Deux critères doivent entrer en ligne de compte à mon sens pour parler de la nocivité ou du bénéfice de la monte à cru :
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Le cavalier, avec son sens du placement et son liant, ces qualités que l'usage désigne sous le terme "assiette". Dans le
sens du placement intervient la perception juste de l'endroit où on est le mieux sur le dos, qui certainement change selon l'attitude et/ou la locomotion du cheval. Mais les heures passées sans selle m'ont suggéré que ce n'est pas forcément juste derrière le garrot (partie pourtant la moins mobile des vertèbres) que je réussis le mieux à "faire un" avec ma monture, sans m'accrocher avec mes muscles et sans non plus m'écorcher le fondement si je passe plus de 10 min sur son dos...
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Le cheval, avec son niveau d'éducation, son vécu avec l'homme, et donc son aptitude ou non à le porter, c'est à dire à se placer sous la charge de façon que le meilleur compromis soit trouvé :
1)confort pour l' homme qui du coup se lie mieux au mouvement et donc agresse moins le dos de sa monture(cercle vertueux)
2)économie pour soi, utilisation de tous ses amortisseurs de cheval pour s'épargner les chocs venant durement du haut cisailler les pauvres jonctions vertébrales. Ces amortisseurs étant, bien sûr le grand Z de l'arrière-main principalement, mais aussi le berceau musculaire faiblement élastique de la région thoracique. Le bon cheval de selle, c'est celui qui donne au cavalier la sensation d'
enfourcher un hors-bord et non d'être assis sur une brouette. D'être confortablement calé sur un matelas de muscles à distance du garrot, et non de glisser sans cesse vers lui : derrière, la croupe basse et les postérieurs demi-fléchis, et devant, le garrot bien dégagé, non pas effondré entre les omoplates.
Quand les deux moitiés du couple sont formées, éduquées, sensibles et attentives l'une à l'autre, le confort dans le mouvement s'installe, et alors, braves gens, n'en déplaise aux ostéopathes ...
C'est rien que du bonheur
Un hymen pour des heures
Des heures oui sans heurt
Comme un accord majeur
Monter à cru peut être un test pour voir où on en est, ou en est son cheval.
Monter à cru un bon cheval bien éduqué est éducatif et/ou très régalant
Monter à cru un cheval trop maigre, mal fait, mal placé ou tétanisé peut être un calvaire, une catastrophe pour l'homme et/ou le cheval.
Monter à cru un cheval normalement doué mais non encore éduqué ne présente pas d'inconvénient majeur si le fondement de l'homme ne rebondit pas sur le dos du cheval : ne pratiquer les allures sautées que TRES progressivement, et "à coup sûr".
De toutes façons si le fondement rebondit sur le dos ça ne va pas tenir longtemps:
-le cheval va souffrir et/ou se révolter
-ou le cavalier va souffrir et se calmer, sauf s'il est stupide -ça arrive, notez bien, et plus souvent qu'on croit
-ou encore il y aura séparation de corps, le mariage tourne au divorce et tout le monde rigole, sauf l'homme qui s'est peut-être fait mal
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Enfin bref faut de la jugeotte et surtout pas trop de muscles