Bonjour isis,
je ne peux que compatir à ta situation. Je pense la comprendre, pour l'avoir un peu vécu...
Certes, si de l'extérieur le terme de deuil est peut être trop fort que les choix faits n'ont pas forcément eu de cohérence profonde avec ton sentiment actuel (pourquoi acheter un van par exemple), intérieurement on peut se sentir démunie et complètement paumé, nous donnant la sincère impression que plus jamais on ne vivra ce qu'on devrait vivre.
Personnellement, j'ai appris à faire des choix (pas toujours les bons...) et à relativiser.
J'avais trois juments à la maison. Quand mes deux vieilles ont été en retraite à 26 et 27 ans, j'avais 18 ans à l'époque (je travaille depuis l'âge de 15 ans, émancipée ++), j'ai racheté un cheval. Tu sais ce cheval coup de coeur mignon sur photo et vidéo qui est joli avec le soleil qui brille dans le poil... Bon, j'aime ma jument, mais clairement aujourd'hui, elle est obèse, elle est aveugle, c'est une comtoise donc on est limité sur certaines choses, elle n'a pas la personnalité conquérante du tout. BREF.
Nos 5 premières années ensemble, j'avais un sacré arrière-goût de regret !
Et pourtant, de quoi me plaindre ? Je pouvais quand même balader et monter à cheval, j'avais encore mes deux mamies qui gambadaient dans le pré...
Bah la claque, je l'ai eu en début d'année, quand j'ai retrouvé ma 33 ans étalée dans le parc. Fini, le début d'un rêve et d'une aventure, mon amour de cheval, mon cheval de guerre qui venait de passer l'arme à gauche, de façon tout à fait inopinée...
J'ai mis du temps mais aujourd'hui j'ai réalisé : j'ai encore ma 34 ans, qui me passionne, parce qu'elle m'apprend en gestion alimentation, en mode d'hébergement, de soins. Elle me donne l'espoir que même en tombant très bas, on peut retaper un cheval, trouver une cause, régler le problème et retrouver le "cheval d'antant".
Et pourtant je n'avais plus que deux chevaux. Une immontable, la tête pensante et décisionnaire du groupe. Et ma comtoise, flippée à l'idée de sortir seule (même si ça va mieux.).
Bah j'ai proposé une pension retraite à une amie. Qu'elle a accepté. Sa jument est venue à la maison, j'ai de nouveau trois bourrins au parc. Pour moi, ça signait la fin. J'ai eu une période de down de fou en me disant que la boucle était bouclée, en calculant que ma comtoise, je l'aurai au moins encore 20 ans, donc elle partira que je serai déjà dans la quarantaine bien entamée. D'ici là, est-ce que je voudrai racheter ? Où serais-je dans vingt ans ? Et puis ma mamie, je veux m'y consacrer à mille pourcents. Elle me coûte une blinde en alimentation et malgré tout mon amour je me dis que la gériatrie équine m'empêche financièrement de me réaliser comme cavalière... Mais finalement ça m'apprend en humilité.
J'ai une chance inouïe d'avoir encore mamie, 34 ans, devant moi tous les matins qui marche vers le paddock en herbe et qui gratte du pied avec un hennissement pour la ration. J'ai la chance d'avoir ma comtoise avec qui j'évolue doucement mais surement, avec laquelle j'ai fait de l'équifeel, on s'était même fait un mode concours à la maison. En 2018, j'arrivais à faire 8 dispositifs en 20pts (donc liberté à la voix!) et dans le temps !!
Aujourd'hui, j'aimerais viscéralement ravoir un cheval montable pour partir randonner avec mon chéri. Il prendrait Tartine, moi le nouveau, et on partirait. Mon Job actuel me permet d'avoir régulièrement 5 à 7 jours de repos consécutifs ! J'ai une paie correcte. Mais j'ai fait un choix : attendre que mamie décide de nous laisser pour aller se reposer définitivement, mettre de côté pour ma tiny house (LE rêve des dernières années pour moi) et aviser ensuite si j'ai encore envie, si j'ai encore les moyens. J'attends, je vois, je prends le temps de vivre.
Pourquoi avoir arrêté la DP ? En changer, pourquoi pas, trouver moins cher, certaines sont gratuites, mais pourquoi arrêter ? Je trouve que ce compromis est le meilleur