Deux jours que ce foutu orage ne pète pas...
Ils avaient prévu la débandade hier, rien ; aujourd'hui pareil, pas une goutte d'eau. Du coup je suis partie vers 15h30-16h, pourtant pas tôt, mais j'aurais du y aller plus tard encore.
Le début de la balade a bien commencé, il a bien trottiné, et on est passé par le carrefour de l'enfer dans le calme, malgré un banc nouveau qui l'a bloqué - il a même ronflé. Faut dire qu'à droite il y avait un troupeau de vache et en face la ferme avec des biquettes, des vaches et des bâches qui volent.
Je l'ai pas mal houspillé, mais il réagissait pas trop mal alors on a bien trotté. Et puis arrivés à mi-parcours, entre les champs au-dessus des falaises, j'ai commencé à me dire qu'il faisait vraiment chaud. Ma bombe me compressait le crâne, c'était pas terrible. Avec Simbad qui trébuchait sur la caillasse j'avais l'impression d'être dans une cloche d'église.
J'ai respiré fort et on a continué, parce que de toute façon il n'y avait rien à faire et qu'il valait mieux se dépêcher pour espérer avoir un peu d'ombre plus loin.
Je suis descendue dans la pente aussi, histoire de le soulager. Ça m'a permis de reprendre mes esprits.
On a fini par arriver à la plage, marée presque basse... Qui a kidnappé la mer ?
Il a été pénible sur le sable mais pas horrible, mais pas plus de quelques foulées de galop, décidément, c'est pas son truc en ce moment. Pas grave.
En fin de plage j'étais en train de prier pour qu'on arrive vite.
La grande montée, je l'ai senti passer, surtout que j'ai mis pied à terre pour soulager Simbad qui lui aussi, mourrait de chaud.
Sa tête en dit long...
Il n'avait même plus envie de brouter. Et moi je respirais fort avec mes yeux dans le vague, alors je ne sais pas qui voulait rassurer l'autre, mais il est venu coller sa tête contre moi. Pas très longtemps, juste une petite poussée, juste pour dire "hey, on va y arriver hein ?" ou "j'en peux plus..." je ne sais pas, mais rien que d'y repenser, ça me donne un peu envie de chouiner.
J'ai le poney le plus gentil du monde, parce que bon sang je me sentais mal, et physiquement pour moi, et moralement pour lui de lui imposer ça. Il était trempé et ses poils sur le poitrail rebiquaient à mort, plein de sable, c'était bizarre et ridicule.
On a réussi à grimper, je suis remontée en selle et là j'ai eu une mini crise de panique, j'étais persuadée que je respirais normalement mais que mon cœur ne battait plus. Allez savoir pourquoi, j'étais juste fatiguée. (et prendre son pouls à cheval c'est coton)
On a trotté pour rentrer, et je n'arrêtais pas de lui allez encore un effort, on rentre à la maison, ça va aller. J'ai fait au plus court du coup, et on est repassé par l'endroit avec ce sale clébard planqué qui lui a fait faire un écart devant une voiture. Entre ça, les roquets d'en face et l'âne, c'est un coin qui l'angoisse. Mais on est passé.
Enlever ma bombe et me poser deux minutes m'a fait du bien, mais je n'avais pas tous mes esprits je crois, j'ai fait 2 fois trop d'aller-retours entre la sellerie et Simbad, mais bon.
Lui, ça allait. Il siestait peinard en ronronnant pour un bonbon quand je revenais.
On voit mal, mais c'est une vraie serpillère.
Je suis claquée, mécontente de moi, mais heureuse d'avoir un poney pareil. Oui j'ai mal au c**, non on a pas avancé assez vite, mais il m'a ramené à la maison sans faillir, avec sa constance habituelle et son air de "tu vois ? on y arrive... tranquillement".
Si on veut chipoter, disons qu'avec un cheval plus rapide je me serais moins épuisée... et je serais restée moins longtemps au soleil. Mais bon.
Je crois que je vais faire une petite pause dans les balades, ce sera peut-être positif.
Désolée pour le pavé, ma tête avait besoin de se vider.