kisberi
Ton cheval s'ouvre et se rigidifie sans son reculé. En fait, ton arrêt ne met pas ton cheval dans l'équilibre et la position idéale pour obtenir un bon reculé. A partir de là la tâche s'annonçait déjà un peu difficile.
A l'arrêt il est désengagé et son postérieur droit est même en retrait.
Tu demandes ton reculé en reculant tes jambes et basculant un peu tes épaules en arrière. ce qui est contradictoire avec ce que tu demandes.
Car en reculant tes jambes, tu refermes le passage vers l'arrière et ouvres vers l'avant. En déportant ton buste vers l'arrière tu déplaces ton poids vers l'arrière donc tu charges le rein et libère les épaules… Ce qui est aussi une sorte de porte ouverte vers l'avant.
Tes mains ont tendance aussi à le tirer un peu en arrière, ce n'est pas effroyable mais juste ce qu'il faut pour nourrir la résistance déjà initiée dans l'arrêt.
Résultat, pour reculer ton cheval commence par s'arcbouter sur ses jambes en basculant son corps vers l'arrière. Or, dans un reculer en équilibre, il devrait rester bien au dessus de ses appuis, plier et lever les jambes pour aller poser ses pieds en arrière. Le reculer correct est une allure diagonale en fait. C'est à dire que le cheval recule en déplaçant ses jambes par diagonal et non en marchant en arrière.
C'est en cela d'ailleurs que le reculer est un super exercice pour aborder la diagonalisation (passage, piaffer).. dans le mesure où on recule correctement bien sûr.
L'arrêt et le reculé sont des exercices délicats à réaliser correctement. C'est difficile, un gros effort pour le cheval et une exigence de tact pour le cavalier. Très intéressant mais à ne pas aborder trop tôt, nécessitant des préalables. Notamment une bonne gestion de l'équilibre dans les transitions simples aux autres allures.
Dans la reprise du pas, tu lâches complétement ton contact. Tu avances tes mains, les rênes deviennent flottantes, du coup ton cheval ne peut tirer bénéfice de ce reculé en terme d'engagement, il s'ouvre et repart à plat.
Evidemment, je relève tous les petits manquements de l'exercice et ça peut du coup te paraitre catastrophique, pour autant, même si pour moi, cet enchaînement pas, arrêt, reculé, pas, n'est pas réussi, il est juste question de réglages, de dosages, d'ajustements pour vous améliorer
Donc maintenant, je te propose des pistes d'amélioration, sinon c'est trop facile de dire ce qui ne va pas sans essayer de t'aider un peu
Il faut d'abord que tu travailles la qualité de tes arrêts car un bel arrêt c'est déjà plus de la moitié du reculé qui est amélioré lui aussi. Donc pour arrêter : rester bien droite, résister au mouvement dans son assiette et dans son dos puis fermer les doigts, en vibrant un peu si tu sens que la bouche à tendance à s'accrocher. A la maison pendant l'entrainement ne te fixe pas un point précis ou t'arrêter mais concentre toi plutôt à obtenir un bel arrêt son rupture d'équilibre et d'attitude, sans contraction du cheval… Même si tu dois faire la moitié du tour de la carrière entre le pas et l'arrêt ça n'a aucun importance, il faut en tout premier lieu que tu préserves équilibre attitude et décontraction. Lorsque tu y arriveras souvent, alors tu commenceras à t'imposer d'arriver à la même qualité d'arrêt sur une distance plus courte, puis de plus en plus courte, jusqu'à y arriver en un point précis.
Dans ce travail sur l'arrêt, n'enchaine jamais le reculé, par contre, attache toi à conserver ton cheval dans l'arrêt 2 à 4 secondes sans aucune modification d'équilibre d'attitude et de décontraction puis demande un transition montante au pas en soignant aussi sa qualité.
Lorsque cette transition simple pas/arrêt/pas sera obtenue quasiment sur le point prévu et sans changement notable n'attitude équilibre et décontraction. Alors tu aborderas le reculé et normalement les 3/4 du boulot sera déjà prêt
Dans le reculé il faut rester bien droite, ça c'est la règle pour ne pas détériorer l'équilibre du cheval. ensuite il y a plusieurs façons de demander. Celles que j'adopte sont :
la bascule légère du bassin sur l'enfourchure pour décharger un peu l'arrière de la selle afin d'ouvrir un peu la voie + action de jambes à la sangle. J'aime bien agir sur un diagonale et puis l'autre pour favoriser la diagonalisation du reculé. Dès que je sens un report de poids vers l'arrière, j'encourage de la voix, je félicite. Rapidement normalement le cheval repère ce transfert de poids sur l'enfourchure et cela peut suffire ensuite pour immédiatement enclencher le reculé.
Ou, dans l'arrêt(le cheval arrêté logiquement on ne doit pas garder les doigts refermés donc : action furtive des jambes très délicates et simultanées et dans la fraction de seconde où le cheval initie un mouvement de report de poids vers l'avant, les doigts se referment à nouveau (les jambes n'agissent plus évidement). L'idée c'est comme un ping pong entre les jambes et les mains pour faire "rebondir" le mouvement en avant contre la main et le laisser partir en arrière.
Il faut faire très attention à ne pas opposer mains et jambes dans cette approche, mais bien enchainer très rapidement l'un et l'autre une seule fois.
Dès que le cheval s'ouvre, tu peux partir du principe que le reculé sera "moche"