domipac19 : je suis du même avis que
quiebro13, et mon prof m'avait conseillé de faire ça quand ça n'allait plus dans ma deuxième pension.
La phrase exacte était "Vu ce que tu me dis, part avant que ça pète, mais part en bons termes parce que tu auras peut-être besoin de revenir".
Je ne pars jamais d'une pension avant d'avoir essayé de discuter, mais quand j'annonce mon préavis, je ne vois pas l'intérêt de remettre le sujet sur la table. Si je pars, c'est que je suis en désaccord avec le/la gérante sur le point en question. Potentiellement, personne n'a raison et personne n'a tort. Je risque juste de passer un mauvais préavis avec un gérant vexé comme un pou.
Les 2 dernières pensions que j'ai faites, c'est ce qui s'est passé pour d'autres propriétaires. Et pourtant les proprios en question étaient constructives. Elles en avaient parlé avant, et quand elles ont annoncé leur préavis, elle ont expliqué gentiment que vraiment, ça ne leur convenait pas et qu'elle préféraient changer.
Elles se sont fait pourrir (en face, et dans leur dos). C'était assez comique de voir des gérants qui disaient "si vous êtes pas contentes, la porte est grande ouverte" se vexer quand les propriétaires les prenaient au mot. Et les 2 pensions en question ont finalement fermé.
On a fait 7 "écuries" en 12 ans, sans compter le jardin :
- 6 mois dans une super pension, partie à regret car j'ai changé de région pour le boulot.
On y retourne de temps en temps pour travailler avec mon prof, j'y ai remis mon poilu quand je suis partie 1 mois à l'autre bout du monde.
- 2 ans 1/2 dans un petit club, qui disait toujours oui pour rendre service (voire proposait), mais ne le faisait souvent pas, et surtout, mon cheval s'est plusieurs fois retrouvé seul sans que j'en sois informée, et sans raison. Genre je rentre de vacances et je découvre que mon cheval est depuis plusieurs jours dans un paddock isolé des autres (même pas mitoyen). Ça s'est produit plusieurs fois ("oui mais machin est triste, on l'a remis dans son troupeau précédent" ou "oui mais truc préfère que ses chevaux soient seulement tous les deux"). A chaque fois j'ai essayé de discuter, on trouvait une solution, et rebelote quelques mois plus tard.
J'en ai eu marre, j'ai trouvé un plan B et je me suis barrée.
- Le plan B pour quelques mois, chez une copine.
- 3 ans dans chouette pension, un peu loin, mais top au départ. Ça s'est dégradé quand la pension s'est développée et surtout quand la gérante est venue habiter sur place avec son copain, qui supportait mal d'avoir des "intrus" chez lui. Les soins étaient moins faits, la gérante poussait des gueulantes collectives par sms sur un ton pas du tout pro, râlait quand on venait le soir... Bref, ça sentait le pâté.
Je commençais à regarder ailleurs avant le covid, je n'avais plus confiance et avec la distance c'était compliqué de compenser. Le poilu a passé son confinement à la maison (je payais ma pension intégralement) et n'y est pas retourné. Mais je ne suis pas allée au clash. J'ai juste dit que j'avais la possibilité de l'avoir au pré pas loin de la maison (ce qui était vrai), et que je verrai à l'hiver ce que je ferai.
La pension a fermé dans l'été, la plupart des proprios s'étaient engueulés avec elle et s'étaient barrés.
- Au pré pas loin de la maison pendant 4 ou 5 mois grâce à un voisin, mais les conditions pour l'hiver ne me plaisaient pas (un tout petit paddock stabilisé, et pas d'install).
- 2 ans 1/2 dans la pension suivante : au départ le gérant distribuait une ration matin et soir, ensuite il a arrêté.
On a eu des grosses engueulades au sujet du foin. Balle de foin posée dans la boue, renouvelée tous les 8 à 10j. Il considérait qu'au poids de la balle, s'il en remettait tous les 8j, ça faisait 12kg de foin /j/ cheval et que c'était très bien. C'est bien connu que les chevaux ne gaspillent pas et se régulent spontanément.
Du coup il arrivait régulièrement que les chevaux passent plusieurs jours sans foin. Il a traité de voleuse une propriétaire qui prenait du foin sur une balle à l'écurie pour en remettre en attendant la balle suivante.

On avait proposé de se relayer entre propriétaires pour rationner mais il ne voulait pas.
Ensuite on a eu les mêmes soucis avec l'eau. Les chevaux buvaient trop l'été, et l'hiver il nous répondait toujours qu'il y avait de l'eau quand il était passé le matin ou le soir. Sauf qu'on a fait le test et...bah non. Il passait devant pour aller s'occuper de ses chevaux mais il ne regardait pas forcément s'il y avait de l'eau (par contre les siens, ils avaient toujours du foin, de l'eau, et 2 rations / j).
Pas de vérification non plus du nombre de chevaux dans le pré (morts ou vifs), il considérait que ce n'était pas son problème.
Moi je pouvais passer tous les jours, j'achetais mon propre foin, la carrière était très bonne et le pré vallonné, donc je faisais avec. Plusieurs propriétaires sont partis en lui disant pourquoi. Il l'a mal pris, a jugé que les proprios étaient des ingrats qui n'ont aucune notion économique, et il a fermé.
- Pension actuelle depuis un peu plus de 2 ans : pas d'install, mais le poilu n'a jamais manqué de foin ni d'eau. La gérante les regarde vraiment. En théorie elle n'assure pas de services mais si besoin elle me dépanne (vérifier la couverture après une tempête par exemple, ou soigner un bobo si je suis absente). Je rends la pareille pour les siens.
Une place s'est libérée dans une pension un peu plus proche et qui a une belle carrière éclairée mais j'avoue que c'est tellement confortable de ne plus venir juste pour vérifier si le poilu a du fourrage que je n'ose plus changer. Et puis il est parfaitement intégré dans son troupeau, je n'ai pas envie de l'en séparer.