@lunatika
ça a dû être vraiment terrible à vivre...
Oooooh que oui... J'ai pleuré des jours et des nuits entières, jusqu'à en avoir le visage si douloureux... C'était la pire nuit de ma vie
Citation :
Mais certaines personnes, comme toi, ont besoin d'aller plus vite pour combler le vide et il n'y a rien de mal à ça.
moi je ne dirais pas ça comme ça, "combler le vide".
Oskar m'a laissé un vide terrible.
Je comprends tout à fait, désolée de l'avoir dit comme ça
On a repris un autre cheval mais pas pour combler ce vide.
Juste pcq l'équitation est au coeur de nos vies et que c'est pas avec un retraité qu'on pouvait faire des activités. Si on avait eu (nous ou dans notre entourage, prêt, DP) un cheval "utilisable" (en activité), on n'en aurait sûrement pas repris.
Ça aussi, je comprends. Ce qui a été très dur pour moi ça a été de passer de s'occuper d'un cheval plusieurs fois dans la semaine (malheureusement pas assez), à... plus rien.
Plus de poney, plus de route, plus rien. Rester à la maison.
Ça va paraître stupide ce que je vais dire, mais j'ai ressenti un très fort besoin de sortir et faire des activités 2 ou 3 semaines après. Je me suis inscrite au tir sportif et ça m'a fait du bien d'avoir un temps où je pouvais me concentrer sur quelque chose et oublier un petit peu ma douleur
Ça avait été pareil avec le décès de mon père, mais c'est le dessin et la peinture qui ont été vitaux pour moi au quotidien pendant plusieurs mois.
(comme quand on perd un parent et qu'on a un enfant : l'enfant est une autre partie de la famille et ne "comble" pas la perte du parent.)
Comme on dit: "Un décès, une naissance..."
De toutes façons, humains comme animaux, on ne peut remplacer vraiment personne.
Pour l'équarrissage, moi j'ai eu l'effet inverse. Tant que Oskar a été sous son drap, j'avais l'impression qu'il n'était pas mort, pas parti, qu'il était encore là, dans son lieu de vie, caché mais présent. Quand j'allais aux box j'étais triste mais sereine. C'était comme s'il était parti ailleurs pour un moment, en pension à des km mais qu'il allait revenir.
Ça aussi c'est bête à dire, mais j'ai eu ça avec... ben mon père, encore lui. En rentrant dans l'appartement je voyais toujours son bureau en bordel et son ordi, et c'est comme si il était juste parti faire des courses. Y'a même un jour où j'ai entendu la porte d'entrée se refermer, et dans ma tête je me suis vraiment dit qu'il rentrait du travail ou des courses, tellement j'ai associé ce bruit à lui. Et puis je me suis rappelé qu'il n'était plus de ce monde...
Quand je vais sur sa tombe je n'arrive pas à imaginer qu'il est juste en-dessous, pour moi c'est comme tu dis, comme s'il était parti en voyage...
Puis après le passage de l'équarisseur, il ne restait plus rien, là j'ai eu le "choc" de sa disparition. J'ai enfin pleuré, je me suis "réveillée", je suis redevenue active.
J'ai eu un choc très étrange lors de sa mort. C'est très difficile à écrire, j'ai pas envie de me souvenir de ça mais bon... Quand le véto a fait l'injection pour l'endormir, il respirait encore. Son ventre se soulevait et s'abaissait. Puis il est décédé, donc son ventre s'est arrêté de se soulever d'un coup. Je sais pas ce qu'il s'est passé mais j'ai COMPLÉTEMENT VRILLÉ, je me suis mise à pleurer en demandant frénétiquement ce qu'il se passait et pourquoi il ne respirait plus... Je pense que j'étais tellement choquée que mon cerveau a préféré ne plus rien comprendre à ce qu'il se passait...
J'ai regardé en face le box repeint de sang et j'ai tout nettoyé.
Bordel
J'ai rangé ses affaires qui traînaient de ci de là car je n'avais plus besoin de les avoir sous la main quotidiennement. J'ai fait un petit autel avec ses souvenirs.
J'ai mis au moins 3 mois à retourner chercher ses affaires... La pension a été ultra compréhensive là-dessus, rien n'avait bougé.
J'ai stocké dans mon appartement la plupart de ses affaires sans les avoir nettoyées, je vais les ranger au garage bientôt par besoin de place. Et je vais refaire bientôt un petit autel un peu mieux que l'ancien, à côté de quelques affaires de mon père
Mais je ne pense jamais à ce qui s'est passé "physiquement" pour son corps, une fois mort, son "âme" ne pouvait plus souffrir.