Bonjour !
Bravo pour cette étape, c'est une super nouvelle !
Ton histoire me fait penser à ma maman qui a toujours été fascinée par les chevaux, son rêve a toujours été de monter à cheval. Elle avait fait une balade dans les années 80, le truc à l'ancienne avec le prof qui se barre gérer un cavalier et demande à une des clientes - débutante donc - de prendre le groupe en main.

évidemment ça s'était mal passé, et elle a gardé une certaine crainte des chevaux et de leur réaction.
Je pense que vous êtes dans le même cas : tu n'as pas peur des chevaux en eux-mêmes, mais de leurs réactions. Tu le dis bien dans tes messages : peur qu'ils bottent, qu'ils mordent, qu'ils te coincent, etc.
J'imagine donc que regarder paisiblement un cheval brouter dans son pré ne te met pas en panique.
Si mon hypothèse est bonne, c'est donc parfaitement compréhensible que tu veuilles "t'infliger" cette peur en montant à cheval.
Pour reparler de ma maman : quand je me suis mise à cheval vers mes 12-13ans, mon papa a voulu s'y remettre, et maman nous regardair avec envie mêlée de crainte. Elle a finalement sauté le pas à 40ans.
Mais alors c'était très drôle (pour nous, vilains !

) car elle n'osait rien faire qui puisse provoquer une réaction violente chez le cheval.
- T'es sûre que si je donne des coups de talons il va pas ruer ?
- Mais si je raccourci mes rênes il va avoir mal à la bouche et donc il va ruer ?
- Ah non, je ne veux pas donner de coup de cravache, j'ai peur de lui faire mal et qu'il me morde après !
En fait, elle nous disait toujours : "J'ai peur qu'il se venge !"
Ça nous faisait pas mal rire, d'autant qu'elle connait les animaux et sait qu'un animal ne peut avoir un esprit vengeur, car il n'a pas cette conscience-là. Un animal se défend, mais ne calcule pas pour se venger.
Pourtant, cette idée est restée ancrée des années (et je pense toujours aujourd'hui, même après 15ans).
Mais en cours, comme son comportement "J'y vais mais j'ai peur" amusait plutôt tout le monde - y compris elle-même ! - le prof lui donnait les chevaux avec lesquels elle se sentait en confiance. Généralement pas de grands bidules, mais des petits chevaux sympa, en qui elle pouvait avoir confiance. Et elle disait clairement au prof que tel ou tel cheval ne lui convenait pas.
Ça lui permettait d'évoluer en toute confiance et détendue.
Papa voulait acheter des chevaux, et il a donc pris la décision de choisir d'abord un cheval pour maman, en qui elle avait totalement confiance. Le but était qu'elle monte.
Ils ont tiré le gros lot puisqu'elle a eu un coup de coeur énorme pour un petit trotteur qui s'est révélé incroyablement gentil, même avec du caractère. Elle l'a monté pendant des années. Il lui a fait des crasses sans que ça ne l'arrête, elle a appris à avoir plus d'autorité (elle n'a jamais eu peur qu'il se venge

), et a chassé cette peur irraisonnée avec lui.
Au début, vu son jeune âge et le niveau de maman, elle ne le montait pas, mais m'accompagnait, et a donc passé beaucoup de temps à pieds avec lui à le connaître.
Aujourd'hui, nous n'avons plus nos chevaux depuis 7-8ans je crois, et maman a mis plusieurs années avant de remonter à cheval. Elle s'était tellement fait au sien qu'elle avait de nouveau un peu peur de remonter les autres. Elle a finalement passé le cap il y a peu, mais n'a pas pris beaucoup de plaisir, car sensation différente. Néanmoins, elle était contente d'avoir passé le cap et de se savoir capable de le faire.
Morale de ce "vis ma vie" : prend ton temps, passe du temps à pieds avec les chevaux. S'ils sont au pré et que la structure est d'accord, demande à aller les voir, les observer, les caresser tranquillement quand ils broutent, ou les emmener se promener en main avec une autre personne.
Les connaître autrement qu'en box, à l'attache, en selle.
Si tu te sens à l'aise sur un ou deux chevaux et que tu en crains d'autres, ne te forces pas et demande à monter ceux avec lesquels tu es à l'aise. Le but est de progresser, pas de se faire violence.
Si un exercice te fait peur ? Ne le fais pas. Tu verras plus tard.
Essaye d'être rationnel. Se répéter que non, tous les chevaux ne mordent pas sans raison, qu'ils ne bottent pas bêtement, qu'ils ne se vengent pas... C'est un petit travail quotidien lorsque tu es avec des chevaux. C'est important, car même si ça n'enlèvera pas la crainte du jour au lendemain, c'est une répétition qui fini par s'ancrer inconsciemment, contre ton inconscient qui te dit l'inverse. C'est comme lorsqu'on dit tout haut "tais-toi !" à son cerveau qui nous dit des trucs bizarres.
En tout cas, ton cas n'est pas isolé, tu vas t'en sortir.
Concernant le choc post-traumatique, je ne pense pas qu'une psy soit nécessaire, tu n'as pas non plus des crises. Ça me semble plutôt être une crainte liée à un évènement malheureux qui peut aisément être travaillé par soi-même.
J'ai également vécu cela à cheval, et y aller doucement m'a fait me rassurer petit à petit, je parviens aujourd'hui à la surmonter largement.
Pour ma part, je préfère payer des cours particuliers à cheval que m'infliger des séances chez un psy.