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Martingale & Dryade, videos et pixs le mans p632
Posté le 11/08/2025 à 11h48
En même temps après 6 semaines d’arrêt, tu n’as pas été épargnée par la difficulté de l’exercice ! J’avoue que pour me remettre en jambes perso, j’aime bien les petites lignes réglées courtes nez au vent abord au trot. Zéro question full fonctionnement.
Sur la partie dressage, jugement, concours, injustice : on en a déjà parlé (sur place et après lol !) mais comme la discussion me semble intéressante je me permets d’ajouter mon grain de sel.
Je suis d’accord que rien n’est parfait (ni ne le sera jamais, notamment car le jugement est humain mais pas que). Que certains juges sont meilleurs que d’autres.
Cependant ! Chacun fait de son mieux (Cavaliers, chevaux, juges, organisateurs). Les règlements, échelles de notations, formations, textes de reprises et idées directrices sont très claires. C’est quand même rare de sortir d’une reprise, et de se prendre une note et des commentaires incompréhensibles.
Je ne sais pas si tout le monde ici a déjà jugé ou au moins été en cabine sur des concours sérieux, mais à notre petit niveau c’est impossible de faire attention à tout à la fois (sauf juge de très bon niveau j’imagine, avec énormément d’expérience et qui analyse très vite chaque point sans avoir besoin de s’y attarder plusieurs secondes). Bref, le job n’est pas beaucoup plus aisé pour le juge que pour le cavalier…
Alors consciemment ou non, certains juges sont par exemple plus attachés à la décontraction, d’autres à l’activité, d’autres à l’attitude, et les notes s’en ressentent, d’où parfois des écarts importants dans les pourcentages finaux.
Je suis un peu agacée de lire parfois les compétiteurs ou coachs tirer à boulets rouges sur les juges parce que la note ne convient pas à leur performance (ou à leur égo), parce qu’il y a trop d’écarts et que « les juges n’ont pas dû voir la même reprise lol ». Ben non ils n’ont pas vu la même parce qu’ils n’ont pas le même prisme d’analyse.
Le cadre est le même : 6 satisfaisant, 7 assez bien, 8 bien, 9 très bien. On a les demi points pour mitiger, et pour un juge qui donnera le 0,5 car le cheval est très décontracté, et l’autre qui enlèvera 0,5 parce que le cheval est un peu ouvert… si on compte les bouses à la fin de la foire on est à 10% de différence.
Ça semble énorme mais quand on prend le problème sous cet angle, ça choque moins non ? Bien sûr dans les faits, 10% d’écart c’est très rare, d’autant qu’un juge qui aime la décontraction n’occulte pas complètement l’activité. Il y a simplement des sensibilités (des biais diront certains), et ça fait la richesse du jugement…
Râler parce qu’on a 2, 3, 5 juges avec des avis différents, je trouve ça si fort de café ! Si c’est pour avoir 5 avis identiques, quel est l’intérêt ?! Plus on a de protocoles, plus on a de remarques, plus on a d’axes de progression. On n’est pas obligé de tout prendre en compte, ni tout dans l’instant, ni tout en même temps.
N’empêche que c’est une grande richesse d’avoir écrit noir sur blanc ça oui, ça non, ça mieux. Alors oui, ça peut vexer, ça peut prendre un peu de temps à digérer, mais si l’équitation et a fortiori le dressage était un sport d’ego, ça se saurait. On en quand quand même toutes et tous a régulièrement nettoyer le sol du garage avec notre amour propre.
Et encore une fois, je mitige mon propos : oui il peut arriver de croiser des juges nuls. Ou endormis. Ou simplement qui se trompent. Ils sont bénévoles, ils sont humains, bien sûr qu’au vu de notre investissement (le jour j et le reste de l’année) ça peut foutre les glandes, mais c’est bien d’accepter aussi les petites injustices du quotidien, ça fait partie du plaisir lol
Autre point : je pense que l’on est tous d’accord ici pour dire que le dressage est la base de toute équitation (on n’est pas des cavaliers de cso merde !). À partir du moment où on pose nos fesses dessus, au vu du temps et des thunes que l’on y dilapide avec le sourire, je pars du principe que l’on aime notre sport. Donc (au moins en partie) le dressage.
Quand on sort en concours, on en accepte les règles (qui encore une fois sont très claires et pas délirantes du tout). Et on défend un peu notre crémerie… Bien sûr que la discipline ne peut pas rester figée et qu’elle doit évoluer (et elle le fait !), mais je trouve un peu triste de lire des critiques acerbes qui peut-être, manquent de recul, d’objectivité ?
Et quand on ne sort pas en concours, on peut aussi très bien s’amuser ou faire du sport à la maison. Ça ne veut pas dire que l’on sera plus juste. Je vais être un peu dure et un peu extrême volontairement, mais critiquer le dressage de compétition en pratiquant chez soi à l’abris de tout regard extérieur (dans un cocon de gens formatés au même regard), je trouve que c’est un manque flagrant d’humilité, et que l’orgueil fait mauvais ménage avec l’équitation.
Il y a des cavaliers et des chevaux justes loin des rectangles, il y a des cavaliers et des chevaux justes en concours. Simplement, le concours permet une remise en question « forcée » permanente (un peu cruelle parfois certes). Alors que la pratique maison nécessite une grande expertise, a fortiori lorsque l’on se réclame de « l’opposition constructive ».
Concernant les « avions de chasse », les « chevaux pas nés pour » et le « plafond de verre », pour en avoir un de chaque, je ne partage pas du tout l’idée qu’un petit cheval sans génétique n’a aucune chance de briller.
Bien sûr que certains commentaires m’ont déjà fait grincer des dents, des « à peine dans ses traces » au pas allongé, « souplesse du dos » pour le travail au trot… mais force est de constater que ben… c’est vrai. On présente le jour j l’état de notre travail (au mieux, si possible). On se fait dégommer sur certains points, et rétribuer sur d’autres.
Côté machine de guerre, pour moi la seule différence sont les prédispositions, et pas tant la locomotion (en tout cas, je n’ai ressenti ça ni en D ni en C). Un cheval bien né, tout souple, amplitude naturelle, encolure bien sortie présente top au naturel. Mais il faut le monter, s’asseoir, c’est pété de force, ça peut lancer des jambes partout, il faut être précis, vigilant à l’attitude. Bref, des avantages et des inconvénients.
Et en toute franchise, si vous regardez les notes et les classements… les « petits » et les « grands » chevaux sont toujours équitablement répartis autour de la moyenne (à ce biais près que souvent, les bons chevaux sont montés par de meilleurs cavaliers et plus encadrés).
J’ai quand même très rarement vu un juge mettre des 8 à un cheval raide ouvert et /ou plaqué. J’en ai même fait les frais moi-même mdr ! Je ne crois pas trop à l’effet wahoo d’un cheval qui jette les pattes. Les juges ne sont pas des lapins de 3 semaines, ils ne sont pas dupes et ne se laissent pas éblouir par une locomotion. Je trouve d’ailleurs qu’il y a de plus en plus de chevaux avec de jolies locomotion chez les amateurs. Et que les juges sont de plus en plus intransigeants sur leur justesse.
La « seule » injustice à mon sens se situe dans le potentiel de la bestiole. Le bien né pourra aller gratter des mouvements juste en B, voire sur les petites A. Le « mal né » sera limité aux C car incapable physiquement d’aller présenter avec justesse les éléments techniques des séries supérieures. Pour moi, il est là le plafond de verre.