goldiou ma première était un bébé qui me demandait beaucoup d'énergie car elle ne dormait que très peu et toujours sur nous (les coliques n'ont probablement pas aidé, mais ce n'était pas que ça à mon avis), et je ne pouvais pas la poser même en période d'éveil. Ca a duré grosso modo jusqu'à ce qu'elle puisse se mouvoir, donc un certain temps quand même. Alors oui, elle pleurait si elle n'était plus au contact et ne pas pouvoir la poser était fatiguant (et la quinzaine de réveils par nuit, éreintante) mais à côté de ça, tant qu'elle était contre nous (et qu'on bougeait... elle n'aimait pas non plus qu'il ne se passe rien...), elle était généralement paisible, très souvent souriante. Bref, agréable à vivre en somme. J'étais vidée physiquement mais bien dans la tête.
Mais alors le deuxième... Mes aïeux! Il pleurait, hurlait, gueulait (à s'en rendre malade)... tout le temps! Constamment. Le plus dur était qu'il n'y avait rien qui l'apaisait, quoi qu'on tente. Hyper culpabilisant. Et déroutant. On n'arrivait pas à entrer en contact, à communiquer. Il avait tout le temps l'air "mal d'être là". Il a mis longtemps avant de sourire et souriait très peu. J'ai fait les albums récemment (j'avais 3 ans de retard! ^^)... je me demande comment on a réussi à prendre des photos normales! Bon, ça veut bien dire qu'il y avait quand même des minutes de répit de temps en temps, mais c'était anecdotique! En tout cas, c'était beaucoup trop rare pour que ces moments-là prennent le dessus dans les souvenirs par rapport aux galères. En plus, j'avais déjà une première qui était encore petite (heureusement, elle était cool... mais elle a encaissé... ça ressort dans certaines de ses paroles aujourd'hui...). Là, j'étais certes fatiguée physiquement (mais, à la limite, moins qu'avec la première dans mes souvenirs) mais ce n'était pas le pire (en tout cas ce n'est pas ça qui m'a marquée le plus in fine) c'était au niveau du moral que j'étais ruinée! Il me vidait psychiquement. J'étais épuisée de ne pas trouver de solution, de le voir si mal tout le temps (et de culpabiliser après avoir lu Gueguen en imaginant son cerveau se dégrader à chaque larme... je caricature un peu mais...). J'étais totalement impuissante face à sa détresse. Tout le monde était impuissant face à sa détresse.
Je ne dirais pas que ça n'a pas changé avec le temps. Forcément, il ne pleure plus de la même façon qu'un bébé, ni pour les mêmes raisons, et il peut s'exprimer autrement aussi (et bon sang, qu'il sait se faire entendre!). Donc d'une certaine manière, c'est rassurant car c'est quand même différent. Mais je ne vais pas mentir: ça reste aujourd'hui un enfant qui pleure / crie / râle / se fâche beaucoup (... avec nous! Parce qu'à l'extérieur ou à la crèche par exemple, il est adorable et, du coup, on continue de passer pour des parents modèles... Héhé ^^). Je me pose parfois des questions sur le lien relationnel entre lui et nous. Donc je ne dirais pas que c'est paisible maintenant (surtout qu'il "cherche" beaucoup sa sœur qui, elle, est "trop gentille"), ça reste frustrant pour nous de le voir rouspéter / râler / gueuler pour tout un tas de raisons qui lui sont propres et qu'on ne comprend pas toujours. Par contre, à côté de ça, pour rassurer un peu, il est aussi très aimant, hyper câlin spontanément, dit très souvent "je t'aime" en te serrant dans ses bras "juste comme ça" sans prévenir, soucieux de savoir comment tu vas, demande facilement pardon spontanément (avec les mots mais aussi avec les gestes: câlins, caresses...) quand il fait du mal, etc. Et quand il est heureux et sourit, tu ne peux pas le louper; il le montre parfaitement bien aussi.
En fait, il est très démonstratif. Toutes les expressions de ses émotions sont importantes, s'expriment "bruyamment". Il manifeste ses émotions "sans filtre" si tu veux. Ca, c'est une question de tempérament je présume. D'ailleurs, dans ses mimiques, les expressions sont souvent assez extrêmes aussi; un proche dit qu'il est un panel d'émoticônes à lui tout seul. Et c'est un peu ça!
Voilà! Rien ne dit qu'Antoine sera comme ça, bien sûr. Et des tas de raisons peuvent être à l'origine les comportements des bébés. Personnellement, j'ai des convictions (partagées généralement par des praticiens divers que j'ai pu rencontrer) sur les raisons... Je ne vais pas tout détailler ici, ça n'apporterait pas grand chose. Mais ce qui me semble évident, c'est que tu as besoin de soutien et de relai en ce moment.
As-tu la possibilité de faire passer une SF à domicile par exemple (que ce soit pour évacuer la pression et recevoir du soutien en parlant ou pour recevoir des "astuces" qui pourraient t'aider)? As-tu des proches dans le coin qui pourraient te permettre de souffler? On sent ton désarroi dans tes paroles. Ne reste pas comme ça. Il n'y a pas de honte à dire qu'on a besoin de soutien... Et tu en as besoin! Tu as besoin de libérer la pression pour pouvoir être disponible.
Quant aux vomissements d'Antoine, n'hésite pas à recontacter son pédiatre / médecin pour expliquer la situation. Insiste sur le fait que, vraiment, tu sens que ça ne va pas.
Courage!