Petit par la taille mais un GRAND homme de cheval.
Tu aurais vu ce qu'il faisait faire à sa jument en liberté ou même monté
Sans cravache, stick, chambrière ou autre, sans hausser le ton.
Monté on ne voyait même pas ses actions de main ou de jambe et pourtant la jument était au pas espagnol, reculer, galop quasi sur place ...
Une trotteuse je le rappelle, que j'ai pu essayer deux fois et sur laquelle je n'arrivais même pas à trotter enlevée correctement, une vrai débutante qui retombe dans sa selle à chaque foulée du haut de mes 7 ans d'équitation et mon niveau galop 5.
Il montait en bride, je me demande pourquoi il n'y avait jamais la moindre tension dans les rênes...
En liberté il mettait une barre, 1m et quelques en plein milieu de la grande longueur.
A la voix il dirigeait la jument pour qu'elle soir face à l'obstacle à l'entrée de la longueur. Là arrêt, puis galop, saut, 3 foulées de galop, arrêt, demi tour et rebelote à l'autre main.
Lui debout au milieu du manège, n'avait pas bougé un doigt, juste donné les indications vocales....
Bref, je regrette d'avoir été trop jeune à l'époque pour pouvoir saisir toute la profondeur du bonhomme et de ce qu'il essayait de transmettre.
Il me racontait parfois des anecdotes, comme par exemple une qui datait de l'époque où il était dans la cavalerie.
Lors d'une tournée de plusieurs semaines, un des chevaux en a eu marre et un matin a refusé de sortir de l'écurie.
Il s'est planté devant le portail et s'est mis à reculer.
Son cavalier tout tenté, cravache éperons et j'en passe, ils sont allé jusqu'à mettre le feu sous le bide du cheval pour essayer de le forcer à avancer.
Papy Lara (c'est comme ça qu'on l'appelait, la jument s'appelait Lara) demande s'il peut essayer.
Il monte sur le cheval, l'amène face au portail à une foulée de l'endroit où il se plantait.... lui fait faire demi-tour et lui demande de reculer.
Le cheval sort en marche arrière, il continue de le faire reculer sur quelques foulées, l'arrête félicite, lui fait faire demi tour et repart en marche avant : fin du problème
En 4 ans que je l'ai connu, je ne l'ai jamais vu énervé, jamais entendu hausser le ton, jamais un geste de colère. Patience, douceur et fermeté.
J'aimerais un jour lui arriver à la cheville, mais il y a encore du boulot