Je vais profiter aussi de ton post du coup pour partager mon expérience, qui peut elle aussi en encourager certains.
Quand j'ai acheté ma jument, elle avait 4ans. La PSSM kézaco
jamais entendu parlé. Les coups de sang, oui, après un trop grand effort, un cheval en sueur très douloureux qui se jetait par terre tellement il avait mal.
Mais avec les chevaux, on en apprend tous les jours. Et comme on dit chez moi, tu veux des emmerdes, tu achètes une voiture. Tu n'as pas assez d'emmerdes, tu achètes un cheval.
Alors attention, gros gros pavé !
On remet in the contexte. Fin juillet début Août 2016, je vends mon cheval. Décision très difficile mais j'avais envie de refaire un peu plus de compétition et lui n'avait pas le physique pour. Je ne voulais pas que mes envies lui nuisent donc je lui trouve une excellente maison. Ne pensant pas trouver pour lui aussi vite, et envie de faire quand même une micro pause, je me dis que je me lancerais dans mes recherches fin d'hiver. Résultat, je trouve ma jument mi août....
Comme la jument, 4 ans, rien fait, était chez un marchand, je décide de lui octroyer deux mois de vacances. Ben oui, je fais partie des rares à acheter un cheval en âge pour le mettre au pré et le voir une fois par mois... on m'a regardée bizarement mais bon, j'assume.
Je la rentre en octobre et reprends tranquillement les bases. La jument tousse un peu, jetage, hop, on met sous antibio et on baisse encore le travail. A ce moment, elle vit dans un box paillé, bonne dose de foin, quasi à volonté, 2L de royal horse floconné matin et 2L le soir, dans une écurie où je paie un complément sortie tous les jours, mais c'est généralement pas plus de 2h sauf quand c'est moi qui la sors.
Reprise post antibio, je fais une toute petite séance pour voir si elle tousse encore. Et là, c'est le drame.
Pour moi qui ne connaissais que le gros coup de sang de travail impressionnant, je ne répère pas le truc tout de suite.
On est en manège, avec une reprise que je ne fais pas. Je marche dix minutes, un tour de trot, un tour de galop à chaque main. Et là, la jument s'arrête, traine des pieds. La monitrice me dit de la marcher. Je descends, je desselle, mais pareil en main. Je finis par la remettre au box.
Injection de calmagine qui semble la soulager. Véto déjà sur une urgence qui ne se déplacera pas. On attend le lendemain. Le gérant me dit de la marcher, je suis assez dubitative mais pour le moment, je n'ai pas du tout le coup de sang en tête. Je fais un tour de piste de galop au pas en main. Pareil que la veille, jument bloquée. Appel à la véto, elle oriente de suite sur le coup de sang. Le gérant me fait la prise de sang, et j'emmène le tout chez le véto qui me donne un drainant, un anti-inflammatoire pour la douleur. Le tout pour une centaine d'euros sans compter le labo. Pour un véto qui n'a toujours pas vu la jument.
La jument reste au box, je baisse la bouffe. L'osteo passe une semaine après, je lui en parle et il lui fait un super massage drainant que la jument a kiffé.
Je commence à lire et me renseigner sur les coups de sang et découvre ce mot qui ne semble connu que des proprio de chevaux atteints et dédaigné par une majorité de vétos : PSSM.
Quand la jument commence à réclamer à sortir, je ne me souviens plus du délais, je la sors en main. Sur des délais très courts et pas loin pour ne pas la forcer. On augmente petit à petit. Un mois plus tard, re prise de sang, taux encore élevés mais rien à voir. On sort un petit peu plus, toujours en main et au pas. Puis on reprend petit à petit. Et comme rien ne se passe, on reprend. Une dernière prise de sang normale en janvier, on reprend le saut, premier concours fin février sur une warm-up et c'est parti mon kiki.
La PSSM est toujours dans un coin de mon esprit mais sans plus.
On fait notre saison de concours en cycles libres, je l'emmène en vacances en Normandie, plage, concours, etc. Et même Fontainebleau qui se passe mal mais pour des raisons tout autres. Donc on ne peut pas dire que je lui ai épargné les moments de stress et de nouveauté.
De nouveau, vacances pendant un mois et demi, deux mois.
Reprise toute en douceur.
Arrive fin novembre et une séance de longe d'anthologie. De nouveau la jument tousse un peu (lien ??). Je vais pour une longe et dans ce cas, je commence toujours par marcher dix minutes en main pour éviter le claquage de sortie de box. La jument est censée aller au paddock tous les matins (insistons bien sur le censée). Elle part comme une neuneu bien joyeuse et fait plusieurs tours pleine balle. Et là, c'est le drame.
Rebelotte, jument arrêtée.
Alors ma jument en coup de sang, c'est quelque chose. Elle ne transpire pas, elle ne se jette pas de douleur. Juste elle te regarde avec sa bouille de chipie et ne peut plus bouger. Si tu la touches, les muscles sont durs comme le béton mais pas de tremblements.
Re véto pas venue, re prise de sang, taux hors norme mais pas la cata. Re reprise par du pas en main dès qu'elle émet l'envie de sortir du box, cette fois dès le lendemain de la crise, re drainant, pas d'AI et re reprise en douceur. Début janvier, l'osteo la voit et ne lui trouve aucune tension et donc contre indication à la reprise. Bon, soit.
Entre temps, j'apprends que le "sortie au paddock le matin" que je paie en supplément, ben parfois, c'est dix minutes de manège avec quelqu'un au cul avec la chambrière
. Alors, je sais pertinemment que ça existe puisque la sortie en manège est demandée par certains proprios qui ne veulent pas que leur pompom chéri glisse, se salisse, se defferre, que sais-je... mais moi, j'avais spécifié dehors, dehors. Et on m'avait dit oui.
J'en parle au gérant, il me dit pas de souci, on va faire quelque chose pour ta jument. Une fois, deux fois, trois fois. Adios ! On change de crêmerie. Avec un gérant tout étonné de mon départ et qui a réussi à me faire la gueule pendant 6 mois quand on se croisait en concours... c'est un monde particulier que celui du cheval...
Je trouve une pension box/paddock sur la demi journée et la semaine suivante, on part.
On découvre gentiment notre nouvel environnement. La jument va dans un "petit" paddock en attendant une place dans un "grand".
Alors là, j'avais fait une grosse erreur en reprenant un peu trop vite je pense, d'abord encouragée par mon coach(le gérant de l'ancienne écurie) et par le fait que la jument avait l'air bien. Même si reprise bien plus tranquille que celle envisagée par le coach.
Je prends un cours fin janvier assez bref mais "intense" dans la nouvelle écurie. Et coup de pas de bol, celle qui s'occupe de nos chevaux est en burn out à ce moment, et "oublie" les chevaux du matin au paddock et ne sort pas les chevaux de l'après-midi. La mienne étant dans le groupe après-midi.... Re boulette de la palefrenière qui a été remplacée juste après. Le lendemain, elle me la met au marcheur pour je ne sais quelle raison (paddock dégueu je crois). J'arrive, ça fait dix minutes qu'elle y est, la palefrenière est toujours à côté, mais ne voit pas que ma jument est en souffrance... Je lui fais arrêter le machin vite fait et je mets 45 min à lui faire faire les 100m qui la sépare de son box, après lui avoir donné un anti inflammatoire et une piqure de calmagine.
Je vais chercher les produits (hors de prix) chez la véto. Véto qui, je vous rappelle, n'a encore jamais vu la jument. Et qui me dit, elle travaille trop. Euh comment ça elle travaille trop. Tu sais pas ce que la jument fait mais elle travaille trop ? Elle a un boulot léger de jeune cheval mais elle travaille trop ? Euh je fais quoi, je la mets à la retraite ? Elle travaille trop (si elle ne me l'a pas dit dix fois, toujours sans demander ce que faisait la jument, ce qu'elle mangeait, comment elle vivait, etc.). Bref, ça commence à me courir un peu, et je finis par lui demander si je dois envisager direct de lui coller une balle dans la tête ou si elle peut vivre comme ça sans souffrir et comment. Elle travaille trop. Je peux vous garantir que jamais elle ne s'approchera de ma jument celle-là.
Bref, elle me dit de la coller sous vitamine E. Je demande s’il ne faut pas faire un dosage de la vitamine E avant mais d’après la véto ça ne sert à rien. Elle ne veut pas se déplacer pour faire une prise de sang qui pour elle ne servira pas. Il faut l’enfermer. Je décide de laisser la jument choisir. Elle veut sortir, elle sort, elle ne veut pas, elle ne bouge pas. Je supprime tous les floconnés.
Donc rebelotte, drainant, et donc cette fois ci vitamine E en seringue (excell E de chez equistro, AI pour le début. Puis dès qu'elle sort du box par elle-même, on sort.
Alors là, je lis tout et tout sur les coups de sang, la PSSM, les traitements... PSSM que jamais la véto n'a évoqué.
Changement de véto, je prends celui du haras. Prise de sang pour évaluer la cinétique de la myosite. Lui n’est pas pas d’un grand secours. « Je connaissais un cheval qui faisait des myosites comme ça et c’était la m**** , continuez ce que vous faites, ça a l'air pas mal ». J'évoque la PSSM, kezaco, il a pas l'air de savoir de quoi je parle.
Entre temps, je finis la bouteille d’excell E et je passe à une dose 30g de Vitamine E selenium de chez reverdy. Je finis l’ekyrenal et je passe à une cure detox de chez Hilton Herbs. Je fais une prise de sang fin mars qui montre des CPK revenus à la normale et des ASAT encore augmentés.
Je la laisse tranquille, juste sorties au paddock, jusque début mai où je commence des balades au pas. Reprise du travail courant juin. Avec toujours 15/20 min de pas tranquille au début et à la fin des séances. Cela fait des séances qui peuvent être longues en temps, mais pas forcément intenses. Augmentation progressive du temps de travail et de l’intensité.
Nouvel ostéo vu en août (aussi acupuncteur, homéopathe, aromathérapeute…) parce que je la trouve très gênée dans les lombaires, je pense aux ovaires même si pas en chaleur et il me le confirme. On fait une cure de Red Lady. Ça fonctionne très bien pour les ovaires. Par contre, comme je lui donne sur une poignée de floconnés, je la trouve grincheuse quand je lui touche le ventre. Je supprime les floconnés. De nouveau aucune réaction à la toucher de partout en trois jours sans floconnés.
D'ailleurs, je sais tout de suite quand le palefrenier se plante le dimanche (enfin palefrenier, l'employé qui ne parle pas un mot de français, sert d'homme à tout faire, et nourrit les chevaux le dimanche après s'être bien bourré la gueule le samedi soir...), elle est grincheuse. Je ne peux pas envisager de partir de cette pension puisque c'est la seule aux alentours qui propose box/paddocks avec des installations correctes et une gestion (oui, faut excepter le mec bourré et la palefrenière sous anti depresseurs) pas si pire (oh punaise le choix cornélien de la pension et ses concessions).
Reprise des concours début septembre. Sur les conseils du vétérinaire du site cheval energy après une longue discussion, je rajoute un CMV plus général, je choisis reverdy oligovit parce qu’elle les accepte bien. Vacances normandes en septembre, au pré à l’herbe et avec du foin en deux fois, environ 8kg par jour. Plage et quelques tours.
Donc là, on est fin 2018.
On rencontre notre coach actuelle et on commence à bosser progressivement un peu plus sérieusement.
Voilà du coup notre protocole mis en place que j'ai encore aujourd'hui.
Matin, CMV oligovit 30g, E selenium 30g. Pour ceux qui auraient un doute, peur que leur cheval soit frustré s'ils n'ont pas leur ration en même temps que les autres, jamais elle ne sort la tête du box le midi et le soir quand la brouette à bouffe passe. Je viens monter. Paddock à 11h, depuis cette année, je paie un supplément pour paddock journée donc si je ne viens pas, à 7h30, elle y est. Je monte tôt, et je la mets au paddock. Rentrée à 17-18h selon. Foin, une dizaine de kg. Je râle régulièrement pour la dose et finis par mettre en place un filet à foin pour bien doser, éviter le gaspillage et ralentir/baisser sa consommation parce que la bête n'est pas maigre.
Quand je monte, je commence par dix/quinze minutes de pas libre objectif juste avancer et chalouper le dos puis dix minutes de pas où je cherche à l'emmener bien vers son mors et bouge les épaules et les hanches. Parfois on galope en premier, parfois non. ça m'a bien aidée à un moment et maintenant on a moins besoin de ça. Les séances commencent à pouvoir être bien plus longues et intenses. Entre 20 et 30min en moyenne mais parfois jusqu'à une heure (cours) sans souci pour la bête. Avec des pauses. Ensuite minimum 20 min de pas tranquille. Si longe, c'est minimum 10 min de pas avant et 15 après, pour des séances de max 15/20 min. Avec des pauses aussi.
Jamais une grosse séance si je n'ai pas monté ou longé la veille et que je ne vais pas monter ou longer le lendemain. Elle travaille 5 à 6 fois par semaine. Pas de "vacances" non plus.
En plus de son alimentation, je lui donne du lactomuscle, 30 ml. Au début, c'était à chaque séance, maintenant, ce n'est que pour les grosses séances ou le lendemain de son repos si longe. Pas si juste balade au pas.
Elle a un massage drainant une fois par mois environ en palper rouler avec une machine. Osteo une à deux fois par an.
Je la couvre un peu plus fort que pas assez l'hiver, et surtout longtemps (encore la chemise la nuit début juin cette année). Parce que froid = crispation = muscles qui travaillent pour se réchauffer. Ce n'est pas nécessaire et facilement remédiable. Qu'il pleuve, qu'il neige, qu'il vente. Elle va dehors. La nuit l'été quand il fait trop chaud.
J'ai fait une prise de sang un peu complète fin d'année 2018 et aussi en 2019 qui montrent que ça lui va bien, qu'elle n'a pas de carences, que oui, les CPK sont limites mais dans la norme et les enzymes hépatiques ok.
Gros check-up en juin cette année. Et ENFIN un véto qui me parle tout de suite PSSM. Il me dit direct, une jument calme comme elle est dans un environnement inconnu (bon, faut pas croire, elle est stressée, mais elle prend beaucoup sur elle), et des coups de sang comme ça, PSSM, c'est quasi sûr.
Il me dit que, pour lui, pas besoin de tester forcément dans mon cas. D'un parce que j'ai déjà mis en place le bon protocole (très content de savoir que je ne lui donnais que les CMV et pas de ration, "ça suffit amplement à la plus grande majorité des chevaux, même en compétition, mais c'est plus dur à faire accepter au proprio"). De deux pour lui, les crins, c'est finalement pas intéressant sauf si repro, parce que ça te dit que le gêne est là, mais qu'il faut faire une biopsie musculaire pour savoir à quel point le gêne s'exprime (surtout que les crins, c'est PSSM 1 alors que biopsie on retrouve les 3).
Voili, voilà, c'était un énorme pavé mais qui laisse quand même un peu d'espoir aux proprios de PSSM positifs, même si c'est pas si simple parce qu'on n'est pas aidés par un corps médical qui semble souvent ignorer le problème.
Mon rêve, trouver à ma jument un mode de vie encore meilleur pour elle.