Citation :
J’ai appris que les chevaux ne raisonnent pas et vivent dans le moment présent.
Waouh ! Oublie immédiatement cet apprentissage qui n’en est pas un.
Bien sûr que si les chevaux raisonnent. Tous les animaux raisonnent et heureusement pour eux et pour nous. Qui a bien pu te dire une telle énormité ?
Oui, ils vivent dans l’instant présent, c’est-à-dire qu’ils sont en pleine conscience de la situation qu’ils vivent mais cela ne signifie pas qu’ils n’ont pas une analyse de cette situation et que cela débouche sur des choix réfléchis. Ces choix étant motivés par leur expérience, leurs connaissances acquises, leur état émotionnel de l’instant, leur personnalité et la recherche du bien être lorsqu’ils sont des situations désagréables.
Leur cerveau fonctionne parfaitement bien, ils ont une excellente mémoire qui font de toutes leurs expériences passées une monstrueuse bibliothèque de références les aidant à orienter leur choix ; leur raisonnement suit la logique de leur espèce et non de notre espèce. Ils peuvent même se projeter dans le futur à moindre mesure, par anticipation lorsque qu’ils reconnaissent des signaux familiers associés à un souvenir. Une situation qu’ils affectionnent car rassurante, c’est pour cela qu’ils aiment la routine, ça leur permet d’avoir un environnement prévisible et rassurant.
Nous aussi nous vivons dans l’instant présent, mais nous sommes aussi souvent « pollués » par nos interprétations, nos projections, nos hypothèses, nos ruminations, un imaginaire débordant, qui nous font ne pas être vraiment à ce que nous faisons, notre esprit étant plus accaparé par le passé ou le futur. Nous oublions alors de profiter du présent pleinement.
Le cheval développe probablement moins son imaginaire et ses ruminations que nous, il est ancré dans le présent et même si son passé peut influencer ses décisions, il reste tout entier consacré à la gestion du présent.
Par la méditation notamment, l’humain cherche à justement vivre pleinement l’instant présent et ça ne l’empêche pas de raisonner, bien au contraire. Comme quoi, cet ancrage dans le présent est une vraie qualité et surtout, elle ne signifie en rien l’absence de réflexion.
Pour le reste, les interventions précédentes sont pleines de bons conseils et de bonnes explications sur la situation.
Je ne sais pas dans quelle surface de pré sera ta jument et avec quel nombre de compagnons, mais un espace insuffisant par rapport au besoin de mise en retrait de ta jument peut aussi expliquer qu’elle ne se sente pas bien et cherche à aller au-delà des limites du pré.
Pour éviter les fugues, il faut respecter les règles d'intégration progressive, respecter une bonne organisation de l'accès aux ressources pour éviter les conflits, s'assurer que tous les membres du groupe sont compatibles (car comme avec les humains, les incompatibilités d'humeur ou les affinités existent), que la surface est suffisante pour le nombre de chevaux accueillis, que les ressources et abris sont suffisants pour le nombre de chevaux présents (plus la pression est présente, plus les animaux seront sous tension), que les clôtures et portes soient correctes, adaptées à la géographie des lieux et aux animaux présents (hauteur, nombre de rubans, électrification, fonctionnalité des entrées, pas de risque d'enclaves d'un animal)