L'équitation éthologique

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Catlin

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L'équitation éthologique
Posté le 26/12/2010 à 21h13

Bonjour tous le monde ,
Je voudrais savoir comment pratiquer l'équitation éthologique ?
Cela m'intrigue beaucoup et je m'interresse beaucoup à cette pratique . Je voulais savoir si l'un d'entre vous l'a pratiquait et pourrait me donner des conseils sur ce à quoi elle sert , comment faire , ..
Cordialement Catlin .

Jerricho

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L'équitation éthologique
Posté le 09/01/2012 à 18h59


chouette a écrit le 09/01/2012 à 18h46:
Bonjour,
Je suis nouvelle ici mais je découvre sans surprise que les sujets de discorde sont les mêmes sur tous les forums!
Une fois définie ce qu'est l'équitation éthologique, ou plus justement comportementale, l'éthologie étant à vrai dire une science et pas une méthode d'approche du cheval; on peut difficilement être contre, le seul hic c'est que nombre de gens qui prétendent la pratiquer n'ont pas tout compris au film...
Comme beaucoup, je travaille mon cheval à pieds en prenant ce qui me convient et me semble sensé dans toutes les méthodes (Parelli, Saint-Vaulry, la Cense...), et je fais aussi en fonction de mon cheval, le tout étant de prendre son temps. Des fois on se trompe (lui, moi ou nous deux), mais on arrive en général corriger nos erreurs avec un peu de patience.
Puisque le sujet est venu il y a peu sur le forum GypsyCob, je vais citer ce que j'écrivais:
"Je travaille Merlin à pieds depuis que je l'ai, souvent à tâtons mais sans jamais tansiger, on avance assez vite je trouve, mais si je trouve ça c'est parce que je ne me fixe pas d'objectifs, je travaille les différents exercices comme ils viennent (l'un introduit par le prédédent, ou appelé par une bétise de Merlin, ou une bonne idée), ou au fur et à mesure que j'en ai besoin. Parfois je me trompe (par exemple, après réflexion, j'aurais dû lui apprendre l'envoi latéral avant le contrat de distances étant donné son tempérament méfiant, parce qu'avec le contrat de distance il n'osait plus être autre part que derrière ou devant moi), parfois on stagne, et parfois, comme en ce moment, on progresse tout d'un coup.
Ca me permet de cerner le caractère de mon loulou, ça m'oblige à m'adapter à son rythme, et parfois il me donne des idées que je n'avais pas eues: je me suis rendue compte que Merlin monte très vit en pression quand il ne comprend pas, qu'il a besoin d'être rassuré, qu'il est plus à l'aise avec les exercices qui lui demandent un effort intellectuel (chasser les hanches, reculer...) que ceux qui lui demandent un effort émotionnel (venir à moi, se décoller des copains...); je réserve donc les friandises à ces derniers exercices car elles font bien descendre la pression...
EDIT: j'ai remrqué aussi que Merlin et moi on progresse par déclics; pendant un moment on stagne, et souvent, la fois qui suit une fois qui s'est plutôt mal passée, ou une séance un peu terne, gros déclic, soit Merlin comprend le truc, soit c'est moi qui trouve le bouton, et c'est jours-là c'est juste génial!

Maintenant, la constatation que j'ai faite hier en transposant à cheval des exercices appris à pieds: le travail à pieds vous autorise à être cavalier médiocre!
Une fois les codes bien installés, ça va tout seul, c'est génial!
Je prends l'exemple du reculer: pendant des années, j'ai monté des chevaux dressés, et je n'arrivais à obtenir un reculer qu'au bout d'une longue détente, toujours avec un mors (ou deux...) dans la bouche, toute raide à force de "dissocier mes aides"... Là, avec Merlin, après lui avoir appris à reculer à pieds au chanfrein, au licol, à la cordelette et par suggestion, j'ai obtenu un magnifique reculer droit et en équilibre, juste en frmant mes doigts sur mes rênes (la longe et le licol), et en écartant les jambes (mon petit côté cow-boy ) pour le laisser passer, et pareil à la cordelette... Elle est pas belle la vie!

Ah oui, et un autre truc: à force que je le gratouille partout, et de ne monter parfois que pour le gratouiller en étant sur son dos, j'essaie de lui apprendre que sur son dos c'estjuste un autre endroit où je peux être, au même titre que par terre ou debout sur une chaise, et qu'il ne travaille pas forcément plus quand je suis dessus que quand je suis à pieds... Ca a l'air de marcher puisqu'il ne bouge presque plus au montoir (sauf quand je galère trop à monter)

Voilà, à vous!
"

Et je mets aussi le lien du post, parce que d'autres ont dit des trucs intéressants: http://gypsycob.forumsactifs.com/t13914-appologie-du-travail-a-pieds-encore-une

Je trouve ça vraiment intéressant ce que tu dis, et je suis tout à fait d'accord avec toi.

Erell29

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L'équitation éthologique
Posté le 09/01/2012 à 19h00

Non non pas du tout le sujet de la discorde, bien au contraire ça discute et débat, je trouve ça génial. Aujourd'hui, l'éthologie équine appliquée propose des choses un peu différentes de ce qui est fait aujourd'hui et fait aussi des recherches (c'est ça qui est génial quand tu as une discipline scientifique) sur les autres méthodes. L'éthologie avance par observation et constatation. Et beaucoup moins par action. Chacun son fonctionnement

Par contre, vraiment très difficile de voir comment tu fonctionnes étant donné que tu exposes des choses, des ressentis mais on ne vous voit pas dans la réalité. On peut apprendre à son cheval à respecter les distances sans problème juste en levant le petit doigt. Mais lorsqu'en extérieur, d'autres facteurs sont en jeu et qu'une communication corporelle préalable n'aura pas été mise en place (autre que le petits doigts), le cheval ne comprendra pas même si le petit doigt se lève et est insistant... tout simplement car lorsque la peur est présente, le cheval revient a une communication primitive qui est sa communication corporelle. Tu peux avoir un groupe de chevaux très stressés, mais si aucuns ne bougent aucuns individus ne détallera !
ça n'a aucune référence à toi et à ce que tu fais, mais c'est pour te montrer un exemple d'incohérence qu'on peut retrouver avec les méthodes actuelles (j'englobe de l'équitation classique également) !

edit: pour le reste: reculer, habituation, c'est du conditionnement bien mené !

Edité par erell29 le 09-01-2012 à 19h04



Chouette

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L'équitation éthologique
Posté le 09/01/2012 à 19h12

J'aime aussi beaucoup quand ça débat, quand chacun n'est pas englué dans sa "méthode", mot que je déteste ^^

Pour travailler mon cheval, je l'observe énormément au pré avec ses potes, et partout, tout le temps. Chaque exercice est travaillé dans des circonstances très variées pour être sûre qu'il est acquis, et puisque tu prends l'exemple des distances, on n'a pas commencé avec le petit doigt, au début je faisais la poule en reculant très vite s'il était trop près, puis la poule a suffi, puis juste de me retourner, et maintenant à peine je le regarde il se corrige de lui-même, mais il est rarement trop près. Le but étant qu'il ne me saute pas dans les bras s'il a peur d'un truc (ce qui, je le concède, arrive rarement avec Merlin), ni qu'il me glisse dessus dans les descentes, nous sommes allés faire le tour de la zone industrielle avec les gros camions à bennes qui font très peur, nous avons traversé la rivière, nous avons descendu des pentes raides et des contre-bas (chacun son tour)...

Jerricho

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L'équitation éthologique
Posté le 09/01/2012 à 19h20

J'aime beaucoup ta façon de procéder Chouette.

Erell29

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Posté le 09/01/2012 à 19h22

ça me va, ce que tu décris Si tu veux en dire plus pour qu'on découvre

Par contre, pour les distances, il vaut mieux s'imposer avec une mise en avant de son énergie et donc de son corps (les nanas ont montrent notre poitrine) car en reculant tu vas instaurer un phénomène d'aspiration vers toi et une proxémie plus petit à la sienne. c'est plus difficile à gérer quand ça s'est instauré.

Edité par erell29 le 09-01-2012 à 19h27



Chouette

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L'équitation éthologique
Posté le 09/01/2012 à 19h49

Merci!
Heureusement qu'il y a les forums, on se sent moins seul, parce que le travail à pieds, même si ça commence à se répandre, ça passe encore souvent pour "faire joujou avec son poney" (surtout que le mien a vraiment une bouille de peluche)...

Enfin bref!
J'ai mon loulou depuis fin août, son caractère c'est pas l'archétype de l'Irish Cob, il n'a certes peur de rien mais il n'est pas très proche de l'homme, faut dire qu'il l'a rencontré pour la première fois à trois ans, dans les vastes prairies de Tom Price (Angleterre) pour la castration, puis deux ans plus tard pour monter dans un camion avec des potes à lui, puis dans un bateau, puis un autre camion, jusqu'en Belgique où il a été débourré et fait des reprises débutant pendant deux ans.
Quand je l'ai eu, il était très mal à l'aise avec les gens, il fallait deux heures pour l'attraper et on ne pouvait pas lui toucher les pieds... Je n'avais pas le choix que de le prendre "dans le sens du cheval" (enfin si, j'aurais pu laisser els choses telles quelles et continuer à faire des balades à la queue-leuleu).

Donc des petits exemples de ce que j'appelle travail à pieds (qui parfois se termine en travail à cheval). En fait, je ne procède pas par séances, il est au travail dès lors que j'entre dans son champ de vision ^^, et ça commence par des grands principes: il ne me pousse pas, il se pousse lui, c'est moi qui décide s'il a le droit de manger , il a pas le droit de menacer, ne serait-ce qu'en me couchant les oreilles, il n'a pas le droit de me dépasser (sauf envoi sur le cercle)... Mais il a le droit: d'avoir peur, de ne pas être d'accord, de ne pas comprendre, de jouer (au début il avait pas le droit parce que je faisais mal la différence entre le jeu et la remise en question hiérarchique, puis il n'osait pas beaucoup, maintenant il ose plus, il joue comme un poulain, toujours soumis et avec délicatesse, et je me suis aperçue que le jeu le motivait bien)...

Concrètement, on a commencé par les bases:
- la politesse au repas: je me mets sur le tas de foin, il n'a pas le droit d'approcher à plus d'un mètre, sauf si je l'invite; quand il mange, si j'arrive (qu'importe par où) il doit lever la tête et se pousser
- ne pas dépasser + contrat de distances: c'est plutôt bien venu avec lui parce qu'il avait peur des gens et n'est pas très dominant, donc il était toujours le plus loin possible, mais quand il tentait malgré tout de se rapprocher trop, je faisait (et fais encore) comme écrit au dessus
- chasser les hanches: c'est important car pouvoir désengager les postérieurs est gage de sécurité; c'est venu tout seul avec lui, et il le fait si bien que j'ai eu un mal fou à lui apprendre l'envoi sur le cercle, je me déplace vers son arrière-main et il pousse ses hanches
- déplacer les épaules: je galère, j'ai besoin d'un peu d'aide, parce qu'il s'en sort toujours en bougeant les hanches, et j'accorde beaucoup d'importance à cet exercice car il permet, outre de pouvoir le garer facilement à côté du montoir, d'épargner des doigts de pieds innocents...
- reculer: je pousse au poitrail, au chanfrein, au licol, ou j'agite les mains (pour l'avoir à distance)
- se laisser toucher partout: partir des zones de confort et aller doucement vers les zones interdites, en retournant aux zones de confort dès qu'il est sage - c'est comme ça que j'ai fait pour les pieds, puis pour qu'il les donne les fanons ont aidé!
- céder à la pression: donner sa tête en latéral et en vertical, pousser l'endroit de son corps sur lequel j'applique la pression (geste, doigt, stick...)

Il ne s'est jamais pris de baffe, par contre, des coups de coude ou de genoux, ou de pieds quand il bouscule, comme un autre cheval latterait!

Désolée pour le pavé, j'ai toujours du mal à réduire!

Chouette

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L'équitation éthologique
Posté le 09/01/2012 à 19h50

J'avais pas vu ce que tu as écrit sur le reculer, tu as raison, je l'ai fait aussi de face, mais ensuite je pouvais le faire de dos :)

Liti33

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L'équitation éthologique
Posté le 09/01/2012 à 21h39


erell29 a écrit le 09/01/2012 à 18h38:
Nan tu dois persuader un cheval en lui offrant quelque chose de confortable afin qu'il soit ok pour te suivre. Si il ne veut te suivre c'est qu'il a ces raisons qui lui sont propres et que t'as pas été assez convaincant: ce qu'il va perdre en allant de sa situation à celle que tu proposes est plus important que si il reste dans sa situation. C'est que de la stratégie et non du "je veux pas, je demande à être secoué".

Si serrer les jambes sont un inconfort pour le cheval, alors on aurait tous les chevaux en très grande dépression (enfin c'est un peu le cas, mais c'est vraiment par manque de stimulation cognitive), tu te rends compte que si à chaque fois qu'un cavalier, sur cette terre, serrait les jambes, le cheval prendrait ça pour de l'inconfort, il n'en finirait plus ! C'est vraiment prendre la volonté du cheval pour quelque chose d'insignifiant. Mais oui, cette volonté devient insignifiante à nos yeux quand on ne sait pas leur proposer quelque chose de stimulant à leurs yeux... et voilà pourquoi les gens on recourt à la méthode confort/inconfort: mettre le cheval en inconfort psychique tellement important qu'il est obligé de changer sa stratégie de réponse pour une autre où il n'aura aucun intérêt lui... Quelle belle collaboration !

Edit: personnellement, ma pouliche ne tire jamais sur la longe, je suis attentive à ces arrêts, si elle s'arrête, je m'arrête, j'attends et lui propose de repartir... Et si je vois qu'elle n'a absolument pas envie de me suivre et que je suis obligée d'appuyer sur le bouton obligation, là va vraiment falloir que je me remette en question !



Bien sur qu'au depart, le cheval repond en avançant au stimuli des jambes par inconfort... après ça devient quelque chose d'acquis et ça se transforme juste en information normale... soit parce qu'il est de bonne volonté, soit parce qu'il sait (selon les educations) que s'il n'obeit pas, il n'aura pas de recompense ou bien qu'il sera puni par une action plus forte...
Evidement, je favorise le renforcement positif, mais il faut ètre clair, ça marche avec ta pouliche, ça marche avec le mi en, mais si tous les chevaux fonctionnaient comme ça, ça serait le paradis sur terre ! Nous avons 5/6 chevaux au "travail".... Et avec certains, force est de reconnaitre que nous avons du recourir au depart à du renforcement negatif... Parce que quand tu sors la bêêête du pré et qu'elle te lance les anterieurs dans le dos, force est de constater qu'il faut mieux se facher un bon coup que de finir à l'hosto!
Idem avec une jument que nous avons eu à "piquer" tous les jours, le premier jour on a du lui rappeller qu'il vallait mieux ne pas bouger, de façon un peu "autoritaire", elle remet toujours en cause certaines choses, c'est dans sa nature (tu vois, je reconnais bien au cheval une volonté propre), les autres jours ça a été merveilleux.... Si avec elle tu ne fais pas ça, le lendemain elle est encore plus infernale. Attention, je ne l'ai pas battue au sang, elle n'a pas été "contenue" (tord-nez ou attache contre un mur).... Les autres c'est l'inverse, l'une demande qu'à bien faire et au travail à pieds, dès le premier jour ça a été l'osmose parfaite, en liberté, l'autre ne veux plus partir en balade et se pointe, mais si on le prend uniquement par la "recompense" il montre de la bonne volonté...
Moralité, il ne faut pas refuser la fermeté, la contrainte, l'obligation, beaucoup de mots qui gènent ceux qui font de l'etho, mais tous les "ethos" avec qui je travaille en parlent, même s'ils prefèrent ne pas y avoir recours.

Misslilik

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L'équitation éthologique
Posté le 09/01/2012 à 21h50

Le terme "d'équitation éthologique" ne vient pas que des cavaliers qui pensent à apprendre des tours de cirque à leur chevaux ^^ Aux écuries, on pratique "l'éthologie", mais même si c'est un terme très utilisé, je préfère parler de travail à pied. On développe une confiance avec le cheval, on lui demande des choses sans qu'il ne soit contraint, tous les exo doivent être fait dans le respect de l'animal.

Mais c'est vrai que le terme "éthologie" est trop utilisé. La faute à qui ? Les livres parlent d'éthologie quand on apprend à dressé un cheval à pied, les concours d'equifeel parlent d'éthologie alors qu'on ne fait rien d'autre que travailler notre cheval sur différents ateliers, certes avec une jolie complicité, mais ce n'est pas pour autant que c'est de l'éthologie ! ... Enfin, je savais bien que ce sujet partirais en débat, mais je serais contente de partager des expériences avec vous =)

Jerricho

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L'équitation éthologique
Posté le 09/01/2012 à 22h00

C'est exactement ce que j'ai dis : "l'éthologie" est tout d'abord baser sur le respect du cheval.

Chouette

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L'équitation éthologique
Posté le 09/01/2012 à 22h07

D'accord avec ce que tu dis à la fin Liti, le travail à pieds c'est pas le monde des bisounours! On essaie de communiquer avec le langage qu'ils utilisent: dans un troupeau, quand un dominé outrepasse ses droits, le dominant le remet à sa place par des comportements que nous pouvons, sinon reproduire, simuler: oreilles couchées (haussement d'épaules), un fouaillement de queue (longe qui tournoie), un coup de pied (coup de pied, coup de coude, de genou) ou de dents (la baffe, j'ai jamais eu besoin encore)... Faut pas rêver, on leur fait pas mal avec nos petites chaussures ou notre petit coude, comparé à un coup de sabot ou de dents, ou même de queue!
Et pour ce qui est de tisser des liens, on peut faire comme eux: les gratouilles, mais attention, c'est toujours le dominant (c'est à dire vous) qui est à l'initiative du fameux "grattage mutuel", si le cheval essaie de vous gratouilles, il faut le réprimander (de toute façon, quand il l'aura fait une fois, vous n'aurez plus envie du tout qu'il recommence!).

Erell29

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L'équitation éthologique
Posté le 10/01/2012 à 18h53

Chouette, je suis ok avec toi sur tes principes de bases. Néanmoins, je les applique en partie que dehors. Tout simplement car au pré c'est son lieu de vie, c'est là où elle a ces règles qu'elle connaît beaucoup mieux que moi. De ce fait, c'est l'endroit où je n'ai pas à la guider mais davantage l'inverse. Ainsi, je ne me fais jamais bousculer... car pour moi, étant donné qu'elle est dans son endroit, je n'ai pas à lui demander de respecter les distances. Il faut savoir se pousser. Les chevaux entre eux, si on les observe bien, fonctionnent vraiment ainsi, le contact veut vraiment dire quelque chose. Et dans son pré, elle est libre de mon contrôle et intentions. Si on a besoin d'y faire quelque chose, ils restent loin. Si on vient avec la bouffe, chacun est dans son coin. Si je dois prendre un cheval à part, chacun sait qu'il n'y a pas à venir. Et je n'ai jamais eu besoin de leur faire comprendre tout simplement car je met la différence hors du pré: à l'extérieur, ils suivent mes règles car ils ne connaissent pas... principe de sécurité.


chouette a écrit le 09/01/2012 à 22h07:
D'accord avec ce que tu dis à la fin Liti, le travail à pieds c'est pas le monde des bisounours! On essaie de communiquer avec le langage qu'ils utilisent: dans un troupeau, quand un dominé outrepasse ses droits, le dominant le remet à sa place par des comportements que nous pouvons, sinon reproduire, simuler: oreilles couchées (haussement d'épaules), un fouaillement de queue (longe qui tournoie), un coup de pied (coup de pied, coup de coude, de genou) ou de dents (la baffe, j'ai jamais eu besoin encore)... Faut pas rêver, on leur fait pas mal avec nos petites chaussures ou notre petit coude, comparé à un coup de sabot ou de dents, ou même de queue!
Et pour ce qui est de tisser des liens, on peut faire comme eux: les gratouilles, mais attention, c'est toujours le dominant (c'est à dire vous) qui est à l'initiative du fameux "grattage mutuel", si le cheval essaie de vous gratouilles, il faut le réprimander (de toute façon, quand il l'aura fait une fois, vous n'aurez plus envie du tout qu'il recommence!).


Par contre, pas du tout ok avec ça... Vouloir se prendre pour un cheval et s'insérer dans une hiérarchie équine est une grave erreur tout simplement car nous sommes pas reconnue comme espèce cheval, mais comme autre espèce.
Ce qu'on peut reproduire dans notre corps, c'est un langage corporel. Mais pas une place. On a aucune place auprès du cheval, nous ne sommes pas reconnu leader, dominant ou autre mais simple comme appartenant à une autre espèce et étant interaction quasi constante avec eux. C'est une sorte de coopération qui a plusieurs types en fonction de la barre qu'on met: doit on y laisser un intérêt pour le cheval dans cette interaction ? ou au contraire tout contrôler, ce qui signifie aucune expression pour l'autre, donc pas de coopération...

Bref, faut vraiment réfléchir, mais vous prenez pour une place hiérarchique, surtout pas, car c'est à ce moment là qu'on observe une importante agressivité envers l'homme


liti33 a écrit le 09/01/2012 à 21h39:



Bien sur qu'au depart, le cheval repond en avançant au stimuli des jambes par inconfort... après ça devient quelque chose d'acquis et ça se transforme juste en information normale... soit parce qu'il est de bonne volonté, soit parce qu'il sait (selon les educations) que s'il n'obeit pas, il n'aura pas de recompense ou bien qu'il sera puni par une action plus forte...
Evidement, je favorise le renforcement positif, mais il faut ètre clair, ça marche avec ta pouliche, ça marche avec le mi en, mais si tous les chevaux fonctionnaient comme ça, ça serait le paradis sur terre ! Nous avons 5/6 chevaux au "travail".... Et avec certains, force est de reconnaitre que nous avons du recourir au depart à du renforcement negatif... Parce que quand tu sors la bêêête du pré et qu'elle te lance les anterieurs dans le dos, force est de constater qu'il faut mieux se facher un bon coup que de finir à l'hosto!
Idem avec une jument que nous avons eu à "piquer" tous les jours, le premier jour on a du lui rappeller qu'il vallait mieux ne pas bouger, de façon un peu "autoritaire", elle remet toujours en cause certaines choses, c'est dans sa nature (tu vois, je reconnais bien au cheval une volonté propre), les autres jours ça a été merveilleux.... Si avec elle tu ne fais pas ça, le lendemain elle est encore plus infernale. Attention, je ne l'ai pas battue au sang, elle n'a pas été "contenue" (tord-nez ou attache contre un mur).... Les autres c'est l'inverse, l'une demande qu'à bien faire et au travail à pieds, dès le premier jour ça a été l'osmose parfaite, en liberté, l'autre ne veux plus partir en balade et se pointe, mais si on le prend uniquement par la "recompense" il montre de la bonne volonté...
Moralité, il ne faut pas refuser la fermeté, la contrainte, l'obligation, beaucoup de mots qui gènent ceux qui font de l'etho, mais tous les "ethos" avec qui je travaille en parlent, même s'ils prefèrent ne pas y avoir recours.


Au départ pour faire avancer le cheval, on associe un stimulus (pression des jambes) à une réponse demandée (avancer) par renforcement positif. y'a pas de confort/inconfort là dedans. Le cheval quand ça lui serre le ventre, il ne prend pas ça pour de l'inconfort.
Par contre oui, si le cheval ne répond pas aux jambes et qu'il reçoit un coup de cravache, là c'est un inconfort ! L'inconfort agit sur quelque chose déjà appris qui ne veut pas être restitué par l'animal pour les raisons qui lui sont propres.

Je ne refuse pas la contrainte ni l'obligation: nous sommes la contrainte du cheval dans toute sa splendeur: il doit suivre des règles dans un monde qui lui est inconnu. Et nous forçons l'obligation dans la condition captive par exemple.
Un exemple: je laisse, à présent, Urane se balader en liberté lors de nos promenades après un temps de répétition d'un an. Urane a toujours été friande de liberté et d'envie de découverte des sentiers inconnus. En longe, c'était un petit enfer pour la convaincre que tel endroit était pas accessible pour des raisons diverses. Depuis qu'elle est en liberté, plus aucun soucis pour les endroits où elle ne peut pas aller. Je lui ai laissé un champ d'expression 2 fois plus important et de ce fait elle accepte bien mieux les contraintes que je lui impose: me suivre. Je fais une stratégie donnant-donnant.

Pour ta jument, un cheval est toujours inquiet et méfiant (et donc remet en cause ces apprentissages comme ta jument) lorsque l'humain en face de lui n'est pas reconnu comme son référent. Et de ce fait, les processus d'habituation et de confiance n'ont pas été mis en place pour que le cheval accepte de subir telles ou telles choses...

Je pare une jument à ma pension qui il y'a 5 mois m'envoyait ces postérieurs à la tronche quand je m'y approchais. On la laissait tranquille, et doucement j'ai mis en place le curage collectif où je curais un à un chacun des chevaux. Le mimétisme à bien marché: vu qu'aucun ne bougeait, elle s'est rendu compte que ne pas bouger faisait moins peur et petit à petit j'ai pu lui reprendre ces postérieurs. Pourtant, j'ai passé peu de temps avec elle et j'ai pas utilisé de fermeté. Je me suis juste aider des autres chevaux et d'un peu de douceur.
Un autre cas d'un cheval qui avait un soucis comportemental, il accueillait les gens avec agressivité. Après avoir fait le tour de toutes les causes possibles (parce qu'il y en a et les solutions ne sont pas du tout les mêmes en fonction des causes!), quoi qu'il arrive renvoyer de la fermeté fasse à de la violence c'est confirmer la méfiance que le cheval à envers toi !

Edité par erell29 le 10-01-2012 à 18h57



Paprika18

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L'équitation éthologique
Posté le 10/01/2012 à 19h24


chikav a écrit le 26/12/2010 à 21h18:
Sa dépend de ce que tu appelles équitation éthologique.

Si c'est monter de façon naturelle en cordelette à cru et tout le tsoin tsoin, c'est juste de l'éducation (et pas plus naturelle puisqu'il n'y a RIEN de naturel à monter sur le dos d'un cheval)

Si c'est monter sans contraindre le cheval, en le laissant aller dans son sens, en essayant de trouver un compromis entre vous, une "discussion", alors oui, on peut appeler sa "équitation éthologique".

Mais l'éthologie n'à rien à voir avec l'équitation.


FAUX! on peut contraindre le cheval, ce que l'on veut éviter c'est le conflit entre l'homme et le cheval.

Chouette

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L'équitation éthologique
Posté le 10/01/2012 à 22h54

Je me suis certainement exprimée trop vite, il va de soin qu'on ne peut s'insérer dans la hiérarchie d'un troupeau de chevaux et que jamais ils ne nous considèrent comme l'un des leurs. En fait, ce que je voulais dire c'est que j'utilise des codes qui ressemblent aux leurs, surtout quand il s'agit de les remettre à leur place. Je pars du principe que le cheval ne doit pas se sentir le droit d'exercer une pression quelle qu'elle soit sur moi, compte tenu du rapport de force, céder à une pression de sa part est extrêmement dangereux. Donc il y a tout de même une hirarchie: c'est pas le cheval qui commande, même s'il a évidemment le droit de s'exprimer.

Je suis d'accord quand tu dis que parfois il faut savoir se pousser: récemment, j'ai fini aux urgences car une jument m'a chargée dans le pré de mon cheval (sans que je sois allée l'embêter, ni que j'ai rien à manger dans les mains), j'aurais certainement dû me pousser à ce moment-là parce que c'était dangereux, mais mon âme éducatrice m'a fait avancer au lieu, et elle a mis la menace à exécution. Cela dit, si je m'étais poussée, ç'aurait été céder à la pression et accepter qu'elle me chasse du pré quand bon lui semble. Je pense que ce genre de comportement est intolérable et n'en n'arrive jamais à ce stade chez un cheval qui a été éduqué.
D'autre part, c'est aussi la raison pour laquelle je ne te suis pas quand tu dis que tes règles ne prennent pas effet dans le pré: pour moi elles sont indispensables à la sécurité (déjà parce que l'été, le pré est aussi mon espace de travail à cheval quand je ne suis pas en balade); quand je vais mettre le foin, ils ne doivent pas se jeter dessus avant que je sois partie (d'autant que j'ai pas franchement envie de me retrouver au milieu de leurs règlements de compte), quand je donne des rations je dois pouvoir contrôler qui mange et qui ne mange pas, et que chacun mange bien dans son seau et pas celui du copain (qurtout q'ils ont chacun un truc différent), et cela passe par la politesse aux repas...

The2l

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L'équitation éthologique
Posté le 11/01/2012 à 09h15

Après avoir beaucoup lu, du Parelli, du Roberts, du Lyon, du De Corbigny, de la Cense... j'en suis arrivée à la conclusion qu'il n'y a pas une méthode qui me convenait...

Ce qui me déplait chez beaucoup, c'est tout ce qui tourne autours de la désensibilisation, qui pour moi se rapproche beaucoup trop du "lavage de cerveau"... On n'apprend pas à son cheval à faire confiance et à gérer sa peur, on lui apprend à ne pas réagir, on l'éteint en quelque sorte.

J'ai trouvé la réponse à mon envie en travaillant avec une personne qui commence par te dire à toi, proprio, "es-tu prête à remettre en question tes "croyances", à oublier ton égo, à faire connaissance et à discuter avec ton cheval ?".

On ne parle pas d'éthologie, de chuchotage ou autre, on parle RELATION... apprendre à lire son cheval, ce qu'il apprécie ou pas, ce qu'il a envie de faire, lui donner envie de te faire confiance, lui donner envie de travailler avec toi... créer un lien invisible avec lui, plus fort que toutes les cordes, mettre en place un langage, son langage...

tout ça s'apprend, avec beaucoup de patience et d'observation, d'heures passées avec son cheval, à ne rien faire que de le regarder interagir avec ses copains, avec des objets, avec toi....

Mettre en place des codes qu'il comprenne, sans pression, en osant la liberté totale, sans la sécurité d'un licol... Si ta demande n'est pas claire, si le cheval n'a pas envie, si tu n'as pas su le convaincre... bah il se casse et toi tu ramasses tes dents ! lol !

En finalité, ce lien là te permettra de tout faire avec ton cheval, que ce soit en liberté ou dessus, avec ou sans matériel...

et tout ce que ça coûte... c'est du temps et de la remise en question de soi-même... Quoi qu'il se passe dans ta relation avec lui... le cheval a toujours raison...



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