orseis a écrit le 16/08/2024 à 16h58:
On entend souvent "il ne fait pas exprès pour t'embêter", "son cerveau n'est pas capable d'élaborer une stratégie pour ne pas bosser", mais en fait si ?
"Il le fait pour t'embêter" c'est de l'anthropomorphisme. Il est projeté sur le cheval une pensée sournoise humaine. Cela ne signifie pas que le cheval n'est pas capable de stratégie, seulement sa stratégie à lui, ses intentions, ses objectifs ne sont pas forcément partagés par des motivations humaines, des perversions humains, des appétences humaines.
Le cheval a ses propres intentions et ses propres motivations, il élabore des stratégies pour nourrir ses appétences à lui en tant que cheval. Il a des comportements intelligents au regard de ce que la logique équine demande, il développe son intelligence sociale par ses interactions intra et inter-espèces toujours en cohérence avec son révérenciel à lui. L'intelligence de l'animal non-humain ce n'est pas pas compter les carottes, se reconnaitre dans un miroir ou d'écrire des livres. Ces objectifs n'ont d'intérêt qu'aux yeux d'un humain dans un monde d'humains.
le cheval élabore donc des stratégies pour servir ses objectifs de cheval dans un monde de cheval. Ses capacité d'adaptation, partagées avec nombre d'animaux domestiques, lui permettent de développer des interactions avec l'espèce humaine. Il développe donc aussi des stratégies pour optimiser cette interaction à son avantage ou s'y soustraire toujours pour y trouver avantage.
Il agit donc dans son intérêt, répond dans son intérêt, motivés par ses objectifs.
Dès lors que l'humain connait, comprend et accepte les objectifs du cheval, il peut développer à son tour des stratégies d'apprentissage et d'interaction beaucoup plus efficaces.
J'ai souvent aussi pu constater à quel point les chevaux écoutés et compris s'engouffrent dans la brèche pour devenir à leur tour force de propositions et initiateurs de projet en allant spontanément solliciter le partenariat avec l'humain pour arriver à leurs fins. Par n'importe quel humain bien sûr mais celui qui a démontré sa capacité à écouter et comprendre, celui en qui le cheval a placé sa confiance.
je pense que beaucoup d'humain ont plus de mal à percevoir l'intelligence du cheval que celle d'un chien ou d'un chat parce que le référentiel comportemental de ce grand herbivore proie est trop éloigné de l'éthogramme humain. Et pourtant, nous partageons avec les chevaux beaucoup de codes comportementaux liés à notre statut commun d'animaux sociaux.