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- les péripéties sportives d’un pssm1 -
Posté le 29/07/2020 à 15h04
La Pssm1
Pour ceux qui ne connaissent pas la maladie, voici un « rapide » récapitulatif de cette maladie
La PSSM est un acronyme pour désigner la Myopathie à Stockage de Polysaccharide (Poly-Saccharide Storage Myopathy). Il s’agit en fait d’une maladie musculaire qui affecte de nombreuses races de chevaux. Chez les chevaux atteints de PSSM, il y a un stockage anormal des glucides complexes, et notamment de glycogène, dans les muscles striés squelettiques.
En temps normal, une partie du glucose circulant est utilisé comme énergie pour le muscle, et une autre partie est transformé par une enzyme, la glycogène synthétase, en glycogène, une forme plus adaptée au stockage du glucose. Ce glycogène est donc ensuite stocké dans le muscle, mais ne peut pas être utilisé par le muscle pour produire de l’énergie.
Dans le cas de la PSSM, la quantité de glycogène formée est trop importante (environ 1.8 fois plus que chez un cheval « sain »), il n’y a donc plus assez de glucose disponible. En résumé, une grosse partie du glucose qui est normalement utilisé pour faire fonctionner le muscle, ne peut pas l’être car il est stocké. Par conséquent, le muscle s’épuise davantage au travail car il manque d’énergie. C’est ce mécanisme qui est à l’origine des myopathies.
La PSSM de type 1 a une origine génétique. Elle peut donc être transmise à la descendance. Et comme si cela ne suffisait pas, l’allèle muté est dominant, ce qui signifie qu’un cheval hétérozygote (donc portant un allèle « sain » et un allèle « muté ») peut être atteint. Et ce qui signifie aussi qu’il suffit que l’un des deux parents soit porteur pour le transmettre à la descendance : dans ce cas, vous aurez 50% de chance pour que votre poulain soit atteint par la PSSM.
En conséquence, c’est un élément important à prendre en considération en élevage.
Il est fort probable que la quantité de chevaux porteurs de PSSM1 soit largement sous-évaluée en France et en Europe du fait de la nouveauté de ces tests.
La PSSM étant une maladie génétique, il n'existe pas de traitement curatif, seulement des gestes et habitudes au quotidien pour réduire certains effets de la maladie et redonner un peu de souplesse aux muscles. Cela commence par le régime alimentaire, et vous pouvez retrouver toutes ces infos dans l'onglet "régime alimentaire".
Les chevaux atteints de PSSM sont très complexes à gérer, et pas seulement dans leur alimentation. Un hébergement au box n'est vraiment pas la solution, et laisser le cheval au pré 24/24 est la meilleure des choses à faire. L'inconvénient du pré, et la période la plus sensible pour les chevaux PSSM est le printemps. L'herbe y est très riche, trop riche même, et on doit parfois rationner les chevaux PSSM en herbe, en les mettant dans des paddocks sans trop d'herbe ou avec un panier au pré. De même que les parcelles riches en trèfle sont fortement déconseillées.
C’est donc une maladie complexe, qui nécessite un équilibre à trouver pour chaque individu entre alimentation et exercice. Les myosites à l’effort sont fréquentes et limitent le pronostic sportif des animaux atteints.