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Des textes que vous avez fait pour vos chevaux
Posté le 02/10/2012 à 10h57
scouba
Posté le 02/10/2012 à 10h57
Tout le livre ?... ce serait vraiment trop long.
Juste LA VISITE VETERINAIRE (mais comprenez bien que ce que j'écris m'a été strictement dicté par le Héros en personne : P'tit Loup)
Mercredi 1er octobre 2008 – matin pluvieux, venteux :
Poil brillant lustré, je suis bichonné comme un petit dieu par mon propriétaire dont je ressens le stress : qu’est-ce qui se passe encore ?
Colt le labrador maison aboie frénétiquement et précède, grouillant de plaisir, Eva et « Maman » qui viennent vers mon box.
On attend le vétérinaire.
Pourquoi ? J’suis pas malade !
Y’a quelqu’un qui a une colique ici, une entorse, un vaccin à faire ?
Répondez pas tous à la fois, surtout.
Du box du fond, le superbe GRAMENTO Z me souffle : « T’affole pas gamin, tu vas passer une visite d’achat. T’inquiète, ça fait pas mal et j’suis sur que tout ira bien pour toi ».
Merci Monsieur. Respect Monsieur (c’est un grand champion et un grand étalon, j’en reviens pas qu’il daigne m’adresser le hennissement).
Les vétos, c’est bien connu, c’est jamais à l’heure : celui-ci ne déroge pas à la règle.
Pour expliquer son retard et me mettre en jambes, il explique que je suis son deuxième GRIGNOTEUR de la journée : Il a castré un petit frère à moi dans le secteur.
Non merci, pour moi c’est déjà fait, pas la peine de regarder mon entrejambes avec cet air gourmet !!
Ah mais, c’est que, non seulement il regarde mais en plus il touche !
Et la tête, et les dents, et les yeux, et le cœur, et la croupe, et le dos, et les pieds : alouette, gentille alouette !!... (vu l’état de ma piteuse crinière maigriotte, circulez, y’a rien à plumer) : c’est pas possible, il n’a jamais vu de cheval ou quoi, ce peloteur ?
Il dit que je suis beau, bien plus que celui qu’il vient de quitter : je prends 2 cm au garrot et ma - peut-être - future propriétaire se rengorge en me couvant de son regard doré.
Première partie d’examen : RAS (sauf que je suis beau).
Suite des évènements : La pluie redouble, « Maman » cramponne son magnétoscope à l’abri du tracteur, Eva cramponne sa capuche, Colt s’emmêlant dans ses jambes.
Pas et trot en ligne droite en main : j’ai pas tout compris et me fait sermonner par mon maître alors que le véto et Eva rigolent.
Bon, ça va, il suffisait de m’expliquer : j’ai pas fait les « Modèles et Allures », moi.
Voilà que le véto m’attrape une jambe, la plie puis la lâche soudainement pour que je redémarre immédiatement. Il recommence avec les trois autres, à croire qu’il n’a pas bien vu la première fois.
Là non plus j’ai pas tout compris mais ça ne semble pas interpeller ses congénères, même ça a l’air de leur faire plaisir.
Il faut ensuite que j’aille aux trois allures sur sol dur. Pas simple à trouver : Ici règne le sable ou la caillasse qui donne l’impression que je marche sur des œufs (moi pas ferré, merci).
Qu’à cela ne tienne, la pluie redouble mais on va sur la route afin que j’y fasse ma petite démo.
Franchement, ça ne m’émotionne pas.
Pour Eva c’est une autre histoire et elle jette perpétuellement des regards inquiets vers le virage proche d’où pourrait surgir je ne sais quel monstre déchiqueteur : elle finirait par me flanquer la trouille si je n’étais pas si confiant.
Le véto n’en revient pas de mon calme.
Hop, encore un p’tit coup de ce machin rond tout froid qu’il porte en sautoir. Ce qu’il entend le satisfait.
Deuxième partie d’examen : RAS (sauf que je suis hyper calme)
Retour à l’écurie. Bon je vais pouvoir aller me reposer, c’est l’heure du foin.
Non ?
Dans le box de pansage, le véto déplie une petite table où il dépose une sorte de valise avec un écran dedans et m’invite à entrer « sans abîmer le matériel qui vaut bien plus cher que toi, mon garçon »… On ne peut pas faire plus aimable !
« Maman » me tient au licol pendant qu’Eva installe l’un après l’autre mes pieds dans des postures différentes sur une plaque.
Je fais semblant de dormir contre la doudoune de « Maman ».
Elle n’est pas dupe de ma simili sieste et remarque vite qu’à chaque petit bip de la machine, je porte mon regard sur l’écran où s’affiche mon très joli intérieur : c’est rigolo ce truc là.
Une radio, deux radios, dix radios, vingt radios, une rafale de radios : dessus, dessous, de profil, de face, de trois quart, jambes, pieds, dos, tout y passe et y repasse à la demande d’Eva et je ne bronche toujours pas à la surprise grandissante du véto « Vous êtes sûrs qu’il a trois ans : j’ai jamais vu un cheval aussi sage. Au moins, s’il ne saute pas bien, il pourra faire top modèle ! »…
C’est un compliment ça ? Allez, ne sois pas parano R..., prends le comme tel.
Donc, radios : RAS (sauf que j’suis beau aussi à l’intérieur)
Cette fois, c’est fini. Retour vers mon box.
En chemin, GRAMENTO Z qui n’a rien manqué de la séance radios, me chuchote un « Bravo petit gars, je te l’avais bien dit. Bonne chance pour la suite ».
Décidemment, y’a du vrai père dans cet étalon là !
Caresses, carottes, bisous, câlins… Tout est OK.
« Au revoir mon R..., on se retrouvera bientôt ».
Elle a dit mon R... ?
Si, si, j’ai bien entendu, elle a dit mon R....
Vivement bientôt.
C’est quand, bientôt ? C’est long à venir, bientôt ?
Plus tard (mes grandes oreilles sont indiscrètes), j’entendrai « Maman » raconter à « Papa » : « Quand nous sommes parties au Haras du Brèche pour la visite vétérinaire, j’ai senti qu’Eva n’était pas dans son assiette. Lorsque je lui en ai demandé la cause, elle m’a répondu : J’ai peur que la visite vétérinaire ne soit pas bonne car je serais vraiment déçue mais j’ai tout aussi peur qu’elle soit bonne car, alors, je commencerai à m’inquiéter pour lui ! »…
Ma tendre et angoissée cavalière !