Mais à l'époque tout le monde disait ça, Solleysel vers 1750 se plaignait des chevaux trop tôt commencés, trop vite usés, plusieurs auteurs de Traités sur les haras, l'élevage, disait qu'on ne devrait pas mettre à le repro une jument avant 5 ans et un étalon avant 7 ans, sinon la reproduction leur tire sur la couenne et à force les races s'abâtardissent, donnant des chevaux de plus en plus faiblards et malingres.
sur le choix d'un cheval lors de l'achat il témoigne que jamais il n'a vu un maquignon "rajeunir" un cheval, car un cheval adulte est physiquement marqué de tares de travail (éparvins, molettes et autres) tandis qu'un maquignon habile peut modifier la dentition d'un poulain de 2 ans pour le faire passer pour un 4 ans, le vendre comme tel "bon pour le travail"
les réquisitions de l'armée s'abattaient sur les chevaux dans la force de l'âge et il ne restait que les trop jeunes et trop vieux pour cultiver les champs, alors ils reprenaient du service et se crevaient sous peine de famine.
De surcroit, jadis le besoin en chevaux était important car tout se faisait à cheval, y compris la guerre. Et pourtant, on les laissait grandir, atteindre leur maturité physique et mentale.
à mon avis c'est un pourcentage infime de chevaux nés chez des riches "oisifs" en temps de paix qui étaient ainsi respectés, pcq le cheval de poste, celui qui travaillait dans les mines, celui du paysan pauvre du coin, à 4 ans il devait déjà trimer tous les jours.
Et plusieurs maladies ont disparu de nos jours, pas seulemnt à cause des antibio mais pcq'on ne pousse plus les chevaux à bout de fatigue, d'épuisement (enfin peut-être sur certaines courses d'endurance ds les Emirats)
pour un cheval de voyage "normal" et choyé dans une bonne écurie, Solleysel recommande de faire le 1er jours une 20taine de km d'échauffement, le 2è jour une 30taine de km et à partir du 3è jour, 40 km par jour jsuqu'à la fin du voyage (qui peut durer plusieurs mois si tu traverses la France ou te rends à l'étranger) Avec toutefois 1 jour de repos tous les 5 jours.
Et à l'époque la retraite n'existait pas, le cheval allait faire tourner le moulin à grains, ramasser les sangsues et finissait par crever lamentablement (quoi que tout était recyclé, peau, crins, sabots, os rien n'était perdu)
la "chirurgie esthétique" (de l'époque... sans anesthésie bien sûr...) aidait les cavaliers coquets à changer la forme des oreilles de leur cheval s'ils la trouvaient disgracieuse ou trop grande (chevaux de parade et de maneige) quant aux chevaux d'attelage ils bénéficiaient de pelotes artificielles gravées sur leur front pour assortir les paires de la plus belle manière, à grand renfort de scarifications. !!! caprices de riches !!!
Cherchour
à mon avis c'était pas des "anomalies" à l'époque c'était la vie de tous les jours.
Dostoïevski parle souvent ds ses romans des cochers qui fouettaient les yeux des chevaux et Nietzsche est mort d'un éréthisme de cerveau en voyant un cocher fouetter les yeux d'un cheval de fiacre qui était en train de crever ds la rue (bon la syphilis l'avait déjà bien entamé mais c'est cette vision qui l''a achevé si je puis dire)
Et dedans, c'était marqué que c'était bien de faire vivre les chevaux en stalle, que si ils avaient mal travaillé il fallait les remettre en stalle avec un "mastigadour" (?), un espèce de gros mors, pour qu'ils réfléchissent.
non le mastigadour n'a rien à voir avec le travail mais avec la théorie des Humeurs.
En stalle le cheval mange à telle heure son foin, sa ration d'avoine (coupée aux 3/4 de paille hachée, boit à telle heure, ensuite est retourné dos à la mangeoire et face au couloir pour être au mastigadour car tout est calculé pour que les aliments chauds/ froids/ secs/ humides n'agressent pas le cheval et le mastigadour qui est une pause sans nourriture, mais où le cheval est obligé de saliver, fait partie de cet équilibre quotidien.
bon tous les chevaux n'en bénéficiaient pas car une bonne écurie nécessite 1 palefrenier pour 4 chevaux (bah oui faut nourrir, abreuver, curer, retourner et mettre au mastigadour, hacher la paille, mélanger l'avoine, nettoyer les jambes des chevaux revenant de l'abreuvoir à cause des saloperies de boues caustiques qui envahissent les rues (pas de service de voierie les gens jetaient tout par la fenêtre)
Par contre plusieurs auteurs citent des chevaux de manège encore actifs et brillants à 40 ans (mais commencés tard )
En gros tu préfères que l'on accélère la croissance du cheval pour qu'il soit mature et apte à la monte plus tôt ?
c'est pas dû à l'accélération de la croissance mais aux meilleures conditions de vie.
dans les "haras" médiévaux les chevaux étaient lâchés dans des forêts ou landes et se dém*** pour se reproduire, quand on avait besoin, on venait prélever. Les poneys NF sont encore élevés ainsi... et sont restés des poneys ! Les Dulmen pareil : on les a mis dans un grand parc, laissé se démerder et roule ma poule... C'est resté des poneys !
en 1970 les mérens vivaient comme des sauvageons dans les montagnes avec du foin en hiver et rien d'autre, la race toisait 1m20 à 1m30, mnt avec les progrès de l'élevage, ils sont à 1m55 : pac les adultes sont sélectionnés, vermifugés, vaccinés, mis pas trop tôt à la repro, complémentés (cmv) dès tout jeunes.
A 4 ans ils ont la même "maturité" que leurs ancêtres mais ils sont lus grands, plus épais, mieux développés.
Oui, en général ils sont mieux nourris et comme cela a été relevé,
dans les recettes des anciens ya des trucs pas bêtes du tout... enfin moins bêtes qu'on ne croit... Et aussi des inepties sans nom (comme enlever les juments de pâture en automne car si elles mangent de l'herbe mouillée par le brouillard, elles risquent des coliques !!!

)
mais bien plus enfermés, isolés et dans les chevaux de compétition de haut niveau (toutes disciplines confondus) les abus poussés bien plus loin !
à mon avis c'est pas pire.
avant les chevaux de travail vivaient en stalles c'est pas le top ! A Paris les chevaux des compagnies d'omnibus étaient même tenus dans des étages d'immeubles auxquels ils arrivaient par ascenseur ! jamais un brin d'herbe que des rations toujours la même tous les jours de leur vie jusqu'à la fin de carrière (usés au bout de 10 ans)
Solleysel est resté étonné de son voyage en espagne où les chevaux en stalle sont interdits de se coucher, on leur attache la tête en l'air pour les empêcher, les gens de la-bas pensant que cela en fait des chevaux plus courageux et meilleurs à la guerre... quelle vie...
stalle pour les chevaux de mine (à part qu'ils vivaient et travaillaient sous la terre)
les chevaux de halage tordus et usés en 4 ans
les chevaux de guerre qui portaient selon le réglement 180 kilos
sauf qu'à l'époque ce n'était pas des"abus" c'était la vie normale d'un cheval, point barre.
Mnt un cheval qui vit dans le noir est défendu par la SPA
je connais aucun cheval honnêtement qui ait fait 4 ans de carrière avant d'être complètement fichu
aucun cheval qui porte 180 kilos sinon imaginez le tollé que cela susciterait (et sans parler de marches de plusieurs semaines)