Toutes mes condoléances à toi, en effet seul le temps diminuera ta peine, mais ne l'annulera totalement jamais.
Je me permets de te raconter mon histoire, qui fait grandement écho à la tienne, de part l'accident lui-même et les questionnements qui en ont découlés.
En septembre 2023, j'ai perdu mon cheval que j'avais depuis 8 ans d'une fracture ouverte de la mâchoire, il ne pouvait ni manger, ni boire, donc j'ai choisi de mettre fin à ses souffrances. La seule explication possible à cette énorme fracture qui avait également touché les nerfs était que l'autre cheval (qui était celui de mon amie) avec lequel il était au pré depuis 3 mois lui avait décroché un coup très violent. J'ai longtemps culpabilisé à coup de "et si j'avais changé mon cheval de pré, comme il semblait le vouloir...", etc. Dans mon cas, je n'ai pas ressenti de colère pendant très longtemps, mais juste une culpabilité mordante, couplée à un désespoir qui m'a totalement terrassé.
Je suffoquais, tout me ramenait à lui, tout le temps. En janvier 2024, je suis partie en échange scolaire 6 mois en Finlande, et cela m'a permis de prendre un recul qu'il m'était impossible d'avoir sur place. J'ai eu l'impression de pouvoir respirer à nouveau, et la culpabilité à commencé à s'effacer, contrairement à la tristesse, malheureusement.
Cette année, j'ai déménagé pour mes études à Paris, et je ne peux donc pas fréquenter les chevaux autant que je le voudrais. L'été dernier, j'ai rencontré un poulain d'un an (celui de ma pp), et j'en suis tombée amoureuse. Le problème est : je ne peux pas l'acheter à cause de mes études et je vis cela comme un réel sacrifice. Quand je suis avec lui, j'ai l'impression que d'une certaine façon, le vide causé par la perte de mon cheval s'estompe. Loin de faire uniquement pansement, il comble un besoin en moi, celui d'une présence équine qui n'est plus assouvi, et qui je le pense, rend le processus de deuil plus long encore. Parfois, recommencer une histoire (sur de bonnes bases bien sûr), peut je pense être le meilleur moyen de guérir.
Voilà, c'est peut-être un peu long, personnel et flou, mais je voulais te dire que tu n'es pas seule dans cette souffrance et dans ces interrogations. Ne culpabilise pas, ni sur ce qui aurait pu être fait, ni sur ce que tu as envie de faire dans le futur. Prends un peu de recul, souffle, mais pas de décision hâtive. Et surtout, ne cherche pas à stopper les larmes quand elles montent, et ne te sens pas coupable le jour ou elles arrêteront de couler et où tu pourras penser à ton cheval sans être triste, c'est sûrement ce qu'il aurait voulu.
