koskinelle si tu veux on peut continuer en MP. Je me reconnais dans ton témoignage. Moi aussi c'est par mon entrée en crèche que j'ai découvert tout ça, et c'est assez brutal quand c'est en opposition avec ce que l'on a connu. Ça prend des années de deconstruction et de reconstruction, d'apprentissage, et malgré tous les efforts on n'est jamais vraiment reparti à zéro non plus. On doit alors vivre dans cette dissonance cognitive quasi-permanente et c'est difficile. C'est difficile aussi parce qu'on traîne une culpabilité, et on se demande pourquoi c'est si dur pour nous alors que d'autres ont eu la chance de naître et grandir en n'ayant pas à arrêter de faire ou penser des choses malsaines/anormales.
Les thérapies m'ont aidée à ce sujet. Deux thérapeutes particulièrement. Ils m'ont aidée à comprendre que ce n'était pas normal, ce que j'avais vécu (pas mon enfance dans sa totalité m'enfin des événements plus ou moins récurrents et importants). Que des personnes de mon entourage étaient toxiques et/ou malades. Que j'en avais souffert (et que j'en souffre toujours). C'est donc " pas de chance " mais c'est comme ça, il faut tout de même poser ces mots pour pouvoir avancer.
Et surtout la deuxième, la psy que j'ai vue l'année dernière, m'a beaucoup aidée car elle avait une toute autre vision de moi que le premier déjà, et que moi surtout, j'avais presque 10 ans de plus faut dire, j'ai eu le temps d'évoluer, et pour elle c'était clair, net et précis : je n'ai rien à voir avec ma mère/mes parents/mes s?urs. J'allais dire " côté négatif " mais non, tout court en fait, car même les aspects positifs de leurs personnalités sont impliqués dans toute une dynamique délétère. Même si momentanément j'ai eu la même attitude que ma mère en faisant telle ou telle chose, je n'en reste pas moins une mère diamétralement opposée pour mon fils.
A partir du moment où tu t'es questionnée, à partir du moment où tu essaies de prendre du recul, ou tu ne perdures pas dans un comportement, tête baissée, sans même te demander si c'est bien, tu fais bien plus pour ton fils et tu es une meilleure maman que ne l'a été ta maman (si comme la mienne elle te dit que bah non ça va elle est plutôt fière d'elle dans l'ensemble et qu'elle referait pareil volontiers, si elle ne s'est jamais excusée pour les choses horribles

). Et ce même si tu passes par des moments difficiles, même si tu as besoin d'aide, même si tu n'es pas toujours la mère que tu rêves d'être. Parce que cette réflexion permanente, cette angoisse (qui se travaillent ! Rassure toi! Ce n'est pas inéluctable !) de ne pas être une bonne mère pour ton fils, c'est la preuve incontestable que tu l'aimes et que son bien être compte pour toi, autant que le tien (sans doute plus, mais il ne faut pas oublier son propre bien être alors je le formule volontairement comme ça). A mes yeux, les mauvaises mamans (parce que oui il y en a, elles sont coupables mais pas responsables généralement, mais elles existent), sont celles qui font passer leurs besoins, leurs problèmes, leurs peurs, etc? avant ceux de leurs enfants. Et je parle pas de prendre une douche, de dormir ou de souffler un coup. Je parle d'une dynamique globale, d'actes plus ou moins précis mais qui ont tous pour base commune de privilégier l'intérêt de la mère (enfin du parent hein on parle de mère mais on se sait, ça concerne tlm) à celui de l'enfant.
Désolée c'est peut être indigeste comme pavé mais tout ça pour dire que tu n'es pas seule : comme maman qui galère, comme maman fatiguée, angoissée, comme personne fatiguée, comme fille blessée, etc. Tu n'es pas seule, et des solutions existent pour te sentir mieux. En plus, tu fais déjà la chose la plus importante et bénéfique pour toi et ta famille, tu en parles, tu verbalises, tu ne restes pas seule. Et malgré tout ça et aussi grâce à tout ça, quelque part, tu es une bonne maman, la meilleure que ton petit prince puisse avoir. Et j'imagine que son papa aussi trouve que tu es la meilleure personne avec qui partager cette aventure. La seule chose dont tout le monde a besoin et toi avant tout, c'est que tu puisses te sentir plus apaisée face à tout ça

je ne saurais trop te conseiller sur la façon d'y parvenir, je crois que tu as déjà consulté un psy? Qu'est ce que ça donne aujourd'hui ce suivi?