Les perles sexistes de cheval annonce

joual
Il n'y pas nécessairement jugement... après, j'évite de plus en plus la question mais c'est lié à mon expérience pro: parfois tu réveilles des douleurs enfouies et ce n'est pas toujours approprié. J'attends plus longtemps qu'avant pour aborder le sujet!

En soi, qqun avec qui tu fais connaissance qui demande si tu as des enfants ne me dérange pas plus que ça, c'est vrai que si je devais répondre par l'affirmative ça fait un sujet de discussion "facile". Ce qui me gène c'est quand on pousse plus loin, et qu'on remet en question mon envie de ne pas en avoir, à base de "tu verras tu changeras bientôt d'avis" etc.
Et quand on me demande pourquoi... Des arguments j'en ai plein, mais certains je préfère ne pas avoir à les donner de peur de vexer de jeunes parents (bien fondé de faire des enfants vu la crise écologique à venir notamment) ^^

gobi
Ah oui, bien de ton avis en ce cas :)

joual
Je ressens plutôt une incompréhension sur mon mode de vie, de mon côté. Moitié admiration, moitié stupéfaction.
Je vis et je veux continuer à vivre seule et isolée, je ne veux pas être en couple, vivre à deux ou trois (ou alors dans des maisons séparées). Maintenant que j'ai presque 27 ans, on commence à ne plus prendre cela comme une passade et souvent on me demande si je n'ai pas peur d'être seule, "sans famille" étant un terme qui revient souvent. Alors que j'ai les parents, mon frère et des cousin•es en nombre ^^"

Après je rejoins gobi sur le fait que des sujets sensibles, il y en a autant qu'il y a d'individus. Pour ma part je suis mal à l'aise quand on demande à mon chéri s'il a des frères et soeurs, parce qu'il a perdu un frère il y a quelques années et même s'il cache son jeu, répondre doit toujours rouvrir la plaie... Alors qu'en soit c'est une question "innocente".

groubi gobi

Je vous rejoins toutes les deux.
Par exemple moi je n'ai pas eu de père. Et bien je suis toujours mal à l'aise avec les questions sur mes parents.
Et pourtant c'est vraiment une question bateau.

joual pas forcément un jugement, perso je peux aussi poser la question dans la conversation, indifféremment homme ou femme. Par contre, quand tu dis que tu n'as pas d'enfants, surtout si tu es une femme avec une situation stable / un compagnon, on va souvent te demander " Pourquoi ? "

Alors qu'on ne demande que rarement aux gens pourquoi ils ont fait des enfants, et pourtant, ça a bien plus de conséquences !

Alors que le "pourquoi ?" du sans enfants, il faut le justifier, et ça peut être douloureux, désaccord dans le couple, fausse couche, infertilité, décès d'un enfant...

Je crois aussi que des fois on devrait apprendre à dire : "je ne veux pas te répondre", "ça te ne te concerne pas", "je n'ai pas envie d'en parler". C'est tellement important de savoir/pouvoir le dire et de savoir/pouvoir l'entendre.

joual
Tu as certainement eu de la chance car moi je ne compte même plus les commentaires désobligeants quand je dis que je n'aurai pas d'enfants.
- Tu n'aimes pas les enfants.
- C'est égoïste
- Tu vas le regretter
...
En gros des remarques intrusives, voire blessantes..
Si je me permettais de dire à ceux qui en ont le fond de ma pensée, je pense que je n'aurai plus d'amis

gobi
C'est compliqué de refuser de répondre. En tout cas on nous éduque rarement comme ça.
Bon en entretien d'embauche je sais pas ce que ça pourrait donner si on répond "ça ne vous regarde pas!!"

andiamo

je suis bien d'accord mais on devrait apprendre à le dire et à l'entendre. C'est une vrai travail ou d'éducation ou sur soi quand on est "grand".

gobi
Oui. C'est ouf car dans mon travail c'est qqchose qu'on prend vachement en compte (je suis psychologue). C'est à dire ne pas forcer la parole, ne pas orienter le discours car on sait très bien que forcer quelqu'un à parler peut être d'une extrême violence.
J'ai beaucoup de patients qui sur les premiers entretiens me disent qu'ils viennent pour une problématique dont ils ne peuvent parler...et le rôle du psychologue c'est de pouvoir dire que peu importe si ils ne veulent-peuvent pas en parler là, maintenant...que ça arrivera plus tard, ou pas.
Et finalement moins on presse la parole sur les thématiques lourdes, plus vite le patient arrive à aborder le sujet, à son rythme..
D'ailleurs sur la première séance quand je pose le cadre des entretiens je dis que parfois je peux poser des questions auxquelles ils peuvent ne pas répondre.

andiamo
J'ai eu une collègue de boulot comme ça, pour qui c'était limite un crime contre l'humanité pour une femme de refuser de faire des enfants.
Une fois, après avoir longuement expliqué pourquoi elle trouvait ça d'un égoïsme absolu, elle a fini par me demander qui allait s'occuper de moi quand je serais vieille...

C'est vrai que faire des gosses pour s'assurer de se faire entretenir pour ses vieux jours, c'est pas du tout égoïste comme vision....

flosca Il faut lui dire que les EHPAD sont remplis de vieux et vieilles qui ont pour la plupart fait au moins 3 gosses
D'ailleurs c'est souvent source de souffrance pour cette génération actuellement en EHPAD, qui eux se sont occupés de leurs anciens jusqu'au bout, à domicile..
Mais c'est un autre sujet

joual ah je t'assure que j'ai vraiment été jugée dans mon non désir d'enfant.
Depuis mes 5/6 ans jusqu'à ...encore ce matin.
Jugée vraiment.
Alors oui parfois c'est une question lambda mais malheureusement ça doit représenter 5% dans mon cas. Et encore.

D'ailleurs ce que tu dis flosca me fait penser à ce que m'a dit ma grand-mère il y a peu: que chez moi il manquait un berceau et qu'elle ne regrettait pas d'avoir fait le petit dernier (elle a eu 6 enfants dont un dcd jeune) car maintenant c'est lui qui s'occupe d'elle.
Bon avec elle je sais que c'est même pas la peine que j'essaie d'expliquer mon point de vue..donc je me contente de ricaner