bien une tonne avec un sportif qui accompagne le mouvement du cheval et qui a son centre de gravité au bon endroit, cela change beaucoup, » illustre Sébastien Caure.
« Il y a un autre facteur déterminant, pas abordé dans cette étude, c’est le poids de la selle et peut-être surtout, si le cheval a une selle bien adaptée. Une selle trop serrée au niveau des épaules ou trop longue, qui porte sur les épaules ou sur les lombaires, peut provoquer des lésions importantes. Une selle trop petite pour un cavalier, corpulent qui plus est, ne l’aidera pas non plus à être à sa place, en équilibre. Attention, car une selle de 18 pouces n’est pas adaptée à tous les chevaux, » complète la praticienne.
Il ne faut pas faire de généralités sur ce sujet car chaque cas est particulier, chaque cheval avec sa morphologie et ses « faiblesses », et chaque cavalier avec son poids, son surpoids, sa façon de monter et son niveau d’équitation. « La surcharge pondérale du cavalier n’est pas un problème en soi quand le cavalier est bien en équilibre sur son cheval et qu’il est bien adapté au cheval, grosso modo le ratio donné par l’étude. Cela dépend aussi du type de surpoids du cavalier. Les hommes ont plutôt tendance à le porter au niveau de l’abdomen. Chez les hommes avec un abdomen proéminant, cela peut peser sur les épaules du cheval, il est donc nécessaire de trouver un équilibre adéquat. Les femmes vont plutôt porter leur surcharge pondérale au niveau des fesses et des cuisses, ce qui est plus facile pour maintenir le centre de gravité à sa place. Il y a plus de poids à gérer, plus de problèmes de souffle, et parfois un manque de tonicité musculaire, mais chaque personne est différente, » explique Pascale Philpott.
La première des choses à faire est donc avant tout de choisir un cheval en fonction de sa taille, mais aussi et surtout de son poids, préférer les chevaux plus porteurs lorsque l’on est en surcharge pondérale, être encore plus attentif au choix de sa selle, pour son confort de cavalier, tout comme pour l’intégrité physique de son cheval, de son dos et de ses membres.
« Plus on est léger, mieux c’est. Le surpoids limite l’agilité, la forme du cavalier. Un cavalier à son poids de forme sera un meilleur athlète et aura un geste sportif de meilleure qualité. Son équitation sera donc plus efficace et plus économique pour le cheval, qui s’en portera d’autant mieux. C’est d’ailleurs plus la forme qu’il faut rechercher. Un cavalier en bonne forme montera mieux et fera moins de mal à son cheval qu’un top model raide comme un bout de bois. Mais il faut surtout bien échauffer le cheval et avoir une équitation légère, » prévient le vétérinaire.
Que l’on soit en surpoids ou non, l’équitation reste une activité physique. C’est un sport complet qui permet de faire travailler l’ensemble du corps, et qui est d’autant plus préconisé pour les personnes en surpoids, qu’il n’est pas violent pour les articulations, ni pour le dos, lorsqu’il est bien enseigné, avec une bonne position. « Il est nécessaire d’utiliser ses abdos et tous les muscles de son corps pour se tenir à cheval. L’essentiel, pour les cavaliers, c’est de prendre conscience de leur corps, de comprendre leur équilibre et leur centre de gravité, c’est à dire répartir son poids de façon équilibrée sur les cuisses et les ischions, et ça ce n’est pas évident. Ca l’est souvent d’autant moins que l’on se sent mal dans son corps, qu’on ne l’assume pas, lorsque l’on est en surpoids par exemple. Il existe de nombreuses techniques qui aident à cette prise de conscience du corps, comme le yoga, les méthodes Pilates, ou Feldenkrais… ou celles adaptées à l’équitation, Alexander ou Mary Wanless, » conclue la coach en biomécanique du cavalier.
Deux exercices
… pour trouver la position neutre de la colonne vertébrale, position optimale pour absorber les mouvements du cheval :
Assis sur le bord d'une chaise, placez vos mains sous vos fessiers pour sentir vos ischions, paume de main vers le sol. Cambrez votre dos puis, arrondissez votre dos pour ressentir vos ischions bouger sur vos mains. Puis, décomposer ces mouvements pour trouvez la position des ischions pointés vers le sol. Prenez conscience de ce que vous devez faire avec votre corps pour retrouver cette position une fois à cheval.
… pour maintenir le haut du corps stable et utiliser les abdominaux :
Assis sur une chaise comme ci-dessus avec les ischions pointés vers le bas. Prenez un ballon de décoration et pincez le entre vos lèvres. Posez vos mains sur votre abdomen. Soufflez dans le ballon pour le gonfler. A chaque inspiration, vous devez maintenir l'air dans le ballon avec la pression de vos lèvres uniquement. Notez ce qui se passe sous vos mains et combien d'expirations vous sont nécessaires pour gonfler le ballon. Si vous n'y arrivez pas, persévérez, cet exercice améliorera la tonicité de vos abdominaux, mais aussi votre respiration [/i]
Et un autre article paru sur Horse Channel :
[i]Au Printemps 2013, les recherches du Duchy College (au Royaume-Uni) a suggéré que de nombreux cavaliers étaient trop lourds pour leurs chevaux. L’étude reposait sur une affirmation selon laquelle un cavalier devrait idéalement peser 10% du poids de son cheval.
Si un cheval pèse 500 kg alors le cavalier idéal pèserait 50 kg, ce qui n’est pas exactement un objectif réalisable pour la plupart des adultes. Mais avant de réserver l’équitation uniquement aux enfants et jockeys, ou de partir à la recherche d’un Shire, regardez la recherche de plus près.
L’étude a collecté des données sur des cavaliers et chevaux au Royaume-Uni, destinées à servir de point de départ pour les recherches. Les chercheurs ont examiné les cavaliers avec ce qui est considéré comme l’Indice de Masse Corporelle (IMC) sain. L’enquête à révélé que ces cavaliers représentaient entre 14,2 et 16,6 % du poids de leur chevaux.
Alors, d’où vient ce chiffre de 10% ? Les chercheurs ont utilisé des chiffres fournis par un praticien de l’industrie comme base d’échelle. Selon cette source, un poids corporel de 10% du cavalier par rapport à son cheval est le ratio optimal, et 15% est satisfaisant. Si le cavalier atteint 20% il serait considéré comme trop lourd pour son cheval. Les 10% des statistiques ont été publiés de façon quelque peu sensationnaliste, même si l’étude admettait les 15% comme corrects. Pourtant, ces histoires ont amené en lumière une question importante. Alors que le taux de surpoids et d’obésité grimpe, mettons-nous le bien-être de nos chevaux en danger ?
Qu’est ce qu’on appelle « trop lourd » ?
L’une des recommandations les plus fréquemment citées sur les chevaux et les cavaliers proviennent d’un manuel des Etats-Unis. Il recommande que le cavalier ne pèse pas plus de 20% du poids de son cheval. Attention à inclure le poids de la selle également dans ce calcul ! Ces normes reposaient sur des opinions de cavaliers militaires à l’époque, et des études scientifiques plus récentes les soutiennent.
La recherche de l’OSU (Ohio State University) publiée en 2008 a mesuré le stress et la douleur chez les chevaux avant, pendant et après l’exercice, qui ont porté 15, 20, 25 et 30% de leur poids. Les chevaux ont effectué une séance de 45 minutes pour reproduire une leçon d’équitation. Des poids en plomb ont été ajoutés de chaque côté de la selle pour atteindre le poids total nécessaire. La douleur musculaire une fois que le poids porté avait atteint les 25% s’est manifestée, et a augmenté de façon significative à 30%. Avec ces poids, les chevaux ont également présenté une fréquence cardiaque et une température corporelle élevée par rapport aux séances avec des poids de 15 et 20%. Ces résultats semblent donc en adéquation avec ceux au dessus.
Karen Wimbush, Docteur en philosophie et professeur à l’OSU a été l’un des chercheurs qui ont mené l’étude de 2008. Elle dit « Le cheval qui porte plus de poids, fait plus de travail. C’est de la physique simple ».
Les cavaliers de l’étude de l’OSU étaient des cavaliers expérimentés. Les chevaux ont encore montré un stress accru et des signes de douleur lorsqu’ils portaient plus de 20% de leur propre poids. Toutefois, Wimbush pense que la compétence et l’équilibre du cavalier sont plus influents que son poids quand il s’agit de confort du cheval.
» Sans aucun doute, un cavalier calme et en équilibre cause moins de stress et de douleur au cheval qu’un cavalier déséquilibré et agité. Le poids du cavalier est un facteur à prendre tout de même en compte comme l’indique l’étude. »
Parler de poids corporel du cheval par rapport a ce qu’il peut porter peut paraître trop simpliste. Est-ce qu’un Pur-Sang et un Quarter Horse de même poids peuvent porter la même chose ?
Un jeune cheval avec peu d’expérience sous la selle sera comparable à une personne n’ayant jamais couru et partant sur un marathon pour la première fois. Même une petite quantité d’exercice leur laissera des douleurs pendant quelques jours. De même, un cheval senior ne sera pas en mesure de supporter la même quantité de poids que quand il était plus jeune.
Une paire d’études réalisées en 1996 et en 1999 a examiné des chevaux qui ont participé à une course d’endurance de 160 km en Californie. Les chercheurs ont étudié le poids corporel et l’état des chevaux qui ont commencé la course sur 3 années différentes, et la quantité de poids qu’ils portaient. Au cours des deux études, l’état corporel des chevaux s’est avéré être le plus fort indicateur de la réussite, et non le poids à porter.
En utilisant le système de notation qui évalue l’état corporel des chevaux de 1 à 9, les chercheurs ont trouvé que les chevaux étaient plus susceptibles de terminer la course s’ils avaient une note d’évaluation proche de la meilleure condition. A noter que la plupart des chevaux sont des athlètes d’endurance, dont le score n’a pas dépassé les 5,5. Les chevaux en surpoids ou obèses n’ont pas terminé la course. Peut être pas étonnant pour certains, sur les 3 courses, un cheval ayant obtenu une note de 3 (mince) a terminé sa course.
La plupart d’entre nous ne demanderont jamais à notre cheval de parcourir 160 km dans une journée, mais ces résultats sont intéressants à connaître pour les propriétaires de chevaux. Il faut considérer l’état corporel comme un facteur majeur pour savoir s’il est montable ou pas. Un cheval qui manque d’état peut ne pas être capable de porter un cavalier qui est compris dans son pourcentage idéal.
Il peut sembler que votre cheval se porte bien même si on lui demande de porter plus de 20% de son poids. Alors pourquoi s’inquiéter ?
Les chevaux peuvent travailler même en présence de douleur, parce qu’ils ont été élevés et formés pour le faire. Même quand ils présente une douleur ou une boiterie, il est quasiment impossible de faire le lien avec le poids du cavalier. Beaucoup de chevaux qui portent un % de poids idéal pendant des années deviennent mystérieusement boiteux, et d’autres qui portent un % de poids présumé excessif semblent sain pendant des années avant que les problèmes n’apparaissent.
C’est aux cavaliers d’être honnêtes avec eux-mêmes, et sur ce qu’ils demandent à leurs chevaux. Ce n’est pas parce qu’un cheval semble bien aller qu’il n’est pas « surchargé ».
Une question de poids
Le poids du cavalier est un sujet délicat. D’un côté, il est légitime de craindre que nos modes de vie nous conduisent à des poids malsains. Les cavaliers ne sont pas exempts de cette tendance. D’autre part, il est difficile de séparer les préoccupations légitimes concernant le poids du cavalier, de l’obsession superficielle de maigreur. Le monde du cheval en Amérique a une grande population de filles et jeunes femmes qui aiment les écuries comme lieu de répit du monde extérieur. Évoquer le poids du cavalier ajoute des pressions et peuvent causer des problèmes d’estime de soi et de troubles de l’alimentation.
Mais pour les cavaliers, ce problème doit être vu a travers le « filtre » du bien-être de leurs chevaux, en premier lieu. Cela ne signifie pas que des personnes en surpoids ne peuvent pas monter à cheval. Cela signifie qu’ils doivent être réalistes et monter des chevaux adaptés en taille et en poids, ou prendre les mesures qu’il faut pour perdre du poids pour continuer de monter (bien qu’il y ait un milliard de choses intéressantes et enrichissantes à faire sans forcément monter sur le cheval).
Conclusion
Il est important de prendre plusieurs paramètres en compte : l’état corporel du cheval, son poids, le poids et le niveau d’équitation du cavalier, et le poids / adaptabilité du matériel (selle).
A partir des études citées plus haut, nous pouvons en conclure qu’il ne faudrait absolument pas dépasser les 20% du poids du cheval. Mais, pour un ratio convenable, je pense qu’il ne faudrait pas dépasser les 17%, et qu’un ratio compris entre 10 et 15% est réellement idéal.[/i]