Des végéta*iens ici ?

Un code de bonne conduite

Pour la production laitière, le cahier des charges s'appuie sur trois grandes règles. Premier impératif : l'éleveur doit offrir aux animaux des conditions de vie en accord avec leurs besoins. Les bovins doivent aller tous les jours à la pâture. La stabulation est limitée dans le temps et se pratique dans des conditions déterminées de qualité et de confort des bâtiments : espace, aération, lumière, hygiène (désinfectants homologués). Exemple : les litières ne peuvent être assainies que par épandage de produits naturels.
Seconde règle : l'éleveur doit fournir aux animaux une alimentation correspondant à leurs besoins physiologiques et l'essentiel de l'alimentation doit être produit sur l'exploitation, conformément aux règles de production végétale biologique. La ration doit être variée dans sa flore (graminées, légumineuses, crucifères) et dans son mode de conservation. Les fourrages frais doivent composer 60 % de la ration. La part de maïs et d'ensilage en général est donc limitée. "Les produits d'ensilage provoquent une acidification du tube digestif des ruminants, donc une fragilisation des animaux qui développent des pathologies, explique Philippe Arnaud. L'éleveur doit alors recourir à une pharmacopée sophistiquée et les antibiotiques se retrouvent dans le produit final. L'ensilage provoque aussi une modification du métabolisme des ruminants avec modification de la structure des protéines. La fabrication de fromages au lait cru est alors plus difficile. L'ensilage est totalement interdit en zone d'appellation d'origine contrôlée (AOC) de fabrication du comté. De manière plus globale, limiter la part de maïs dans la ration et de l'ensilage en général, entraîne des modifications de la structure de l'exploitation agricole :
- réduction de la surface laissée nue en hiver, avec pour conséquence une réduction des risques d'érosion des sols et de lessivage de nitrates vers la nappe phréatique ;
- réduction de la surface cultivée en maïs chaque année, cette culture étant des plus polluantes (pesticides, herbicides, engrais azotés...) ; - augmentation en conséquence des surfaces de prairies".
Dernière règle, l'éleveur bio fuit les antibiotiques et utilise les médecines "douces". Les antibiotiques ne sont administrés qu'en cas de risque pour la survie de l'animal, mais ses produits sont alors retirés du circuit commercial de l'agriculture biologique.