Les perles sexistes de cheval annonce

Bah moi ça me dérange. Je ne suis pas un chien, ni un bout de viande, ni une vache au salon de l'agriculture. Je leur ai pas demandé leur avis, j'ai pas envie qu'on commente mon physique, même en bien. Je m'en fous qu'un mec inconnu au bataillon me trouve jolie ou baisable. S'il veut me faire un compliment, déjà il commence par me considérer comme une personne humaine à part entière et à me dire "bonjour", et ensuite il le fait avec des mots, pas en me sifflant comme un chien quoi. Vraiment je trouve que c'est un manque de respect pas possible.



Au collège on avait rugby obligatoire une année, mais on faisait surtout des passes, des trucs comme ça. Et au collège et en seconde on avait gym, agrès et/ ou des trucs style danse, expression corporelle, obligatoire aussi, et y'avait pas de critères spécifiques filles / garçons.

kasugaii

Cette 1ère phrase du post moi je la prend plûtot comme ça :

Si t'as le choix entre passer devant un endroit ou il y a une concentration de mecs et donc "risques" de se faire siffler ou autre, ou passer dans un endroit plus tranquille, si tu choisis là ou il y a "risque" de se faire siffler faut pas se plaindre.

Je suis pas sur d'être claire lol

gobi

cliché oui et non, je me suis beaucoup plus fait emmerdé avec des sifflements ou paroles déplacée en passant devant un chantier qu'en passant devant un bureau ...

Et j'ai fait mes études dans un lycée pro, 970 mecs et 30 filles, dans Paris avec un public qui venait de partout, je peux te dire que j'ai bien vu la différence avec le lycée dans lequel j'étais avant, et en face de celui du quel j'habitais.

tam89 si tu es claire et la phrase telle que tu l'as écrite est sexiste et entretien la culture du viol.

Il aurait été dit : si tu choisis de passer sur un pont où il manque 3/4 des planches plutôt que sur le chemin balisé, tu choisis de prendre un risque. Cet exemple était explicite et non lié au genre.

Mais dire à une femme qu'elle doit faire des détours parce qu'il y a un risque avec les hommes, et si elle décide de ne pas faire de détour et qu'il lui arrive un truc alors elle sera responsable, c'est la culture du viol. La femme devient coupable. Donc entraver sa liberté de circulation, , déresponsabiliser le comportement nauséabond d'hommes, transformer la femme victime en responsable, c'est la culture du viol.

kasugaii

non moi je ne le dis pas du tout dans le sens qu'elle est coupable de quoi que ce soit et en plus moi je parle juste de se faire siffler quand je dis ou autres je pensais plus à des paroles déplacées.

Mais toute seule dans la rue, face à une bande de mecs qui vont te siffler t'as aucune chance que ça change, moi quand ça m'arrivait je les envoyais chier et voilà, mais ça ne changeait rien, les jours d'après c'était pareil, donc quand je ne voulais pas me faire emmerder je passais par ailleurs parce que dans tous les cas ça ne se serait pas arrêté.

Ca déresponsabilise rien du tout juste que moi j'y peux rien et que si j'ai pas envie de me faire emmerder j'ai pas d'autre choix que de passer ailleurs.

tam89 bah des fois t'as pas le choix tout court. J'ai habité pendant des années dans un quartier "populaire", et dans la rue où j'étais obligée de passer y'avait plusieurs cafés avec QUE des hommes en terrasse toute la journée, et tous les jours j'avais droit aux regards lourds, aux remarques, etc...

En fait, dans l'exemple de ce message, quand tu parles de toi, du fait que tu changes de trajet pour ne pas te faire emmerder, ce message n'est pas sexiste. Tu n'as pas d'autres choix. Est ce qu'on d'accord que ce n'est absolument pas normal de ne pas avoir le choix de circuler sur l'espace public parce qu'on a un utérus?

Par contre dire à une femme qu'elle ne doit pas se plaindre si elle passe dans un endroit où elle risque de se faire siffler ou pire, c'est la culture du viol. Lui dire qu'elle ne doit pas se plaindre, ça signifie qu'elle est responsable d'être passée par là et donc elle est responsable de ce qui lui arrive. Ça c'est la culture du viol. C'est comme dire à une femme, tu t'es faites violée parce que ta robe était trop courte, où tu as parlé à ce mec pendant la soirée, donc vient pas te plaindre, tu l'as bien cherchée.

Est-ce que tu comprends la nuance que j'essaie d'expliquer ?

kasugaii

oui oui je comprends la différence.

badmonster

j'ai jamais dit le contraire, j'ai juste dit comment moi je comprenais la phrase, si t'as le choix prend le chemin ou tu ne seras pas emmerdé puisque de toute façon rien ne changera.
Et c'est pas pour autant que je trouve ça normal.

J'ai eu une seule fois un gros problème de "mecs" dans la rue.

J'habitais Lyon, la rue qui sépare Lyon de Vénissieux pour être exacte. A l'entrée de la rue, une petite place avec un bar et quelques petits commerces, QUE des mecs. J'y ai vécu un an. La seule fois où j'ai décidé de mettre une robe, j'étais obligée de passer devant, j'ai eu droit à des acostements pompeux, des sifflements, des "montes dans ma voiture chérie !", des "sale allemande !".

BAH J'AI FAIT DEMI TOUR, j'ai mis un jean et un t-shirt large et bizarrement, là, pas un regard, RIEN du tout, les gars ne m'ont même pas reconnue ni calculée...

Bah désolée, mais être humiliée de la sorte et ne pas pouvoir sortir comme je le souhaite sans me faire harceler en quelque secondes, BOF !

tartine88 Comme je te comprends.
Un 14 juillet, je sors pour rejoindre mes potes, il fait hyper chaud, donc short + débardeur. Et quelques mètres après être sortie de chez moi, je me suis dégonflée. Pas envie de supporter les regards, les remarques, les insultes, de me sentir humiliée et salie. Je suis rentrée mettre un t shirt + couvrant, et j'ai rendu l'appart, et changé de quartier.

badmonster C'est très particulier. Surtout qu'entre la région Lyonnaise, Viennes (01), les Vosges, je n'ai jamais eu le même rapport au féminin dans chaque. A Vienne, c'était très "vacances" toute l'année, bonne franquette, très artistique donc des styles très extravagants. Je me souviens de garçons qui avaient les cheveux teints en bleu, en violet, en roux ou en très très blond. Des styles vraiment libérés, j'ai adoré. Certaines filles de vienne auraient parues vulgaires à Lyon, mais là elles étaient chouettes et c'était souvent l'animation dans les rues, je me souviens entendre des gens échanger sur la provenance des habits, des teintures, etc etc.

Le quartier de Lyon où j'ai vécu, pouah, être une femme c'était pas fou et toute culture confondue...

Dans mes Vosges actuelles, oui le sexisme existe, mais chacun connait le cousin de untel, on a tous des amis en communs, des connaissances communes, des lieux communs. Les remarques sont souvent bon enfant. Malheureusement les femmes les plus "sifflés" sont celles qui vivent non loin des ZUP...

tam89

Il me semble que véhiculer des clichés participe à leur "entretien". Ca demande beaucoup plus d'efforts de sortir d'un cliché, de t'en démarquer quand il t'est balancé à longueur de temps.
Et puis en fait, même si c'est pas agréable de se faire siffler (ou si, suivant les femmes d'ailleurs), si la personne qui le fait est à son seuil maximum d'agression, c'est pas fin et reloud mais ça me dérange moins que toutes les situations où l'homme double son pouvoir de nuisance d'un rapport hiérarchique ou les choses sont faites recouvertes d'un vernis socialement acceptable.

gobi y'a pas vraiment de moins pire, dans les deux cas l'homme profite de son pouvoir, et c'est bien plus socialement acceptable pour un homme d'être dans la rue, et d'être irrespectueux avec les femmes.

badmonster

Ce que je veux dire c'est que le sifflement n'est pas nécessairement fait comme une agression. Ce n'est pas nécessairement irrespectueux et certaines femmes apprécient. Comme toujours entre le message que l'émetteur veut faire passer, ce qu'l fait réellement et ce qui est reçu...
Faut juste prendre le temps de construire des codes communs lisibles. Parce qu'on la fixe comment et où la limite ? Je n'aime pas me faire siffler mais je ne pars du principe que chaque personne qui le fait chercherait à m'agresser (je parle juste d'un sifflement sans commentaires plus ou moins vulgaires). Qu'en serait-il d'une personne qui regarde en souriant ou qui te regarde tout court ? On purrait aussi prendre les choses à contre-pied et penser que siffler quelqu'un c'est lui faire un compliment et que tout le monde pourrait le faire (hommes comme femmes).

edit : exemple de mauvaise communication, je n'ai pas dit "c'est moins pire" j'ai dit "ça me dérange moins", c'est toi qui fait un raccourci lors de la reception de mon message.