Dru, ton histoire est vraiment effrayante...
Cela fait vraiment mal au cœur!
Personnellement, je débourre tard : par philosophie/idéologie (je préfère les attendre autant que possible), par facilité aussi (aucun intérêt particulier -et notamment économique- à les faire sortir tôt, pas mal de chevaux et pas d'impatience particulière à devoir gérer, des emplois du temps de malade qui font qu'on s'organise pour prendre son temps, des chevaux que je trouve plus mâtures et plus prêts à comprendre).
J'essaie de me conformer, autant que possible, à ces deux principes : savoir attendre un cheval et savoir l'arrêter quand c'est le moment.
Mais, c'est plus ou moins facile selon les gens et les circonstances, il faut bien l'admettre. Je veux bien admettre que ce temps dont je dispose, c'est un luxe dont tout le monde ne peut disposer.
Je reconnais que j'ai une fâcheuse tendance à me crisper quand on parle de débourrage à 2 ans. Enfin, non, en fait, je me crispe quand les gens justifient une telle décision avec des arguments qui n'en sont pas, refusant d'admettre que s'ils l'ont fait, c'est juste parce que ça les arrangeait, eux.
Je me crispe également quand je lis certains plannings de travail et objectifs tellement ambitieux que certains peuvent avoir avec de jeunes chevaux voulant tout, trop vite.
Mais, que l'on débourre à 3 ans et qu'on ait, derrière, un véritable travail du jeune cheval, dans le respect de l'intégrité physique et morale du cheval, je ne trouve pas qu'il y ait de quoi mettre les gens au bûcher.
Ce qui n'empêche pas que je préfère débourrer mes chevaux dans la fin de leur 4e année ou carrément dans leur 5e.
Après, objectivement, j'ai trois chevaux à la maison qui ont été débourrés tôt par d'autres que nous et qui ont entamé une carrière plus ou moins sportive assez jeunes.
Mon naviculaire, mis en semi-retraite courant 2010 et définitivement en 2011 à une quinzaine d'années, ancien cheval de complet puis de club.
La ponette de ma fille, retraitée à 15 ans aussi pour arthrose (avec une suspicion de naviculaire aussi=.
Un cheval d'endurance qui a été abandonné à la maison par son proprio, boiteux aussi avec des molettes plein les membres.
Alors, faire la part des responsabilités d'un travail trop intense et trop précoce pour ces trois-là, c'est compliqué à établir et je ne peux qu'élaborer des hypothèses qui sont invérifiables. Mais, c'est troublant, tout de même.