|  | | Tibug, s'il y avait une étude épidémiologique faite "dans les règles" et qu'elle révélait que le magnétisme "guérit" de manière significative ( au delà de l'effet placebo ) et bien je l'admettrai. |
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Oui, mais ce que je te dis c'est que justement, la médecine - qui se reconnaît à elle seule le droit de décréter ce qui est médicalement utile ou non - ne fait pas d'étude épidémiologique de la question. Puis déclare que puisqu'il n'y a pas d'étude prouvant la validité de ces thérapies, elles ne sont pas valides.
Et là, je suis désolée mais tu devras bien admettre avec moi que c'est anti-scientifique au possible...
Ca me rappelle une fois où je suis allée voir un médecin pour un deuxième avis sur des douleurs, que mon médecin attribuait à ma maladie, et qui à mon avis n'avait aucun rapport. Je vais donc voir un médecin dans un autre hopital, il me dit "ah mais vous êtes suivie par Machin ? Pourquoi voulez-vous un deuxième avis, vous êtes entre d'excellentes mains". Me pose deux/trois questions, m'ausculte vite fait, puis rédige un courrier, "Cher Truc, je confirme tout à fait ton diagnostic". 5 minutes chrono. C'est le serpent qui se mord la queue. Le deuxième adopte l'avis du premier comme valide a priori, puis estime que cet a priori comme quoi l'avis du premier est valide confirme la validité du premier...
Je n'ai jamais vu de raisonnement plus faussé. La médecine devrait dire "N'ayant jamais fait aucune étude épidémiologique sur la question, nous n'avons aucun avis à donner". Pas "Il n'y a aucune étude épidémiologique sur la question [puisque nous n'en avons pas fait], de fait l'absence d'étude prouvant la validité prouve que c'est invalide." L'honnêteté intellectuelle voudrait qu'ils disent qu'il n'y a pas d'étude prouvant, mais pas d'étude infirmant non plus : en fait, il n'y a pas d'étude, point. De là, s'ils s'en tiennent véritablement à leurs études pour se faire un avis, alors ils ne devraient en avoir aucun.
Que penserais-tu de quelqu'un à qui tu dirais que vous êtes pleins à avoir vu des trucs avec des plumes qui faisaient coin-coin dans le secteur, et qu'il te répondait "nous n'avons fait aucune étude, donc aucune étude ne prouve la présence de canards dans le secteur, donc il n'y a pas de canard" ? Dit comme ça, ça a l'air totalement ridicule, non ? Un syllogisme parfait. Et pourtant, c'est exactement pareil.
Et c'est bien ce que je reproche à l'enseignement médical, parce que je retrouve ce mode de pensée de façon systématique chez les médecins.
|  | | Je suis d'accord quand tu dis que ce ne doit pas se substituer au traitement "classique". Mais beaucoup de médecins s'inquiètent parce que dans le cas de certaines maladies, le traitement est primordial. Or les patients écoutent l'avis de la voisine, de la boulangère, les avis sur Doctissimo... Et décident parfois d'arrêter leur traitement sans en parler à leur médecin pour tel ou tel remède naturel. |
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Ca aussi, c'est un truc qui m'agace chez les médecins actuellement : une façon de penser, a priori, que les patients sont des crétins, qui vont arrêter leur chimiothérapie pour se guérir du cancer par la levure de bière... Chaque fois que je vois un médecin pour la première fois, tant que je n'ai pas réussi à le convaincre que je ne suis pas une débile profonde, je n'ai pas son écoute, c'est épuisant, et parfois j'y arrive même pas (et je ne suis pas la seule à constater, je suis en contact avec de nombreux malades orphelins et c'est hallucinant les anecdotes sur le sujet... Une qui voyait un nouveau médecin à qui elle dit "J'ai la maladie xxx", et le médecin qui lui répond "Madame, vous ne pouvez pas avoir la maladie xxx, c'est très rare". J'avoue qu'on était tous morts de rire quand elle nous a raconté ça, mais c'est symptômatique de l'a-priori, des médecins aujourd'hui : le patient est un hypocondriaque, et si ce n'est pas un hypocondriaque, c'est un crétin. Ne crois-tu pas aussi que les médecins pourraient s'interroger sur cet engouement de plus en plus pour les thérapies alternatives ? Simplement parce qu'on trouve aussi là une écoute sans préjugé qu'il n'y a pas chez de nombreux médecins, qui se comportent en Détenteur de la Vérité Ultime. Moi je fais des thérapies alternatives à coté mais je suis sous corticoides depuis 12 ans et j'ai testé successivement le méthotrexate, le Remicade, le RoActemra... Et c'est pas vraiment une partie de plaisir, mais comme tous les malades que je connais, on est bien conscients de pas avoir le choix.
Et comme je te disais, je n'ai jamais rencontré un magnétiseur ou autre thérapeute qui me conseille d'arrêter mon traitement ou qui me promette la guérison. Bien souvent ils sont d'ailleurs d'une grande honnêteté. Un exemple : on m'a conseillé d'essayer la fasciathérapie, mais le seul contact qu'on m'a donné n'était pas dans la région. J'ai appelé, elle m'a donné un contact près de chez moi, que j'ai appelée, et qui m'a dit qu'elle ne pensait pas que mon cas était vraiment de son ressort car elle était plus dans un travail sur les problèmes d'origine psychosomatique, et elle m'a renvoyée sur une autre de ses collègues qu'elle pensait plus compétente pour moi. Laquelle ne pratique la fasciathérapie qu'en secondaire : elle est angiologue. Médecin tout ce qu'il y a de plus spécialiste, avec 20 ans d'expérience. Simplement elle y a fait appel pour elle un jour par hasard - problème pas grave mais douloureux, et ulcère sur antalgiques - et après longtemps refusé, considérant que c'était du charlatanisme, elle a fini par accepter l'aide d'un proche fasciathérapeute. Et miracle, en deux semaines c'était réglé. Du coup elle a décidé qu'elle voulait apprendre. Mais elle m'a avoué elle-même ne jamais en parler aux autres médecins, parce qu'elle passerait au mieux pour une illuminée. Et elle avant toute chose tenu à ce qu'on discute pendant un bon quart d'heure pour etre sûre que j'étais bien consciente d'avoir une maladie qui ne se guérit pas, et que je n'attendais aucun miracle de ses soins. J'ai aussi tenté une fois le shiatu sur moi, sans effet notable et le mec m'a dit dès la fin de la séance que ce n'était pas la peine, que je pourrais retenter un jour si j'étais en rémission, pour prévenir une rechute, mais qu'en l'état actuel des choses le shiatsu était inutile. Mon magnétiseur, que je vois genre une/deux fois par an maximum, quand je lui demande "vous voulez me revoir quand ?" il me répond immanquablement "quand vous en ressentirez le besoin". Pas "la semaine prochaine" ou "tous les mois".
|  | | Elano, ce qui me gêne c'est que tu parle de fluide, mais quel fluide ? D'énergie, mais de quelle énergie ? D'harmonie ? Mais basée sur quoi ? S'il y a de l'énergie, elle est mesurable... |
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Idem, la médecine a-t-elle déjà tenté de la mesurer ? Et ne serait-il pas juste envisageable qu'elle existe mais que l'on ne sache pas la mesurer ? Avant qu'on découvre l'électricité et qu'on ne sache la mesurer, est-ce que les éclairs n'existaient pas ? La physique continue de faire des découvertes fondamentales (cf. le boson de Higgs), en zoologie on découvre régulièrement de nouvelles espèces, on revoit régulièrement ce qu'on croyait sur les dinosaures. Aucune discipline scientifique n'a fait le tour de l'univers dans son domaine. Et la médecine pas plus que les autres. Il serait temps qu'elle s'en aperçoive.