lanamour tu as hyper bien décrit " l'inconstance " que je déplore moi aussi avoir subi durant mon enfance. Mais alors c'était exactement ça et ça l'est toujours. Capable de soulever la terre entière pour ses enfants mais capable de leur filer un infarctus pour avoir renversé un verre par accident ou taché un vêtement. Et également, capable du meilleur avec moi mais du pire avec un autre de ses enfants. Cette incohérence et cette inconstance faisaient qu'on ne pouvait même pas développer de stratégie permettant de ne pas avoir de problème.
Par exemple, je n'ai jamais su expliquer pourquoi mais quand ma mère me réveillait petite, c'était gentiment, en parlant doucement, en me caressant le dos par exemple. Pourtant j'ai le souvenir d'une angoisse profonde à ce moment pendant des années. Je me rappelle que dès que j'entendais ses pieds sur la première marche, je hurlais " c'est bon je suis réveillée " pour qu'elle n'ait pas à monter dans ma chambre. Et je ne me l'expliquais pas.
C'est tout à fait par hasard que j'ai appris il y a un ou deux ans par ma belle s?ur que ma soeur était " traumatisée " par la façon dont ma mère la réveillait. Elle hurlait dans sa chambre etc. Et en fait moi je ne m'en rappelle pas mais nous étions sur le même palier et il y a fort à parier que ce soit l'expérience de ma soeur qui m'ait amenée à angoisser comme ça au sujet du réveil par ma mère. J'ai souvent assisté à des choses pas drôles entre mes s?urs et ma mère, choses qui m'ont été épargnées mais qui marquent tout de même.
Je l'ai pardonnée même si j'ai du mal à comprendre ce qui ne va pas chez elle pour qu'elle ne voie pas le problème dans ces agissements, pour qu'elle en soit " fière "? je fais abstraction et je prends le bon qu'il y a à prendre chez elle. Heureusement, et contrairement à mon père par exemple, elle ne reproduit pas ça avec mon fils (avec d'autres petits enfants oui, mais pas avec mon fils, sans doute parce que je suis présente 95% du temps et qu'elle sait que ça ne passerait pas).
J'aspire aux mêmes choses pour mon fils que toi pour Jeanne, et l'espace d'un instant je me déçois incroyablement quand j'échoue ! au lieu d'être des mères qui ne crient pas on peut toujours être les mères qui crient le moins possible