Je me permets de citer un article du gérant des écuries du mont Verdun dont j'avais trouvé la théorie intéressante:
http://chevauxdeloisir.free.fr/pageChronique19.htm
Personnellement, je ne crois pas aux crises d'ado chez les chevaux. Mais comme tu l'as fort bien dit Mllehyde, plus à un décalage entre la motivation, l'ampleur des efforts demandés, et la "structure" du cavalier.
J'ai déjà remarqué que tant qu'on est encore dans l'année de 4 ans, donc en phase d'apprentissage, on récompense beaucoup les efforts fournis par le cheval, on ne "tire" pas trop dessus, on entend souvent "attends, là, c'est un 4 ans", qui sous entend, "on y va mollo".
A 5 ans, au contraire, on commence à considérer que les bases sont maîtrisées, on ne va plus le féliciter pour des chose acquises et qui sont "normales" pour son âge, au contraire on va monter le niveau de difficultés et en demander beaucoup plus.
Et les failles du cavalier, qui sont pré-existantes à la "crise" ne posent pas de soucis tant que le cheval est motivé dans son travail, mais elles deviennent les portes dans lesquelles le cheval va s'engouffrer dès lors qu'il va vouloir sortir du travail qui le gave.
Mon premier cheval avait 4 ans lorsque j'ai commencé à le monter et j'étais moi-même débutante, il a été incroyablement gentil et volontaire pendant 5 ans.
A 9 ans il a été monté par une professionnelle qui le sortait en concours tous les week ends, et là le comportement du cheval a changé. Il aurait eu 5 ou 6 ans, on m'aurait dit "normal, c'est la crise d'ado". Non, il avait 9 ans, et beaucoup de boulot, répétitif de surcroît, devait bien le saoûler, c'est tout. En plus, changement d'endroit avec des sorties paddock très limitées, bref, fallait pas s'étonner qu'il devienne "pénible".
D'ailleurs, petit détail : chez l'éleveur chez qui je montais avec ce cheval jusqu'à ses 9 ans, je n'ai jamais vu une seule crise d'ado
La bonne excuse "crise d'ado" permet d'éviter la remise en cause du cavalier, et amène encore plus d'inconfort dans la vie du cheval parce que bien souvent, la solution préconisée face à la crise d'ado, c'est "faut pas se laisser faire, lui montrer qui est le chef, le remettre à sa place,...". Alors qu'il est peut-être juste en train d'exprimer son ras-le-bol. Je ne dis pas qu'il faut laisser passer des attitudes irrespectueuses, mais en même temps qu'on remet du respect d'un côté, on peut chercher à en mettre de l'autre
Et petit apparté : la crise d'ado chez l'humain est une construction purement occidentale. Dans les tribus dites primitives, là où un rituel d'intégration dans le monde adulte est prévu, la crise d'ado n'existe pas...