|  | Je me suis certainement exprimée trop vite, il va de soin qu'on ne peut s'insérer dans la hiérarchie d'un troupeau de chevaux et que jamais ils ne nous considèrent comme l'un des leurs. En fait, ce que je voulais dire c'est que j'utilise des codes qui ressemblent aux leurs, surtout quand il s'agit de les remettre à leur place. Je pars du principe que le cheval ne doit pas se sentir le droit d'exercer une pression quelle qu'elle soit sur moi, compte tenu du rapport de force, céder à une pression de sa part est extrêmement dangereux. Donc il y a tout de même une hirarchie: c'est pas le cheval qui commande, même s'il a évidemment le droit de s'exprimer.
Je suis d'accord quand tu dis que parfois il faut savoir se pousser: récemment, j'ai fini aux urgences car une jument m'a chargée dans le pré de mon cheval (sans que je sois allée l'embêter, ni que j'ai rien à manger dans les mains), j'aurais certainement dû me pousser à ce moment-là parce que c'était dangereux, mais mon âme éducatrice m'a fait avancer au lieu, et elle a mis la menace à exécution. Cela dit, si je m'étais poussée, ç'aurait été céder à la pression et accepter qu'elle me chasse du pré quand bon lui semble. Je pense que ce genre de comportement est intolérable et n'en n'arrive jamais à ce stade chez un cheval qui a été éduqué.
D'autre part, c'est aussi la raison pour laquelle je ne te suis pas quand tu dis que tes règles ne prennent pas effet dans le pré: pour moi elles sont indispensables à la sécurité (déjà parce que l'été, le pré est aussi mon espace de travail à cheval quand je ne suis pas en balade); quand je vais mettre le foin, ils ne doivent pas se jeter dessus avant que je sois partie (d'autant que j'ai pas franchement envie de me retrouver au milieu de leurs règlements de compte), quand je donne des rations je dois pouvoir contrôler qui mange et qui ne mange pas, et que chacun mange bien dans son seau et pas celui du copain (qurtout q'ils ont chacun un truc différent), et cela passe par la politesse aux repas... |
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En fait, nous sommes réellement parasité par nos hiérarchie. Le soucis, c'est qu'une hiérarchie se fait dans une même espèce, mais ne se déroule pas entre deux espèces. Il suffit également de regarder, pour voir que le dominant ne commande pas. Il s'impose et dit qu'il est là et que son statut lui confère un accès privilégié à la nourriture. de ce fait, les autres ne viennent pas l'embêter, mais vont faire leur vie sans être commander par le dominant. De ce fait, être dominant c'est juste un statut, une position, pas un chef d'orchestre.
L'homme n'a pas besoin de commander pour être écouté. L'homme se donne ce rôle car c'est ainsi ces statuts sociaux sont fait: les pyramides hiérarchiques, les organigrammes. Sauf que dans une relation où on désire une coopération, il est impossible de commander. Et il faut accepter que le contrôle que l'on désire avoir de l'animal en face de nous n'est rien. On a pas de contrôle, même si on a toujours voulu en mettre.
Dans une coopération, l'animal reste auprès de l'homme car il y trouve un intérêt et accepte les coûts qui en résultent. Et c'est de même pour l'homme. Ainsi, l'homme n'a pas le contrôle sur le cheval à part le contrôle de ce qu'il offre au cheval pour que le cheval reste auprès de lui. Et de même pour le cheval. Voilà comment se déroule toutes les relations.
Un exemple: le cheval en extérieur. Quand tu emmènes ton cheval en extérieur. Il doit d'abord se détacher de son groupe puis te faire confiance totalement pour accepter de te suivre. De ce fait, il va avoir des coûts: perte de ces potes, ne peux plus compter sur son instinct grégaire pour se rassurer..etc. mais si il le fait, c'est parce qu'il a confiance en l'homme et que ça un intérêt pour lui de nous suivre.
Le tout est de savoir quel est cet intérêt ? comment peut on le ou les mettre en place ? Comment contrôler cet intérêt pour l'aménager au mieux ?
J'ai ma pouliche la dernière fois en balade en liberté qui est partit un champs alors que je lui avais demandé de pas y allé, l'intérêt de la nouveauté a pris le dessus sur l'intérêt que je lui offrais. Très bien, je l'ai laissé visiter, et quand j'ai trouvé que ça allait trop loin, je suis sortie de son champs visuel (courrir après, ça aurait été une très mauvaise idée, allé la chercher elle aura pris ça comme un jeu). hé bien tu peux être sûre qu'elle est arrivée à fond les ballons, car plus aucun intérêt pour elle d'être dans son pré à partir du moment où la sécurité que je lui offrais n'était plus là.
Bref, je ne l'ai pas contrôlé, j'ai contrôlé l'intérêt que ma pouliche à trouver auprès de moi.
Sauf qu'un cheval qui n'a pas justement de frustration n'aura pas les comportements que tu décris. Les chevaux à la pension sont tous nourris ensemble à 3m d'écart en liberté, ils n'ont pas été frustré par la bouffe et vont très rarement voler dans le seau des autres...
Si un cheval est blindé de frustrations, les autres sauront le remettre à sa place !
Donc si pour moi, au pré c'est leurs règles, et ce sont elles qui prédominent et qui nous devons accepter. Un dominant peut très bien se pousser devant un dominé, reste à savoir quel intérêt il a dans cette situation. C'est pas pour ça que le dominant à laisser une ouverture au dominé pour prendre le dessus.
Ainsi, lorsqu'un cheval arrive au galop à fond devant moi, je me décale, tout simplement car je suis l'espèce coopérative et je n'ai pas de place dans cette interaction là.
The2l, totalement d'accord avec toi