Travail à la friandise .. pourquoi ?

tolstoi13 a écrit le 18/04/2013 à 11h10: Chevaux intelligents... ou motivés par autre chose que la nourriture. Le tout est de trouver ce qui les motive particulièrement. Les poulains apprécient énormément le jeu, et c'est souvent une motivation suffisante pour les faire bouger et communiquer avec eux. Les chevaux plus âgés ou craintifs sont moins portés sur le jeu, mais apprécient la sécurité de la constance des demandes, qui amènent au résultat voulu. Et puis les chevaux gourmands aiment particulièrement les friandises. Il faut quand même savoir que tous les chevaux aiment manger en principe, car à leur état naturel, ils passent 15 h/jour à manger (avec des variations suivant l'âge, les ressources, etc.). On est à peu près sûrs de leur faire plaisir en leur permettant de retrouver ce besoin naturel.

Moi j'suis pas sensée manger 15h/jour, mais si tu me troques quelque chose contre des sushis j'dis oui !

liti33 a écrit le 17/04/2013 à 00h26: Citation : La friandise pour le cheval est une récompense et non un "Bon, fais un effort au moins et tu l'auras !". ça peut ètre une récompense pour un début d'effort... pour le cheval, s'est logique, il ne connait pas l'exo final en fin de compte... Il y en a qui donnent en effet uniquement quand l'exo est bien exécuté... Mais parfois, le cheval lui il a l'impression de faire bien et il se lasse.... et finalement, la friandise arrive trop tard... Prenons exemple pour la jambette, le cheval ne sait pas qu'il doit monter toute la jambe très haut au depart... Alors si on attend qu'il y arrive pour lui filer une carotte, il ne fera plus l'effort... il suffit de quantifier la récompence, et donner un peu plus quand on est encore plus content! Enfin, c'est ce que je pratique (avec l'aide du clicker)... ça fonctionne très bien aussi.

C'est tout a fait ce que je dis !

Beaucoup d'avis différents sur ce post.

Mais je vois que je ne suis pas la seule à être "pro-friandises". Pour ma part, y compris à cheval, j'en distribue assez largement à mon gros (des bouts de carottes exclusivement).

C'est notamment comme ça que j'ai pu développer l'obéissance à la voix. Il fait notamment des arrêts d'enfer... on peut être au galop rênes longues (installé comme dans un fauteuil, car il a des allures SUPER confortables), et lui dire "arrêt" à n'importe quel moment, il pile aussitôt.

Oui certes, il pile parce qu'il sait qu'il aura certainement (mais pas toujours car une fois l'obéissance acquise j'espace les friandises - mais en utilisant toujours un marqueur vocal "c'est biiiieeeeen" + caresse) un morceau de carotte. Mais l'important pour moi c'est l'efficacité du truc, je fais beaucoup d'extérieur avec lui et franchement c'est rassurant d'avoir un tel frein sans qu'il ne soit nécessaire de toucher à sa bouche.

Et ça ne s'arrête pas à l'arrêt, il répond aussi à "recule", "petit" (pour rassembler l'allure), "plus vite" (pour allonger), "droit" (pour passer dans un couloir étroit de barres) etc...

Bref sa gourmandise m'est très utile. Par contre c'est vrai qu'il est souvent à l'affut d'une carotte : mais ça, c'est sa nature goinffre qui le veut. L'important c'est qu'il ne manque pas de respect (interdiction de bousculer, de mordiller, de fouiller les poches). Je l'autorise par contre à venir renifler voire à être un peu "tactile".

Merci Reine Lézard, pour ton témoignage ! Je retiens particulièrement les arrêts pilés, tu les as obtenus rapidement ?

Et j'aime bien le "petit" pour les ralentissements d'allure. Moi j'avais mis le code "doucement" avec mon vieux, mais je n'ai pas encore travaillé ça avec ma jument actuelle.

C'est vrai qu'ils sont capables de comprendre environ 250 mots (d'après les recherches), c'est énorme !

Et comme tu le dis, du moment qu'il reste poli, ce n'est pas un problème qu'il apprécie ses carottes !

On a fait du monté et descendre dans le camion pendant de longues séances avant de les emmener, avec de l'ordre au fond du camion, la motivation l'emporte sur l'appréhension, et puis une fois là-haut, ils s'apperçoivent que ce n'est pas méchant, et ils voient le camion comme un endroit sympa.

L'arrêt ça a été la chose la plus facile à mettre en place, sûrement parce que c'est un exercice où la carotte peut être donnée immédiatement (alors que pour les autres, faut différer un peu, la récompense sur l'immédiat n'est que caresse + félicitation vocale). Enfin ça dépend sûrement des chevaux, le mien est un vrai glouton. Je veux bien que n'importe quel cheval en bonne santé soit gourmand, mais le mien l'est vraiment beaucoup !

Donc j'ai commencé l'arrêt depuis le pas, c'est venu très vite... en une dizaine de minutes il avait compris. Je l'ai répété sur une ou deux séances pour renforcer. Les séances suivantes, j'ai tenté l'arrêt à partir du trot, puis du galop, et ça s'est fait comme sur des roulettes.

Ah par contre, j'ai commencé ça en travaillant en manège/carrière, histoire d'éviter qu'il y ait trop de perturbations extérieures.

J'ai fait tout ça au feeling (et aussi en appliquant la lecture de "Le cheval d'extérieur" de Véronique Saint-Vaulry), je ne sais pas si ce serait à reproduire avec tous les chevaux. Par ailleurs je fais la fière, là, mais je ne dis pas que j'ai ce contrôle en toute circonstance, loin de là... Tiens encore hier j'étais en balade dans un environnement totalement inconnu (on vient de déménager) et le gros était pas mal stressé, j'ai mis pied à terre à un moment pour passer devant lui et le calmer. Ce n'est pas à un moment comme ça que je pourrai espérer obtenir du trot rassemblé à la voix... ça viendra plus tard, une fois qu'il aura pris ses marques. Mais c'est vrai qu'à terme j'espère qu'il n'aura plus ce stress face à des chemins inconnus. Si je veux sortir en TREC un jour, ça vaut mieux !

Pour ton souci à monter ta jument dans le van (j'ai lu ton post sur Andy Booth, qui m'a bien fait halluciné d'ailleurs) ben j'aurais la même démarche que toi, on est bien d'accord, l'idée c'est de ne pas créer de stress supplémentaire !

Après j'insiste, je ne suis pas spécialiste loin de là, mon gros est mon premier cheval et j'ai du bol, il a un caractère particulièrement sympa et coopératif, avec un mental froid... j'aurai beaucoup plus de mal avec un cheval plus nerveux, d'ailleurs ce n'est pas pour rien que je l'ai choisi.

On a choisi le même genre de cheval ! Et oui, je peux aussi arrêter Luna juste à l'énergie en fait. Je souffle et je me tasse dans la selle, elle rétrograde et s'arrête .

Mais c'est surtout quand elle est détendue et sereine, en carrière ou dans les champs tout près qu'elle connaît bien. Dans le cas contraire, ben non ! Je crois qu'il faut accepter que parfois ils ont des émotions, contrairement aux mobylettes et que du coup, on ne peut attendre la même chose (sans pour autant accepter l'irrespect bien sûr).

Et oui, je suis repartie pour des séances de clicker en van, mais là il pleut des cordes, donc ce sera pour un autre jour !

On a vraiment le même point de vue

petititi a écrit le 13/04/2013 à 20h53: Toujours entre nous toi aussi ça te fais chier de bosser. Alors le fait de savoir que tu as un truc au bout ben ça te motive. Point barre!!!!

Ahaha chacun son truc! Eux c'est la carotte, nous la salaire. Mais les uns comme les autres ont attend juste que ça soit fini!

tarentel a écrit le 30/04/2013 à 13h47: Ahaha chacun son truc! Eux c'est la carotte, nous la salaire. Mais les uns comme les autres ont attend juste que ça soit fini!

Je ne suis pas d'accord, beaucoup de personnes aiment leur travail et n'attendent pas forcément la "fin" avec impatience !

Bah, moi je travaille aussi pour d'autres carottes que le salaire. Je travaille pour avoir le sentiment d'apporter quelque chose à la société (et j'ai d'ailleurs travaillé bénévolement pendant dix ans), je travaille pour le plaisir d'utiliser mes neurones, pour le plaisir d'atteindre des objectifs, pour le plaisir de la reconnaissance de temps à autres, de partager, de collaborer avec des gens intéressants et agréables,...

Et j'aime imaginer que ma jument fait les choses que je lui demande pour y trouver du plaisir aussi, pour passer du temps avec moi, avoir le plaisir de comprendre ce que je lui demande, de bouger un peu et de faire de l'exercice. Mais c'est aussi pour cela que je passe aussi beaucoup de temps à la sortir en main et à la faire brouter, car là, je suis tout à fait sûre qu'elle a du plaisir !

copines Holly

J'ai jamais utilisé la bouffe pour l'apprentissage. Je trouve que c'est le contraire de la construction d'un "lien". L'animal ne pense qu'à une chose : sa friandise. Alors qu'un cheval (comme un chien d'ailleurs) est très content de faire plaisir. La joie est transmissible et fait office de récompense, certainement de plus grande valeur qu'un bout de carotte.
Maintenant, peut être que dans certains cas délicats la bouffe peut aider. M'enfin pour moi il faut que ça reste ponctuel.

Comme beaucoup, je suis pro-friandises lors du travail a pied. Car ça permet au cheval d'associer l'exercice a quelque chose d'agréable. Évidemment je félicite a la voix et aux caresses pour sevrer en douceur des gourmandises.
C'est de cette façon que j'ai réussi a désensibiliser gros loulou aux bâches, aux flaques d'eau....