|  | En gros, placer sans mors oblige le cavalier à être précis, et non plus le cheval a subir l'imprécision de son cavalier |
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Pour dédouaner Kitsu, cette phrase vient de
moi, et
je l'assume pleinement.
Je trouve que les gens mettent trop facilement un mors sans aller au-delà de la réflexion et se poser les bonnes questions. Je suis anti-mors, je pense que CA tout entier le sait.
Mais malgré mon aversion pour cet outil, je ne juge pas ceux qui souhaitent l'utiliser. Je juge ceux qui ne réfléchissent pas, et c'est là toute la nuance.
Commencer à travailler sans mors pour agir par pression et non par traction (ce qui est la base du mors, et qui est aux antipodes de la logique équine), cela me semble préférable et totalement réaliste.
En somme, si l'on débourre entre 3 et 4 ans selon la philosophie de chacun, j'estime que travailler 2 à 3 ans sans mors, c'est là où l'on apprend le plus.
Monter un poulain n'a rien d'anodin. Lui va être en déséquilibre permanent pendant un moment, nous, on va chercher aussi notre équilibre sur cet énergumène un peu dégingandé, et les erreurs vont être récurrentes. Or une erreur sur la bouche est intolérable.
La maturité de la mâchoire s'acquiert à 6 ans... Où est le problème de monter 2/3 ans sans mors avant de l'intégrer à la vie du cheval ? C'est une légende, cette histoire d'imprécision, car le sans-mors réclame justement plus de finesse de notre part, et en prime évite au jeune cheval de prendre appui sur nos mains et de crisper sa mâchoire.
Ou pire, cette histoire de "rétivité" du cheval adulte envers le mors est un fantasme de l'Homme qui n'assume clairement pas sa peur du sans-mors, instrument sans lequel "freiner" et "contrôler" lui semblent impossible.
Ce n'est pas parce que vous amenez votre outil à ses 6 ans qu'il le refusera... Le défaut majeur du cheval, c'est de savoir se résigner pour éviter le conflit. Par chance, ce défaut est une qualité aux yeux de l'humain lambda.