|  | Lokiki
Peux tu nous montrer les Rennes que tu as fabriquées pour Patou? |
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Chose promise, chose due !
Préambule
Avant tout, il faut que vous sachiez qu'avant de m'intéresser à l'équitation, j'ai un bon nombre d'années de voile derrière moi (dériveur et funboard), ainsi qu'un peu d'escalade... Tout ça pour dire que je n'aime pas me contenter de noeuds approximatifs à la résistance douteuse
Bref, je pense qu'avec ce que j'ai fait pour Patou, on pourrait soulever son poney en cas de besoin
Le concept
Dans l'idée, Patou voulait une longe avec une attache à chaque bout pour pouvoir s'en servir de rênes de licol. La prise en main devait être confortable (diamètre assez gros), mais il faut aussi que ce soit souple et discret au niveau de la bouche du cheval, donc pas question de se contenter de faire un gros noeud autour d'un mousqueton
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Le matériel
Habitant au bord de la mer, je suis allé chez un shipchandler (vendeur d'équipements pour bateaux) et j'ai pris :
- 3 m d'écoute (corde pour régler les voiles) de 16 mm de diamètre (c'est ce qu'il y a de plus gros...), avec un contact en main très doux. La longueur a été choisie en fonction d'infos trouvées sur le net et en mesurant les rênes de filet du poney concerné. On a pris un peu de sécurité sur la longueur.
- 1 m de drisse (cordellete plus fine) de 6 mm de diamètre très résistante
- 2 mousquetons en inox de taille moyenne (pas de rouille ni d'oxydation à craindre, pas des modèles pour porte-clés...)
- du fil à surlier (pour faire les ligatures)
Idéalement, il m'aurait fallu une aiguille à épisser adaptée à la drisse, mais j'ai décidé de bricoler avec ce que je pouvais trouver dans mon garage et mon atelier.
Réalisation
Les premières étapes n'ont pas été photographiées.
Le travail est inspiré de ce que j'ai pu trouver sur le net en cherchant le mot-clé "Epissure". Il s'agit non pas de faire un simple noeud mais plutôt de tresser ensemble deux cordes. On trouve des exemples
>>> ICI <<<
Pour commencer, on fait un noeud simple à une soixantaine de cm du bout de la grosse écoute.
On fait un tour de scotch sur la gaine à son extrémité pour ne pas qu'elle ne s'effiloche. On vérifie que l'âme du cordage est bien fondue à son extrémité (briquet, chalumeau, ciseaux thermiques...).
On coupe 40 cm de drisse de 6mm, on fond la zone coupée au briquet pour ne pas que ça s'effiloche. On enfile (ou pas) le mousqueton sur cette drisse. Moi j'ai enfilé des 2 cotés, mais si c'était à refaire je ne le ferai que d'un seul coté, et de l'autre je ferai une boucle un peu plus grande pour pouvoir mettre et enlever le mousqueton selon les besoins (rênes ou longe).
Place aux photos :
Photo 1 : on voit le mousqueton enfilé sur la drisse (blanche et bleu), l'âme de l'écoute (en blanc) dénudée et fondue à son extrémité et on devine la gaîne (bleue) scotchée et repoussée comme une chaussette. Avec l'aiguille à épisser qu'on voit sur la photo 2, on pique dans l'âme en glissant la drisse dans l'aiguille pour que la drisse traverse l'âme. On fait ceci pour les deux extrémités de la drisse en croisant, on serre bien à chaque fois.
Photo 2 : on en est au 3ème croisement. On voit l'aiguille à épisser bricolée à chaud avec un bout de tube pour air comprimé de diamètre adéquat. Elle sert à faire traverser l'âme de l'écoute à la drisse.
Photo 3 : 4ème et dernier croisement. Normalement il faudrait effiler la drisse et terminer en la glissant dans l'épaisseur de l'âme de l'écoute le long de celle-ci. On peut aussi couper la drisse à la sortie du croisement et l'effilocher pour que ça ne fasse pas de surépaisseur disgracieuse. On tire un bon coup sur la drisse pour bien serrer tout ça. Je n'ai pas pris de photo, mais on peut mettre un tour d'adhésif au niveau du dernier croisement pour faciliter l'enfilage de la gaîne comme une chaussette.
Photo 4 : J'ai remonté la gaîne de l'écoute sur mon épissure (il m'a fallu défaire le tour de scotch anti effilochage sinon ça ne passait pas, et le refaire tout de suite après... Ensuite, une belle ligature en serrant bien avec le fil à surlier (fil très solide et légèrement poisseux).
Photo 5 : on arase la gaîne après la ligature, sauf à vouloir un effet "pompon" pour chatouiller le nez de son cheval
Photo 6 : On habille l'extrémité avec un bon adhésif (genre chatterton) pour une belle finition et éviter l'usure de la ligature. Il n'y a plus qu'à recommencer pour l'autre extrémité ! C'est aussi le moment de défaire le noeud simple réalisé au début qui évitait que la gaîne ne se rétracte trop loin ou n'importe comment.
Voilà, c'est terminé. C'est
presque plus long à écrire qu'à réaliser.
Au final on a des rênes très confortables (gros diamètre), au toucher agréable, qui ne craignent pas l'eau, même salée (c'est du matériel nautique), sans surépaisseur à leur extrémité avec un montage souple du mousqueton.
Bonne réalisation aux motivés !
Je ne saurait te répondre, sorry
à tout le monde avant d'aller bosser.
L'auteur de ce sujet l'a marqué par des "Post-It".
